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Il nous est impossible de ne point recommander particulièrement l'Histoire romaine de M. Edouard Dumont, docteur és-lettres, et professeur d'histoire au collége royal de St-Louis; et l'Histoire du Moyen-Age, de M. C. Gaillardin, professeur au collège Louis-leGrand. M. Dumont, l'un de nos collaborateurs les plus distingués, est connu de nos abonnés par plusieurs articles insérés dans les Annales; surtout par un morceau remarquable sur le divorce chez les Romains, et par une série d'articles sur l'histoire universelle de Schoell. Des motifs faciles à apprécier, nous interdisent tout éloge. Mais ce serait manquer à la justice, de ne point dire qu'on retrouvera dans cette nouvelle composition le talent de M. Dumont, ses convictions religieuses, ses vues élevées, son style ferme et châtié. Il a cherché à présenter l'histoire romaine sous un nouveau jour, en resserrant la partie extérieure et militaire, et donnant plus de place à la vie intime de Rome, à l'exposition de ses lois, de ses mœurs, de sa constitution; toutes choses fort importantes et trop peu développées dans les ouvrages à l'usage des colléges.

M. Gaillardin, son ami et son élève, s'est montré digne du maître; il a traité avec ordre et clarté l'une des époques les plus embrouillées, celle qui embrasse l'invasion des Barbares et leurs divers établissemens. Ce sujet, dont la connaissance est si nécessaire pour bien comprendre les âges suivans, a conservé, sous la plume de M. Gaillardin, toute son animation et tout son intérêt. On souhaiterait seulement qu'il eût donné un peu plus d'étendue à l'histoire de l'Eglise, la seule histoire régulière de ces tems-là, et que son plan lui eût permis de tracer le tableau des quatre premiers siècles: ceci nous paraît d'autant plus à regretter que les Annales du Christianisme n'ont point de place à part dans la division historique adoptée pour les Cahiers.

Les autres résumés, dus à M. Th. Burette, professeur an collége Stanislas, ne nous ont point semblé écrits sous la même inspiration. Quoiqu'il y règne un esprit généralement religieux, on ne peut dire qu'ils ne s'écartent jamais de cette pureté de principes, de cette orthodoxie, indispensable néanmoins dans des maisons d'éducation catholique. Sous un autre rapport, la manière de M. Burette pèche parfois contre la clarté, la précision, la simplicité, premières conditions d'un traité élémentaire. Ses cahiers seraient plutôt recommandables comme

notes mémoratives à l'usage de ceux qui savent déjà, que comme manuels destinés à la première instruction de l'enfance. Du reste, MM. les professeurs trouveront dans les cahiers d'histoire universelle la science historique telle qu'elle a été constituée par les travaux les plus célèbres et les plus récens.

LE CHRIST DEVANT LE SIÈCLE, OU NOUVEAU TEMOIGNAGE DES SCIENCES EN FAVEUR DU CATHOLICISME ;

Par Roselly de Lorgues '.

La philosophie du 18° siècle a fait son tems. Tout ce qui se trouve aujourd'hui au niveau de son époque rougirait de citer comme autorités Voltaire ou l'Encyclopédie. Il n'est point rare toutefois de trouver d'obstinés retardataires que de vieux préjugés retiennent encore en arrière du mouvement commun. C'est surtout au fond des provinces, dans les localités éloignées du centre scientifique, qu'on voit encore de ces hommes plus dignes souvent de pitié que de colère ; car, il faut le dire, est-ce leur crime à eux seuls? Sont-ils seuls coupables de leur aveuglement? N'est-ce point aussi la faute de la société qui les environne, la faute de leur première éducation? de cette éducation si arriérée, si anti-chrétienne, qui se distribue par privilége depuis un demi-siècle, et à laquelle nul n'a pu se soustraire, hors un petit nombre d'intelligences privilégiées, qui ne sauront jamais assez remercier Dieu d'une telle faveur. Eh bien! ces hommes prévenus, ces jeunes gens dont on n'a pu étouffer tous les sentimens généreux, ces enfans sortant du collége, pleins d'assurance et d'espoir, il faut les atteindre, les aller chercher; il faut que la vérité pénètre dans leur âme murée et obstinée, comme les rayons du jour s'infiltrent par l'étroite ouverture d'un cachot. Le livre que nous annonçons est très-propre à cette fin. L'auteur a (chose rare par le tems qui court) resserré en un modeste volume, d'un prix très-modéré, des notions positives, fruit de sérieuses études et d'une consciencieuse érudition. Les esprits les plus légers ne pourront refuser quelques heures d'at

Vol. in-12, prix, 2 fr., et in-8°, prix, 6 fr. A Paris, chez Hyvert, quai des Augustins, no 55.

