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DE LA

SOCIÉTÉ IMPERIALE

DES SCIENCES,

DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS

de Lille.

SUPPLÉMENT A L'ANNÉE 1853

ET TABLE GÉNÉRALE DE LA 1." SERIE.

LILLE,

CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.

PARIS,

CHEZ DERACHE, RUE DU BOULOY, N.o 7, AU 1.er

4856

ERRATA TRÈS-IMPORTANT.

Page 37. Bachy. IV. Supprimez 74.

38. Barré, Louis. II. 464. Lisez 404.

39. Begin. Mettez 647 à la place de 497 et réciproquement. 45. Delerue. VI. Vol. 7. Lisez vol. 27.

VIII. Page 161. Lisez page 461.

46. Delezenne. VI. Page 7. Lisez page 5.

X. Lisez ainsi cet article: Sur la construction d'un baromètre et d'un thermomètre (avec Peuvion). Analyse aux Mém., vol. 1, cah. 4, page 101 et cab. 5, page 11.

XVIII. Après idem. Ajoutez page 8.

48. A la fin de l'article ajoutez: Voyez pour deux rapports

Barré 2. 11 et Trachez VII.

55. Dupuis. Page 209. Lisez 709.

60. Kulhmann. XXIX. Page 190. Lisez 290.

61. Lecat. II. Vol. 9. Lisez vol. 10.

III. Lisez ainsi cet article: Sur l'action fertili

sante des cendres de tabac. Not. agric., vol. 10, page 121.

62. J. Lefebvre. XIV. 27. Lisez 262.

Le Glay. IX. 804. Lisez 834.

65. Th. Lestiboudois. XXXVI. 205. Lisez 216.

66. Loiset. XVII. 225. Lisez 221.

71. Moulas. II. Au lieu de Matos mettez Soarez

76. Silvy. III. Cah. 3. Lisez Cah. 2.

77. Trachez. VII. Ajoutez à la fin Voir à la suite l'analyse d'un rapport de M. Delezenne.

78. Vincent. I. Ajoutez à la fin: I bis, theorie algébrique du cercle osculateur dans les lignes du 2. ordre, idem page 35.

NOTICES NÉCROLOGIQUES.

Théodore BARROIS et Romain PEUVION furent deux membres trop utiles de la Société impériale des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille, pour que leur perte ne soit pas mentionnée dans les mémoires de la Société. Les discours prononcés par le président sur leur tombe ayant été omis dans les volumes de l'année de leur mort où ils devaient naturellement trouver place, se trouvent reportés ici pour combler cette lacune.

Discours prononcé le 13 avril 1851. sur la tombe de Théodore BARROIS, membre résidant de la Société des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille, (admis le 16 décembre 1825), par M. Legrand, son président.

« Messieurs,

>> C'est un triste spectacle qu'une tombe entr'ouverte, plus navrant encore, quand celui que quelques pelletées de terre vont séparer pour jamais du reste du monde, avait su, comme Barrois, par d'utiles travaux, marquer sa place parmi les hommes dont s'honore la science.

» Au désespoir d'une famille qui pleure l'un de ses membres les plus chers, à la douleur de nombreux ouvriers qui perdent un patron humain et éclairé, à ces larmes éloquentes, interprètes des sentiments de tous, la Société des Sciences, de l'Agriculture et des Arts, dont je suis ici l'organe, doit joindre le tribut des regrets que lui cause la mort d'un collègue dont la rare modestie relevait encore le mérite réel.

» Vingt-cinq années d'une confraternité scientifique, la plus douce, la plus durable de toutes les associations, avaient établi entre Barrois et nous des rapports que la mort à brusquement rompus, mais dont le souvenir ne s'effacera jamais.

>> Barrois était du petit nombre de ces hommes d'élite qui apprécient l'importance de la science, et qui attendent de son application à l'industrie et aux arts les plus heureux résultats.

» Sa vie s'est ainsi passée (j'oserai même dire usée) à chercher à appliquer utilement à mille sujets divers les règles du calcul et de la mécanique, ses sciences favorites.

» Industriel distingué lui même, il était mieux que personne en position de tenter ces expérimentations qui n'obtiennent une réussite complète qu'à la condition d'une alliance, trop rare de nos jours, entre la théorie et la pratique.

