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numens de l'Egypte, a été l'objet continuel de notre étonnement; >> par la seule force de sa critique, il a assigné avec une justesse qui » nous confondait de surprise, la position des villes anciennes, celle » des villages, et le cours des canaux qu'il n'avait jamais visités. » M. le comte de Choiseul-Gouffier lui rend le même témoignage dans son magnifique voyage pittoresque de la Grèce. Enfin Bougainville, naviguant dans les mers d'Asie, «dit avoir vérifié, sur les cartes du » célèbre géographe, l'exactitude des positions et des gisemens qu'il >> donne aux parties intéressantes de cette navigation difficile. » Aussi la réputation de d'Anville est devenue si européenne, que les Anglais, malgré leur orgueil national, ont cru honorer leur plus célèbre géographe, le major Rennell, en l'appelant le d'Anville de l'Angleterre.

Après avoir fait connaître M. d'Anville, nous allons dire en peu de mots quels sont les mémoires renfermés dans ces deux volumes, et les cartes qui y sont jointes. Il suffira de les énumérer pour en faire sentir l'importance. Cette nomenclature pourra être utile à nos lecteurs, en ce qu'ils sauront où puiser les renseignemens dont ils pourraient un jour avoir besoin. Dans le premier volume, outre le bel éloge de M. Cuvier et une préface bien faite de M. Gence, nous trouvons :

1o Des considérations générales sur l'étude et les connaissances que demande la composition des ouvrages de géographie. M. d'Anville, dans cet opuscule de cinquante pages seulement, récapitule tous les travaux faits en géographie avant lui, tant dans l'antiquité qu'au moyen-âge, et qu'un géographe ne doit pas ignorer; puis il décrit la méthode d'après laquelle il faut procéder pour faire une carte

exacte.

2o Un mémoire instructif destiné à faciliter les moyens pour que dans toutes les paroisses d'un diocèse, il fût dressé en même tems et uniformément, par une méthode aisée à pratiquer, des cartes et des mémoires particuliers qui pussent fournir des matériaux suffisans pour faire la carte générale du diocèse ou de la province.

3o Le traité des Mesures itinéraires anciennes et modernes, formant la troisième dissertation, est une des plus utiles qu'ait composées M. d'Anville. On ne saurait se faire une idée des ouvrages qu'il lui a fallu consulter, et surtout de la sagacité qu'il lui a fallu mettre en œuvre pour venir à bout de constater la longueur exacte des mesures

anciennes. Voici le dénombrement de ces mesures, lequel donnera une idée de l'ensemble des travaux: pied romain et pied grec, le philétérien ou alexandrin et le drusien; palme, majeur et mineur; coudée; orgye; mille romain, italien, grec, arménien, judaïque; stade; schêne égyptien; parasange persanne; lieue gauloise; raste ou lieue française; lieue germanique ou mille d'Allemagne; werst de Russie; mille de la Grande-Bretagne; lieue d'Espagne : mesures itinéraires indiennes; Li chinois, etc. Toutes ces différentes mesures anciennes et modernes ont été discutées et ramenées à notre mesure moderne de France.

4o Un mémoire particulier sur la mesure du schêne égyptien, et sur le stade qui servait à le composer.

5o Une discussion sur la mesure de la terre, par Erathostène.

6o Un traité particulier, où sont discutées séparément les mesures itinéraires des Romains et la lieue gauloise.

7° Un mémoire sur le mille ancien.

8a Un mémoire sur l'étendue de l'ancienne Rome, et sur les grandes voies qui sortaient de cette ville.

9° Un traité de la mesure itinéraire arménienne.

10° Enfin le mémoire sur le Li chinois.

11° La fin du volume est remplie par plusieurs dissertations sur la mesure de la terre, question grandement controversée en ce tems, et dans laquelle M. d'Anville entra avec beaucoup d'érudition; mais les résultats de ses deux mémoires, il faut le dire, ne furent pas conformes à ceux obtenus par les savans qui plus tard allèrent inesurer l'Equateur sur les lieux mêmes, et firent leurs observations astronomiques et géographiques au cercle polaire.

Les planches et cartes qui existent dans ce volume, sont :

1o La petite carte de la Grèce, composée par lui à l'âge de 15 ans. 2o Plan de carte, ou châssis pour dresser des cartes particulières sur les lieux.

3o Carte du Delta, pour le schêne égyptien et le stade qui servait à le composer.

4o Carte de la route depuis Rimini jusqu'à Milan.

5o Carte des voies romaines autour de Rome, pour le mémoire sur cet objet.

