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Car sans luy ne povons avoir,

Ne recevoir

Transquillité, paix ne amour;
C'est celluy qui nous en peult

Faisons devoir, [pourveoir.
Adressons à luy noz clamour,

FIN

En luy priant que la rumour,
Qui tel tristour

Nous a donné, le temps passé,
Soit convertie en tel doulour,
Par sa vigour

Que nostre débat soit cessé.

UN GARDIEN DES CAPUCINS DE MEUDON
NOMMÉ COADJUTEUR DE L'ÉVÊQUE DE QUÉBEC EN 1713.

Année 17131. — « Le 22 juin, octave du T. S. Sacrement, le Roi nomma à la coadjutorie de l'évêché de Québeck, capitale de Canada, le P. Louis-François de Mornay, gardien du couvent des capucins de Meudon, définiteur en acte de la province, âgé pour lors de 49 du monde et de 31 de religion, après avoir été gardien et lecteur en théologie à Beauvais en 1697, définiteur en 1698-99, et, en 1710, gardien aux Marais à Paris; en 1701, 1702, gardien à Pontoise; en 1703, à Péronne; en 1704 et 1705, [à] Amiens; en 1710-11-12 et 13, à Meudon, et pareillement diffiniteur en ces trois années, où il a gardé et est resté auprès du corps de Monseigr le Dauphin, après sa mort, jusqu'à l'enlévation (sic) pour le porter à Saint-Deņis, et dont il a fait l'oraison funèbre dans son église des Capucíns de Meudon, comme aussi celle du Dauphin son fils, après lesquelles le Roi l'a nommé à la coadjutorie de Québeck en Canada, lui assignant mil écus et quelque autre graciosité (sic) en attendant qu'il lui crée une pension sur quelque bénéfice, Ayant accepté sa nomination, après en avoir été remercier Sa Majesté et fait sa profession de foi entre les mains de Mr le Nonce, on écrivit à Rome, d'où on n'en reçut response que l'année suivante, [au] mois de janvier 1714, à cause des vacances, il fallut assembler un consistoire pour lui assigner un titre d'évêché, in partibus infidelium, qui a été celui d'Euminie en Phrygie, et dont on a eu la nouvelle à Paris le... de février... Il a été sacré au couvent des Capucins de Saint-Honoré le 15 avril, dimanche d'après Pâques, par monseigneur le cardinal de Rohan, prince de Soubise, évêque de Strasbourg et prince de l'Empire, ayant pour ses adjoints les

1. Journal tenu aux Capucins du Marais, à Paris, contenant plusieurs anecdoctes et événements curieux et relatifs à l'histoire depuis 1621 jusqu'en 1731 (par le Père Furey de Péronne). — Bibl. nat., ms., nouv. acq. fr. 4135, fol. 255 v-256.

évêques de Riez et de Lavaur, l'église disposée et ornée comme pour le sacre du P. de Maigrigny1. »

Louis XIV donna au père Louis-François de Mornay mille écus de pension à prendre sur l'abbaye de Saint-Vast d'Arras. Le nouveau coadjuteur de Québec ne se rendit point au Canada. « La mort de Louis XIV, qui arriva un an après, fit naître sans doute des circonstances qui l'empêchèrent de se rendre à Québec. Fénelon était mort dans le même temps, et l'évêque d'Euménie fut chargé de l'administration de l'église de Cambrai pendant plusieurs années 2. » Le Manuel de la province de Paris dit que le Père Louis-François de Mornay mourut au couvent de Saint-Honoré le 28 novembre 1741, dans la soixante-dix-huitième année de son âge3.

Fr. EMMANUEL, de Lanmodez,
Capucin.

LA BIBLIOTHÈQUE DE SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS

EN 1791.

