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Les Turcs menaçaient Rome d'une invasion terrible. Calixte III adresse une lettre aux princes chrétiens pour implorer leur et au Sultan un manifeste remarquable par sa fierté, qu'il appuie d'une marine militaire composée de 16 galères 1, cé qui ne s'était pas encore vu à Rome. Une médaille fut frappée par ordre du Pape, portant cette légende: Hoc vovi Deo. Et dans l'exergue: Ut fidei hostes perderem, elexit me. Pour mettre Rome à l'abri d'un premier coup de main, les murailles en sont remises en bon état. Une 2o médaille fut frappée pour en perpétuer le souvenir. On y lit ces mots : Ne multorum subruatur securilas. Platine, dans sa vie des Papes, dit, en parlant de Calixte III: Parvos sumptus in edificiis fecit. Il était trop occupé des Turcs, et du soin de sauver les peuples confiés à sa sollicitude pontificale.

On doit à Pic II, élu en 1458, les deux statues colossales de S. Pierre et S. Paul, qu'il fit exécuter par Mino de Fiérole, et placer aux deux angles de l'escalier du Vatican. Une médaille, · frappée dans la deuxième année de son pontificat, nous fait connaître ce qu'il fit pour la petite ville de Corsini, lieu de sa naissance. Il l'entoura de bonnes murailles et y fit construire une église aussi belle que bien décorée. On lui doit la copie de plusieurs manuscrits; c'était son occupation favorite. Son tombeau, placé sous l'un des arcs de l'église St.-André-Della-Valle, est du sculpteur Pasquin de Monte Pulciano.

Paul II, en 1464, fait construire, à son usage, un beau pafais près l'église St.-Marc; par ses ordres, un grand nombre de statues sont réunies pour servir à l'embellissement des monumens, dus à sa munificence, qui entourent le Capitole. On a fait un vif reproche à ce pontife d'avoir laissé dégrader une partie de l'amphithéâtre Vespasien pour en employer les matériaux à la construction du palais dont nous venons de parler; il est à présumer qu'il ne fit que céder aux importunités de quelque architecte, ou qu'il aura été mal informé de ce qu'on voulait faire. Quelques historiens prétendent qu'il fit transporter dans

Le commandement de cette armée de mer fut confié au cardinal d'Aquilée, qui fit beaucoup de mal aux Turcs, en ravageant pendant trois ans leurs provinces maritimes.

• Ces deux médailles se voient dans la numismatique des papes, gée par le P. Damolinet, in-fo, p. 9 et 10.

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son palais pontifical, le tombeau en porphyre du grand Constantin, qui se trouvait dans l'église St.-Marc à Rome, et que, pour consoler les moines, il leur fit bâtir une église '. Paul II est le premier qui ait fait frapper des médailles pour les déposer, à l'imitation des empereurs romains, dans les fondations des monumens qu'il fit ériger '.

On doit à Sixte IV, monté sur le trône pontifical en 1471, la restauration de l'église Ste.-Marie-du-Peuple, ainsi que celle de Ste.-Julite et St.-Quirique; la construction de l'église Ste.-Marie-de-la-Paix sur les plans de Baccio Pintelli3, architecte distingué de Vérone, ainsi que celle de St.-Jean-de-Malva, nommée d'abord In-Mica-Aurea, qui fut changé par corruption en celui de Malva; la reconstruction du pont Janicule, qui prit le nom de Pont-Sixte, pour perpétuer celui de son restaurateur. Cette importante opération est de 1474; elle fut commencée et terminée, ainsi que quelques autres aussi utiles, en moins de trois ans. Mais ce qui doit immortaliser la mémoire de Sixte IV, c'est la construction de la célèbre chapelle Sixtine, où il fournit à Michel-Ange l'occasion de déployer toute la magnificence de son génie, dans la fameuse et immortelle composition qui représente le jugement dernier, et dans les peintures du plafond où se voient divers traits de l'Ancien-Testament, et les portraits des prophètes et des sibylles *.