6o Carte d'une partie du cours de la Loire, et de quelques positions de lieux, dans l'espace d'environ 4 degrés de longitude, pour servir à la mesure de la terre sous les parallèles.

7° Enfin une carte réduite de la mer du Sud, pour servir à la même

mesure.

Le 2e volume s'ouvre par un mémoire de quelques pages seulement, sur les géographes qui se sont le plus distingués dans l'antiquité, sur les terres qui leur ont été connues, et sur les avantages que les modernes ont sur les anciens pour la géographie; le reste du volume est rempli par le plus important des ouvrages de M. d'Anville, celui qui a pour titre : Géographie ancienne abrégée, et qui ouvrit véritablement à toutes intelligences les portes de l'ancien monde. Avant lui on n'avait que les deux volumes in-4o de Cellarius, Notitia orbis antiqui, remplis de recherches, de critique et d'érudition, mais ne faisant aucune comparaison avec le monde moderne, par conséquent n'offrant aucun point de contact avec les connaissances actuelles, et d'ailleurs ayant l'inconvénient d'être écrits en latin, c'est-à-dire écrits seulement pour les savans et les doctes. D'Anville publia son travail en français, divisa le monde ancien en autant de parties qu'il fallait pour le connaître à ses différentes époques, comme on le verra par les cartes que nous allons énumérer, et compara les noms et les positions modernes. C'est surtout à cette partie que M. de Manne a ajouté des notes qui ont pour but de faire connaître les noms donnés par tous les voyageurs modernes aux lieux décrits par d'Anville.

L'ouvrage est terminé par une nomenclature des noms anciens employés dans les cartes, ayant à côté les noms modernes.

Voici les cartes faisant partie de ce second volume :

1o Le Monde connu des anciens.

2o Le monde romain, partie orientale et partie occidentale.

3o La Gaule ancienne, d'après les documens fournis par les Romains.

4° L'Italie ancienne.

5° La Grèce ancienne.

6° L'Asie mineure et la Syrie.

7° La Palestine.

8° L'Inde ancienne.

!

9. L'Égypte ancienne '.

Nous n'avons pas besoin de nous étendre davantage sur l'ouvrage de M. d'Anville; il n'est personne qui n'en sente l'importance pour tous ceux qui veulent se livrer à l'étude de la géographie. Nous avons voulu, nous le répétons, exposer ainsi en détail toutes les parties de ce grand travail, afin que nos lecteurs puissent connaître où se trouvent les matériaux qui pourraient leur être nécessaires; nous parlerons une autre fois de la suite des autres travaux de d'Anville, et nous finirons cet article en exprimant le vœu de les voir bientôt paraître au jour dans une seule collection, faite avec le soin et la science qui ont présidé aux deux volumes dont nous venons de rendre compte.

A. BONNETTY,

de la Société Asiatique de Paris.

Les Cartes de Géographie ancienne, que nous venons d'énumérer ici, coûtent 25 fr. On les vend aussi séparément à 2 fr. 50 c. chaque, à Paris, chez Piquet, quai de la Monnaie. Nous avons déjà dit que l'ouvrage entier accompagné de l'Allas de 17 Cartes, se trouve chez Levrault, rue de la Harpe Prix : 50 fr.

Histoire Naturelle.

EXISTENCE ET PROVIDENCE DE DIEU,

PROUVÉES PAR LES MERVEILLES DE LA NATURE.

Deuxième Article '.

Considération sur les monstres.

maux féroces. — Du Serpent. ·

-

Pourquoi la Providence a créé des ani-
Des plantes vénéneuses. Des maladies.

-Des pestes. Ignorance des détracteurs de l'œuvre de Dieu. - Desseins de la Providence. Préexcellence de l'homme.

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Il connaît Dieu.

Et

Dans un premier article, parcourant la série de tous les êtres, nous avons trouvé en tous des preuves évidentes de l'intervention d'un Être créateur, qui fut en même tems leur père, et qui, quoique son ouvrage ait été vicié et en partie brisé, ne laisse pas que de s'y faire encore reconnaître à des traits non équivoques. Aujourd'hui, nous allons, toujours en nous servant des preuves apportées par M. Virey, répondre aux différentes objections que l'on fait contre la Providence, tirées de l'existence des animaux malfaisans, des plantes vénéneuses, etc.

« Nous blâmons souvent la Providence injustement. Pourquoi s'estelle occupée, disons-nous, à créer des quadrupèdes féroces, des oiseaux de proie, des serpens venimeux, des insectes rongeurs? Pour

1 Voir le N° 59, tom. 1, p. 365.

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