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Russes et les Anglo-Américains. Tous deux ont grandi dans l'obscurité; et tandis que les regards des hommes étaient occupés ailleurs, ils se sont placés tout-à-coup au premier rang des nations, et le monde a appris presque en même temps leur naissance et leur grandeur. Tous les autres peuples pa. raissent avoir atteint à peu près les limites qu'a tracé la nature, et n'avoir plus qu'à conserver; mais eux sont en croissance: tous les autres sont arrêtés

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n'avancent qu'avec mille efforts; eux seuls marchent d'un pas aisé et rapide dans une carrière dont l'œil saurait encore apercevoir la bòrne. L'Américain lutte contre les obstacles que lui oppose la nature. Le Russe est aux prises avec les hommes; l'un combat le désert et la barbarie; l'autre la civilisation revêtue de toutes ses armes. Aussi les conquêtes de l'Américain se font-elles avec le soc du laboureur, celles du Russe avec l'épée du soldat. Pour atteindre son but, le premier s'en repose sur l'intérêt personnel, et laisse agir, sans les diriger, la force et la raison des individus. Le second concentre en quelque sorte dans un homme toute la puissance de la société. L'un a pour principal moyen d'action la liberté, l'autre la servitude. Leur point de départ est différent, leurs voies sont diverses, néanmoins chacun d'eux semble appelé par un dessein secret de la providence à tenir un jour dans ses mains les destinées de la moitié du monde.

Spiritualisme et Progrès social. Esquisses du temps présent Par Ad. Mazure. in-8. Chez Delloye. 7 fr.

Des principes de l'économie politique et de l'impôt. Par David Ricardo, trad de l'angl. par S. Constancio; avec des notes explicatives et critiques, par B. Say. 2e édition, augmentée. 2 vol. in-8. Chez Aittaud. 15 fr.

Traité du gouvernement représentatif. Par Th. Descubes, avocat. in-8. Chez Joubert. 4 fr. 50.

Bonheur de la France, ou Moyen d'obtenir la prospérité nationale. Par V. Lacaine ainé. in-8. Chez Bréauté. 3 fr.

JURISPRUDENCE.

Manuel des étudians en droit et des jeunes avocats. Recueil d'opuscules de jurisprudence. Par Dupin. in-18. Chez Joubert. 7 fr.

Bibliothèque de droit et de jurisprudence, ou Analyse des questions judiciaires et définitives des termes de pratique, avec les lois et les décisions analogues. Par G. Decamps. in- 8. Toulouse. Paris, chez Videcoq. 8 fr. 50.

Dictionnaire de législation usuelle contenant les notions du droit civil, commercial, criminel et administratif. Par E. de Chabrol Chaméane. in-8. Rue du Faubourg - Montmartre, n. 15. Livr. I, II, III. (A-ANO).

Guide intellectuel et moral de l'étudiant en droit, contenant une introduction à l'étude du droit, et une méthode générale d'étudier les sciences et les arts. Par Eugène Baillet. in-18. Chez Fromont-Pernet. 4 fr. 50.

De l'instruction criminelle, considérée dans ses rapports généraux et particuliers avec les lois nouvelles et la jurisprudence de la cour de cassation. Par Carnot.

Suplément. in-4. Chez Nève. Tome IV.

Etudes du droit français, contenant l'explication de chaque article du Code civil, avec les motifs, etc. Par N. Villemartin. in-8. Chez Cotillon. Tom. III. 7 fr.

MORALE. RELIGION.

Méditations religieuses en forme de discours. in-8. Chez Treuttel et Würtz. Décembre 1834.

Cinq discours.Extraits: I. LaNeige. La blanche saison de l'hiver a frappé la nature de sa baguette magique; les premiers rayons du soleil scintillent dans la glace dont les cristaux, semblables à des diamans, sont suspendus à toutes les branches des arbres. Sur les collines, dans les vallées, sur les plaines s'étend un tapis de neige, où les rayons solaires se décomposent dans les plus belles couleurs. Cette brillante enveloppe couvre les habitations des hommes et leurs champs; elle transforme la campague en une vaste solitude, où nous nous reconnaissons à peine : nous nous croyons transportés, comme par enchantement, dans une contrée étrangère. L'aspect de la nature hivernale, l'uniformité et l'éclat de sa surface, l'imposant et continuel silence autour de nous et loin de nous subjuguent nos âmes par le sentiment grave du sublime, comme l'été réveille celui de la beauté gracieuse. A moins de parcourir la vie avec une insensibilité stupide, peut-on ne pas, éprouver ces émotions nées à la vue de l'hiver ?..... Si l'on observe attentivement la neige tombante, surtout quand l'air est calme, on verra qu'elle se compose d'une multitude de pointes de glace très-subtiles, parfois jetées pêle-mêle, mais le plus souvent disposées avec ré

