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argent, dans les églises principales, mais dans les églises pauvres ou des
campagnes, ils étaient de verre, de bois, de corne, d'étain, de cuivre,
etc. Les calices de verre furent prohibés par un concile de Rheims, cité
par Surius; ceux de bois par le concile de Tribur, en 895, et ceux de
corne par le concile de Calchut en Angleterre, de l'an 787. Ceux que
nous citons ici datent des premiers siècles, et sont l'un en verre blanc,
no 4, et l'autre en verre bleu, no 5. Le pied de celui-ci est lié à sa coupe
par un bouton et une rosette en cuivre. Comme objet d'art chrétien,
nous citerons le beau calice de l'abbaye de Wingarten en Souabe, chef-
d'œuvre de l'orfévrerie allemande, au xiv siècle *.

CALIX PENDENTILIS, espèce de ciboire ou calice suspendu par
des chaînes. Voy. Columbæ.

CANISTRA, lampes en forme de corbeille, ou plateaux placés au-
dessous des lampes.

CANTHARA CEROSTATA, chandeliers 3 ou candélabres, pour
recevoir des cierges en cire; ils étaient désignés par d'autres noms, tels
que Paschalia, lorsqu'ils servaient aux fêtes de Pasques, etc. Voir un
de ces chandeliers très-richement orné, planche n° 7. Celui no 6 est en
fer, et a été trouvé dans les catacombes; ce dernier pourrait aussi être
une lampe, dans le genre de celles dont les anciens Romains se
servaient dans leurs cérémonies funèbres.

CATHEDRA; ce mot est pris, sous différentes acceptions, par les
écrivains lithurgiques. Nous ne l'employons ici, qu'autant qu'il sert à dé-
signer les siéges, stalles, chaires disposés soit dans le chœur, soit dans
toute antre partie d'une grande église ; on en voit encore qui ont échappé
aux Vandales de toutes les époques, et qui sont l'objet de l'admiration
des artistes et des hommes de goût 4. La chaire que nous donnons, no 8
de notre planche, porte au dossier le mot xous, poisson. L'on sait
que les Chrétiens se servaient de ce mot ou de la figure d'un poisson pour

1 Voir histoire de l'art, Peintures, pl. xi, no 28 et 29.
Voir idem, Sculpture, pl. xxix, no 28.

3 C'est au pape St. Melchiade, vers 311, que l'on doit l'usage des chandeliers
sur les autels.

4 Quelques églises offrent encore de beaux modèles en ce genre de monu-
mens chrétiens, telles que l'église St. Denis, au fond du chœur, l'église St.
Saturnin de Toulouse, le chœur de l'église St. Claude en Franche-Comté;
le chœur de Notre-Dame de Paris. Voir les dessins de la belle collection des
monumens français, publiés par Willemin, t. 11, comme modèles de chaires en
bois sculpté, ou en pierre. La cathédrale de Strasbourg en possède une des
plus curieuses. Celle de St. Janvier à Naples est monumentale. En Angle-
terre, celle de l'église de Sephton. est un morceau de sculpture gothique très-
précieux.

se reconnaître dans les tems de persécution. Ce mot est gravé sur une
foule de voûtes ou de monumens chrétiens.

CEROSTATI BATTUTILES ANAGLYPHI, chandeliers riche-
ment ornés de bas-reliefs en lames d'or ou d'argent battues au marteau et
ciselées. Les plus anciens objets de ce genre avaient quelquefois la forme
d'un arbre, d'autres imitaient le chandelier à sept branches des Juifs 1.
Les deux plus beaux connus avaient été exécutés en or massif par ordre
des papes Jules n et Léon x, d'après les dessins de Michel Ange et de
Raphaël, par le sculpteur Benvenuto Cellini, et placés à Saint-Pierre
de Rome, où ils ont existé jusqu'à leur destruction par les Vandales
de 93 '.

