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383,901064. Comparées à l'année de 365,25, les premières sont plus courtes de 10,879787, les dernières plus longues de 18,651064. Si l'on fait partir, de la même origine, une série continue d'années juliennes de 365,25, et une autre série continue d'années calippiques, intercalées comme notre tableau le montre, on trouvera, par un calcul progressif, de combien de jours la fin de celles-ci précède ou suit la fin de l'année julienne de même rang.

Appliquons ces règles à l'année calippique, dont le rang ordinal n est 50. Le plus grand multiple de 19 contenu dans 50 est 2. Ce sera donc la valeur de m. Alors l'année correspondante du cycle métonien sera 57-38 ou 19. Elle est embolime; conséquemment la 50° année calippique doit l'être aussi, comme notre tableau la marquait.

Par le calcul progressif, on trouve que cette 50° année aurait commencé mathémati quement dans l'année de la période julienne 4433, le 26 juin, vers 20" 12" de temps moyen, comptées de minuit au méridien d'Athènes; et qu'elle aurait fini dans l'année 4434, le 14 juillet, vers 17" 49", selon le même mode de numération du temps. D'après nos tables, le solstice d'été tombait alors au 27 juin julien. Ainsi son commencement coïncidait presque avec le solstice d'été de l'année julienne 4433; et sa fin a dépassé de près de 18 jours le solstice d'été de l'année 4384. On a vu, dans la note précédente, que ce dernier solstice était celui qui a été observé par Aristarque. Il aurait donc été compris dans la 50° année de la 1" période calippique de notre tableau, et vers la fin, comme Ptolémée le dit.

Dodwell et Ideler font tous deux cette 50° année commune; et ils la terminent bien avant le solstice d'Aristarque. Leurs systèmes des années de Calippe se trouvent donc ici en défaut. Mais, d'une autre part, l'induction si vraisemblable que nous venons de leur substituer est contredite à son tour par les deux observations de Timocharis que j'ai rapportées dans la note précédente, et qui appartiennent à la 36 année de la 1" période calippique. En effet, d'après leurs dates, il y a entre elles un intervalle de 78 16. Or Ptolémée dit que la 1 a été faite le 25° jour du mois posidéon, et la 2 le 15 du mois élaphébolion. L'intervalle de ces deux dates attiques comprendrait évidemment plus de 78 jours, s'il y avait entre elles un mois posidéon II, que d'ailleurs les expressions de Ptolémée n'indiquent pas. Cette 36° année ne doit donc pas avoir été embolime, mais commune, comme l'ont faite Dodwell et Ideler, qui ont raison en ce point, ayant tort dans l'autre.

Chose singulière le système de Petau, appliqué aux années calippiques, se trouve exact dans ces deux cas, comme dans toutes les autres épreuves qu'on peut lui faire subir, quoiqu'il soit inexact pour les années métoniennes. On le reproduirait, par le même procédé de superposition, que nous avons tout à l'heure employé, si l'on transportait la 1 année calippique, non pas sous la 8° année d'un cycle métonien, mais sous la 13. Calippe aurait-il introduit effectivement cette différence d'origine ? Ou celle que nous attribuons au cycle lunaire de Méton, d'après un passage assez ambigu de Diodore, serait-elle inexacte? L'alternative serait, aujourd'hui, presque impossible à décider. Le cycle pascal des juifs et des chrétiens ne diffère aussi de ceux-là que par une différence d'origine. Car on l'obtient en plaçant sa 1 année sous la 6° d'un cycle métonien ou sous la 13° du cycle calippique rectifié. A partir de ces points de concordance, toute la suite de l'intercalation est absolument identique dans ces systèmes d'âges si divers.

J. B. BIOT.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

INSTITUT DE FRANCE.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. L'Académie des inscriptions et belles lettres a tenu, le vendredi 1" septembre, sa séance publique annuelle sous la présidence de M. Burnouf.

Au commencement de la séance, l'annonce des prix décernés et des sujets de prix proposés a eu lieu dans l'ordre suivant :

Prix ordinaire.

PRIX DÉCERNÉS.

L'Académie, dans sa séance annuelle de 1847, avait prorogé jusqu'au 1 avril 1848 le concours ouvert en 1845 sur le sujet suivant : « Histoire de l'étude de la langue grecque dans l'occident de l'Europe, depuis la fin du v siècle jusqu'à celle du xiv. » Ce prix a été décerné à M. Renan.

Prix de numismatique. L'Académie a accordé le prix de numismatique, fondé par M. Allier de Hauteroche, à M. de Pfaffenhoffen, pour son ouvrage intitulé: Essai sur les aspres comnénats ou blancs d'argent de Trébizonde, 1 vol. in-4°.