L. J. GUENEBAULT.

1 Et, ajoute Platine, posted, Paulo II mortuo, Monachi illud sepulcrum repetière et obtinuêre à Sixto pontifice. Mais comment ce tombeau se trouvait-il à Rome, dans l'église St.-Marc, lorsque tout le monde sait que Constantin fut enterré à Constantinople dans l'église des apôtres, destinée par lui-même à être la sépulture des Césars. Les auteurs ecclésias. tiques nous disent même que Constantin fut enterré, par ses ordres, sous le vestibule du lieu saint, et près la porte, par un motif d'humilité. Le tombeau de l'église de Rome n'était sans doute qu'un cenotaphe précieux par la matière et le travail.

› Dumolinet. Description de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, in-8°,

P. 153.

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• Cette église fat fondée en mémoire de la paix conclue entre les princes chrétiens par l'entremise du pape Sixte IV.

4 C'est dans cette chapelle que s'assemblent les cardinaux pour le conclave.

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DESCRIPTION DES ANTIQUITÉS MÉXICAINES,

D'APRÈS LA PREMIÈRE EXPÉDITION DU CAPITAINE DUPAIX.

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Premier Article.

Magnificence de cet ouvrage. — Importance de ces découvertes. —Voyage de M. Dupaix. Enumération de tous les monumens découverts.

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Relation des trois expéditions du capitaine Dupaix, ordonnées en 1805, 1806 et 1807, pour la recherche des antiquités D du pays, notamment celles de Mitla et de Palenqué; accompa>gnée des dessins de Castaneda, membre des trois expéditions et dessinateur du Musée de Mexico, et d'une Carte du pays » exploré; suivie d'un parallèle de ces monumens avec ceux de » l'Egypte, de l'Indostan et du reste de l'ancien monde, par »M. Alexandre Lenoir, créateur du Musée des monumens français, membre de la Société des Antiquaires de France, de » celle de Londres, etc.; d'une dissertation sur l'origine de l'an>> cienne population des deux Amériques, et sur les diverses anti» quités de ce continent, par M. Warden, ancien consul général » des Etats-Unis, correspondant de l'Institut de France, etc., › avec un discours préliminaire de M. Charles Farcy, de la Société » des Antiquaires de France et de celle des Beaux-Arts de Paris; >et des notes explicatives et autres documens, par MM. Bara»dère, de Saint-Priest et plusieurs voyageurs qui ont parcouru l'Amérique '..

Il est des œuvres qu'il suffit d'annoncer pour les recommander, et des ouvrages dont il suffit de transcrire le titre, pour en

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Chaque livraison coûte 40 fr.; dix livraisons ont déjà paru ; l'ouvrage en entier coûtera 800 fr. — Paris, rue de Seine, n° 18.

faire sentir toute l'importance: c'est pour cela que nous commençons par copier le titre de l'ouvrage dont nous allons parler. Les Annales ont été les premières à annonoer l'importance des découvertes américaines, pour la solution de plusieurs objections historiques ou philosophiques, faites, dans le siècle dernier, contre l'autorité de la Religion et de la Bible. Aussi se sont-elles déjà occupées plusieurs fois de ces monumens '; mais la nouvelle publication que nous annonçons aujourd'hui appelle de nouveau notre attention, par l'importance des documens nouveaux qu'elle vient offrir à l'appui de nos croyances historiques, et par la beauté et la multiplicité des planches qu'elle con tient. C'est, pour ainsi dire, tout ce monde antique et naguère encore caché aux yeux de tous, qui, révélé à nos regards, est consigné d'une manière impérissable dans ce grand Musée historique. Nous voulons que nos abonnés connaissent toutes ces richesses. A la vérité, nous ne pouvons reproduire pour eux tous ces monumens, mais nous en reproduirons quelques-uns, et nous tracerons figure par figure une description succincte et entière de tous les autres.

