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De tout tems les Malais ont fréquenté l'archipel indien, visité les Moluques, et même établi des pêcheries sur la côte septentrionale de la Nouvelle-Hollande; il n'est donc pas improbable que ce peuple hardi et navigateur ait découvert successivement toutes les îles de l'Archipel. C'est d'après cette manière de voir et cette opinion que M. Lang croit que les Malais, après avoir reconnu et habité les îles de Pâques, ont bien pu aborder sur la côte occidentale de l'Amérique, qu'ils auront peuplée, opinion qui exclurait la supposition que c'est par les îles Aleuciennes ou par le détroit de Behring que l'homme a pénétré en Amérique. Après plusieurs considérations ingénieuses à ce sujet, M. Lang cherche à prouver que toute la civilisation de Mexico et du Pérou, lors de la découverte du continent américain, avait un aspect essentiellement polynésien. Il rapporte une foule d'usages identiques chez les peuples insulaires de l'Australasie et les peuplades sauvages de l'Amérique et surtout de la Guyane, qui offrent à cet égard les rapprochemens les plus précis ; il prouve qu'une foule de noms de lieux de l'Amérique équatoriale sont décidément polynésiens sous le rapport phonétique et orthographique. Enfin, il prouve jusqu'à l'évidence que les îles australasiennes n'ont pu être peuplées par les Américains. Au reste, l'auteur, dans cet ouvrage savant, a traité plusieurs questions historiques intéressantes. Par exemple, il examine avec soin le reproche qu'on a fait aux nations indo-américaines d'être inférieures, sous le rapport intellectuel, aux peuples européens, et démontre l'injustice de cette accusation : il explique le cannibalisme des peuples de l'Amérique par sa théorie de l'émigration des races polynésiennes en Amérique, phénomène de l'ordre moral qui n'aurait pas subsisté si ce dernier pays eût été colonisé et peuplé par les peuplades asiatiques du Nord-Est de l'ancien continent; il discute la date de la découverte de l'Amérique et sa colonisation par les nations australasiennes, sans pouvoir assigner une date précise à ce grand événement; enfin, il montre que l'état de la religion chez les Polynésiens et les Indo-Américains dénote une origine dont l'antiquité se perd dans la nuit des tems. (The Montly review.)

Bibliographie.

M. Gachard, archiviste-général du royaume de Belgique, vient de faire im primer un mémoire sur les Bollandistes et leurs travaux, spécialement depuis la suppression de l'ordre des jésuites, en 1785 jusqu'à leur réunion aux religieux de Tongerloo, en 1789. Ce travail est divisé en trois parties. La première contient un historique succinct de l'entreprise des ACTA SANCTORUM et de celle des Analecta Belgica jusqu'au moment de la suppression des jésuites.

L'auteur fait connaître, dans la deuxième, les délibérations du gouvernement et les dispositions qu'il prit à l'égard des agiographes et des historiographes, à partir de l'année 1773 jusqu'à leur établissement dans l'abbaye de Caudenberg. La troisième enfin est consacrée à leurs travaux pendant la période qui commence à cette dernière époque et finit à la cession des deux établissemens à l'abbaye de Caudenberg.

- L'ART DE VÉRIFIER LES DATES, les deux premières parties publiées par les religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, la troisième partie ou la continuation, rédigée par une société de savans et d'hommes de lettres.

L'importance et la beauté de cet ouvrage, nous engagent à en donner une notice détaillée, qui fera connaître à nos abonnés où en est la publication de ce grand travail, grâce aux soins et aux sacrifices de son directeur actuel, M. le marquis de Fortia d'Urban.

L'Art de vérifier les dates, ou la suite chronologique des faits remarquables dans toutes les parties du monde connu, forme à lui seal la bibliothèque historique la plus complète et la mieux ordonnée, et il est distingué par l'exactitude la plus scrupuleuse. Les cinq premiers volumes in-8°, ou le premier volume in-4°, vont jusqu'à l'ère chrétienne. Les dix-huit suivans, formant cinq volumes in-4o, commencent à cette époque, et s'étendent jusqu'à l'an 1770. Les huit derniers, composant deux volumes in-4°, continuent l'histoire jusqu'au tems actuel. Comme l'ancienne édition de la seconde partie a été publiée en trois volumes in-folio, on a imprimé quelques exemplaires, aussi in-folio, de la première et de la troisième partie, pour ceux qui voudront se compléter dans le même format.