Après la suppression des ordres religieux, la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, qui, comme plusieurs autres bibliothèques monastiques de Paris, était depuis longtemps accessible aux savants, continua de rester ouverte sous la direction de ses deux bibliothécaires, Dom Patert et Dom Lieble. Mais les revenus propres de la bibliothèque, englobés dans ceux de l'abbaye, avaient subi le contre-coup des événements. Aussi, en 1791, Dom Patert et Dom Lieble adressaient-ils à la Commission des monuments la longue lettre publiée plus loin. Dans cette requête, après avoir résumé les différentes phases de l'histoire de la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés, ils demandaient à la Commission des monuments d'obtenir de l'Assemblée nationale un budget suffisant pour l'entretien de leur bibliothèque et qui leur permît aussi de s'adjoindre un de leurs confrères, Dom Turpin, comme troisième bibliothécaire chargé de la conservation des manuscrits. Leur demande fut présentée et appuyée à la Commission des monuments par Mercier de Saint-Léger, qui en fit l'objet d'un rapport sommaire imprimé plus loin à la suite de la lettre de Dom Patert et de Dom Lieble.

H. O.

1. Le Père Athanase de Maigrigny (ou de Mesgrigny) fut nommé évêque de Grasse le 2 avril 1711. « Il fut sacré au couvent de Saint-Honoré, avec l'agrément de Monseigneur le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, le 20 décembre 1711. » Journal tenu aux Capucins du Marais, fol. 184. 2. Histoire du Canada, de son église et de ses missions,..... par l'abbé Brasseur de Bourbourg (Paris, 1852, in-8°), t. I, p. 242.

3. Bibl. nat., ms. fr. 6452, p. 895.

4. Cf. A. Franklin, les Anciennes bibliothèques de Paris (1867), t. I, p. 123, et L. Delisle, le Cabinet des manuscrits (1874), t. II, p. 48.

I.

A Messieurs du Comité des gens de lettres assemblés à la bibliothèque Mazarine.

Messieurs,

L'amour du bien public qui dirige vos vœux et la juste confiance que l'Assemblée nationale a en vos lumières excitent celle avec laquelle les deux bibliothécaires de Saint-Germain-des-Prés osent vous soumettre quelques observations relatives aux dépôts précieux dont ils ont la garde.

La bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés est, après celle du Roi, une des plus importantes et des plus considérables de Paris et du royaume; elle est aussi une des plus utiles, puisqu'elle est ouverte tous les jours, le matin depuis neuf heures jusqu'à onze et demie, et l'après-midi depuis deux heures jusqu'à cinq. Les littérateurs et les étrangers y trouvent continuellement l'accès le plus facile. Les deux bibliothécaires Patert et Lieble se sont toujours fait un honneur et un devoir d'y remplir leurs fonctions avec zèle, le premier depuis plus de quarante-six ans, et le second depuis vingt-sept ans au moins. Ils adopteront avec empressement les lois auxquelles l'Assemblée nationale les soumettra d'après les projets de votre Comité, messieurs, qui seront d'autant plus sages qu'ils n'auront pour but que l'avantage des lettres et la gloire de la France. Mais ils croient devoir mettre sous vos yeux un précis des donations faites en différents temps à cette bibliothèque et un état de ses besoins.

Tout le monde sçait que la célèbre bibliothèque des manuscrits du chancelier Séguier, possédée par M. de Coislin, évêque de Metz, fut réunie en 1732 à celle de Saint-Germain-des-Prés, ainsi que celle de Mr de Harlay en 1762, en 1744 Mr le cardinal de Gesvres lui avoit laissé également sa bibliothèque entière.

Les bienfaiteurs les plus remarquables de la bibliothèque de SaintGermain-des-Prés furent, en 1718, Mr l'abbé d'Estrées et, en 1720, Mr l'abbé Renaudot, qui, en reconnoissance des services qu'elle leur avoit rendus et qu'elle rendoit journellement aux gens de lettres, lui léguèrent pour l'avantage du public, outre leur propre bibliothèque, le premier 60,000 liv., et le second 10,000 liv., dans l'intention que chacune de ces sommes fût placée au profit de ladite bibliothèque, pour servir à son accroissement et entretien. Ces fonds furent confondus dans la mense conventuelle; les bibliothécaires en tiroient chaque année le plus qu'ils pouvoient, ainsi la bibliothèque s'est-elle accrue considérablement depuis un certain nombre d'années; et, pour répondre aux désirs des donateurs, les bibliothécaires actuels ont cru en devoir donner la plus grande jouissance possible au public, et

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