CERVI, figures de cerfs, en or, argent, cuivre, servant à verser
l'eau dans un baptistaire, comme on en voyait dans les basiliques, du
tems de Constantin.

CIBORIA, pris tantôt pour le saint ciboire même (voir alors ce qui
est dit au mot ostensorium), tantôt pour un baldaquin ou couronnement,
qui couvrait le saint-ciboire ou l'ostensoire, les reliques ou l'autel. Les
ciboires, comme vases, avaient diverses formes, tantôt celle d'un cof-
fret 3, d'une tour 4, d'une colombe 5, comme celle qui se voyait au-
dessus de l'autel de l'abbaye S.-Denis, au tems du roi Gontran; tantôt
celle d'un agneau, etc. et alors ils étaient déposés dans les baptistaires,
lorsqu'ils étaient encore séparés des basiliques. On en voyait ainsi dans
l'église du monastère de Cluny, dans celle de Rodez, à St--Maur-les-
Fossés près Paris, à Chartres, etc. 6. Dans notre planche, n° 17, nous
donnons la figure du ciboire en forme de tour.

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CIMELIA, cymilia ou même cimiliarcha, signifiaient des meubles
précieux, et particulièrement des vases destinés à contenir des liquides,
tels que l'eau bénite, l'huile consacrée, etc.; voir notre planche n° 10,
et son explication ci-dessous note 7 7.

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1 Histoire de l'Art. Peinture, LIV, Sculp. VIII, no 8.

Quelques écrivains contestent le fait de l'exécution de ces candéla-
bres par le Cellini.

3 Thiers. Exposition du St. Sacrement, t. 1, p. 29.

4 lb. ch. v.

5 Histoire de S. Denis, par dom Felibien, t. 1, p. 6.

6 Ciampini, Vetera monimenta; voyez Agni, et artophorium, dans cette
notice.

7 Il existe dans le trésor de l'église du Dôme, (la basilique Ambrosienne) à
Milan, un vase d'ivoire, qui est un objet d'antiquité et d'art très-curieux du
10° siècle. Il est orné de sculptures qui représentent, dans des niches à plein
cintre (ce qui prouve son antiquité) et soutenues par des colonnes, avec
chapiteaux à figures, la Vierge, les 4 évangélistes avec leurs attributs. Ce vase

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CLAMACTERII ARGENTEI, sonnettes d'argent suspendues a
une lampe 1.

COLATORIUM, sorte d'entonnoir ou couloire, pour verser goutte
à goutte le vin du calice dans un autre vase, pour communier le peuple.
COLUMBÆ, figures de colombes, d'or, d'argent, de cuivre émail-
́lé, etc., servant à conserver l'hostie; c'est ce que l'on nommail custode
ou réserve 2. Voir aussi ce que nous disons aux mots agni, ciboria,
turris, etc., et dans le Traité de Thiers, tous les détails curieux dans les -
quels il est entré sur les usages consacrés par les plus anciennes liturgies 3.
COMMUNICALES, vases servant à distribuer la communion aux
fidèles, lorsqu'ils communiaient encore sous les deux espèces.

CONCHA AUROCHALCA, autre vase en forme de conque ma-
ine, qui servait, dans quelques baptistaires, à verser l'eau sur la tête
des baptisés.

CONFESSIONES, endroit réservé sous les autels, pour renfermer
des reliques. Ce nom est aussi donné à l'autel même, en mémoire des
catacombes et des tombeaux des martyrs, qui témoignent de leur confes-
sion généreuse. Enfin, on a donné ce nom à une décoration plus ou

a servi à présenter l'eau bénite à l'empereur Othon, lorsqu'il fut reçu par
l'archevêque de Milan, Gothfredus, ce qui est constaté par l'inscription
qui se lit au bord du vase:

Vates Ambrosii, Gothfredus, dat tibi, sancte,

Vas venienti, sacram spargendam, Cæsare, lympham...