Les deux premières parties de l'ouvrage sont complètes depuis long-tems, et la troisième est terminée par la publication du huitième volume de la continuation. Une table alphabétique des matières a été composée pour les dix-huit volumes in-8°, ainsi que pour les cinq volumes in-40; elle est plus complète que celle des Bénédictins; une autre table a été faite pour les huit volumes de la continuation; elle est très étendue, contenant tous les noms propres qui s'y trouvent, et non pas seulement ceux des souverains, comme la table précédente.

Les deux volumes in-4° ou in-folio de la continuation sont complets, et les

souscripteurs pourront les faire relier, avec la table. Les volumes neuvième, dixième, onzième et douzième, qui complètent le troisième volume in-40, ont paru, ainsi que le treizième ét le quatorzième ; ils continueront l'Amérique, et les six suivans achèveront cette histoire importante, composée par M. Warden, correspondant de l'Académie royale des Sciences, le premier qui ait osé tenter cette grande entreprise, et peut-être le seul qui pût la terminer. Ce travail, d'un genre particulier, est indépendant des trois premières parties, dont il est le supplément presque nécessaire. M. A. H. Brué a publié aussi de nouvelles cartes qui complètent son atlas, destiné à satisfaire ceux qui voudront faire marcher l'étude de la géographic avec celle de l'histoire. Cet important travail, dont notre Académie des Sciences a accepté la dédicace, est à présent composé de 65 cartes.

L'ouvrage pour lequel on souscrit chez l'éditeur, rue de la Rochefoucauld, no 12, chez M. A. J. Dénain, rue Vivienne, no 16, ainsi que chez M. Arthus Bertrand, rue Hautefeuille, n° 23, chargés de la vente des volumes qui ont déjà paru, se compose ainsi qu'il suit :

PREMIÈRE PARTIE. Tems antérieurs à l'ère chrétienne, cinq volumes in-8°, formant un volume in-4o, ou un volume in-folio, pour ceux qui ont l'ancienne édition des Bénédictins.

SECONDE PARTIE. Depuis l'ère chrétienne jusqu'à l'année 1770, dix-huit volumes in-8°, ou cinq volumes in-4o, avec la table.

TROISIÈME PARTIE. De 1770 à 1827, huit volumes in-8°, formant deux volumes in-40, ou deux volumes in-folio, avec la table.

QUATRIÈME PARTIE. Tableau chronologique de l'histoire d'Amérique; douze volumes in-8°, ou trois volumes in-4° et in-folio. Il en a paru six volumes et l'impression de la table des quatre premiers volumes, est terminée dans les trois formats. Le septième volume décrira la Guiane; le huitième, les Antilles; les trois suivans, les États-Unis, et le dernier, le Canada.

CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION.

Le prix de chaque volume in-8°, est de 7 fr.

in-4°...... 45

in-folio..... 75

On a tiré dans le seul format in-40 des exemplaires sur papier vélin, dont le prix est double; c'est-à-dire 90 fr. le volume. On ajoute 1 fr. 60 c. par volume in-8°, 5 fr. par volume in-4o, et 6 fr. par volume in-folio, pour les recevoir francs de port dans les départemens.

La Description historique du Brésil forme les tomes 5 et 6. On en a tiré quelques exemplaires à part pour ceux qui ne voudront que cet ouvrage.

DE PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE.

lier. ciers.

Numéro 65. Novembre 1835.

Histoire Relicieuse.

000

HISTOIRE DU SAINT-SIMONISME.

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Considérations générales. Le dogme Saint-Simonien. - Variations sur la nature de Dieu. - Morale Saint-Simonienne. Scission entre Bazard et Enfantin.Enfantin accusé de promiscuité et de duplicité. Rodrigues chef du culte. Morale fixée au divorce. — Protestation de Jules LechevaEglise de Bazard. - Industriels St-Simoniens. - Embarras finanEmission de rentes. La police fait cesser les prédications -- Ils sont accusés d'escroqueries. - Scission entre Rodrigues et Enfantin. — Morale étrange d'Enfantin. - La femme-Messie cherchée parmi les filles publiques. Promiscuité. - Protestation de Rodrigues et de Bazard. Trois églises St-Simoniennes. - Le choléra. Conduite du christianisme et du St-Simonisme pendant ce fléau. Détresse financière. - Retraite forcée à Ménilmontant. Prise d'habit. La police fait cesser les réunions. - Procès en cour d'assises. - Refus de prèter serment. - Discours des apôtres. Nullité d'Enfantin. condamnation.