tention à ces pages où sont réunis les témoignages que les sciences apportent chaque jour en faveur du Christianisme, et tous les démentis qu'elles s'accordent à donner aux systèmes matérialistes du siècle dernier. Les découvertes les plus récentes, les autorités les plus irrécusables, sont citées par M. Roselly de Lorgues, pour convaincre d'ignorance et d'imposture la critique si violente que le philosophisme avait faite des livres saints. Les faits de la Genèse, la création, le déluge, l'antiquité du monde, sont établis d'une manière incontestable au moyen des sciences géologiques, physiques et chronologiques; l'authenticité du Pentateuque est constatée par le style seul et la contexture du livre. Les prophètes ont fourni à M. Roselly de Lorgues un chapitre plein d'intérêt. Leur date est parfaitement précisée; leurs obscurités, et particulièrement ce qui, dans ces admirables poëmes, choque le plus notre civilisation, est clairement et brièvement expliqué; leur accomplissement est prouvé par les aveux des historiens païens et des incrédules eux mêmes. C'est ainsi que Voltaire est appelé à l'appui du prophète Ezéchiel, que les textes de Volney viennent confirmer les prédictions contre la Syrie, et que celles qui concernent l'Egypte sont vérifiées à l'aide de Gibbon et du grand ouvrage des savans français.

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Après la réfutation vient la preuve directe du Christianisme, que l'auteur édifie sur une base large et solide. « La vérité Chrétienne, dit-il, est la philosophie universelle. Elle se lie à l'histoire de » tous les hommes. Elle part d'un fondement certain, d'un fait » primitif antérieur, à toute société, et dont le témoignage est unanime >> chez les nations, la déchéance de l'homme. Elle enseigne les deux › natures de l'être dégénéré, la promesse de sa réhabilitation, et par quel sacrifice fut expiée la faute, fut accomplie la réhabilitation, Or, » il n'existe ailleurs aucun dogme, soit qu'on le revête du titre de religion ou d'école philosophique, qui serve ainsi de nœud aux tra» ditions de tous les peuples.

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L'histoire à la main, M. Roselly de Lorgues établit l'antiquité, l'universalité de la religion chrétienne et de ses dogmes principaux, l'unité d'un Dieu suprême, l'existence d'intelligences créées supérieures à l'homme, l'immortalité de l'âme, la déchéance de la nature humaine, l'attente d'un Réparateur, etc... Ce genre d'investigations est trop en

harmonie avec les travaux auxquels nous nous livrons nous-mêmes dans les Annales, pour nous étendre sur son mérite, et l'ouvrage de M. de Lorgues nous semble d'une trop haute importance pour ne point nous féliciter d'avoir pu lui fournir quelques matériaux. Plusieurs chapitres, sur une prochaine régénération générale, sont écrits avec verve et chaleur. Peut être l'auteur aurait-il dû éviter certains mots de nouvelle fabrique et des locutions un peu trop ambitieuses, et que quelques esprits repoussent; mais c'est qu'il est difficile de garder son sang-froid en discutant avec des adversaires dont la mauvaise foi est depuis longtems établie en principe. Mais aujourd'hui que la Providence a voulu les punir par l'endroit le plus sensible, en les dépouillant de toute influence, de toute considération; aujourd'hui qu'ils ont été si ignominieusement confondus par leurs propres paroles, leurs confessions, leurs correspondances secrètes, etc., il semble qu'on n'en doit plus parler qu'avec cette commisération qu'inspirent les grands criminels, la sentence une fois prononcée.

Astronomie.

COMETE DE HALLEY,

QUI DOIT PASSER AU PÉRIHÉLIE EN novembre 1835.

Tout le monde a entendu parler des Comètes, de ces astres à chevelure de feu, à la course vagabonde, qui jadis effrayaient les peuples par leur apparition, et étaient le présage de famines, de pestes, de révolutions, de perturbations sociales. On sait aussi que longtems elles ont été rebelles aux calculs astronomiques, et qu'elles disparaissaient comme elles étaient arrivées, sans que l'homme pût se rendre raison de leur marche. Cependant il en est une qui, apparue en 1305, 1381, en 1456, observée en 1531, à Ingoldstadt, par Apian; en 1607 par Kepler et Longomontanus; en 1682, par Lahire, Picard, Hevelius et Flamsteed, put être l'objet de calculs suivis, qui prouvèrent qu'elle apparaissait régulièrement après un intervalle d'à peu près 76 ans.

en

Le célèbre astronome Halley, ayant réuni toutes ces données et combiné tous ces calculs, se hasarda le premier à annoncer le retour de cette comète pour la fin de 1758, ou le commencement de 1759. Mais il laissait encore dans le vague le calcul précis de cette date. Car de son tems, la science nétait pas assez avancée pour qu'il pût déterminer avec exactitude les irrégularités de la route de l'astre, irrégularités occasionnées par son passage auprès des autres corps de notre système planétaire, tels que Jupiter, Saturne, Uranus et la Terre.

L'astronome français Clairaut entreprit plus tard ce calcul aride, dont le résultat devait confondre les plus incrédules, et montrer que la comète emploierait pour revenir au périhélie (point de sa plus courte distance au soleil), 618 jours de plus que dans sa révolution précédente, d'après quoi le passage devait correspondre au milieu d'avril 1759; il avertit toutefois, qu'ayant été obligé de négliger quelques quantités dans ses calculs, il pourrait y avoir en plus ou en

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