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Je vais signaler quelques-uns de ces passages que je crois fautifs, et qui, même dans cette hypothèse, n'ont, comme on verra, que fort peu de gravité. On lit, page 72, tentem os en deux mots; le sens, comme le manuscrit, veulent en un seul mot, tentemos; page 214, por serviço de Deos e de Infante, au lieu de e do Infante; page 345, xvш, au lieu de XIV. Quelquefois l'original est reproduit scrupuleusement jusque dans ses fautes les plus évidentes on lit, page 294, penas, au lieu de penhas; page 197, jente pour gente. A la page 228, on lit nossa forsa, et, à la page 230, força; cette dernière orthographe est de beaucoup la meilleure. Dans le premier cas, l'éditeur a substitué le mot forsa à un assemblage de lettres qu'offre le manuscrit, mais qui n'a aucun sens (fofra). Nous proposerions de lire nossa frota.

Le système d'accentuation laisse aussi quelque chose à désirer. En général, on ne doit mettre d'accents, en portugais, que sur les syllabes où leur absence pourrait causer de l'ambiguité, ou sur des mots peu usités dont, sans cela, la prononciation serait douteuse. On n'a pas toujours observé cette règle dans la chronique on trouve souvent des accents placés sur des mots qui n'en ont pas besoin et l'on n'en voit pas sur d'autres où leur absence peut faire hésiter à la lecture. Nous avons aussi remarqué que l'A redoublé, qui tenait autrefois la place de l'accent dans les mots où cette voyelle devait être accentuée, se trouve constamment séparé dans l'article féminin pluriel ás, écrit toujours à tort en deux mots a as. Enfin, l'orthographe suivie dans l'introduction et dans les notes n'a pas toute la fixité désirable. On lit, sur le titre même de l'ouvrage, de uma, de um, sans élision, d'après le système ancien et vraiment portugais; et, quelques lignes plus bas, on lit d'um et d'Academias, suivant la méthode nouvelle et française : il aurait fallu opter. Plusieurs noms propres sont aussi, inexactement écrits: M. Renaud (page 84, note), pour M. Reinaud, le savant orientaliste. Je dois, toutefois, me hâter d'ajouter que ces rares et très-légères imperfections n'empêchent pas la Chronique d'Azurara d'être un des livres étrangers sortis des presses françaises qui offre le moins de prise à la critique, et que la publication de ce précieux document fait le plus grand honneur aux habiles éditeurs qui viennent d'en faire jouir le monde savant. Quant aux notes historiques et géographiques, commentaire indispensable d'un pareil ouvrage, elles sont toutes écrites, comme l'Introduction, due également à M. le vicomte de Santarem, avec une connaissance des faits et une fermeté de style qui décèlent, à la fois, la plume de l'érudit consommé et l'expérience de l'homme d'Etat.

MAGNIN.

REVUE des perfectionnements apportés à la métallurgie du fer

depuis trente ans.

DEUXIÈME ARticle.

S III. Perfectionnements apportés à l'art de développer la chaleur le plus avantageusement possible au travail du fer.

Après avoir parlé de l'art de diriger la flamme des hauts fourneaux et des feux d'affinerie, de manière à tirer tout le parti possible, soit de la chaleur qu'elles peuvent abandonner par simple refroidissement, en touchant des corps qui ne sont pas portés comme elle à l'incandescence, soit de la chaleur qu'elles peuvent produire en donnant lieu à une combustion par l'union de leur hydrogène et de leur oxyde de carbone avec l'oxygène atmosphérique, il nous reste à traiter des derniers progrès de l'art d'obtenir économiquement, dans la métallurgie du fer, le plus grand effet possible des combustibles et de l'oxygène faisant fonction de comburant, c'est-à-dire, des deux principes matériels qui, en vertu de leur mutuelle affinité, donnent lieu, par une combinaison rapide, à un dégagement de chaleur porté jusqu'à l'incandes

cence.

Si le bois fut le premier combustible employé à réduire le minerai de fer, le charbon lui a été préféré à l'époque où le travail de ce métal a pu être considéré comme un procédé métallurgique, et il continue à l'être en France, en Allemagne, en Suède surtout, et même en Belgique, quoiqu'on y fasse cependant un grand usage de la houille, qui s'y trouve répandue avec une sorte de profusion, ainsi que nous l'avons dit déjà.