>> On comprend en effet bien facilement de quelle utilité pouvait être, non seulement pour l'industrie, mais encore pour la science, le fabricant zélé, qui, connaissant à fond les ressorts de ces machines, mystère encore nouveau pour la plupart des industriels qui les emploient, pouvait de lui-même observer les imperfections de leur marche, et trouver un remède convenable.

» A l'époque où les machines à vapeur n'avaient pas atteint le degré de précision qu'elles ont aujourd'hui, Théodore Barrois fit construire chez lui, pour ses machines, avec ses dessins, d'après ses calculs, la machine qui fonctionne encore et qui est une des meilleures du département.

>> Son occupation la plus constante, son plaisir le plus vif étaient de chercher à en améliorer les détails.

>> Lorsque le génie de l'homme eut conquis la vapeur, il n'avait pas le dernier mot de cette puissance énergique qu'un poète a appelée l'âme du monde matériel; il fallait trouver le moyen de la mesurer avec exactitude, pour en calculer la portée.

C'est alors que l'illustre de Prouy dota l'industrie du frein qui porte son nom. Mais ce frein tel qu'il était sorti des études du savant, offrait quelques dangers pour celui qui l'aurait expérimenté sans prendre des précautions assez multipliées et gênantes dans l'usage.

» Barrois appliqua au perfectionnement de l'œuvre de de Prouy tout ce que la science lui avait fourni de calculs, tout ce que l'expérience lui avait procuré d'observations, tout ce que la nature lui avait départi d'opiniâtreté. Il est parvenu à améliorer et à simplifier l'instrument dont l'utile emploi est devenu plus sûr et plus fréquent.

» C'est ainsi qu'il inventa une nouvelle soupape de sûreté, pour prévenir l'explosion des machines à vapeur.

>> Faut-il s'étonner maintenant de cette préoccupation de tous les instants qui absorbait Barrois, préoccupation dont l'on trouve plus d'un exemple chez les hommes spécialement adonnés aux

études mathématiques, préoccupation qui, en l'isolant dans les abstractions, paraissait lui créer une vie en dehors de la vie ordinaire.

>> Faut-il s'étonner que cette tension perpétuelle de l'esprit que ces efforts de travail, qui dépassaient la mesure de ses forces, aient amené, par le coup de trois appolexies successives, la fin d'un homme à qui sa puissante organisation promettait une plus longue carrière.

>> Indépendamment des travaux que je viens de signaler, Barrois a encore produit plusieurs mémoires recommandables.

» On a de lui une théorie des bateaux aquamoteurs, propres à remonter les fleuves et à les descendre plus facilement par la seule action de leur courant; une théorie analytique de la machine pneumatique; une théorie pour déterminer la quantité d'eau qu'un puits peut fournir, et le mouvement de son niveau pendant qu'on l'épuise.

» Les sciences mathématiques lui doivent enfin un travail fort étendu sur l'application du calcul des probabilités aux assurances contre les chances d'incendie.

>> Ces travaux ont été imprimés dans la collection de la Société des Sciences, et sont souvent consultés avec fruit.

>> Barrois, pendant qu'il habitait Lille, a appartenu au Conseil général du département, à la Chambre et au Tribunal de commerce; bien qu'il se fut fixé à Fives, il était resté membre du Conseil de salubrité et de la Société des Sciences; c'était un de nos collègues les plus assidus et les plus laborieux.

>> Tel est l'homme, Messieurs, dont j'ai essayé d'esquisser rapidement la vie scientifique.

» Ce n'est pas à vous, ses parents, ses amis, ses ouvriers, que j'ai besoin de dire ce qu'il fut dans sa vie privé, ce qu'il y avait en lui de bon, d'aimable, d'inoffensif; je ne veux chercher ni à augmenter, ni à sécher vos larmes.

» En présence d'un malheur comme celui qui nous frappe tous, il faut nous résigner, nous humilier devant le décret de Dieu qui rappelle à lui les hommes dont il juge que la mission est finie dans ce monde.

» Disons seulement qu'on ne meurt pas tout entier quand on a pu, comme Barrois, laisser sur la terre le souvenir du bien qu'on a fait, et des travaux qui ne seront pas perdus pour la science et pour l'humanité.

» Adieu, Barrois, adieu pour la dernière fois. »

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