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suivrons avec intérêt toutes les phases de cette expédition, parce que à sa réussite se rattache non seulement une nouvelle route plus courte et moins coûteuse pour les Indes, mais encore la possibilité de faire des fouilles suivies et productives dans les ruines de Babylone. Aussi tiendrons - nous nos lecteurs au courant de tout ce qui y aura rapport.

AMÉRIQUE.

ÉTATS-UNIS.—Quelques détails sur la traduction de la Bible dans la langue des Américains indigènes. Le Journal des Etats-Unis, National Gazette, du 19 avril, contient l'article suivant;

. Un de nos correspondans nous informe que le révérend M. Thavenet, de la congrégation de Saint-Sulpice, qui a résidé plusieurs années parmi les Indiens du Canada, est occupé, à Rome, à la recommandation du pape Grégoire XVI, à traduire la Bible dans la langue des Algonquins, et qu'il a en outre sous presse une Grammaire et un Dictionnaire de cet idiôme.

Les philologues croient que la tribu indienne des Algonquins est la même que celle des Chippewais. Leur langue, comme le français en Europe, est la plus généralement entendue dans le pays: et le canal de communication entre les tribus qui n'entendent pas leurs dialectes respectifs.

Il n'y a pas d'autre traduction de la Bible dans les langues indiennes de l'Amérique, que celle qui a été faite dans la langue des Massassuchets par M. le ministre Eliot, vers le milieu du dernier siècle, et qui a été publiée à Cambridge par la société biblique protestante.»>

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Découvertes archeologi

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MEXIQUE. ÉTAT DU YUCATAN. ques.- Villes où se trouvent des monumens antiques. M. Waldeck, voyageur français, écrit à M. Jomard, de l'Institut, une lettre datée de Campêche, du 27 novembre 1834, dans laquelle il fait des communications fort intéressantes sur les antiquités, la langue, les mœurs, etc., du Yucatan et dont nous croyons devoir rendre compte.

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Depuis quatre mois, dit-il, je suis occupé à dresser une carte de ce vaste état, pour la rattacher à celle déjà ébauchée de Veracruz, Tabasco, et Chipas. Comme c'est du Yucatan (dont l'ancienne capitale était Mayapan) qu'il parait que l'antique population a étendu ses rameaux, d'abord vers le sud et ensuite vers l'est, j'ai cru devoir mépriser toutes les fatigues pour m'assurer des différens groupes d'édifices ruinés, et j'espère qu'ils m'indiqueront le rameau duquel chacun peut provenir; car Palenque est unique jusqu'à présent. Ocozingo ne lui ressemble ni dans la construction, ni dans les hiéroglyphes; le style en est pur aztèque; tous les monumens de Bacalar, de Pelen et de l'intérieur du

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Yucatan portent le même caractère. L'origine des peuples d'Olotiun n'est plus un secret impénétrable; j'ai découvert leur culte. La langue chole ne me parait pas très corrompue: elle s'est plutôt appauvrie par le tems, car elle est très limitée; elle possède beaucoup de dérivations du maya, ce qui me fait croire qu'elle n'est pas l'ancienne langue d'Olotiun. L'ancienne race qui peuplait autrefois Ototiun était bien certainement la même qui existe aujourd'hui dans la montagne; mais ce qu'il y a de curieux, c'est que, chez les femmes seulement, on retrouve la parfaite ressemblance aux obliquas imagines des sculptures tabulaires, avec l'exception que les têtes ne sont pas aujourd'hui macrocéphales, forme qu'elles n'avaient que par la volonté de ces peuples. La nature, en cessant d'être contrariée, a repris ses formes et son intégrité. Plusieurs portraits que j'ai faits de ces femmes me donnent un angle de 80°, tandis qu'un crâne ancien que j'ai trouvé ne me donne que 74°. J'ai fait une carte du Guazacoalco jusqu'à Thuantepée. Il y a aussi des édifices ruinés non loin de ces bords, et, au Cerro de SaintMartin, j'ai fait des fouilles dans l'intérieur et près du Potouchan; mais je n'ai découvert que des pierres d'un trop gros volume pour être transportées. Je viens de découvrir la ville de Mayapan. Je n'en connais jusqu'à présent que deux lieues du nord au sud, et une lieue de l'est à l'ouest.»>

OCÉANIE.

