Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

tantin, qui se trouvait dans l'église Saint-Marc à Rome, et que, pour consoler les moines, il leur fit bâtir une église 1. Paul II est le premier qui ait fait frapper des médailles pour les déposer, à l'imitation des empercurs romains, dans les fondations des monumens qu'il fit ériger 2.

On doit à Sixte IV, monté sur le trône pontifical en 1471, la restauration de l'église Sainte-Marie-du-Peuple, ainsi que celle de Sainte-Julite et Saint-Quirique; la construction de l'église Sainte-Marie-de-la-Paix sur les plans de Baccio Pintelli3, architecte distingué de Vérone, ainsi que celle de Saint-Jean-de-Malva, nommée d'abord In-Mica-Aurea, qui fut changé par corruption en celui de Malva; la reconstruction du pont Janicule, qui prit le nom de Pont-Sixte, pour perpétuer celui de son restaurateur. Cette importante opération est de 1474; elle fut commencée et terminée, ainsi que quelques autres travaux aussi utiles, en moins de trois ans. Mais ce qui doit immortaliser la mémoire de Sixte IV, c'est la construction de la célèbre chapelle Sixtine, où il fournit à Michel-Ange l'occasion de déployer toute la magnificence de son génie, dans la fameuse et immortelle composition qui représente le jugement dernier, et dans les peintures du plafond où se voient divers traits de l'Ancien-Testament, et les portraits des prophètes et des sibylles ".

L. J. GUENEBAULT.

(Voir le 4 article, tom. XIII, p. 117.)

1 Et, ajoute Platine, posted, Paulo II mortuo, Monachi illud sepulcrum repetiêre et obtinuêre à Sixto pontifice. Mais comment ce tombeau se trouvait-il à Rome, dans l'église Saint-Marc, lorsque tout le monde sait que Constantin fut enterré à Constantinople dans l'église des apôtres, destinée par luimême à être la sépulture des Césars. Les auteurs ecclésiastiques nous disent même que Constantin fut enterré, par ses ordres, sous le vestibule du lieu saint, et près la porte, par un motif d'humilité. Le tombeau de l'église de Rome n'était sans doute qu'un cénotaphe précieux par la matière et le travail.

2 Demolinet, Description de la bibliothèque Sainte-Geneviève, in -8°, p. 153.

3 Cette Eglise fut fondée en mémoire de la paix conclue entre les princes chrétiens par l'entremise du pape Sixte IV.

4 C'est dans cette chapelle que s'assemblent les cardinaux pour le conclave.

Archéologie américaine.

DESCRIPTION DES ANTIQUITÉS MEXICAINES,

D'APRÈS LA PREMIÈRE EXPÉDITION DU CAPITAINE DUPAIX.

Premier Article.

[ocr errors]

Magnificence de cet ouvrage.

Importance de ces découvertes. Voyage de M. Dupaix.-Enumération de tous les monumens découverts.

« Relation des trois expéditions du capitaine Dupaix, ordon» nées en 1805, 1806 et 1807, pour la recherche des antiquités » du pays, notamment celle de Mitla et de Palenque ; accompa» gnée des dessins de Castaneda, membre des trois expéditions » et dessinateur du Musée de Mexico, et d'une Carte du pays » exploré; suivie d'un parallèle de ces monumens avec ceux de l'Egypte, de l'Indostan et du reste de l'ancien monde, par » M. Alexandre Lenoir, créateur du Musée des monumens fran» cais, membre de la Société des Antiquaires de France, de » celle de Londres, etc.; d'une dissertation sur l'origine de l'an>> cienne population des deux Amériques, et sur les diverses anti» quités de ce continent, par M. Warden, ancien consul général >> des Etats-Unis, correspondant de l'Institut de France, etc., » avec un discours préliminaire de M. Charles Farcy, de la Société » des Antiquaires de France et de celle des Beaux-Arts de Paris; » et des notes explicatives et autres documens, par MM. Bara» dère, de Saint-Priest et plusieurs voyageurs qui ont parcouru » l'Amérique 1. »