Antiquités de la France. - L'Académie a décerné la première médaille à M. le . capitaine du génie Azéma de Mongravier, pour son mémoire manuscrit intitulé: Études topographiques et historiques sur la province d'Oran; la seconde médaille à M. l'abbé Giraud, pour son Histoire du prieuré de Saint-Damien, établi sur les ruines de l'ancien Tauroentum, manuscrit; la troisième médaille à M. Henri, auteur d'un Mémoire sur l'hivernage de l'armée turque à Toulon, en 1543, manuscrit.

Des mentions très-honorables ont été accordées : 1° à M. Greppo, pour son ouvrage intitulé: Etudes archéologiques sur les eaux thermales ou minérales de la Gaule à l'époque romaine, in-8°; 2° à M. Pitra, pour son ouvrage intitulé: Histoire de saint Léger, évêque d'Autun et martyr, et de l'Eglise des Francs au vII' siècle, in-8°; 3° à M. Pichon, pour l'édition qu'il a donnée de l'ouvrage intitulé: Le ménagier de Paris, 2 vol. in-8°; 4° à M. Doublet de Boisthibaut, pour son ouvrage intitulé: Essai historique sur l'abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron; 5° à M. de Boissieux, pour son Recueil général des inscriptions latines trouvées dans le Lyonnais, in-4°; 6° à M. le Héricher, pour son ouvrage intitulé: Avranchin monumental et historique, 2 vol. in-8°; 7° à M. de la Fons de Melicocq, pour son ouvrage intitulé: Les cités picardes et artésiennes aux XIV, XV et xvi siècles, manuscrit.

Un rappel de mention très-honorable a été accordé à M. de Montfalcon, pour son Histoire de la ville de Lyon, 2 vol. in-8°.

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Des mentions honorables ont été accordées : 1° à M. de la Pylaie pour son ouvrage intitulé Etudes archéologiques mêlées d'observations et de notices diverses, in-8°; 2° à M. l'abbé Desroches pour son ouvrage intitulé: Annales religieuses de l'Avranchin, in-4°; 3° à M. Tarbé, pour l'édition qu'il a donnée des Euvres de Coquillart accompagnées d'un glossaire et de notes historiques, 2 volumes in-8°; 4° à M. Achmet d'Héricourt pour son ouvrage manuscrit, intitulé: Histoire de Béthune; 5° à M. Jules Delpit pour son ouvrage intitulé: Collection générale des documents français qui se trouvent en Angleterre, 1 vol. in-4°; 6° à Me Félicie d'Ayzac pour son ouvrage intitulé: De la zoologie hybride dans la sculpture chrétienne, in-8°.

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Prix d'histoire de France fondés par M. le baron Gobert. L'Académie décerne le premier de ces prix à M. Amédée Thierry pour son Histoire de la Gaule sous l'administration romaine, et le deuxième à M. Clément pour son ouvrage intitulé : Le vernement de Louis XIV.

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PRIX PROPOSÉS.

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Prix ordinaires. -L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet du prix or dinaire à décerner en 1849 «Tracer l'histoire de la chute du paganisme et de sa destruction totale dans les diverses provinces de l'empire d'Orient, à partir du temps de Constantin.»

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L'Académie avait proposé, dans sa séance annuelle de 1846, pour sujet du prix ordinaire à décerner en 1848, la question suivante: « Eclaircir les annales et retracer l'état de la France pendant la seconde moitié du x° siècle, d'après les monuments publiés ou inédits. L'Académie n'a reçu qu'un seul mémoire dans lequel elle a reconnu que l'auteur a fait preuve de connaissances étendues et d'un esprit judicieux; mais il n'a pas traité son sujet dans les parties les plus essentielles, ni rempli complétement les intentions de l'Académie. La commission a cru que peutêtre la rédaction du programme avait détourné l'auteur de l'idée de concentrer ses recherches et ses méditations sur le fait capital que présentent les annales françaises dans la seconde moitié du x° siècle; en conséquence, l'Académie, en remettant ce prix à 1850, a changé les termes du programme, ainsi qu'il suit : « Faire l'examen. critique des documents propres à éclaircir les causes qui ont amené la décadence de la dynastie carlovingienne et l'élévation au trône de la maison de Hugues Capet. » L'Académie propose pour sujet du prix ordinaire à décerner en 1850 : « Restituer, d'après les monuments, l'histoire des monarchies fondées par les Grecs à l'orient de la Perse à la suite de l'expédition d'Alexandre et du démembrement de l'empire des Séleucides.»

