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cipalement les peuples d'enlever ces plantes le nom des divinités payennes, auxquelles elles étaient consacrées, ou plutôt dans le désir de remercier quelque saint par l'intercession duquel ils avaient obtenu leur guérison. Et à ce sujet, il fait observer que cette méthode est aussi raisonnable, aussi sensée que celle qui consiste en ce moment à donner aux plantes le nom de quelques hommes qui en ont découvert les propriétés. Avec un tel système, les noms des plantes ne seront plus qu'un dictionnaire de noms propres, de termes inintelligibles. « Ce qui pourrait être une excuse pour nos pères, ajoute-t-il, c'est que chaque jour on impose tant de noms nouveaux aux plantes, dont l'origine ou l'étymologie n'est pas bien connue, ou qui ne l'est que des adeptes, ou des initiés dans ce langage mystique, qu'on peut bien en faveur du public, plus familiarisé avec les noms des saints, les laisser jouir, sans préjudice de la science, de cette faible connaissance des plantes, par des noms déjà très-connus, comme sont ceux des saints. »

Il passe ensuite à la nomenclature des plantes portant le nom des saints, que nous reproduisons ici.

. C'est d'abord le sanctum fænum, sainfoin, aujourd'hui esparcet.

» S. Georgii rosa, ou la fleur de la pivoine, qui cependant n'est pas encore épanouie à la fête de Saint-Georges qui tombe le 23 avril; S. Georgii flos, c'est le nom du lilium convallium, le lys des vallées; S. Georgii radix, selon Clusius, est la grande dentaire. Ce sont les femmes herboristes ou les rhizotomes qui la nomment racine de St.-Georges, à ce que, dit J. Bauhin. S. Georgii herba, est la valériane des jardins, dite aussi herbe bénite. J. Bauhin prévient que l'on nomme à Montbéliard violette de saint Georges le leucoium luteum, espèce de narcisse; et fruit de St.-Georges, le concombre sauvage que les Portugais nomment pipinos di Santo-Georgio.

» S. Jacobi herba vel flos, c'est tout simplement la jacobée, sorte de grand senneçon, ou l'herbe et la fleur de St.-Jacques, ou l'yerva de San-Iago des Espagnols.

S. Innocentii herba; on rapporte cette plante à un espèce de polygonum qui est la centinode, que Charles-Etienne recommandait contre le crachement de sang. Elle est en effet astringente.

» S. Joannis flores ; c'est la bellis major dont J. Bauhin a donné la figure; et, selon Lonicer, c'est un buphtame ou œil-de-bœuf. Gesner a nommé aussi fleur de S.-Jean la grande pacquerette ou bellis. Selon Dodonée, c'est un chrysanthemum. D'autres ont appliqué ce nom à une artémise. Tantôt elle est prise pour la grande ou la petite armoise, tantôt pour la menthe sarracénique qui est le costus des jardins, etc. Selon d'autres, c'est l'aurone mâle dont on faisait une ceinture aux épileptiques, car on prétendait que St-Jean, qui avait les reins entourés d'une ceinture, avait aussi le don de guérir de cette cruelle maladie. Selon Anguillaria, la verveine commune est aussi une herbe de saint Jean. Berbena, dit cet auteur, est herba S. Giovani. Selon Fuchs, le même nom de S.-Jean est donné à l'hypericum ou au millepertuis ; ce qui est confirmé par Anguillaria. Selon Agricola, cette herbe avait l'admirable propriété de chasser le démon. On appelle aussi herbe de la S.-Jean le lierre terrestre.

