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et celle d'Antonia Augusta, qui ornent aujourd'hui le musée du Vatican, ainsi qu'une belle statue en bronze privée de sa tête, plusieurs bustes de marbre et divers fragments de statues, qui se conservent dans le casino de la villa Rufinella. Un chapiteau, pareil à ceux de l'architecture égyptienne, traitée dans le goût romain du siècle d'Hadrien, qui fut aussi recueilli dans ces fouilles, donna lieu de croire qu'il existait, au voisinage du forum, quelque temple d'Isis ou de Sérapis, dont la mention ne se trouve dans aucun texte antique ou dans les inscriptions même de Tusculum et dont la situation est restée tout à fait inconnue, mais dont l'existence n'a rien non plus qui blesse la vraisemblance, dans une ville romaine, où le Jupiter Dolichenus de Syrie avait un culte. Les fouilles, dirigées plus tard sur le même sol par le marquis Biondi pour découvrir de nouveau le théâtre, mirent dans le cas de connaître avec plus de précision la disposition de quelques édifices, notamment d'un petit temple érigé un peu en avant du forum, sur le côté gauche de la voie Tusculane, dont le prolongement à travers la cité en formait la rue principale. Plus tard enfin, d'autres fouilles, conduites par M. Canina lui-même, par l'ordre du prince Borghese, dont la propriété est limitrophe à la Rufinella du côté du midi, firent reconnaître toute la partie de la ville antique située au midi du forum ; et, au nombre des produits les plus précieux de ces fouilles, notre auteur cite un buste attribué à Sappho et un autre buste de Corbulon, qui devaient avoir servi à l'ornement du forum.

En fait d'édifices privés, dont le temps et la destruction opérée par la main des hommes ont pu laisser subsister des restes plus ou moins importants, le sol même de Tusculum n'a rien offert d'intéressant. Mais il n'en est pas de même de la partie située en dehors de l'enceinte, où nous savons par l'histoire que plusieurs des personnages les plus illustres de l'aristocratie romaine eurent leur habitation d'été. Un peu en avant de la porte de Tusculum, sur le côté droit de la voie publique, existent encore des ruines, considérables d'une grande villa, qui fut bouleversée dans des fouilles antérieures; un peu plus loin, du même côté, des fouilles récentes ont fait découvrir, en 1826, la maison du consul C. Prastina Pacatus, dont le consulat appartient à l'an 147 de notre ère, et dont le nom se lisait incomplet dans les fastes consulaires 1.

1 Ce document porte à l'an 147 les noms de consuls: C. Annius Largus et C. Prast. Pacatus Messallinus. En rapprochant de cette énonciation deux briques sur lesquelles se lisait EXPRPRAS...ACA.. IPONT, etc., et: EXOFCCALPFACANNIOLARGOCPRASTPACATCOS, Marini avait cru devoir rétablir le nom du consul, collègue de C. Annius Largus, par celui de C. Prastius ou Prastinius, Att. de' Fratell.

Malheureusement, cette maison, qui dut être décorée avec beaucoup de goût, à en juger par les fragments de peinture qu'on y trouva, et qui, détachés du mur avec soin et placés dans des cadres de bois, furent transportés au château royal d'Aglie, cette maison, dis-je, avait été détruite jusqu'au pavé de l'étage inférieur, et ce qu'on y recueillit de plus précieux fut une base de marbre blanc contenant une dédicace à la trèspuissante Fortune de Tusculum1. Sur le côté gauche de la voie Tusculane existaient de magnifiques ruines d'une villa, qui fut découverte en 17412, et qui, prise à cette époque pour la villa de Cicéron, en a conservé le nom jusqu'à ce jour. Mais notre auteur conteste cette dénomination par des raisons qui nous semblent très-plausibles, et dont la principale est que l'eau Crabra, dont se servait Cicéron, et dont la source a été reconnue sur le territoire de Grotta-Ferrata dans des eaux nommées aujourd'hui del Cannalichio et Angelosa, à la suite de grands travaux entrepris par notre architecte lui-même, que cette eau Crabra ne put jamais avoir été portée au-dessus de la villa Torlonia actuelle, conséquemment sur la sommité voisine de l'antique Tusculum, où existent les ruines de l'ancienne villa romaine dont il s'agit. A cette raison positive se joint une considération présentée par M. Canina : c'est que la distance à laquelle cette villa se trouve de Rome correspond juste à celle de cent stades qui est donnée par Flavius Josèphe pour la villa que Tibère possédait à Tusculum, en même temps que la grandeur et la richesse de ses dispositions semblent ne pouvoir convenir qu'à une résidence impériale. Une autre raison, qui ne laisse pas d'avoir aussi quelque ̧valeur, c'est que ce fut sur l'emplacement de cette villa, dans les fouilles exécutées en 1831, aux frais de S. M. le roi de Sardaigne Charles-Félix, que fut trouvée la belle statue de Tibère assis, pareille aux deux du musée du Vatican, qui se voit aujourd'hui au château royal de l'Aglie. Le mode de construction qui fut suivi dans cette villa, et qui est celui de l'époque impériale, est encore un motif assez grave de croire qu'elle Arvali, t. I, p. XLVII; cf. p. 144. L'inscription trouvée à Tusculum a tranché la question contre la restitution de Marini. Voici cette inscription telle qu'elle est rapportée par notre auteur, p. 110, 45).

