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la couronne de laurier. Il part pour Rome.

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pape

lui accorde

Séjour au mont Cas

Description du mont Cassin. - Entrée solennelle à Rome.

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Son triomphe au Capitole est différé. - Ses occupations. Sa maladie. Sa mort toute chrétienne au couvent de St.-Onuphre.

....Le Tasse était de retour à Naples, où il s'était logé au couvent de San-Severino 1. Quel motif l'y rappelait ? Cette inquiétude d'esprit qui le travaillait sans cesse, cette fatigue de toute résidence, où il avait usé quelques mois de souffrance, d'isolement et de pauvreté, le désir de suivre son procès par lui-même, et puis, il faut bien le dire, je ne sais quel besoin instinctif de revoir cette grande et admirable ville qu'il avait tant de fois célébrée. Au milieu des tournois de Sainte-Anne, des fêtes de la cour de Mantoue, sous les frais ombrages du Quirinal, il se prenait à soupirer après les douces promenades du Pausylippe (desidero e diparli di Paussilippo). Ce qui le consolait de son séjour à Rome, c'est que le charme de la vue dont il jouissait, lui rappelait Naples : « Je n'ai aucun espoir d'aller à Naples

Cet article est extrait d'une histoire de la vie et des ouvrages du Tasse, à laquelle travaille notre ami et collaborateur M. de la Gournerie. Il suffit de l'avoir lu pour désirer de voir bientôt paraître cet ouvrage, qui sera un monument élevé à la gloire du Tasse et du Christianisme. (Note du Directeur.)

* Lettere 258. tom. v.

⚫ cet été, écrivait-il, l'année précédente, à Horace Feltro ; je me suis trop bien assuré qu'on ne m'y verrait pas avec plaisir; » il m'est impossible de faire violence à la volonté d'autrui, mais je ne me la ferais pas toujours à moi-même 1.» -Et ailleurs: Je soupire après Naples comme les âmes bien disposées après

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le Paradis 2. »

A peine était-il établi à San-Severino, qu'il annouça son ar rivée à son protecteur, son ami, le marquis de Villa. « Je suis » à Naples, lui mandait-il, toujours aussi incertain de ma santé, » mais bien sûr que je ne pouvais la mettre en péril pour une meilD leure cause, et qui me fût plus douce que de revoir ma patrie, » mes parens, mes amis, avant de mourir. Je ne compte plus changer de demeure, si ce n'est pour aller aux bains; et quand » je voudrais en changer, saurais-je comment le faire, où aller, , et pourrais-je y trouver quelque avantage?»-En même tems le vieux gentilhomme demandait à la mère du marquis un peu de linge il écrivait à Horace Feltro de lui envoyer un tailleur, mais humble et conforme à son pauvre état, car il voulait commencer par rapiécer ses vieux pourpoints et ses hauts-de-chausse, ainsi qu'il avait coutume pour ses vers, avant de se faire habiller à neuf. Quelques mois auparavant il avait prié qu'on lui donnât une savonnetle et une paire de bas de soie. Sije me pourvoyais moi-même, de semblables délicatesses, disait-il alors, on me » l'imputerait à vanité dans ma triste fortune, mais les recevoir de la courtoisie de quelque seigneur, ne peut m'être im»puté à bassesse 3.

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C'est ainsi que le fils de Porzia de Rossi, l'auteur de la Jérusalem, le parent des Caracciolo et des Caraffa, revenait pour la dernière fois dans la patrie de sa mère, dans la ville où tous les vieux noms sonnaient haut comme la grosse cloche de SaintJanvier. Ses amis s'empressèrent autour de lui : le marquis de Villa, le prince de Tonca, l'abbé Palverino l'entourèrent de ces soins puissans qui vous relèvent à vos propres yeux, et redonnent un peu de vie à votre courage épuisé par les rebuts de la misère. Il se remit à l'étude : son Dialogue delle Imprese et une Ode latine aux princes de la jeunesse napolitaine en furent les

1 Lettere 195, t. v.

Lettere, t. iv. 3 Lettere, la Ver

premiers fruits; puis la société de ses amis et des gens de lettres venait le distraire de la sombre mélancolie qui le dévorait depuis si long-tems. Plusieurs personnes, désireuses de le connaître, s'étaient fait présenter à sa cellule; on citait, entre autres, le prince de Venosa, frère du cardinal Gesualdo, jeune homme plein de génie et d'imagination, qui épanchait sa verve en de gracieuses compositions musicales, et préludait par des chansonnettes aux grandes œuvres de Pergolèse et de Cimarosa. Il était venu demander au poète quelques madrigaux pour être mis en musique; et le poète, flatté de tant d'hommage rendu à son talent, lui écrivit aussitôt de petites pièces de vers dès lors une étroite affection s'était établie entre eux.

Il y avait alors à la cour de Naples, pour ambassadeur de Pologne, un vieil homme tout ravagé de podagre, mais adonné aux lettres, admirateur fou d'Horace et de Virgile, et dépréciateur inique de la jeune Muse de l'Italie. Je ne sais comment il vit le Tasse qui lui récita des fragmens du poëme auquel il travaillait sur la Création des sept jours. Ce fut pour le vieil homme comme un éblouissement; il en écrivit de suite à ses amis dans son pompeux latin :-Narro tibi, nimis dulces, bonique pleni succi sermones antè biennium intercesserunt cum amicissimo viro Torquato Tasso, hetruscæ linguæ, nostro isto sæculo, gravissimo desideratissimoque scriptore.~ « Je vous raconte que des discours trop doux Det pleins de suc me sont intervenus avec notre très-ami Tor» quato Tasso, très-grave et très-désirable écrivain en langue »étrusque, dans notre siècle. »

Cet ambassadeur tenait toujours table ouverte, malgré les conseils des médecins :-La table des ambassadeurs est comme la table des rois, leur répondait-il, c'est chose sacrée ! Et il ajoutait, le bon homme :-Y a-t-il donc volupté plus douce, » non-seulement d'avoir à vos côtés l'ami que vous désirez, mais > tel encore que vous le désirez. »- Bref, les dîners de l'abbé d'Andreyovia, comme on l'appelait en Italie, réunissaient tout ce que Naples comptait de gens d'élite, et le Tasse en devint un des habitués.

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Cependant l'affaire du procès se suivait à grande peine : le prince d'Avellino, confiant dans sa puissante influence, étalait ses richesses dans le vaste palais Gambacerti, et semblait défier 'TOME XI. -N° 64. 1835.

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