L'archevêque Gothfredus, ayant occupé le siége de Milan sous les deux
Othon, savoir: Othon-le-Grand et Othon 11, depuis 373 jusqu'à 378, il serait
intéressant de connaître auquel des deux se rapporte ce qui est dit ici. Ce-
pendant l'épithète sanete, qui se lit dans le distique, ne pouvant raisonnable-
ment s'appliquer à Othon II, surnommé le Sanguinaire par les historiens, il
est à croire que celui dont il s'agit içi est Othon Ier, renommé pour sa piété
et ses grandes qualités. Voir notre pl. no 10.

1

Ughellus, dans son Italia sacra, écrit Cremasterii, ce qui signifie alors de
petites bulles, bullæ aut alii ornatus pendentes, etc.

Voir le synode de Constantinople, art. 1, et celui de Nicée, art. 11, §. 5,
à ce sujet.

3 Thiers, Exposition du St.-Sacrement, t. 1er, p. 34 et suiv. S. Grégoire de
Tours, de gloria martyrum, cap. 72, raconte qu'un soldat de Sigebert, roi de
Soissons, dont le camp était voisin de l'abbaye de St.-Denis, ayant voulu
s'emparer de la colombe d'or, placée au dessus du tombeau de St.-Denis, au
6 siècle, et ne pouvant l'atteindre, monta sur le tombeau même; mais au mo-
ment où il portait la main sur le vase sacré, il glissa, se perça de sa lance
qu'il avait appuyée contre terre, et mourut sur la place.

moins riche, élevée au-dessus de l'autel principal, au milieu de laquelle
on suspendait ou plaçait les reliques ',

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CORONA SPANOCLYSTA, couronne fermée par le haut, servant
de décoration à un baldaquin d'aute!. Des écrivains croient que cette
forme d'ornement remonte au vin siècle. On voit de ces sortes de cou-
ronnes sur les sceaux de cette époque. D'autres prétendent qu'elle ne
de Charles VII, qui l'aurait employée le premier.

date que

CORONE, espèce de lampes ou ornement de lampes, fait en cou-
ronne d'autres donnent ce nom à une espèce de coiffure dont les évê-
ques se servaient dans les premiers siècles 3. On se sert aussi de ce mot,
pour désigner le cercle ou nimbe qui entoure la tête de Jésus-Christ, de la ̧
Vierge, et des saints, dans les images sacrées. V. Nimbus.

CRUCIA, croca, nom donné à la crosse, qui d'abord n'était qu'unc
croix, sur le bâton de laquelle les évêques âgés ou infirmes s'appuyaient
pour inarcher ou se tenir debout à l'office. Cette croix étant peu com- .
mode, fut convertie en bâton à potence, encore en usage dans les cou-.
vens maronites, suivant les derniers voyageurs. On voit la crosse citée,
pour la première fois, dans la vie de S. Césaire d'Arles, qui vivait au
Iv siècle, mais ce n'était encore qu'un bâton courbé, comme le lituus
des anciens, baculus pastoralis, dit l'historien. Ce bâton est devenu un
ornement très-compliqué. On en conserve de très-précieux dans les
cabinets des curieux 4.

CRUX ANAGLYPHA CORONATA, etc., croix de différentes
malières, mais ornées de bas-reliefs ciselés ou sculptés avec plus ou moins
d'art 5.

On peut citer comme un monument accompli dans ce genre, la belle dé-
coration qui se voyait dans l'église St.-Paul hors des murs, avant l'incendie de
1823. L'Histoire de l'Art nous en a conservé le dessin, V. pl. xx111, Sculpture.

Anast. vita pap. Leonis III: Corona est circulus orbis, arcus super coronam
curvatur, eo quod oceanus mundum dividere narratur. Telle est l'explication
qu'en donne Du Cange, verbo Corona.

3 Firmicus, lib. I. Carol. Paschalius de Coronâ, cap. x111, 19. Joann. Diaco-
nas passim.

4 Celle qui existait dans le cabinet de M. Vialart-Saint-Morys, date du 4°
ou 5° siècle; ses ornemens sont dans le style de l'école byzantine. Willemin,
Monumens français inédits, en a publié aussi une très-curieuse, trouvée dans le
tombeau d'un archevêque de Sens, enterré dans la cathédrale. Cette crosse
date de 933.

