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Nouvelles et Mélanges.

EUROPE.

FRANCE.-PARIS.-M. Bruté, évêque de Vincennes (Etats-Unis), qui s'était arrêté à Rouen pour y prendre part aux exercices de la retraite ecclésiastique, vient d'arriver à Paris. Ce prélat a été, comme on sait, désigné par les évêques d'Amérique pour le siége de Vincennes, et habite les Etats-Unis depuis vingt-cinq ans. Il est né à Rennes, et a été élevé au séminaire St-Sulpice. Le diocèse dont il est chargé est d'une étendue immense, et la population catholique, qui va toujours croissant, y est extrêmement disséminée; cependant le clergé de M. Bruté ne se compose que de quatre prêtres. Le séjour en France du vénérable pontife a pour but d'engager quelques ecclésiastiques à le seconder dans cette mission, où il y a tant de bien à faire.

Nous espérons qu'il trouvera des âmes généreuses, attirées par le désir de fonder définitivement cette Eglise naissante, soit en entretenant ou en réveillant la foi parmi ses enfans épars, soit en faisant sur l'hérésie de précieuses conquêtes. Nous espérons encore que beaucoup de fidèles voudront bien concourir à cette œuvre par leurs aumônes et par leurs prières.

FRANCE.-BRETAGNE.—Découverte de médailles inconnues portant une croix. Deux paysans ont découvert à Plonéour (Finistère). en piochant un champ inculte, deux cents médailles en cuivre; elles sont peu exodiées et de deux modules sans formes déterminées, concaves d'un côté et convexes de l'autre. Sur la partie cóncave on distingue un cheval à tête humaine, courant de droite à gauche, et entre ses jambes on voit un taureau marchant en sens contraire. Un oiseau est placé, ailes déployées, au-dessus des reins du cheval. Le chapelet ou cordon de perles de la partie convexe contient une croix vis-à-vis la tête du cheval. Aucune date, aucun caractère ne désignent l'époque à laquelle ces pièces, presque toutes semblables, ont été frappées. La croix et le cordon de perles semblent indiquer qu'elles sont postérieures à la conversion de la Gaule.

Trois de ces pièces seulement diffèrent des autres par la position des figures, qui est inverse. Une roue tient la place de l'oiseau sur les reins du cheval à tête humaine; la croix est soutenue par une lumière qui

part de la bouche d'une espèce de dragon. Ces pièces sont plus oblongués que les autres.

ITALIE. - ROME. Parmi les œuvres d'art qui se publient à Rome, on doit remarquer celle que viennent d'entreprendre deux jeunes élèves de l'école romaine, et qui consiste dans un choix des tombeaux, ciboires et autels exécutés à Rome par les sculpteurs des 15e et 16e siècles. L'architecte François-Marie Tosi les a tous mesurés et dessinés avec le plus grand soin; Alexandre Beuhio, romain comme lui, n'en a pas mis moins à les graver. Quatorze planches sont déjà publiées; elles ne laissent rien à désirer sous le rapport du choix des monumens ou de l'exécution.

Il y en aura en tout une centaine.

- Un décret de la congrégation de l'Index, approuvé par le Souverain Pontife, a condamné les ouvrages suivans :

Histoire du royaume de Naples de 1734 à 1825, par le général Colletta. Sur les immunités ecclésiastiques, réponse du capitaine Filippo de Sacco aux pensées du curé Sylva.—Traité sur l'histoire sainte, compilé par un membre de l'Eglise catholique.-Cosmorama : Series studiorum pro cognitione naturæ, historic, regiminis, philosophiæ et religionis assequendâ, en allemand, par F. G. Garové.-Sansimonismus et recentior philosophia gallica, auctore eodem Garové, en allemand.— Commentationes de ecclesiastici cœlibatûs lege et solemni castitatis voto sine studio partium propositæ, à prof. C. A. P.; ex italico in germanicum sermonem translatæ cum introductione, animadversionibus, etc., editæ ab eodem Garové. - Completa collectio legum de celibatû, etc., cum animadversionibus F. G. Garové, en allemand. Paroles d'un Voyant, en réponse aux paroles d'un Croyant de M. l'abbé de Lamennais, par J.-A. Chaho.-Rome souterraine, par Charles Didier. — Elémens de l'histoire générale, par l'abbé Millot.-Manifeste et prospectus d'association à l'ouvrage : Méditations religieuses en forme de discours, etc., pour toutes les circonstances et les situations de la vie civile et domestique, avec trois méditations par journée.