Travaux des missionnaires catholiques dans ce pays. MM. Carret et Laval, missionnaires français, de la maison de Picpus, partis pour aller prêcher la foi dans les îles de l'Océanie centrale, sont arrivés le 7 août 1834 à Magariva, la plus grande des îles Gambier, situées sous le tropique du capricorne. Mal accueillis dans cette île, ils ont été obligés de se retirer dans celle d'Akena, dont les habitans les ont mieux reçus, et où ils ont célébré la messe le jour de l'Assomption. C'était sans doute pour la première fois que le saint sacrifice était offert sur cette terre barbare. Un enfant, qu'ils avaient baptisé le même jour, étant mort peu après, ils l'enterrèrent suivant le rit catholique. Depuis, un second enfant leur a été amené par son père pour recevoir le sacrement de baptême. Les dernières lettres de ces missionnaires, datées du 13 octobre dernier, annoncent qu'ils passent alternativement une semaine dans l'île Akamara et dans l'ile Akena, qu'ils commencent à parler de la Religion, à apprendre aux enfans et aux parens à faire le signe de la croix, à réciter de courtes prières, à invoquer la sainte Vierge. Mais les ennemis de l'Eglise ne les laissent pas faire le bien en paix. Déjà les envoyés de la société biblique

de Taïti cherchent à leur nuire, et d'abord ils leur ont écrit nettement de se retirer. Les missionnaires étaient bien décidés à tenir ferme.

SAINT-DOMINGUE.

-Elal de la religion catholique. - L'étal actuel de la religion à St-Domingue est loin d'être satisfaisant. La constitution dit bien que la religion catholique, apostolique et romaine est celle qui est établie: mais il n'y a pas au fait d'établissement, et les grandes propriétés que possédait autrefois l'Eglise sous les gouvernemens français et espagnol ont été depuis longtems envahies par le gouvernement. La constitution déclare en outre que cette religion et ses ministres seront spécialement protégés; mais cela n'est que sur le papier; car il n'y a pas plus de protection dans cette île pour la religion catholique que pour les méthodistes. Le gouvernement intervient même dans les offrandes qui se font pour la religion. Il a nommé des notables pour surveiller ces offrandes, et tout ce qui reste après les dépenses de l'Eglise et une certaine somme assignée au clergé, entre dans le trésor de l'Etat. De cette sorte, la religion catholique, au lieu de coûter au gouvernement, est pour lui une source de revenus. Ni les méthodistes, ni les baptistes ne sont astreints à rien de semblable.

D'après la constitution, toutes les autres religions sont tolérées en se conformant aux lois; mais il n'y a point dans le pays de lois auxquelles on puisse se conformer, de sorte que les religions protestantes sont beaucoup plus libres que la religion catholique, puisqu'on ne se mêle point d'elles.

La plus grande partie du peuple haïtien professe la religion catholique ; le nombre des méthodistes et des baptistes est comparativement très-petit. Ceuxci sont venus des Etats-Unis ou des colonies anglaises.