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- Tous les détails de cette découverte ont été rapportés par M. Canina, p. 87-91,5) d'après le Giornale dei Letterati, 1746, p. 115, suiv.

ne fut jamais la villa de Cicéron, surtout avec cette circonstance, relevée aussi par M. Canina, que les inscriptions imprimées sur les briques donnent des noms de consuls, Petinus et Appronianus et L. Quadratus, qui appartiennent au milieu du second siècle de notre ère. Toutes ces raisons laissent si peu d'appui à l'opinion vulgaire qui a attaché à ces ruines le nom de Cicéron, et qui, formée en dehors de la connaissance des lieux, avait par elle-même fort peu de valeur, que je crois devoir admettre avec une pleine confiance la dénomination de villa de Tibère, proposée par M. Canina, en me réservant de faire connaître dans un prochain article en quoi consistent les superbes débris de cette habitation romaine, et les objets d'antiquité qui y furent trouvés.

L'un des petits côtés de cette grande villa, dont le plan est quadrilatère, longe la voie Tusculane, dont le pavé antique y est conservé en beaucoup d'endroits, et qui est bordée, de l'autre côté, de tombeaux de l'époque impériale, qui ont fait donner à cette partie de la voie antique le nom de via dei sepolcri. En la suivant, on arrive à une grande ruine antique qui porte le nom vulgaire de scuola di Cicerone, dû au voisinage de la prétendue villa de Cicéron. Les fouilles exécutées sur l'emplacement de cet édifice ont fait reconnaître avec toute certitude que c'était un amphithéâtre, dont nous aurons lieu d'indiquer plus tard ce qu'il a offert de dispositions nouvelles. La colline qui domine cet amphithéâtre du côté du nord est couverte de débris d'édifices antiques, mais tellement décomposés par la vétusté, qu'il est impossible d'en reconnaître le plan et la destination. A partir de cette éminence, en reprenant le cours de la voie Tusculane et se dirigeant vers le nord, on arrive aux ruines d'une belle villa, dont il existe encore le plan d'un atrium bien conservé, avec une conserve d'eau divisée en trois parties par des arcades, et, plus haut, sur le penchant de la colline, les vastes et hautes substructions qui portaient le corps de bâtiment principal. Ce fut dans les ruines de cette villa, qui doit avoir appartenu à quelque riche citoyen romain demeuré inconnu, que fut trouvé, en 1830, le beau groupe de Bacchus entre deux satyres, acquis par le musée de Berlin, dont il forme aujourd'hui l'un des principaux ornements.

Un peu plus loin, en suivant toujours la même direction, on découvrit, dans les fouilles dirigées en 1836 par le marquis Biondi, des restes considérables d'une maison à laquelle a été donné le nom des Cecilii sans raison suffisante, ainsi que je le dirai plus tard en rendant compte des objets d'antiquité trouvés dans cette maison, sur lesquels se fonde cette attribution; qu'il me suffise, quant à présent, de dire que le mode de construction employé dans cette habitation diffère com

plétement de celui de l'époque républicaine, à laquelle appartient la célébrité des Cæcilii, et que les cachets imprimés sur les briques donnent des noms de consuls, Glabrion et Torquatus, de l'an de Rome 878, qui prouvent que cette maison date du siècle de Trajan et d'Hadrien. J'ajoute que c'est dans de nouvelles fouilles, reprises sur le site de cette charmante habitation romaine par notre architecte lui-même, en 1839, que fut trouvé un magnifique vase en marbre, orné de sculptures excellentes par le travail et rares par le sujet, dont je parlerai avec quelque détail dans la partie de cette analyse où je m'occuperai de la description des monuments.