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Les ouvrages envoyés à ces différents concours devront parvenir au secrétariat de l'Institut avant le 1 avril de l'année où le prix doi: être décerné.

Prix d'antiquités. M. de Caumont, correspondant de l'Académie, désirant contribuer d'une manière efficace au progrès d'un genre d'érudition auquel il s'est voué avec autant de zèle que de succès, a déposé au secrétariat de l'Académie, d'après l'autorisation de M. le ministre de l'instruction publique, une somme de 500 francs, pour être offerte à l'auteur du meilleur mémoire sur un point relatif aux antiquités nationales, et laissé au choix de l'Académie. En conséquence, l'Académie propose la question suivante au concours pour ce prix, qui sera adjugé en l'année 1850: « Existe-t-il encore en France des monuments religieux construits au x siècle? Si ces monuments existent, à quel signe peut-on les distinguer de ceux du siècle suivant?» Le prix sera une médaille d'or de la valeur de 500 francs. Les ouvrages envoyés au concours ne seront reçus que jusqu'au 1" avril 1850.

Le prix annuel pour lequel M. Allier de Hauteroche a légué une rente de 400 francs sera décerné, en 1849, au meilleur ouvrage de numismatique qui aura été publié depuis le 1 avril 1848.

Trois médailles, de la valeur de 500 francs chacune, seront décernées, en 1849, aux meilleurs ouvrages sur les antiquités de la France, qui auront été déposés au secrétariat de l'Institut avant le 1 avril 1849.

Au 1 avril 1849, l'Académie s'occupera de l'examen des ouvrages qui auront paru depuis le 1 avril 1848 et qui pourront concourir aux prix annuels d'histoire

de France, fondés par M. le baron Gobert. Le Journal des Savants a publié le programme de ce concours.

Après la proclamation des prix décernés et des sujets de prix proposés, M. Lenormant a lu son rapport sur les mémoires envoyés au concours relativement aux antiquités de la France.

La séance a été terminée par la lecture d'une notice historique sur la vie et les ouvrages de M. Colebrooke, par M. Walckenaer, secrétaire perpétuel, et d'un mémoire de M. Ampère sur les castes et la transmission héréditaire des propriétés dans l'antique Egypte.

LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

Nous avons annoncé, dans notre cahier de février dernier, le titre d'un ouvrage de M. le docteur E. Mathieu : Études cliniques sur les maladies des femmes appliquées aux affections nerveuses et utérines, etc. (Paris, Baillière, in-8°). Ce livre est le fruit d'études sérieuses; il contient un grand nombre d'aperçus neufs qui le feront apprécier des hommes spéciaux, et en même temps il est conçu sous un point de vue assez élevé, assez large, pour intéresser les personnes étrangères à la science médicale. Le titre vrai de cet ouvrage serait Histoire philosophique et pathologique de la femme. L'auteur, partant de ce principe que la destination de la femme est la maternité, s'attache à démontrer combien est grande la part de l'appareil de la généra tion dans l'histoire physique et morale de la femme. Il fait remarquer aussi que l'appareil nerveux, chez la femme, jouit d'une très-grande activité, et que c'est à la sympathie continuelle qui règne entre les appareils générateur et nerveux, que sont dus la plupart des phénomènes physiologiques qui s'expriment chez la femme. Le plan de cet ouvrage a nécessité quatre divisions; nous allons analyser rapidement chacune d'elles. 1° l'Histoire philosophique de l'appareil générateur. M. Mathieu établit que les êtres vivants ne pouvant continuer d'être sans détruire d'autres êtres vivants, il était nécessaire, pour maintenir l'équilibre général, que la reproduction eût une force égale à celle de la destruction; aussi constate-t-il que l'appareil de la génération est comme un foyer de vitalité, irradiant dans toute l'organisation. Il cherche alors à mettre en évidence les sympathies qui règnent entre le système sexuel et les appareils osseux, musculaire, cutané, pileux, glanduleux, respiratoire, circulatoire, digestif, et, principalement, l'appareil nerveux. C'est ainsi qu'il passe en revue les phénomènes de la puberté, les effets de l'impuissance, de la castration, des pertes séminales, de la continence, etc. Il consacre à l'amour un chapitre écrit avec verve et entraînement, indiquant son but, ses effets sur le physique et le moral des animaux en général, et de l'homme en particulier. Il fait hommage à l'amour des sentiments nobles et généreux qu'il inspire, du développement plus grand des facultés intellectuelles dont il est parfois l'occasion; il signale aussi les extravagances qu'il fait commettre; enfin, il fait l'application de ses doctrines à plusieurs personnages historiques. Plus loin, l'auteur entre dans une voie qui nous paraît véritablement nouvelle. Voulant donner à l'étude philosophique de son sujet une plus grande extension, il s'attache à démontrer quelle a été l'influence du stimulus reproducteur sur les idées et croyances religieuses, la forme du culte, les institutions, les mœurs, la littérature et l'histoire de quelques peuples de l'antiquité, par