J'en viens aux noix de la S.-Jean qui, manifestement, proviennent du juglans serotina. J. Bauhin disait que cet arbre singulier se trouvait en Bourgogne. Aujourd'hui il est à peu près partout nommé le noyer tardif de la S.Jean; c'est le faire connaître de tous les pépiniéristes et des amateurs de plantations. Quelques-uns ont nommé pain de S.-Jean une silique sèche qui est celle de l'arbre de Judée; d'autres ont voulu que l'abricot précoce fût la pêche de S.-Jean. On connaît aussi des pommes et des poires de S.-Jean; les groseilles ont été nommées grappes ou raisins de S.-Jean. C'est principalement la groseille noire (le cassis ) qui porte ce nom, quoique la moins bonne de toutes.

Le thymbra, ou herbe de S.-Julien, est une espèce de sarriette fort agréable et assez commune dans l'Etrurie. L'herbe dite Cunégonde, c'est tout simplement l'eupatoire.

» L'herbe de S.-Stanislas, ainsi appelée par les Hongrois, du nom de l'un de leurs rois, est une petite gentiane qu'on nomme aussi croisette.

Quant à l'herbe de S.-Laurent, c'est, selon les uns, la sanièle ou la diapensia; selon d'autres, c'est un asclepias ou dompte-venin. Clusius assure que les Portugais nomment herva de Santo-Lorenzo une espèce d'astragal plus blanchâtre que celui de Montpellier. Selon Anguillaria, on nomme encore herbe de S-.Laurent ou Lorenza, la consoude moyenne.

Le bois lignum sanctum, ou le bois de Judée, est le même que le fameux Gayac, dit aussi bois d'Inde, approprié à une maladie qui n'est pas celle des saints,

La fleur de Ste.-Magdelaine de C. Bauhin, ou fleur de Ste.-Marie, est le nard celtique ou romain, ou l'épis celtique.

L'herbe de Ste.-Marie est le romarin. Le sabot de Ste.-Marie, sanctæ Mariæ calceolus, c'est le cyprypedium actuel. Ce nouveau nom signifie soulier de Vénus je ne vois donc pas ce que la science a gagné à ce changement de nom. C'est mettre Vénus à la place de Marie, c'est-à-dire le vice à la place de la sainteté. Triste réforme que celle-là ! Le chardon de Ste.-Marie est vulgairement connu. Les gants ou les bas de Ste.-Marie (chiroteca) sont une espèce de campanule; c'est la digitale. La fumée de Ste.-Marie est une sorte d'absinthe à fleurs blanches ou la mille feuille des Alpes. C'est le nom que lui donnent les chasseurs montagnards. L'herbe de Ste.-Marie est la mentha specula, menthe des Alpes, ou la mentha sarracenica, qui est aussi le costus des jardins. Il est une autre herbe de Ste.-Marie connue en Languedoc, c'est l'ageratum, et des Italiens l'herba giula. Autre herbe de Ste.-Marie, qui est la chamamolum aureum; pour quelques auteurs c'est la matricaire, c'est le caltitrichum sativum, la tanaisie, la persicaire, mais plus généralement dans nos cantons c'est la pariétaire. D'après Rondelet, dans sa pharmacie, le lait de Ste.-Marie ou de Notre-Dame est la pulmonaire, et c'est à cause de ses taches blanches. Le lys de Ste.-Marie est une espèce de Narcisse fleurs pourpres dans le milieu. Le lin de Ste.-Marie c'est la linaire. Les pommes de Ste.-Marie-Magdelaine sont les grenades. Les mains de Ste.-Marie sont l'agripaume ou cardiaca. Le manteau de Ste.-Marie est une plante printannière qu'on croit être l'alchimiste. On nomme petites poires de Notre-Dame les

cormes ou les sorbes des Alpes. La rose de Ste.-Marie est la rose de Jéricho. Le sceau de Ste-Marie ou de Notre-Dame est le polygonatum, autrement le sceau de Salomon; c'est une belle plante de la famille des liliacées. Le sceau de la Vierge est encore pris pour une espèce de vigne noire dans Matthiole, dite aussi signet de Notre-Dame : ce n'est probablement autre chose que la bruyère noire ou sauvage. S. Mariæ stramen est le galium; selon d'autres, c'est le serpolet. Le nom de stramen lecti (la paille ) fut donné aussi à l'hypericum et au senneçon.