Le St-Simonisme, comme nous l'avons dit dans notre premier article', était dans ses jours de prospérité. Il se donnait avec assu

Voir le N° 64, ci-dessus, p. 241.- Quelques réclamations nous sont parvenues sur la participation que nous avons attribuée à quelques hommes dans les travaux des Producteurs. La note suivante, qui peut passer pour officielle, rectifie cet article. Quelques autres erreurs, qui ne touchent pas au fonds seront aussi rectifiées dans le 3o article, où nous dirons ce que sont devenus la plupart des St-Simoniens. C'est là aussi que nous finirons l'histoire de M. Dory, apôtre de Marseille.

Le Producteur fut fondé par Enfantin et Rodrigues. Le premier numéro parut le 1 octobre 1825; il en parut 5 volumes jusqu'au 20 octobre 1826. Les collaborateurs furent, dans l'ordre de l'insertion de leurs articles TOME XI.— N. 65. 1835.- 2o édition. 1846.

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rance comme allant faire le bonheur du peuple, en fixant les règles nouvelles qui devaient régir et satisfaire l'esprit et le corps de l'homme. Sous ce double rapport, on peut diviser toute l'œuvre Simonienne en deux parties: la partie spirituelle ou religieuse, et la partie matérielle ou industrielle. Qu'il y ait eu dans cette doctrine quelques points de vue nouveaux et louables, sous le rapport de l'industrie et de l'amélioration matérielle des peuples, nous le lui accorderons sans peine; et, en lisant son histoire avec quelque attention, on verra aussi que c'est ce qui a fait sa réputation, Mais les améliorations matérielles de l'industrie ne constituent pas une doctrine religieuse. La partie vraiment religieuse du St-Simonisme est celle qui regarde les nouvelles notions qu'il essaya de donner de Dieu, et les nouvelles règles qu'il voulait imposer à la morale. Or, dans cette voie, ou les St-Simonien ont copié ou parodié le Christianisme', et

MM. Cerclet, qualifié de rédacteur en chef, mais qui n'a inséré que quatre articles très-courts, et qui s'est demis de la direction à la fin du 2° volume : MM. J. Rouen, 8 articles; J. Allier, 12; - Decaen, 8; - Rodrigues, 10; — L. Halevy, 4; - A. Blanqui, 23, y compris les Mélanges, Enfantin, 24, sans compter les Mélanges: son premier article fut inséré dans le 4 N° du t. 1. Il paraît avoir été, avec Buchez, le principal rédacteur a partir du 3e volume; A. Carrel, 3; Senty, 4; Auguste Comte, 6; -St-Amand Bazard, 9. Son premier article est du 27 novembre 1825; - Huot, 2; - Garnier, 7; - Artaud, 1; - Dubochet, 4; - Gondinet, 3; - Peisse, 3;-Rafnel, 1; -Laurent, 10; - Buchez, 10, sans compter un grand nombre de Melanges; - Péreire, 1; Bazard rédigea la circulaire qui annonça, le 12 décembre 1826, la suspension du Producteur. Elle fut signée des six principaux rédacteurs, dans l'ordre suivant : Bazard, Buchez, Enfantin, Laurent, Rodri

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Le silence le plus complet fut gardé par les St -Simoniens pendant deux ans. Ce ne fut que le 17 décembre 1828, qu'une exposition de la doctrine eut lieu dans la chambre d'Enfantin, devant un petit nombre d'auditeurs. Le 31 décembre, ils louèrent la salle de la rue Tarane, où ils continuèrent leurs prédications, qui étaient élaborées et fixées chez Enfantin, de concert avec Ba→ zard, Buchez, O. Rodrigues, Laurent, E. Rodrigues et Margerin.

Nous rectifions donc ici ce que nous avons dit, que MM. Lerminier et Margerin avaient écrit dans le Producteur, et s'étaient retirés lors de la formation de l'Organisateur. Voir la Bibliographie St.-Simonienne, par

Henri Fournel.

• Un des leurs, Jean Reynaud, appelait un peu plus tard les doctrines St

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