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Les débats durèrent deux jours le jugement prononcé le 28 condamna Enfantin, Duveyrier et Michel Chevalier à un an de prison et à 100 fr. d'amende, comme coupables d'outrages aux bonnes mœurs, et d'avoir formé des réunions de plus de 20 personnes; Rodrigues et Barrault, coupables seulement sur le dernier chef, ne furent condamnés qu'à 50 fr. d'amende.

Appel fut fait de ce jugement; mais la Cour de cassation le confirma purement et simplement, le 15 décembre, et Enfantin, Michel Chevalier et Duveyrier durent se constituer prisonniers.

Nous terminons ici ce second article ; dans le suivant, nous ferons connaître le sort des apôtres pendant l'emprisonnement d'Enfantin; leurs missions en France, à Constantinople et en Egypte. Puis nous essaierons de faire une revue de la plupart des hommes qui ont fait partie plus ou moins long-tems de cette secte, et de dire ce qu'ils sont maintenant, et surtout quels sont ceux qui sont revenus au Catholicisme.

A. B.

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AVEC UNE TRADUCTION FRANÇAISE ET DES NOTES PHILOLOGIQUES, PAR J. B. GLAIRE,

Professeur d'hébreu à la faculté de théologie de Paris,

ET M. FRANCK,

Membres de la Société Asiatique de Paris.

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Etablissement de cours de langue hébraïque dans les séminaires. Efforts de M. l'abbé Glaire pour cette étude de l'hébreu. Avantages de cette étude. - Beauté du Pentateuque de M. Glaire. — Discussion Mérite de la traduction.

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d'un passage

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Nous avons déjà parlé plusieurs fois de M. l'abbé Glaire, et des services qu'il a rendus aux lettres saintes, par la publication de sa Grammaire hébraïque et chaldaique et de son Lexicon hebraïco-chaldaicon 2. Dès-lors nous avions annoncé que nous aurions encore à parler de lui, et à signaler ses efforts pour répandre en France, surtout dans le Clergé, le goût de la langue sainte, et en faciliter l'étude. Nous ne nous sommes pas trompés dans nos espérances. Depuis lors M. l'abbé Glaire entretient

1 5 vol. in-8°, papier grand-raisin satiné, chez Dondey-Dupré, rue Vivienne, no 8, et chez J.-J. Blaise, rue Férou-St.-Sulpice, No 24: prix; fr. 50 c. le volume. La Genèse est en vente, et l'Exode ne tardera pas à paraître.

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Voir ce que nous avons dit de ces deux ouvrages, et de la méthode que nous avons conseillée pour apprendre l'hébreu, dans notre n° 26, tom. v, p. 139, et l'article intitulé Utilité des Langues orientales par rapport à la Religion, dans le N° 27, même vol., p. 219 de la 1" et 223 de la 2 édition des Annales.

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dans la maison même de Saint-Sulpice de Paris, une sorte d'école normale d'hébreu, où étudient non-seulement MM. les Ecclésiastiques du diocèse de Paris, mais encore plusieurs jeunes prêtres destinés à aller professer cette langue dans les séminaires de province. Nos lecteurs n'apprendront pas sans plaisir que vingt diocèses sont déjà dotés de chaires hébraïques, chaires dues seulement, comme on le voit, au zèle éclairé des évêques ou des supérieurs de ces maisons, et soutenues par l'ardeur et le dévoûment de quelques jeunes prêtres. Nous aimons à signaler ce service rendu à l'enseignement ecclésiastique; car tout ce qui tend à répandre la science, tend aussi puissamment, selon nous, à relever la religion aux yeux des peuples, et par conséquent, à la faire aimer davantage d'une génération qui ne la connaît pas, et qui la calomnie encore trop souvent en calomniant la science de ses prêtres. La langue sainte n'est pas seulement utile pour l'interprétation de plusieurs points critiques de la Bible, pour la connaissance de presque toutes les langues orientales; elle l'est encore pour le prêtre de paroisse, consacré à la prière et à l'instruction de son petit troupeau, car on ne saurait croire combien l'analy se la traduction, l'usage de la langue sainte, font découvrir de beautés dans la révélation de Dieu. On dirait qu'à mesure que l'on travaille sur la langue sainte, la parole de Dieu, qu'elle exprime, s'échauffe et s'embrase, de manière que l'on est constamment ébloui des nombreuses étincelles qui s'en échappent, brillantes et brûlantes d'un feu vraiment divin. Nous le disons sans hésitation, nous n'avons pas rencontré une seule personne qui se soit livrée pendant quelque tems à cette étude, qui n'ait fait l'épreuve de ce que nous disons ici, et qui ne s'y soit attachée avec un charme inexprimable.