ticulièrement des Égyptiens, des Hindous, des Persans, des Chinois, des Grecs et des Romains. Ce travail, dont les éléments n'avaient jamais été recueillis, a dû exiger de grandes recherches; 2° Histoire philosophique de l'appareil nerveux. L'auteur passe en revue les diverses opinions émises sur la nature de l'agent nerveux ou force nerveuse. Cet agent, dont il indique le siége, est, suivant son expression, protéiforme; les divers aspects sous lesquels il se présente reconnaissent la même origine. Selon M. Mathieu, tous les phénomènes nerveux, quels qu'ils soient, sont frères. Il exprime l'enchaînement qui les lie en les comparant à une gerbe dont tous les éléments seraient soudés par le pied. Enfin l'auteur indique que l'agent nerveux est contagieux, et qu'il se multiplie par imitation. Ainsi donc l'agent nerveux, l'enchaînement qui relie ses diverses formes et sa contagion ou propagation par l'imitation forment un triple faisceau dont M. Mathieu s'attache à démontrer l'indivisibilité; il justifie par là l'épigraphe de son livre: Rien n'est isolé dans l'économie vivante. Plus loin, l'auteur passe en revue les effets de la concentration de l'agent nerveux; c'est ainsi qu'il explique les résultats de la méditation et de la solitude. Il rapporte des exemples curieux de ce que l'imagination est habile à produire. Excepté ce qui est en dehors des lois de la nature, elle peut tout; ainsi la stigmatisation, dont M. Mathieu rapporte plusieurs exemples, est une preuve des plus frappantes de la toute-puissance de l'imagination. Ici l'auteur dispose une scène sur laquelle tous les phénomènes nerveux, quels qu'ils soient, viennent se dérouler: On y voit figurer les pythies, les sibylles, les vestales, les druidesses, les sorcières, les possédées, les convulsionnaires. Là, avec l'auteur, nous pénétrons dans les couvents du moyen âge et nous y étudions de curieux effets d'ascétisme. La plupart de ces observations concourent à confirmer l'existence de certains faits magnetiques; un mensonge, dit M. Mathieu, ne saurait demeurer uniforme dans ses effets depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours; 3° Histoire physiologique et philosophique de la femme. Cette partie est, sans contredit, la plus savante de tout l'ouvrage. Ici M. Mathieu s'appuie des vues anthropologiques nouvelles de M. le professeur Serres dont il est l'élève, et des physiologistes et anatomistes allemands cont il a suivi les travaux, en y joignant les résultats de ses recherches personnelles. D'après son système, l'homme et la femme seraient construits sur un même modèle, offrant dans l'ensemble une parfaite similitude, mais présentant des différences dans tous les détails. Ainsi la conformation de la tête n'est pas semblable dans les deux sexes, il en est de même du poids du cerveau; la femme a le cou plus long que l'homme et les bras plus courts. La poitrine de la femme affecte une disposition inverse ainsi la portion la plus large du poumon chez la femme est en haut, que c'est le contraire chez l'homme; de là, des différences dans la respiration et dans les maladies du poumon chez les deux sexes. Le cœur de la femme est situé plus haut que celui de l'homme; il en est de même du larynx, des seins, du nombril, du foie, de l'appareil générateur, enfin le bassin de la femme a plus d'ampleur que celui de l'homme, Dans l'état actuel de la science, il est admis que, plus l'appareil respiratoire des animaux est développé, plus ces derniers sont haut places sur l'échelle animale; or la conformation de la poitrine de la femme lui confère la supériorité sur l'homme; et, comme tout s'enchaîne dans l'organisation, les autres appareils de la femme, à l'exception de l'encéphale, ont la supériorité sur ceux de l'homme. Ceci s'applique à ce que nous venons de dire de la situation du cœur, des seins, du nombril, du foie, etc. Cette supériorité organique n'a été accordée à la femme, selon M. Mathieu, que dans un but d'utilité au profit de la postérité. La nature n'a pas fait de la femme uniquement un moule ou un réceptacle, ainsi qu'on

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