Les pommes de Ste.-Marie, qui passaient pour être vénéneuses, étaient une sorte de fruit sur lequel les auteurs ne se sont pas assez expliqués.

» Les poires de S.-Martin sont une espèce de poires d'automne qu'on voit encore très-tard sur les arbres. La sainte palme, ou palme sainte, est le gayac.

L'herbe de S.-Paul est la même que l'herbe de la paralysie, c'est-à-dire la primevère ; d'autres la prennent pour la menthe sarracénique ou le costus des jardins.

B

L'herbe de S.-Philippe est le Glastum ou pastel, plante intéressante qui supplée avantageusement à l'indigo.

» La clef de S.-Pierre, c'est aussi la primevère. L'herbe de S.-Pierre est la pariétaire : c'est encore la petite gentiane ou croisette, de même que la bellis ou petite marguerite, la pâquerette des prés. On a rapporté aussi le nom de S.-Pierre au crithmum, ou fenouil marin. La racine de S.-Pierre est celle de quelque ombellifère.

L'herbe de S.-Roch est, selon C. Bonnet, la circea lutitiana de Lobel, parce que l'on a cru qu'elle était douée de quelque propriété contre la peste, dont notre S.-Roch est le patron. »

L'herbe de Sainte-Rose, ou Rose-Sainte, est la belle pivoine.

L'herbe de S.-Rupert est un geranium qui sans doute est le robertianum, nommé autrefois rubert.

» S. Sana, vel sana sancta et herba sancta croce, est le tabac ou petun; l'herbe à la reine, c'est le tabacum minor, et le minimum, la priapée.

. La spina, c'est le berberis ou épine-vinette.

» La racine du S.-Esprit, c'est l'angélique.

» L'herbe de S.-Thomas est le macer. Le cœur de S.-Thomas est une espèce de fève ou haricot d'Amérique, qui est purgative.

» L'herbe de la Ste.-Trinité ou de la Trinité est l'hépatique : elle a plusieurs variétés fort agréables et de diverses couleurs.

» L'herbe de S.-Valentin n'est autre chose que la pivoine mâle dont il a été déjà fait mention sous le nom de Sainte-Rose.

» S. Virginis-chlamys est la colocase. Ce nom est encore appliqué à un grand tussilage ou la petusite.

La bétoine était nommée gratia Dei parce qu'elle entrait dans l'emplâtre auquel on a donné ce nom, conjointement avec la pimprenelle, la verveine, et d'autres ingrédiens.

Le ricin se nommait palma Christi.

Nouvelles et Mélanges.

EUROPE.

+ Celei un Mecken's dont, FRANCE.-PARIS. .— M. Bruté, évêque de Vincennes (Etats-Unis), qui s'était arrêté à Rouen pour y prendre part aux exercices de la retraite ecclésiastique, vient d'arriver à Paris. Ce prélat a été, comme on sait, désigné par les évêques d'Amérique pour le siége de Vincennes, et habite les Etats-Unis depuis vingt-cinq ans. Il est né à Rennes, et a été élevé au séminaire Saint-Sulpice. Le diocèse dont il est chargé est d'une étendue immense, et la population catholique, qui va toujours croissant, y est extrêmement disséminée : cependant le clergé de M. Bruté ne se compose que de quatre prêtres. Le séjour en France du vénérable pontife a pour but d'engager quelques ecclésiastiques à le seconder dans cette mission, où il y a tant de bien à faire.

Nous espérons qu'il trouvera des âmes généreuses, attirées par le désir de fonder définitivement cette Eglise naissante, soit en entretenant ou en réveillant la foi parmi ses enfans épars, soit en faisant sur l'hérésie de précieuses conquêtes. Nous espérons encore que beaucoup de fidèles voudront bien concourir à cette œuvre par leurs aumônes et par leurs prières.