Quant au parti que l'on peut en tirer pour la preuve de nos croyances, nous renvoyons au travail si curieux et si neuf de M. Rossignol, que nous avons inséré sous le titre de : Chute de l'homme et principaux dogmes bibliques, prouvés par des monumens plus anciens que la Bible 1.

Pour revenir à M. l'abbé Glaire et à ses travaux sur la langue sainte, nous ajouterons que, depuis notre dernier arti

1 Voir cet article dans le N° 56, tom. x, p. 110 des Annales.

cle, il a publié d'abord une Chrestomatie hébraïque', contenant des exemples propres à ceux qui commencent l'étude de cette langue; maintenant il vient d'entreprendre la publication du texte et de la version française du Pentateuque; et c'est l'ouvrage que nous annonçons en ce moment.

Nous louerons d'abord la beauté des caractères hébraïques, le soin et la minutieuse exactitude avec lesquels ont été corrigées les épreuves, œuvre difficile pour les points voyelles qui accompagnent cette édition. Nous louerons encore la beauté du texte français et la blancheur du papier, toutes choses qui sont à noter dans un ouvrage comme celui que nous annonçons.

Des notes philologiques et historiques, nombreuses et bien choisies, sont ajoutées à la fin de chaque chapitre, toutes les fois que le sens est obscur, ou que la traduction s'éloigne des versions ordinaires.

Il nous est impossible, dans le rapide examen que nous avons fait de cet ouvrage, de discuter le mérite de chaque note et de chaque explication. D'ailleurs, nous n'avons pas assez de confiance en nous-mêmes pour émettre quelques doutes et quelques dissentimens qui nous sont survenus à notre première lecture, en opposition avec le jugement de deux hommes qui font de l'hébreu l'étude spéciale de leur vie, et qui sont passés maîtres en présence de l'Europe. Cependant nous ne pouvons résister au désir, et nous pouvons dire au devoir de mettre ici sous les yeux de nos lecteurs la traduction nouvelle qui est donnée du premier verset de la Genèse; nous la ferons suivre de la note qui y est jointe pour la justifier. Nous laisserons ensuite aux commentateurs de la Bible le soin de juger de la valeur de la traduction et des preuves.

La Genèse commence par ces mots :

בראשית ברא אלהים את השמים ואת הארץ.

La Vulgate les a traduits par in principio creavit Deus cœlum et terram, et la plupart des traductions portent : Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ; cependant MM. Glaire et Frank ont

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1 1 vol. in-8°, prix : 4 fr., chez les mêmes libraires que le Pentateuque.

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Lorsque Dieu commença à créer le ciel et la terre, » et voici comment ils prouvent la nécessité de cette traduction :

« L'expression ♫ ne se trouve jamais dans la Bible sans -être suivie d'un complément, et c'est pourquoi nous en avons fait dépendre le deuxième verset. La traduction ordinaire de » cette expression au commencement est inexacte; les Septante » n'ont pas commis cette faute; ils ont rendu l'hébreu qui n'est » pas déterminé par l'article v àpxã dans un commencement. » Onkelos a traduit pa, dans les tems anciens: enfin le tra»ducteur arabe, en rendant par une phrase qui signifie le com»mencement de ce que Dieu créa, a compris aussi que un était »en construction.

» Au reste, cette manière de réduire en une seule phrase ces » deux premiers versets se trouve dans Jarchi, Grotius et la » Bible de Vatable. Mais il n'est nullement nécessaire de changer »le prétérit * en infinitif, comme on l'a prétendu. On trouve » souvent des verbes à un tems défini après un nom de forme

construite. Voyez, entre autres, Psaumes LXV, 5; LXXXI, 6; » CXXIX, 6; Jes., XXIX, 1; II, 8; xlvii, 36; et Thren., 1, 14. Ce » genre de construction est assez conforme au génie des langues » sémitiques; on en trouve des exemples presque à chaque ver» set du Coran.»

D

>>Dans l'hypothèse que mw, fût une expression adverbiale, » et que, comme telle, elle dût se détacher de ce qui suit, on pourrait la traduire par anciennement, et regarder tout ce » verset comme un véritable sommaire : ce qui est assez dans le » style de la Bible. »

Nous le répétons, ce n'est pas à nous à décider sur ces différentes versions, que nous croyons même toutes fondées sur plusieurs passages de la Bible.

Nous ajouterons que M. Glaire conserve aux noms français leur prononciation hébraïque. Quelques personnes, nous le savons, se sont formalisées de ce changement, et ont eu de la peine à reconnaître Ève dans Havvá, Cain dans Qayin, Abel dans Hebel, Seth dans Scheth, Isaac dans Yitshâq; cependant nous ne pouvons que le louer d'avoir conservé à ces noms hébraïques leur forme primitive. Nous savons bien qu'il est pro bable que cette prononciation n'est pas plus la véritable que

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