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lante. Le tout forme comme un piédestal revêtu de grandes pierres taillées et bien jointes; mais, ce qu'il y a de plus curieux, et ce qui sans doute lui a fait donner le nom de maisondes-fleurs, c'est que les trois faces sont couvertes de bas-reliefs sculptés après le placement des pierres, et représentant un grand nombre d'hieroglyphes, ou figures d'hommes, d'animaux, de plantes, et d'autres objets qu'on ne peut reconnaître. Tout l'édifice avait été autrefois peint en vermillon. Les mêmes sculptures se voyaient aussi sur les autres parties de l'édifice, dont les fragmens jonchent le sol. Des arbres implantés sur cet ancien monument contribuent tous les jours à le détruire. L'édifice est en pierre calcaire, qui ne se trouve pas dans les envi

rons.

Le plan que nous donnons, dans notre Lithographie, de la colline où est situé l'édifice, fera juger, au reste, de la grandeur des travaux, et les expliquera mieux que nous ne pourrions le faire par la parole.

:

No 34. Mais voici un ouvrage plus prodigieux que les précédens au bas de la colline, avant le premier mur de soutenement, se trouve l'entrée d'une caverne fort curieuse d'abord s'ouvre un couloir qui s'étend droit devant vous, l'espace de 90 pieds, et va aboutir à un soupirail qui recevait l'air du haut de la colline. Ce couloir et ceux dont on va parler, étaient taillés dans le roc vif, tous revêtus d'une couche de chaux, et badigeonnés en rouge.

Puis, à la distance d'une quinzaine de pieds de l'entrée, s'ouvre à gauche un autre couloir de 6 pieds de large, et long de 180 pieds; vers le bout, par deux passages, on arrive dans une grande salle divisée par deux colonnes, taillées dans la roche même, qui est dure et calcaire. Dans un des angles de la salle on a pratiqué, dans l'épaisseur de la voûte, une sorte de coupole de forme conique de 6 pieds de largeur; elle offrait à son extrémité un tube de 9 pouces de diamètre, lequel servait à donner de l'air; tout l'intérieur de ce petit dôme était revêtu de pierres carrées, placées par assises circulaires avec une grande précision.

Le plan que nous donnons de cette caverne, de ces couloirs, de la salle et du dôme, fera, au reste, connaître la grandeur pro

digieuse de ce travail. Qui pourrait nier, s'écrie ici M. Dupaix, en voyant ce vaste et antique souterrain, creusé à force de bras et d'outils, que les Indiens n'aient connu positivement l'usage du fer? et cependant jusqu'à ce jour personne n'a encore découvert d'instrumens de ce métal. M. de Humboldt a trouvé seulement au Pérou un ciseau de cuivre dur.

Pietro Marquez 1, qui a décrit aussi la colline et la caverne, situées sur la montagne, assure que peu d'années avant la destruction du monument, il y avait une grande pierre qui couvrait l'entrée d'un autre souterrain au bas de la colline; cette pierre représentait, en bas-relief, un aigle dévorant les entrailles de l'homme, à l'instar de la fable de Prométhée. Cette pierre fut brisée et portée à une fabrique de sucre du voisinage.

Ici se termine la première expédition du capitaine Dupaix, après 4 mois depuis son départ de Mexico, c'est-à-dire depuis le 5 janvier 1805 jusqu'au 10 mai suivant.

Dans un second article, nous ferons connaître les autres merveilleuses antiquités qu'il découvrit dans son second voyage.

A. BONNETTY,

De la Société asiatique de Paris.

(Voir le 2 art., au no 66, ci-après p. 435.

1 Due antichi monumenti di architettura messicana, illustrati da Pietro Marquez.

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Biographie religieuse.

MORT DU TASSE.

Le Tasse à Naples.

E parmi

Vano il triunfo.

TASSO.Mont' Oliveto, s. 29,

Et le triomphe me semble vain.

Ses amis. - Ses souffrances. Le pape lui accorde la couronne de laurier. Il part pour Rome. Séjour au Mont-Cassin. - Description du Mont-Cassin. - Entrée solennelle à Rome. - Son triomphe au Capitole est différé. Ses occupations. - Sa maladie. Sa mort toute chrétienne au couvent de Saint-Onuphre.

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Le Tasse était de retour à Naples, où il s'était logé au couvent de San-Severino1. Quel motif l'y rappelait ? Cette inquiétude d'esprit qui le travaillait sans cesse, cette fatigue de toute résidence, où il avait usé quelques mois de souffrance, d'isolement et de pauvreté, le désir de suivre son procès par lui-même, et puis, il faut bien le dire, je ne sais quel besoin instinctif de revoir cette grande et admirable ville qu'il avait tant de fois célébrée. Au milieu des tournois de Sainte-Anne, des fêtes de la cour de Mantoue, sous les frais ombrages du Quirinal, il se prenait à soupirer après les douces promenades du Pausylippe (desidero e diparli di Paussilippo). Ce qui le consolait de son séjour à Rome, c'est que le charme de la vue dont il jouissait, lui rappelait Naples 2: « Je n'ai aucun espoir d'aller à Naples cet

1 Cet article est extrait d'une histoire de la vie et des ouvrages du Tasse, à laquelle travaille notre ami et collaborateur M. de la Gournerie. Il suffit de l'avoir lu pour désirer de voir bientôt paraître cet ouvrage, qui sera un monument élevé à la gloire du Tasse et du Christianisme.

2 Lettere 238, tom. v.

(Note du Directeur.)

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