gularité. Elle forme ordinairement de petites étoiles hexagones dont les cristaux à demi-transparens se termin ent par un sommet d'une extrême finesse. Tantôt les flocons ressemblent à des fleurs filamenteuses, ou à un tissu de mousse, ou bien à des plumes; tantôt ils ont la forme du sapin avec ses branches symétriquement écartées. Ces créations sont d'une délicatesse telle, que le plus léger souffle en détruit la figure dans leur chute..... (Ce chapitre est fort instructif; il faut le lire en entier dans l'ouvrage ). L'amour des peuples pour leur pays. Cet amour de la patrie, inné chez tous les peuples, ne saurait être considéré comme un résultat de l'habitude. Il est autre, il est plus qu'un effet habituel; mille et mille expériences le prouvent. Une multitude de gens quittent leur pays aride pour chercher ailleurs à gagner leur vie ; ils vont dans des contrées plus riantes, et y passent un grand nombre de leurs années; mais à la fin ils reviennent dans la patrie dont ils se sont privés si long-temps. L'habitant des Alpes, élevé dans un vallon sauvage et solitaire, souffre du mal du pays dans les plaines fécondes, dans les villes opulentes, dans les magnifiques palais, au sein de l'abondance. Il ne peut aimer le pays étranger, toujours étranger à son cœur. Sa stérile vallée est trop pauvre pour le nourrir; forcé de la quitter, pour chercher son pain sous un autre ciel, il travaille, il amasse, puis il retourne jouir du bonheur dans la vallée stérile.-Le citadin industrieux quitte sa patrie pour acquérir de plus grandes richesses: il traverse l'océan, s'établit dans un pays fortuné, y passe la plus grande partie de sa vie dans les affaires commerciales, et revient enfin, plus riche en argent, mais non pas en bonheur, dans sa petite ville natale, seul lieu où jaillisse pour lui la source du bien-être..... L'amour du pays a son germe dans les premières impressions et les premières idées de l'enfance. A cette époque de la vie, tout

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impressionne plus fortement l'âme plus tendre, la sensibilité plus délicate, l'imagination plus vive que dans un âge plus avancé : ces impressions sont ineffaçables. L'enfant, le jeune homme, identifie ses actions avec les objets qui l'environnent. Son imagination anime tout, même la nature inanimée... Mais à mesure que l'homme avance dans la vie, il se renferme davantage en luimême; il forme d'autres relations, d'autres amitiés qu'avec des êtres inanimés, qu'avec les objets dont il est environné; il n'a plus le loisir de se livrer aux jeux de son imagination; les soucis le rendent indifférent pour les choses extérieures..... Mais les impressions d'autrefois, les souvenirs de l'enfance subsistent dans toute leur vivacité lors même qu'ils se terniraient, ils ne s'effacent pas.. De là vient que l'homme conserve, même à son insu, dans un âge plus avancé, ses premières prédilections de là vient que dans la force de l'âge les charmes et la prééminence d'un pays étranger le touchent moins que la vue de la patrie unie à toutes ses affections. · Ill. La venue de Jesus-Christ au monde.-IV. La Fin du monde. Quelque vaine que soit la crainte de la fin prochaine du monde, la pensée que le monde sera un jour anéanti, ne porte pas moins l'esprit à de hautes méditations. Lors même que le globe ne serait brisé, ou de nouveau enterré sous les flots, qu'après des milliers d'années ou de siècles, l'image de cette destruction n'en est pas moins propre à ébranler puissamment l'âme humaine. Après cent ans, il ne restera plus rien ni de moi, ni de la plupart de mes contemporains; après un rêve peut-être de cent mille ans, il ne restera plus rien de cette terre même. Alors auront disparu et pays, peuples et villes, ouvrages de l'industrie et chefsd'œuvre de l'art: tout cela, comme s'il n'eût jamais existé, se perdra ignoré dans un vaste tombeau..... Peut-être, après des millions d'années, surgira un nouveau genre humain. Ce globe, rajeuni par une création nouvelle, ne se

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doutera pas qu'une race de devanciers aura vécu, pensé, agi et souffert : il ne découvrira pas de traces d'un âge sans vestige; tout au plus quelques investigateurs s'étonneront parfois de découvrir au sein des rocs quelques restes d'ossemens pétrifiés. V. Le Royaume de Dieu. (Cette livraison de décembre 1834 complète le tome sixième de la collection.) Méditations religieuses en forme de discours. Trad. de l'allem. par MM. Monnard et Gence. in-8. Chez Treuttel et Würtz. Tome VII. Partie I. Janvier 1835.

Extrait des quatre discours dont se compose ce cahier. I. Puissance de la parole de Dieu. A, quoi bon, dites-vous, fréquenter l'église ? dit l'auteur, l'on n'y entend rien que l'on ne sache déjà. Une bonne pièce de théâtre m'apprend plus de choses utiles et m'édifie mieux qu'un mauvais sermon. A quoi bon lire toujours la Bible, et tant de livres de dévotion? Ignoré-je ce que je dois croire et espérer?Ne connais-jepas toute l'étendue de mes devoirs ? Après tout les livres de piété sont-ils autre chose qu'une éternelle redite? Avec le temps on apprend la science même la plus difficile; et supposé qu'on n'y parvienne pas, ne serait-il pas insensé de recommencer toujours à l'étudier? Resterai-je toute ma vie un enfant auquel il faille répéter chaque jour les mêmes exhorta. tions ? pourquoi donc passerais-je mon temps à relire sans cesse des livres dont je connais le contenu, ou assisteraisje régulièrement au culte pour répéter les mêmes choses et entendre les mêmes paroles? Ce sont là des demandes et des jugemens qu'on entend dans le monde, surtout dans la haute socié té et parmi les classes instruites. Incontestablement, il y a du vrai dans ces observations.... "Après cet exorde, l'auteur s'attache à justifier le goût pour la lecture de la bible, qu'il appelle la parole de Dieu. - 11. Repentance et pardon. Il vient enfin pour chaque homme une heure de réveil, une