Il est des œuvres qu'il suffit d'annoncer pour les recommander, et des ouvrages dont il suffit de transcrire le titre, pour en

1 Chaque livraison coûte 40 fr.; dix livraisons ont déjà paru; l'ouvrage en entier coûtera 800 fr. Paris, rue de Seine, no 18.

faire sentir toute l'importance: c'est pour cela que nous commençons par copier le titre de l'ouvrage dont nous allons parler. Les Annales ont été les premières à annoncer l'importance des découvertes américaines, pour la solution de plusieurs objections historiques ou philosophiques, faites, dans le siècle dernier, contre l'autorité de la Religion et de la Bible. Aussi se sont-elles déjà occupées plusieurs fois de ces monumens 1; mais la nouvelle publication que nous annonçons aujourd'hui appelle surtout notre attention, par l'importance des documens nouveaux qu'elle vient offrir à l'appui de nos croyances historiques, et par la beauté et la multiplicité des planches qu'elle contient. C'est, pour ainsi dire, tout ce monde antique et naguère encore caché aux yeux de tous, qui, révélé à nos regards, est consigné d'une manière impérissable dans ce grand Musée historique. Nous voulons que nos abonnés connaissent toutes ces richesses. A la vérité, nous ne pouvons reproduire pour eux tous ces monumens, mais nous en reproduirons quelques-uns, et nous tracerons figure par figure une description succinte et entière de tous les autres.

Pour parvenir à ce but et rendre compte de tout l'ouvrage, nous négligerons les détails et les embellissemens; mais nous ne laisserons passer aucun monument, et nous aurons soin de fondre les dissertations et les remarques des Editeurs dans notre description même.

On croyait généralement au Mexique, comme en Europe,

Voir dans les Numéros 3, 4, 5 du tome 1, trois articles sur les monumens trouvés dans les Etats-Unis ; dans le Numéro 11, t. I, un article sur l'unité de la race américaine et de la race asiatique ; dans les Numéros 18 et 19, t. I et II, un abrégé de toutes les traditions américaines en rapport avec lat Bible. - Numéro 29, t. v, une analyse d'un ouvrage curieux de M. W. Assa sur ces antiquités ; Numéro 39, t. vII, une description et une lithographie du buste d'une prêtresse azèque; Numéro 41, t. VII, une dissertation sur le calendrier mexicain et une explication d'une pierre représentant le système de ce calendrier reproduit sur notre lithographie; Numéro 55, t. x, exp'i cation des hieroglyphes, représentant les 4 époques de la nature d'après les Aztèques et de celle représentant la femme au serpent, l'Eve des Mexicains;Numéro 56, t. x, origine japonaise des habitans du plateau de Bogota avec plusieurs de leurs caractères d'écriture,

[ocr errors]
[ocr errors]

que les peuples de l'Amérique n'étaient jamais sortis de leur berceau, et que la civilisation n'avait jamais visité cette terre, lorsqu'en 1750, quelques Espagnols isolés pénétrèrent au nord du district de Carmen, province de Chiapa, royaume de Guatimala, et furent tout à coup surpris de trouver des ruines considérables, et les débris d'une ville qui embrassait 6 ou 8 lieues d'étendue. Ils parlèrent de leur découverte, mais le gouvernement ne voulut pas y ajouter foi. Ce n'est qu'en 1786 que le roi d'Espagne ordonna une expédition régulière. Elle fut faite, mais fort superficiellement, par le capitaine Antonio del Rio. Le rapport, daté du 24 juin 1787, resta dans les archives de Mexico, et fut à peu près inconnu au monde savant. Ce n'est qu'en 1805 que Charles IV fit faire une recherche régulière et complète par le capitaine Dupaix, qui fit de tous les anciens monumens un relevé fort curieux et fort exact, qu'il a consigné dans trois relations, auxquelles étaient joints de magnifiques dessins de la main de Castenada, dessinateur de l'expédition, Ces dessins et cette relation, pendant les guerres qui ont désolé le Mexique et l'Espagne, restèrent entre les mains de Castenada, qui les déposa ensuite au cabinet d'histoire naturelle de Mexico. En 1828, M. l'abbé Baradère, voyageur français, obtint du gouvernement la propriété des dessins de Castenada et une copie authentique du manuscrit de Dupaix. Les dessins, au nombre de 45, offrent la représentation de 240 objets, tels que monumens, bas-reliefs, statues, armes, ustensiles, ornemens, etc.; et ce sont ces dessins et cette expédition que l'on publie en ce moment avec une magnificence pouvant rivaliser avec celle du grand ouvrage sur l'Egypte. Nous allons maintenant analyser la description de Dupaix1.

