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mais par l'ensemble de ces efforts; en sorte qu'on peut établir la démonstration complète du Symbole, en recueillant dans les écrivains protestans et catholiques, les points qu'ils ont le mieux développés ; c'est donc la vérité qui triomphe par elle-même, et aucun homme ne peut s'en attribuer la gloire. On comprend aujourd'hui le mot de St.-Paul: opportet et hæreses esse. S'il n'y avait pas eu erreur, il n'y aurait pas eu controverse, etpar conséquent nécessité de mettre en lumière les points sur lesquels le doute cherchait à se fortifier....

» L'ouvrage que nous offrons au public, a pour but de manifester tous ces témoignages rendus par ces grands génies à la les vérité du Christianisme, afin de hâter le moment prédit par Apôtres, où tous les peuples de la terre, après avoir reconnu l'unité de Dieu, confesseront la divinité de Jésus-Christ.

» C'est à l'aide de ces travaux, qui ajoutent la puissance de l'esprit à la puissance des traditions, que le 19° siècle peut arriver à connaître enfin d'une manière incontestable, tous les points de la foi religieuse, qui ont leur source dans une volonté supérieure à l'homme, et qui ne soumettent pas moins le prêtre que le fidèle, le pasteur que le troupeau.

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» Ainsi, dans les voies religieuses, l'homme ne peut plus être subordonné à l'homme, les abus sont impossibles; et de même que dans l'ordre civil, lorsque le code est connu, le magistrat ne peut supposer une autre loi, ou juger selon sa volonté; de même, quand le 19° siècle saura distinguer ce qui est dogme ou vérité révélée, de ce qui n'est qu'opinion, la domination de la vérité s'étendra sur tous les esprits 1. »

Ce qu'on vient de lire nous dispense, croyons-nous, de tout éloge et de tout détail prolongé. Nous nous contenterons d'une remarque qui double le prix de cette collection, c'est que plusieurs des morceaux dont elle se compose, paraissent pour la première fois dans notre langue; on les chercherait vainement dans les éditions que les philosophes du dernier siècle donnèrent des œuvres de leurs prédécesseurs, ou de leurs contemporains étrangers à la France; ils eurent soin auparavant de faire disparaître, sinon de falsifier, tout ce qui pouvait servir à constater les croyances religieuses de ces hommes illustres. Il serait vrai

› Raison du Christianisme, préface, p. xш et sutv.

ment impossible, sans sortir des bornes qui nous sont imposées, d'énumérer seulement tous les morceaux importans que renferment les premiers volumes de la Raison du Christianisme; d'ailleurs, les plus grands fruits de cette publication, seront peut-être dus à la puissance des noms sur lesquels elle s'appuie, et que nous croyons devoir indiquer, afin qu'on apprécie bien toute la profondeur des recherches, et tous les travaux qu'a coûté ce grand ouvrage.

Les huit premiers volumes de la Raison du Christianisme, qui ont déjà paru, renferment des fragmens de Bacon, Newton, Clarke, Leibnitz, Euler, Descartes, Arnaud, Nicole, Grotius, Erskine, Butler, Loke, Addisson, Pascal, Kant, Cuvier, Mallebranche, Fénélon, Goëthe, Haller, Sherlock, Lyttelton, Keppler, Gassendi, Bossuet, Labruyère, l'Hospital, d'Aguesseau, Lardner, Young, Bonnet, Bourdaloue, Massillon, J. Racine, Fontenelle, Corneille, Jaquelot, Deluc, Duvoisin, Schlégel, Milton, Pope, Dante, William-Paley, Tillotson, William-Jones, Herder, Starck, Beattie, Seed, Cardinal Gerdil, Fermat, Pelisson, Fléchier, Rollin, Vauvenargues, Fleury, Saint-Réal, Condillac, L. Racine, Lamotte, Lefranc de Pompignan, Saurin, Wolf, Klopstock, Michaëlis, Muller, Wieland.

Le 9'tome, qui vient de paraître, comprend : Portalis, Domat, Mably, Thomas, Marmontel, Guénée, Jennings, Leslie, Léland, lord Fitz-William, Gilbert West, Sumner et Shakespeare.

Le 10 comprendra Montaigne et Raymond de Sebonde, Montesquieu, Beauzée, Bernis, Laharpe, Bergier, Lauzerne, de Maistre, Turgot, Necker, Dilton, Fabricy, Werner, Fichte, Jacobi, Schiller.

