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ne pût se glisser surtout dans la traduction des abréviations, et sur les soins apportés par l'éditeur pour que l'exécution matérielle ne laissât rien à désirer aux amateurs les plus difficiles. Ce que nous tenons à constater, c'est le mérite du livre attesté par des hommes compétents, entre autres par M. Siméon Luce, qui, dans la Revue de l'instruction publique1, disait de la deuxième édition :

« Une coïncidence heureuse m'a permis de soumettre le travail de M. Chassant à la plus sûre des épreuves, à celle de l'expérience. Au moment où j'étais chargé de rendre compte, dans la Revue, du Dictionnaire des abréviations, l'Académie des inscriptions et belleslettres me confiait une mission scientifique dans les archives du midi de la France. Depuis plusieurs mois que je travaille à remplir cette mission, je me rencontre tous les jours en

1 23 octobre 1862.

présence des difficultés dont M. Chassant s'est proposé de donner la solution, et je dois reconnaître que, sauf des exceptions assez rares, ces solutions ont été trouvées justes. Dire que le travail du savant paléographe a résisté victorieusement à cette épreuve, n'est-ce pas en faire le plus bel éloge? »

A. AUBRY.

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ES nombreuses abréviations répandues dans les écritures du moyen âge ont été une source continuelle d'obstacles et d'erreurs. Quand elles ont exposé et exposent chaque jour des savants à commettre des méprises grossières; quand les plus habiles dans cette matière déclarent que

rien n'est plus difficile ni plus scabreux1, ne doit-on pas s'étonner qu'il n'ait pas été publié en France un traité spécial et raisonné sur cette branche si importante de la paléographie? On possède bien, à la vérité, des listes ou des tables d'abréviations; mais toutes se trouvent traitées accessoirement dans quelques ouvrages de diplomatique ou de paléographie. La littérature étrangère nous a même fourni quelques recueils d'abréviations figurées. Le plus remarquable en ce genre est celui qu'a publié, il y a un siècle; un antiquaire allemand, J. Walther, sous le titre de Lexicon diplomaticum *.

Qu'on ne croie pas que nous exagérions à plaisir cette difficulté des abréviations. A part ce qu'en disent les auteurs diplomatistes et les paléographes, qu'on interroge les commentateurs des XVIe et XVIIe siècles. Ils vous diront que les caractères des manuscrits qu'ils déchiffraient les effrayaient moins que les abréviations dont les textes anciens sont remplis. Et les variantes dont sont chargés nos vieux auteurs grecs et latins ne démontrent-elles pas qu'un mot était substitué à un autre quand une abréviation embarrassait? Le bénédictin Montfaucon, si profondément versé dans les difficultés de la paléographie grecque et latine, dit, au sujet des abréviations: « Sunt autem << quædam (abreviationes) adeò perplexè descriptæ, ut non « tironibus modo, sed etiam peritis negotium facessant, occa<< sioque lapsus sint. Imò etiam vel in obviis abreviationibus, « peritissimos interdùm viros errasse comperimus... » Et plus loin: « Si autem in abreviationibus et notis hujusmodi tritis a et obviis tot tantosque doctorum hominum lapsus deprehen<< dimus, quot putes in aliis difficilioribus accidisse? » (Palæog. græca, p. 342-343.)

* Imprimé à Goettingue en 1745. C'est un in-folio contenant 125 planches d'abréviations figurées. L'auteur a marqué le siècle où chaque abréviation était employée, en partant du vin⚫ siècle

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