1 Voici la liste des ouvrages les plus importans, publiés jusqu'à ce jour sur les antiquités de l'Amérique: Voyage aux régions équinoxiales du continent, fait de 1799 à 1804, par MM. Alexandre de Humboldt et Auguste Bonpland, etc., publié en 1816. Nous avons donné de nombreuses citations de cet ouvrage. Le recueil des ouvrages de M. de Humboldt, sur l'Amérique, dont nous donnons la liste, N° 10, t. I, p. 297, coûte, papier vélin, 10,818 fr.; papier commun, 4,746 fr.

Le Voyage d'Antonio del Rio, publié en anglais à Londres, en 1822, ainsi que les Recherches du docieur Cabrera sur l'origine des Mexicains.

PREMIÈRE EXPÉDITION DU CAPITAINE DUPAIX.

Guillaume Dupaix, capitaine de dragons, en retraite, s'y occupait depuis quelque tems d'arts et de sciences, lorsqu'il reçut sa mission du roi d'Espagne ; il partit, pour cet objet, de Mcxico, le 5 janvier 1805. Il était accompagné d'un peintre, d'un dessinateur, d'un écrivain et d'un détachement de dragons auxiliaires. Nous allons maintenant tracer la nomenclature des objets qu'il trouva et dessina, en indiquant seulement l'endroit où ces objets existent, et autant que nous pourrons le faire, le nom moderne de cet endroit et l'Etat où il est situé 1.

No 1er On trouva à Tepeyacan (nez de colline), dans l'Etat de Puebla de la CONFÉDÉRATION MEXICAINE, une espèce d'armoirie sculptée sur une dalle de pierre rougeâtre et très-dure, et représentant la tête d'un aigle ou coq, sculptée de profil, entourée d'un double cordon, dont un dentelé ; sur le devant est un signe hiéroglyphique, et de plus la queue ou l'aile de l'oiseau avec plusieurs rangs de plume. M. Dupaix pense que ce pourrait être les armoiries de la ville, et les éditeurs appuient cette opinion.

Ne 2. Dans la même ville était, une tête demi-humaine, sculptée en ronde-bosse, de un pied et demi de hauteur et un pied de largeur. Le front est orné de cheveux, les yeux et le nez sont bien proportionnés, mais la bouche, démesurément large, n'a qu'un rang de dents en-dessous.

N° 3 A San-Cristoval-Teapantepec (maison de Dieu sur la colline), une pyramide ou oratoire quadrangulaire, composée de quatre corps de construction, en retraite les uns sur les autres.

Enfin, en 1830 avait paru le superbe ouvrage dû au zèle éclairé de Lord Kinsborough, lequel se compose de 7 vol. in-fol. et coûte, grand-format, 15,000 fr. et 7,000 petit format. Il est intitulé:

Antiquities of Mexico, comprising fac similes of ancient Mexican paintings and hieroglyphs, preserved in the Royal libraries of Paris, Berlin, Dresden, etc.; together with the monuments of the New-Spain, etc.; the whole illustrated by many valuable inedited manuscripts, by Augustine Aglio. Seven volumes, London, 1830.

1 Nous suivons pour la délimitation géographique et politique l'Abrégé de Géographie, de Balbi, 1334.

« VorigeDoorgaan »