Quant à la connaissance et à la pratique de la religion, il règne une profonde ignorance de ses principes et une grande négligence sur ses pratiques. La révolution et les guerres civiles y ont beaucoup contribué. Le défaut d'ins truction s'est fait sentir depuis quarante ans, surtout dans la partie de l'ouest. Les dispositions des noirs sont bonnes ; ils aiment la religion; mais cet amour de la religion étant dépourvu d'instruction, donne lieu à des pratiques superstitieuses. Le peuple est docile et disposé à se rendre aux raisons et aux conseils qu'on lui donne, mais l'immoralité est grande. Le climat et l'esclavage avaient de longue main introduit l'habitude du désordre des mœurs. Les anciens colons en donnaient l'exemple. Les malheurs de la révolution, la licence des guerres, les pillages, les meurtres, ont dû augmenter cette triste pente. On a fait pourtant quelques efforts dans ces derniers tems pour la réprimer. Au commencement de la révolution, les prêtres avaient été entièrement chassés de toute la partie de l'ouest. D'autres prêtres, le rebut de leur pays, y vinrent successivement: les uns pour échapper à la censure de leurs

supérieurs, les autres pour gagner de l'argent. Quoiqu'il se trouve dans l'ile quelques bons pasteurs, il faut avouer que le corps en général n'est ni estimé ni estimable: ajoutez-y le défaut d'autorité ecclésiastique.

L'archevêché de St.-Domingue a continué d'être rempli; mais le prélat qui occupait ce siége ne s'occupait point de la partie de l'ouest, et dans ces derniers tems il a eu avec le gouvernement des différends qui lui ont fait abandonner l'île. Il laissa sa juridiction à des vicaires qui osaient rarement agir. C'est dans cet état désolant que le légat du Saint-Siége trouva l'Eglise de Haïti, lorsqu'il y arriva en janvier 1834. L'archevêque, Pierre Valera, était mort dans l'île de Cuba au mois d'avril précédent, et quelque mauvais prêtre avait formé le projet d'établir une église schismatique. Il avait soumis ce projet à quelques-uns des principaux officiers du gouvernement, et on en attendait l'exécution. Le président Boyer a cependant bien reçu le légat, et a témoigné le désir de l'aider dans le rétablissement de la religion. Le légat, de retour à Rome, a rendu compte au Saint-Siége de l'état des choses et de ses entrevues avec le président et avec le commissaire nommé pour traiter. Il retourne dans l'ile avec les plus amples pouvoirs pour essayer de porter remède aux maux de la religion.

Bibliographie.

Nous publions la bibliographie suivante pour tenir nos abonnés au courant des productions des librairies étrangères. Ceux qui désireraient ces divers ouvrages, peuvent s'adresser à MM. Treuttel et Würtz, rue de Lille, no 17, à Paris,

LEXICON BIBLIOGRAPHICUM, seu index editionum et interpretationum scriptorum græcorum tum sacrorum tum profanorum. Lipsiæ. 1835. MINUCII FELICIS, OCTAVIUS, è codd. nunc primùm collatis emendavit Ed. de Muralto, cum præfatione C. Orellii. 8. Turici. 1835. Orell. ORIGENIS OPERA OMNIA, quæ græcè vel latinè tantum exstant. Recensuit Lommatzch. Berol. 1835.

DE FONTIBUS VETERUM AUTORUM in enarrandis expeditionibus à Gallis in Macedoniam atque Græciam susceptis. Auct. Schmidt. 8. Berol. 1835. Bechtold. 8 gr.

Sin zoo Zilin Gjok Ben, NOVUS ET AUCTUS LITTERARUM IDEOGRAPHICARUM THESAURUS, sive collectio omnium litterarum Sinensium secundùm radices disposita, pronunciatione Japonicà, opus Japonicum in lapide exaratum â Sinensi KO TSCHING DSCHANG. De Siebold. fol. Lugd. Bat. 1835.

ESSAI HISTORIQUE sur les usages, les croyances, les traditions, les cérémonies et pratiques religieuses et civiles des Belges anciens et modernes. Par Schayes. In-8°. Louvain. 1835.

- Le Père Hyacinthe a publié récemment en langue russe un ESSAI HISTORIQUE SUR LES KALMOUKS ET LES ORYATES, depuis le commencement du 15° siècle jusqu'à nos jours. Cet ouvrage sera de la plus grande utilité pour ceux qui s'occupent de la littérature orientale.

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