SAXE.-Cloches en fonte de fer.-On a fait des essais aux forges de Rubeland, pour fondre des cloches en fer; on a reconnu qu'elles sont plus légères, plus économiques, plus sonores que les cloches ordinaires, et qu'elles résistent sans altérations au froid le plus vif. On a cherché, dans une autre usine, à remplacer les cloches par de grandes lames d'acier, comme on le fait aujourd'hui pour quelques pendules. Enfin, la fonte a été appliquée au stéréotypage; une bible imprimée au

moyen de caractères en fonte de fer ne coûte que 30 sous. Un fondeur français, M. Davenne, a également soumis à la société d'encouragement des timbres en fonte qui ne laissent rien à désirer sous le rapport de la pureté du son.

ASIE.

ETABLISSEMENS PORTUGAIS. MACAO. · Destruction de l'ancienne et belle église des Jésuites.-Un violent incendie a consumé, dans la soirée du 26 janvier dernier, la belle église et la maison de S. Paul, à Macao. On sait que cet ancien monument était autrefois un séminaire pour les missions du Japon, et que la maison avait été transformée en caserne. C'est la négligence des soldats qui a occasionné ce malheur. On n'aperçut le feu que lorsqu'il eut déjà fait des progrès. Il était aisé cependant de sauver l'église en l'isolant et en abattant la sacristie. Le conseil en fut donné; on ne put le suivre dans la confusion générale, que vinrent augmenter encore les pompiers chinois et européens. Cette église, bâtie en 1602 par les jésuites, était abandonnée depuis leur expulsion; seulement un chapelain y venait le dimanche dire la messe aux soldats. Il n'en reste maintenant que les murailles et le portail, avec les quatre statues de bronze qui l'ornaient et qui paraissaient intactes. On n'a plus maintenant que St-Joseph, qu'occupent les lazaristes. On est parvenu à sauver la relique de S. François-Xavier, quoique le grand bras d'argent où elle était placée ait été fondu; le gros os, en tombant, se cassa, et on put en recueillir une partie : c'était celui de la partie supérieure du bras droit, dont la partie inférieure, ainsi que les os de la main droite, se conservent à Rome. On a tenté, mais vainement, de sauver les corps des rois martyrs japonais, Paul Miki, Jean de Goto et Jacques Kisai.

PALESTINE. —JÉRUSALEM. — Mgr l'archevêque d'Icone a adressé, de Jérusalem à M. Fache, curé de Meynes (Gard), une lettre où on lit ce qui suit :

« Nous venons de faire un immense voyage; après avoir visité les églises de la basse et haute Egypte, nous avons traversé la mer Rouge; puis nous sommes allés visiter le mont Sinaï; et, après avoir traversé trois à quatre déserts, nous sommes retournés à Jérusalem pour nous rendre au mont Liban. Dieu a exaucé vos prières, car c'est comme par miracle que nous avons échappé aux périls de la peste, à ceux de la mer, à tous les dangers des déserts.

AFRIQUE.

Voyages de découvertes dans l'intérieur de l'Afrique.-De nombreuses expéditions scientifiques parcourent en tous sens le littoral et le centre de l'Afrique. A la tête de l'une de ces expéditions est le docteur Smith, qui s'est avancé dans l'Afrique centrale et a gravi la montagne à la Boussole, le pic le plus élevé de ce pays. Le docteur évalue sa hauteur à 7,400 pieds anglais au-dessus du niveau de la mer. Les chasseurs accompagnant le docteur Smith avaient tué quelques animaux rares et un grand nombre d'oiseaux d'un magnifique plumage.

Une expédition venue de Boston, et composée principalement de chasseurs, a pour but de prendre des animaux sauvages vivans, lesquels sont destinés à peupler les ménageries des Etats-Unis. Les dernières nouvelles reçues de ces chasseurs les avaient laissés à 2,000 milles dans l'intérieur, où ils étaient à la recherche d'un caméléopard. Quelques jours auparavant ils avaient donné la chasse à un rhinocéros, et ils avaient eu beaucoup à souffrir, tant à cause de l'extrême sécheresse de la contrée, que par l'impossibilité de se procurer de la nourriture pour les hommes et pour les chevaux.