Les aveux de Bayle, Voltaire, Rousseau, Diderot, etc., etc., complèteront cet ouvrage, que terminera un résumé de M. de Genoude. Nous espérons pouvoir en reparler quand les derniers volumes auront paru.

Remarquons en finissant, que cette liste est la démonstration d'un fait qui aurait semblé naguères un paradoxe insoutenable; c'est que le Christianisme a, depuis son établissement, dans toutes les époques, aux dix-septième et dix-huitième siècles, comme avant ou après, rallié les plus hautes puissances rationnelles du genre humain.

Y.

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Beaux-Arts.

TABLEAU HISTORIQUE

DE L'INFLUENCE DES PAPES SUR LES BEAUX-ARTS, DEPUIS LE IV SIÈCLE JUSQU'A nos jours.

INDEX DES DIFFÉRENS OBJETS D'ART CHRÉTIENS.

Deuxième Article.

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i au

Du Liber pontificalis d'Anastase le Bibliothécaire. Recherches sur teur. Importance de l'ouvrage. Ses principales éditions. — Extraits du texte. Index des noms latins des différens objets d'art ayant servi au Culte chrétien.

Dans un premier article ', où nous avons essayé de faire connaître quelle a été l'influence des papes sur les beaux-arts pendant les neuf premiers siècles, nous avons cité plusieurs fois le Liber pontificalis. Ce livre étant pour ainsi dire contemporain des faits dont parle son auteur, et étant celui de tous les livres de liturgie, qui renferme les notions les plus détaillées comme les plus authentiques, sur tous les ouvrages d'architecture, sculpture et peinture, exécutés pour l'ornement et la pompe du culte catholique, par ordre des souverains pontifes, ou à leur instigation, nous avons cru qu'il convenait aux Annales de le faire connaître à leurs lecteurs, d'autant plus que hors de l'Italie il est d'un usage rare, et son auteur peu connu.

L'opinion la plus généralement reçue parmi les savans, est que le Liber pontificalis a été rédigé par Anastase, dit le Bibliothécaire, mort vers la fin du 1x siècle 3.

Voir le n° 59 des Annales, tom. x, p. 347.

⚫ Confondu à tort par quelques auteurs, avec Guillaume, également bibliothécaire du Vatican, mais trois siècles plus tard qu'Anastase.

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• F. Salmon, bibliothécaire de Sorbonne, dans son Traité de l'étude des

Quel que soit le véritable auteur de ce livre, on peut toujours le considérer comme une mine inépuisable, où les écrivains sont venus tour à tour chercher des documens historiques du plus grand intérêt; il est remarquable par la naïveté de sa rédaction et par les détails aussi multipliés que minutieux, qu'il présente, sur tout ce qui a rapport aux antiquités chrétiennes,

Conciles, a examiné avec son érudition ordinaire, les diverses opinions des savans, sur le véritable auteur du Liber Pontificalis. En voici le résumé. Il pense que la vie des papes, depuis St.-Pierre jusqu'au pape Damase, est de Damase même, et que la vie de ceux qui lui succédèrent, jusqu'à Nicolas Ier est bien d'Anastase. Suivant Onuphre Panvinus, ce livre serait en entier de la main d'Anastase, excepté cependant la vie d'Adrien. Les Bollandistes pensent que la première partie, jusqu'à S.-Urbain, a été composée par Saint-Antérus, pape, et la deuxième partie, par Saint-Jules, prédécesseur du pape Libère. Il existe à la bibliothèque de Stokolm, un catalogue de papes, qui paraît être d'un auteur du 6° siècle, et qui, suivant Hinschenius et Papebroch, aurait servi à Anastase pour rédiger la vie des papes, jusqu'à Félix III. Lambécius attribue aux notaires des papes un abrégé de leur vie, jusqu'à Damase, qui le premier les tira des archives du Vatican, pour les envoyer à Saint-Jérôme, ce qui fut l'objet de deux lettres que s'écrivirent ces deux illustres personnages, contestées, il est vrai, par quelques savans et soutenues par d'autres. Lambécius, qui est de ce dernier avis, dit que les bibliothécaires du Saint-Siége, travaillèrent successivement à rédiger la vie des papes sous lesquels ils vivaient, mais qu'Anastase, aidé de tout ce qui existait avant lui, des catalogues, des martyrologes, des lettres des papes, et réunissant tout ce que renfermaient les archives pontificales, en composa un corps d'ouvrage qui présente la vie des papes, depuis Saint-Pierre jusqu'à Jean VIII, suivant les uns, et jusqu'à Adrien II, suivant les autres. Schelstrate, qui a tant écrit sur les matières ecclésiastiques, après avoir examiné avec le plus grand soin les trois catalogues les plus authentiques des papes, conclut de leur rapprochement, qu'Anastase les a fondus dans son Liber Pontificalis, en se servant principalement du manuscrit de la Reine de Suède, qu'il regarde comme le plus ancien de ceux qui existent sur la vie des papes. Florent Martinelli, bibliothécaire du Vatican, a fait de nouvelles recherches à ce sujet; on les trouve dans son ouvrage intitulé : Rome devenue chrétienne de païenne qu'elle était. Jean Ciampini, abréviateur des brefs apostoliques, et dont les divers ouvrages sur les antiquités ecclésiastiques sont si recherchés, a donné aussi, en 1688, une nouvelle dissertation sur l'ouvrage qui nous occupe, et il essaie d'y prouver qu'il n'y a que la vie du pape Nicolas Ier qui soit d'Anastase, et que quant à la vie des autres papes, il n'aurait fait que recueillir les catalogues existans, en y ajoutant cependant des notes et des détails très-curieux, que du reste on ne trouve que dans le Liber pontificalis.