Pour parvenir à ce but et rendre compte de tout l'ouvrage, nous négligerons les détails et les embellissemens; mais nous ne laisserons passer aucun monument, et nous aurons soin de fondre les dissertations et les remarques des Editeurs dans notre description même.

1 Voir dans les Numéros 3, 4, 5 du tome 1, trois articles sur les monumens trouvés dans les Etats-unis ; - dans le Numéro 11, t. 11, un article sur l'unité de la race américaine et de la race asiatique; dans les Numéros 18 et 19, t. n et in, un abrégé de toutes les traditions américaines en rapport avec la Bible. Numéro 29, t. v, une analyse d'un ouvrage curieux de M. W. Assal sur ces antiquités ; - Numéro 39, t. vii, une description et une lithographie du buste d'une prêtresse aztèque ; Numéro 41, t. VII, une dissertation sur le calendrier mexicain et une explication d'une pierre représentant le systême de ce calendrier reproduit sur notre lithographie ;-Numéro 55, t. x, explication des hieroglyphes, représentant les 4 époques de la nature d'après les Aztèques et de celle représentant la femme au serpent, l'Eve des Mexicains: Numéro 567, t. x, origine japonnaise des habitans du plateau de Bogota avec plusieurs de leurs caractères d'écriture.

On croyait généralement au Mexique, comme en Europe, que les peuples de l'Amérique n'étaient jamais sortis de leur berceau, et que la civilisation n'avait jamais visité cette terre, lorsqu'en 1750, quelques Espagnols isolés pénétrèrent au nord du district de Carmen, province de Chiapa, royaume de Guatimala, et furent tout à coup surpris de trouver des ruines considérables, et les débris d'une ville qui embrassait 6 ou 8 lieues d'étendue. Ils parlèrent de leur découverte, mais le gouvernement ne voulut pas y ajouter foi. Ce n'est qu'en 1786 que le roi d'Espagne ordonna une expédition régulière. Elle fut faite, mais fort superficiellement, par le capitaine Antonio del Rio. Le rapport, daté du 24 juin 1787, resta dans les archives de Mexico, et fut à peu près inconnu au monde savant. Ce n'est qu'en 1805 que Charles IV fit faire une recherche régulière et complète par le capitaine Dupaix, qui fit de tous les anciens monumens un relevé fort curieux et fort exact, qu'il a consigné dans trois relations, auxquelles étaient joints de magnifiques dessins de la main de Castenada, dessinateur de l'expédition. Ces dessins et cette relation, pendant les guerres qui ont désolé le Mexique et l'Espagne, restèrent entre les mains de Castenada, qui les déposa ensuite au cabinet d'histoire naturelle de Mexico. En 1828, M. l'abbé Baradère, voyageur français, obtint du gouvernement la propriété des dessins de Castenada et une copie authentique du manuscrit de Dupaix. Les dessins, au nombre de 145, offrent la représentation de 240 objets, tels que monumens, bas-reliefs, statues, armes, ustensiles, ornemens, et ce sont ces dessins et cette expédition que l'on publie en ce moment avec une magnificence pouvant rivaliser avec celle du grand ouvrage sur l'Egypte. Nous allons maintenant analyser la description de Dupaix '.

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etc.;

Voici la liste des ouvrages les plus importans publiés jusqu'à ce jour sur les antiquités de l'Amérique: Voyage aux régions équinoxiales du nouveau continent, fait de 1799 à 1804, par MM. Alexandre de Humbolt et Auguste Bonpland, etc., publié en 1816. Nous avons donné de nombreuses citations de cet ouvrage. Le recueil des ouvrages de M. de Humboldt sur l'Amérique, dont nous donnons la liste, N° 10, t. 1, p. 297, coûte, papier vélin, 10,818 fr., papier commun, 1,749 fr.

Le voyage d'Antonio del Rio, publié en anglais à Londres, en 1822,

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