FRANCE.

BRETAGNE. Découverte de médailles inconnues portant une croix. Deux paysans ont découvert à Plonéour (Finistère), en piochant un champ inculte,deux cents médailles en cuivre; elles sont peu exodiées et de deux modules sans formes déterminées, concaves d'un côté, et convexes de l'autre. Sur la partie concave on distingue un cheval à tête humaine, courant de droite à gauche, et entre ses jambes on voit un taureau marchant en sens contraire. Un oiseau est placé, ailes déployées, au-dessus des reins du cheval. Le chapelet ou cordon de perles de la partie convexe contient une croix vis-à-vis la tête du cheval. Aucune date, aucun caractère ne désignent l'époque à laquelle ces pièces, presque toutes semblables, ont été frappées. La croix et le cordon de perles semblent indiquer qu'elles sont postérieures à la conversion de la Gaule.

Trois de ces pièces seulement diffèrent des autres par la position des figures, qui est inverse. Une roue tient la place de l'oiseau sur les reins

de cheval à tête humaine; la croix est soutenue par une lumière qui part de la bouche d'une espèce de dragon. Ces pièces sont plus oblongues que les autres.

ITALIE.

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ROME. Parmi les œuvres d'art qui se publient à Rome, ont doit remarquer celle que viennent d'entreprendre deux jeunes élèves de l'école romaine, et qui consiste dans un choix des tombeaux, ciboires et autels exécutés à Rome par les sculpteurs des 15 et 16° siècles. L'architecte François-Marie Tosi les a tous mesurés et dessinés avec le plus grand soin; Alexandre Beuhio, romain comme lui, n'en a pas mis moins à les graver. Quatorze planches sont déjà publiées; elles ne laissent rien à désirer sous le rapport du choix des monumens ou de l'exécution. Il y en aura en tout une centaine.

Un décret de la congrégation de l'Index, approuvé par le SouverainPontife, a condamné les ouvrages suivans:

Histoire du royaume de Naples de 1734 à 1825, par le général Colletta. -Sur les immunités ecclésiastiques, réponse du capitaine Filippo de Sacco aux pensées du curé Sylva. — Traité sur l'histoire sainte, compilé par un membre de l'église catholique.-Cosmorama : Series studiorum pro cogni tione naturæ, historie, regiminis, philosophie et religionis assequenda; en allemand, par F. G. Garové. Sansimonismus et recentior philosophia gallica, auctore eodem Garové, en allemand. — Commentationes de ecclesiastici cælibatus lege et solemni castitatis voto sine studio partium propositæ, à prof. C., A. P.; ex italico in germanicum sermonem translatæ cum introductione, animadversionibus, etc., editæ ab eodem Garové. - Completa collectio legum de cœlibata, etc.. cum animadversionibus F. G. Garové, en allemand. — Paroles d'un Voyant en réponse aux paroles d'un Croyant de M. l'abbé de Lamennais, par J. A. Chaho.-Rome souterraine, par Charles Didier. Elémens de l'histoire générale, par l'abbé Millot. Manifeste et prospectus d'association à l'ouvrage : Méditations religieuses en forme de discours, etc., pour toutes les circonstances et les situations de la vie civile et domestique, avec trois méditations ajoutées.

SAXE.-Cloches en fonte de fer. -On a fait des essais aux forges de Rubeland, pour fondre des cloches en fer : on a reconnu qu'elles sont plus légères, plus économiques, plus sonores que les cloches ordinaires, et qu'elles résistent sans altérations au froid le plus vif. On a cherché dans une autre usine à remplacer les cloches par de grandes lames d'acier, comme on le fait aujourd'hui pour quelques pendules. Enfin la fonte a été appliquée au stéréotypage; une bible imprimée au moyen de caractères en fonte ne coûte que 3o sous. Un fondeur français, M. Da

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