En Angleterre, la nécessité a fait abandonner le charbon de bois pour l'emploi à peu près exclusif de la houille; mais cette substitution ne s'est opérée qu'après de nombreux essais, comme, au reste, l'indiquent la date des premières patentes prises à cet effet et l'époque réelle où l'usage du combustible minéral est devenu définitif. En cherchant à surmonter deux difficultés, celle de préserver le fer de la fâcheuse influence du soufre contenu dans la houille à l'état de persulfure, et celle de prévenir les inconvénients résultant du ramollissement des houilles collantes, on fut conduit à traiter le minerai, non avec la houille, mais avec son charbon, c'est-à-dire le coke. L'emploi

du coke remonte déjà à l'année 1720. Quant à l'affinage de la fonte, on ne sut y employer, nous ne disons pas le coke, mais la houille, que longtemps après, non plus en mettant la fonte en contact avec le combustible, comme on le pratique dans l'affinage au charbon, mais en brûlant la houille sur la grille d'un foyer adossé à un four à réverbère, sur la sole duquel est la fonte réduite en fin-metal. La flamme agit principalement en portant à l'incandescence la voûte du four, de laquelle la chaleur, rayonnant sur le fin-metal, le désagrége sans le fondre, et lui permet alors de s'affiner aux dépens de l'oxygène des battitures ajoutées pour cet effet, et certainement de l'oxygène atmosphérique qui pénètre dans le fourneau par quelques ouvertures que l'on débouche de temps en temps. Ce genre d'affinage est appelé puddlage. Les premiers essais auxquels il donna lieu datent de 1784; mais le procédé ne fut rendu pratique par M. Corte que quelques années après.

Enfin, dans ces derniers temps, on a fait usage de la tourbe pour puddler la fonte, réchauffer et corroyer le fer. On a essayé, dans les hauts fourneaux et les feux d'affinerie, l'usage du bois vert, du bois sec, du bois torréfié jusqu'à couleur brune ou du charbon roux, et l'on est même revenu à l'emploi de la houille dans les hauts fourneaux. Mais l'industrie ne s'en est pas tenue là, elle a imaginé de faire brûler les combustibles, non plus par l'air froid, mais par de l'air échauffé jusqu'au 300 degré et au delà. Dès lors ce nouveau mode d'employer l'air comburant a dû faire soumettre à un nouvel examen l'usage de certains combustibles qui, jusque-là, n'avaient été brûlés que dans des fourneaux marchant à l'air froid.

Nous allons parler, 1° de l'usage, en sidérurgie, de combustibles autres que le charbon de bois, le coke et la houille, brûlés par l'air froid;

2° Et ensuite de l'usage des combustibles, en général, brûlés par l'air chaud.

1° Usage, en sidérurgie, des combustibles autres que le charbon de bois, le coke et la houille, brûlés par l'air froid.

Depuis que M. Lareillet, propriétaire des forges de Pissos et d'Ichoux, dans les Landes, a exécuté en grand le puddlage de la fonte, le réchauffage et le corroyage du fer qui en provient, avec de la tourbe d'une qualité moyenne, et depuis que M. Bineau, ingénieur des mines, a été chargé, par M. le directeur des ponts et chaussées et des mines, de

suivre l'exécution de ces procédés sur les lieux mêmes où on les pratique, il n'est plus permis de conserver le moindre doute sur l'avantage qu'il peut y avoir, dans plusieurs cas, à faire usage de ce combustible, et c'est dans l'intention de constater cet avantage d'une manière officielle, que le jury pour l'exposition des produits de l'industrie nationale, en 1839, décerna une médaille d'argent à M. Lareillet.