leurs origines, leurs usages et la vénérable tradition qui en montre la succession non interrompue, malgré tous les schismes et toutes les révolutions. La forme, la couleur, le poids, le nombre, la mesure, la place que tous ces objets occupaient dans les basiliques; tout s'y trouve.

Les divers ouvrages qui traitent des monumens de l'art chrétien', témoignent de quelle utilité le Liber pontificalis pourrait être pour l'histoire des arts, de l'industrie et du commerce, si quelques-uns de nos érudits et de nos artistes l'étudiaient avec une sérieuse attention.

Pour appeler leur attention, et en particulier celle des artistes catholiques sur cet ouvrage, nous diviserons ce que nous nous proposons d'en dire en trois parties. Dans la première, nous donnerons une notice raisonnée des principales éditions qui en ont été faites; dans la deuxième, nous citerons quelques extraits du texte même, pour en faire connaître la forme et la naïveté; enfin, dans la troisième, qui-sera la principale, nous donnerons un index présentant, par ordre alphabétique, la série des noms latins des divers objets d'art en usage dans les anciennes églises, ou conservés dans leurs trésors, en y ajoutant la traduction française et quelques notes indicatives et explicatives, de manière

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■ On nous saura sans doute gré d'indiquer ici les plus remarquables et les plus curieux de ces ouvrages: Thesaurus Diptycorum. 3 vol. in-so, de Gori. — Disquisitio de Nimbis circularibus et triangularibus, de sacris îmaginibus, etc., de Jean Nicolaus. - Observationes in Cameteria sanct. Martyr., de Boldetti. · De imaginibus sacris, de Molanus. Roma subterranea, de Bosio et d'Aringhi. Thysias steriologia, sive de Altaribus Veter. Christianor., de Gothefredi Voigtii. Le Museum Christianum è Vaticano. Recueil des monnaies pontificales, par Vignoli. Le Pitture e sculture sacre, de Bottari. Le Diarum italicum, de Montfaucon. - De Ritibus ecclesiæ, d'Etienne Duranti. Originum et Antiquitatum Christianor., de Mamachi. · Rationale divinorum officiorum, de Guill. Durandi. — La numismatique des papes, depuis Martin V, par le Père Dumolinet, in-fo. - De Ritibus Christianorum, etc., de Casalius, in-f•. · Les Voyages Liturgiques de deux béné - Le Traité de la diplomatique, par Dom Mabillon, et ceux de Dom Martenne et Toutaint, etc., etc. Le grand ouvrage des Origines ecclėsiastiques, par Bingham, Mosheim, et autres. - Enfin, M. d'Agincourt, le Winkelman du moyen-âge, qui a fondu ces divers ouvrages dans son Histoire de l'art par les monumens, etc. Tous ces écrivains citent continuellement le Livre d'Anastase comme leur autorité. Il est comme le point de départ de toute l'antiquité chrétienne.

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dictins.

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