5 Une des plus remarquables dans ce genre est celle dont il est parlé dans
la vie du pape S. Silvestre, et sur laquelle Bélisaire, qui lui en fit don, avait
fait représenter ses victoires, crux aurea cum gemmis è spoliis Vandelorum, à
Balisario donata et in qua scripsit victorias suas. Thesaurus diptycorum de Gori,
monumenta eburnea, t. 111, p. 18 et 152.

CYCNUS, figure de cygne pour l'ornement d'un baptistaire.
DEAMBULATORIUM, toute espèce de galerie couverte, pro
menoir, tenant à une église, à un monastère, elc.: ce que nous nommons
les cloîtres est dans cette catégorie 1.

DELPHINI, figures de dauphins, servant à orner un baptistaire
et à y verser l'eau.

DIPTYCA, les diptyques. Ces objets sont célèbres dans les an-
ciennes liturgies, et très-recherchés par les curieux des monumens du
moyen-âge. C'étaient des tablettes en bois de citronnier ou d'ivoire, sculp-
tées avec beaucoup d'art, et qui servaient à renfermer les noms des morts
et des vivans les plus illustres dans chaque église. Ils commencent pres-
que toujours par nommer le Pape et le prince régnant, les évêques, les
fondateurs, les martyrs, les magistrats de la ville, etc. Être rayé des
diptyques était une chose très-grave dans la primitive Eglise et dans le
moyen-âge; c'était, comme le dit Du Cange: Ex diptycis deleri, erat è me-
moria aboleri et perpetuâ notari infamiâ. Aussi effaçait-on des peintures
des églises, les figures de ceux qui étaient rayés des diptyques, ainsi qu'il
arriva aux sectaires Sergius, Pyrrhus et à d'autres hérétiques, chassés de
leurs siéges par décision des Conciles. L'appareil de cette cérémonie était
très-imposant. On montait sur l'ambon ou jubé, et là, devant tout le
peuple, on effaçait le nom de l'évêque, ou de tout autre qui avait encouru
l'excommunication ou même une pénitence temporaire. Les princes n'é-
taient pas à l'abri de cette censure ecclésiastique. Les noms des empe-
reurs Zénon et Anastase furent ainsi rayés, à la suite d'un Concile de C. P.,
comme protégeant l'hérésie et les hérésiarques. Les noms de personnages
morts étaient effacés quelquefois des diptyques. L'histoire de l'Eglise en
offre quelques exemples, mais plus rares. On rétablissait à leur place les
noms de ceux qui avaient été retranchés par les schismatiques et les per-
sécuteurs, ou par suite de surprise 2. Comme objets d'art, les diptyques
de Bourges, de Nuremberg, ceux d'Amiens, sont des objets très -
précieux comme monumens chrétiens. Ces derniers sont peut-être le
seul monument national que nous possédions, et qui soit aussi impor-
tant, puisqu'il représente le baptême de Clovis par S. Remy et S. Wast3.

> Les cloîtres des églises de Ste. -Scholastique à Rome, de San-Subiaco au
monastère de ce nom, de St.-Jean-de-Latran, de St.-Paul hors des murs, sont
les constructions les plus anciennes connues dans ce genre. Histoire de l'Art,
Archit., pl. xxix, xxx, xxxi. En France, ceux de Noyon, de St.-Jean-des-Vignes
à Soissons, de Cluny à Paris; en Angleterre, ceux de Salisbury et Cantorbrey
sont des constructions très-curieuses des 12, 13 et 14° siècles.

• Voir l'Histoire ccclésiastique de Beraut-Bercastel, t. 1, p. 389 et 391, v. 433.
› Cette sculpture doit être ancienne, puisque les évêques n'ont ni mître, ni

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