Dans le mémoire que M. Bineau a publié sur ce sujet1, chaque élément de la question qu'il a été appelé à traiter est apprécié à sa juste valeur; puis, en les considérant dans leur ensemble, il les discute de manière à donner des conclusions d'une parfaite netteté sur la limite des avantages de ce combustible, et, l'on peut, sans crainte d'être démenti, citer son mémoire comme un modèle à étudier, dans les questions de ce genre. M. Bineau, après avoir fait connaître les propriétés de la tourbe employée par M. Lareillet, tourbe de qualité moyenne, dont les cendres s'élèvent aux 0,13, et l'eau hygrométrique aux 0,10 de son poids, arrive à des conclusions générales, applicables, non plus à une seule localité, mais à toutes celles où l'on peut se demander si l'usage de la tourbe y serait avantageux. M. Bineau fait voir qu'il suffit de l'exposition à l'air pour amener promptement le combustible à ne plus retenir que les 0,15 de son poids d'eau hygrométrique, tandis que le bois demanderait au moins deux ans pour atteindre ce degré de dessiccation; mais une tourbe ne convient au puddlage de la fonte, au chauffage et au corroyage du fer, qu'autant qu'elle ne contient pas au delà de 0,15 de cendres, et qu'il n'en faut pas plus de 2 à 2 en poids pour équivaloir, en pouvoir calorifique, à 1 de houille. La question ainsi posée, il ne s'agit plus, après s'être assuré que la tourbe réunit leş conditions dont nous parlons, que d'en comparer le prix à celui de la houille, dans une localité donnée, lorsqu'on veut savoir s'il y aura avantage à préférer l'une à l'autre. Le mérite que nous reconnaissons au mémoire de M. Bineau, sur l'emploi de la tourbe au puddlage de la fonte, se retrouve, au même degré, dans un mémoire plus étendu que le précédent, puisqu'il a pour objet l'appréciation des avantages qu'il peut y avoir à remplacer, dans les hauts fourneaux et dans les feux d'affinerie, le charbon de bois, par le bois vert, par le bois desséché et par le bois torréfié. Ce travail est encore l'accomplissement d'une mission que l'auteur avait reçue de l'administration supérieure.

Dans l'origine, on a préféré l'emploi du charbon de bois à l'emploi du bois, par le double motif qu'à poids égal le premier donne plus de

'Annales des mines, 3° série, t. 7, p. 113 et 241, année 1835.

chaleur que le second, et qu'en conséquence les frais de transport du eharbon sont moindres que ceux du bois. En effet, prenons pour unité de chaleur ou calorie la quantité qui élève d'un degré centigrade un poids d'eau égal à l'unité, les nombres exprimant les poids de masses d'eau qui seront élevées de 1 degré centigrade, par la combustion complète de l'unité de poids de divers combustibles, exprimeront les pouvoirs calorifiques de chacun d'eux. Ainsi on dit que le pouvoir calorifique du carbone pur est de 7815, celui du charbon de bois, de 6880, et celui du bois vert, de 2270, parce que l'unité de poids de carbone pur, en brûlant, élève de 1 degré centigrade une masse d'eau pesant 7815, etc. D'un autre côté, l'obtention de 1000 de fonte ou de la tonne exigeant de 1100 à 1600k de charbon, et de 3500 à 5000 de bois vert, il est évident que les frais de transport de celui-ci à l'usine sont bien plus grands que ceux du charbon; mais, dans ces derniers temps, la voix impérieuse de la nécessité a demandé si le perfectionnement des voies et des moyens de communication, si les améliorations apportées aux constructions pyrotechniques, aux souffleries, etc. ne permettraient pas d'employer avantageusement le bois vert, le bois sec, ou le bois torréfié, de manière à ne lui faire perdre qu'une portion du carbone que le procédé ordinaire de carbonisation pratiqué dans les forêts en sépare. Les résultats suivants démontrent, mieux que ne le feraient tous les raisonnements, combien cette perte est, en effet, considérable.

294 de bois vert, après trois mois de coupe, c'est-à-dire dans l'état où on le prend pour le réduire en charbon dans les forêts, renferment 102, 9 d'eau hygrométrique, et 100 de carbone pur, terme moyen.

Par la carbonisation on n'obtient que 50 de charbon ou de carbone impur, lesquels ne représentent que 44 de carbone pur.

On voit, d'après cela, que la carbonisation du bois ne donne que 44 de carbone, au lieu de 100; la perte est donc de 56.

Deux causes occasionnent la perte du carbone dans la carbonisation: • 1° L'une tient à la nécessité même de produire de la chaleur pour transformer le bois en charbon;

2° L'autre est l'affinité en vertu de laquelle une portion de carbone se dégage constamment en combinaison avec de l'oxygène et de l'hydrogène, lorsqu'on soumet le bois le plus sec à la chaleur, même en vases parfaitement clos.

La chaleur développée par le bois sec complétement brûlé, dans un appareil où elle peut être évaluée sans perte, étant précisément égale à la chaleur développée par la combustion du carbone de ce bois, on peut

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