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heure de sérieuses réflexions sur luimême et sur Dieu, une heure où grandit à ses yeux l'image de l'inévitable destinée de l'âme après la mort.... Quand cette heure sonne, il se fait en lui une grande métamorphose. Beaucoup n'éprouvent cette crise qui amène leur guérison morale et leur donne la conscience d'eux-mêmes que lorsque, par un effet de l'âge, ils sont blasés sur les jouissances de la vie. Alors ces vieux pécheurs, émoussés par le vice, se font dévots. Ils fréquentent les églises, les assemblées pieuses, ou même se jettent dans le mysticisme. Le monde n'ayant plus rien à leur offrir, ils cherchent à se réconcilier avec le ciel: Ils mettent en œuvre mille moyens pour le gagner, aumônes prodiguées, fondations charitables, prières recitées et payées, vœux redoublés, censure amère des plaisirs mondains, voilà les expédiens à l'aide desquels ils prétendent acheter ou conquérir le salut..... La vé ritable repentance ne consiste pas non plus dans les seuls soupirs et les gémissemens sur une conduite insensée; car la douleur est toujours la compagne du mal, et n'est pourtant pas la repentance. Un redoublemeni d'activité pour les pratiques religieuses, des promesses, des aumônes, la récitation de longues prières, ne constituent pas la vraie re pentance. 1II. Prix de l'adversité. L'adversité nous montre le monde et nos rapports avec lui sous leur vrai point de vue ; elle nous apprend la valeur réelle des choses auxquelles nous attachons le plus de prix... Elle donne de grandes leçons à nos âmes : malheur à nous si nous venions à les oublier! IV. Soulagement dans la détresse. Que de soucis et d'inquiétudes pour mon existence, d'après l'exiguité de ma fortune! Quelle suite de démarches de plus en plus embarrassantes et de jours écoulés dans un labyrinthe sans issue! Et je n'osais m'ouvrir à personne sur ma situation, de peur de perdre l'estime et la confiance des hommes. Souvent, la mort dans le cœur, mon visage dut feindre la sérénité pour cacher ma

douleur et ne pas décourager ceux qui m'entouraient ; quelles semaines cruelles j'ai passées lorsque le mépris et l'ignominie menaçaient de fondre sur moi; que je prévoyais les rires insultans et le triomphe de mes ennemis; que tous ceux dont j'implorais l'assistance avaient des excuses à m'opposer, et que ceux qui me plaignaient, quand je leur exposais ma misère, haussaient en même temps les épaules, parce qu'ils ne voulaient pas venir à mon aide. Je croyais dans cet état que l'horizon de la vie ne s'éclaircirait plus à mes yeux; le tombeau me semblait mon seul refuge; et pourtant je n'étais pas entièrement délaissé; car toi, გ mon Dieu, tu ne m'avais pas abandonné. Tu fis tourner les circonstances à mon avantage, et avec elles tu inclinas les cœurs en ma faveur. Je me vis sauvé avant d'avoir pu l'espérer; la joie reparut et me sourit, quand je lui avais dit un éternel adieu.

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loc. Garri Owen ou la femme sous la neige; par miss Edgeworth. in-18. avec fig. Chez Hachette. 2 fr. 50.

Contes aux jeunes filles. Simple Susanne, ou la Reine de mai; par miss Edgeworth; trad. de l'angl. par Louise Sw-Belloc. in-18. avec fig. Chez Hachette. 2 fr.

50.

Contes d'une mère à sa fille. Par Mme Mallès de Beaulieu. 4o édition, augmentée. 2 vol. in- 12. avec 12 gravures. Chez Lehuby. 6 fr.

Les Contes du bon tuteur, ou les jeudis. Par Mme Elisab. Celnart. in-8. avec fig. Chez Villet.

Histoire de l'empereur Napoléon, racontée par une grand'mère à ses petits enfans. Par Camille Roqueplan. in-18, avec fig. Chez Mme Brégeant.

L'Histoire romaine raccontée aux enfans. Par Lamé Fleury. 3e édition. Chez Dufart. Partie I. (La République). 4 fr.

Le Livre des jeunes filles. Par Mme A.MélanieWaldor.in-12. avec 4 gravures. Chez Pesron. 3 fr.

Le Trésor des voyages, ou les petits Correspondans. Récits de quelques jeunes voyageurs, etc. Par J.Champagnac. in-12. Chez Lehuby. 3 fr.

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