AMÉRIQUE.

Nouvelles observations sur les Patagons. Le gigantesque fantôme de ces fameux Patagons de 7 à 8 pieds de haut, décrit par les anciens voyageurs, s'est évanoui pour M. D'ORBIGNY ; il a vu là des hommes, encore très-grands, sans doute, comparativement aux autres races américaines, mais qui pourtant n'ont rien d'extraordinaire, même pour nous; car sur plus de six cents individus observés, le plus grand nombre n'avait que cinq pieds onze pouces de France, et il croit pouvoir évaluer leur taille moyenne à cinq pieds quatre pouces. Peut-être la manière dont ils se drapent avec de grandes pièces de fourrure expliquerait-elle l'ancienne erreur. Dans tous les cas, nul doute que ccs Patagons ne soient la nation qu'ont vue les premiers navigateurs; car eux-mêmes lui ont assuré qu'ils faisaient tous les ans des voyages aux côtes du Sud, et qu'ils ne connaissaient, à la pointe de l'Amérique, d'autre nation que celle qui habite la Terre-de-Feu. « Qui le croirait? dit l'auteur, témoin de leurs cérémonies religieuses, j'ai retrouvé, chez plusieurs de ces hordes les plus sauvages, des images grossières, il est vrai, mais pourtant fidèles, des rits si poétiques des anciens Grecs. J'ai vu leur Pythie, au milieu des plaines, entourée d'un vaste cercle d'Indiens silencieux, leur interprêter, l'œil en feu, les oracles du Cualichu (génie du mal et

du bien), et leur prophétiser des victoires. J'ai vu des purifications superstitieuses célébrer, dans chaque famille, l'instant marqué par la nature pour la puberté des jeunes Indiennes. J'ai, comme chez quelques autres peuples, vu massacrer sur la tombe d'un Patagon, tous les animaux qui lui avaient appartenu pendant la vie ; brûler les vêtemens de toute sa famille, et sa veuve, barbouillée de noir, attendre, avec ses enfans dénués de tout, que quelques parens daignassent lui jeter les lambeaux qui doivent la couvrir; faits qui tous, avec beaucoup d'autres, ne paraîtront sans doute pas indifférens aux moralistes et aux philosophes jaloux de recueillir, sur toute la surface du globe, les traits distinctifs de l'homme, sous quelque forme qu'ils se présentent.» (Bull. de la Soc. géog.)

OCÉANIE.

Origine des nations polynésiennes et américaines.—Dans un ouvrage intitulé: Observations sur l'origine et les migrations des nations polynésiennes, le docteur J.-D. LANG vient d'émettre l'opinion que tous les insulaires des mers du sud sont d'origine asiatique, et que les habitans de l'Amérique descendent de ces insulaires. Le docteur Lang commence d'abord par faire observer que les Indiens des îles des mers du Sud montrent encore des traces manifestes de leur origine asiatique. Il cite, entre autres preuves, la distinction des castes, le plus ancien comme le plus remarquable des traits de la sociéte asiatique, qui règne dans toute son étendue, dans ces îles; puis la singulière institution du Tabou, dont il n'est pas difficile de trouver la source en Asie; la circoncision, en usage dans plusieurs des groupes polynésiens, pratique qui est toute asiatique et que les habitans observent comme une très-ancienne coutume. A ces preuves, qu'il développe, l'auteur ajoute que les idoles des insulaires, dans leur ensemble et dans leur configuration, ont une ressemblance frappante avec celles de l'Asie orientale; que les habitans de ces îles, dans leur conformation physique et dans leurs caractères généraux, ressemblent beaucoup aux Malais. De nombreux usages asia-tiques, dit-il, sont faciles à reconnaître dans les mœurs de plusieurs nations australasiennes. Enfin l'analogie des langues fournit des preuves encore plus concluantes. Au reste, M. Lang n'est pas le premier à faire remarquer les rapprochemens qu'on peut faire entre les langues polynésiennes, sous le rapport du caractère, de la forme grammaticale et du génie particulier; mais il signale de plus une coïncidence bien remarquable, c'est cette habitude des nations indo-chinoises, et qu'on retrouve chez les Malais et dans la plupart des nations de la Polynésie, d'avoir un langage de cérémonie ou de déférence distinct de la langue ordinaire.

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