En-continuant de marcher dans la même direction, qui conduit à l'embranchement de la voie Labicane, aboutissant à la porte septentrionale de Tusculum, on rencontre des restes considérables des substructions qui supportaient les habitations antiques, et contre lesquelles se trouve adossé un petit monument d'une forme très-simple, mais d'une époque intéressante; c'est une fontaine publique, érigée, en d'une décision du sénat, par les édiles, Q. Cœlius Latinus et M. Decumus. Cette fontaine recevait l'eau du réservoir construit en tête de l'aqueduc souterrain dont j'ai parlé plus haut; et c'est près de la même fontaine qu'existe encore en place le xy milliaire, dressé sur cet embranchement de la voie Labicane, dont le prolongement devait conduire vers le tombeau de la famille Faria, découvert en 1665. Malheureusement, il ne subsiste plus aujourd'hui la moindre trace de ce tombeau, si intéressant par la haute époque républicaine à laquelle il appartenait, et qui en faisait, par les inscriptions qu'il renfermait, un des monuments les plus importants de la paléographie latine. Notre auteur n'a donc pu que reproduire le dessin de ce tombeau et des urnes qu'il contenait, tel qu'il est publié dans le recueil de Bartoli 2.

Pour achever ce qui regarde la topographie de Tusculum, il me reste à rendre compte de la partie de son territoire située en dehors de

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Voy. p. 125, tav. xv, 2. M. Canina lit DECMV, que je suppose une faute d'impression, et je regrette que le dessin lithographié qu'il donne de cette fontaine et de l'inscription qu'elle porte, manque de netteté et de précision. - Sepolcri antichi, tav. xxv et xxvi.

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l'enceinte, qui constituait ce que l'on appelait à Rome suburbanum, et dont il existe de fréquentes mentions chez les auteurs romains, tant à cause des accidents particuliers de ce sol riche et fécond, qu'en raison des nombreuses et opulentes villa qui l'embellissaient. Notre auteur reconnaît la colline si célèbre, sous le nom de Corne, où existait ce bois sacré de Diane, et un chêne d'une telle grosseur, qu'il faisait à lui seul une forêt, «sylvam sola facit, » pour me servir de l'expression de Pline; il la reconnaît, dis-je, dans une éminence isolée, comprise aujourd'hui dans l'enceinte de la villa Belvedere, et plantée des plus beaux arbres de la moderne Frascati. Mais, pour procéder d'une manière plus sûre dans la détermination des localités modernes qui répondent aux lieux antiques, M. Canina discute d'abord une question dont personne mieux que lui ne possède les éléments: celle de savoir jusqu'à quelle hauteur put être portée, sur la colline Tusculane, l'eau Crabra, qui servait à l'usage des plus importantes villa de Tusculum; attendu que, de la décision de cette question préliminaire dépend en effet la connaissance de la situation de ces villa. Les travaux que notre architecte a été dans le cas d'exécuter par lui-même, dans les années 1835, 1836 et 1839, pour retrouver les anciennes eaux Julia, Tepula, Algensiana et Crabra, et pour en restaurer les aqueducs détruits, l'ont mis à même de reconnaître, avec une certitude qui manquait à Fabretti et à tous les antiquaires qui l'ont suivi, les véritables sources de ces eaux, et -leurs directions diverses tant du côté de Tusculum que de celui d'Algidum et d'Aricia; et la discussion à laquelle se livre M. Canina me paraît un des points les plus neufs de son livre et les plus importants pour la connaissance de cette partie de la topographie des environs de Rome. Ce qui résulte de cette discussion, c'est que l'eau Crabra, dont la prise se trouvait un peu au-dessus des sources de l'eau Julia, ne put jamais être portée à une hauteur supérieure à celle de l'eau qui alimente aujourd'hui la villa Torlonia; d'où il suit que toutes les villa qui avaient l'usage de cette eau devaient se trouver au-dessous de cette hauteur.

La première conséquence de ce résultat s'applique à la villa vulgairement connue sous le nom de Cicéron, qu'elle porte depuis sa découverte, opérée, comme je l'ai dit plus haut, en 1741. Cette villa, se trouvant située sur la sommité même de la colline Tusculane, près de l'ancien Tusculum, et n'ayant pu, à cette hauteur, recevoir l'eau Crabra, dont Cicéron dit positivement qu'il se servait2, ne peut être reconnue pour celle de Cicéron, indépendamment des autres raisons qui portent

1 Plin. 1. XVI, c. XCI.

C. XVIII.

2

Cicer. De leg. agrar. orat. III, c. 11; Epistol., 1. XVI,

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