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LITHOGRAPHIES.

LE BIRS-NEMBROD, OU RUINES DE LA TOUR DE BABEL.-JARDINS DE SÉMIRAMIS. ÉCRITURE DES BRIQUES DE BABYLONE.

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En publiant dans notre N° 61 (ci dessus, p. 73) la description des ruines de Babylone, nous avions le désir d'offrir à nos abonnés la vue des principaux restes de cette grande cité. Mais nous ne pûmes à cette époque nous procurer l'ouvrage du capitaine anglais Mignan qui les a visitées en 1817, et qui en a donné les gravures les plus belles, les plus récentes et les plus exactes '.Cet ouvrage nous est parvenu, et nous en avons extrait les planches suivantes qui représentent :

1o Les débris du Birs Nembrod ou du palais de Nembrod, que l'on croit être les ruines de la tour de Babel et pour lesquelles il faut consulter le N° 61, p. 75 de ce volume.

2o Deux fragmens en brique des colonnes qui soutenaient les fameux jardins suspendus de la reine Sémiramis, et même un arbre qui a appartenu probablement à ces célèbres jardins, et que le capitaine Mignan nomme atlah ; voir même N°, p. 76 et 77.

3o Enfin le fac simile de l'écriture de deux briques babyloniennes qui servira à comprendre ce que dit M. de Paravey dans cet article, sur les rapports de cette écriture avec l'écriture chinoise. Il faudra d'ailleurs comparer ces briques avec l'écriture persepolitaine ou purement cunéiforme dont nous avons parlé dans notre No 60, tom. x, page 460.

A. B.

Travels in Chaldæa, including a Journey from Bussorah to Bagdad, Hillah and Babylon performed on foot in 1827, etc., by cap. Robert Mignan, etc. Vol. in-8.

Religions Anciennes.

DE LA RELIGION ROMAINE

ET EN PARTICULIER DES MINISTRES DU CULTE,
AU SIÈCLE D'AUGUSTE.

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En offrant, dans notre précédent article " une revuc-sommaire et très-abrégée des différens ministres du culte, nous nous sommes réservé de traiter un peu plus en détail dans cet article, ce qui a rapport aux Vestales, ou prêtresses, chargées de conserver le feu sacré. Le feu sacré et les vestales nous paraissent être en effet le seul culte et les seules prêtresses destinés à conserver au milieu des idolâtres un obscur et confus souvenir de l'éclat et de la gloire du premier culte, ainsi que de la pureté, de la virginité d'âme et de corps qui étaient nécessaires à ceux qui voulaient s'approcher de Dieu. C'était en quelque sorte une protestation contre les infamies des autres prêtresses et l'absurdité trop palpable des autres dieux; car ici nous considérons ce feu sacré, non pas comme un dieu auquel on adressait des adorations, mais comme un hommage au Dieu véritable, ou un symbole de son éclat et de sa vie. Nous pourrons un autre jour développer ces idées, et rechercher l'origine de ce culte; aujourd'hui nous allons faire connaître, d'après le même ouvrage de M. Dezobry, quels étaient les fonctions et priviléges des Vestales.

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Voir le premier article dans le N. 63 ci-dessus, p. 220.

• Rome au siècle d'Auguste, ou Voyage d'un gaulois à Rome, à l'époque du règne d'Auguste, par M. Charles Dezobry, 4 vol. in-8, avec cartes : prix, 20 fr., à la librairie classique de Hachette, rue Pierre Sarrazin, n. 12.

« Le culte de Vesta, déesse du feu, est l'un des plus respectés de tous ceux connus à Rome. Il se rattache, par ses souvenirs, à l'origine du peuple Romain, et à la fondation de Rome. Apporté en Italie par l'illustre fugitif de Troie, il fut d'abord connu des Albains, et Romulus et Rémus durent le jour à une vestale albaine '. Quelques-uns ont voulu conclure de là que Romulus, héritier, par succession de famille, du culte de Vesta, avait dû l'établir dans sa nouvelle ville; il paraît cependant constant que cette institution appartient encore à Numa qui, tout à la fois fonda le temple de la déesse, et créa les prêtresses qui déservent ses autels 2.

Vesta passe pour la divinité tutélaire des autels et des foyers en général, et la gardienne des choses intérieures; on termine, en l'invoquant, toutes les prières et tous les sacrifices 3. On entretient dans son temple un feu perpétuel, dont la garde est confiée à des vierges, afin m'a-t-on dit, que les femmes apprennent à supporter toute la chasteté dont leur nature est capable ; ou parce qu'il existe une similitude entre la virginité et le feu, dont la nature stérile ne produit rien'. Cette flamme sacrée brille au centre d'un temple rond, image de la forme de l'univers 6. Du reste, nul simulacre de la déesse : le feu seul la représente 7.

Beaucoup de personnes prétendent que l'on ne garde rien autre chose dans la demeure de Vesta, que ce feu que tout le monde y peut voir; d'autres affirment que l'on y garde encore plusieurs choses sacrées cachées au vulgaire, et connues seulement des pontifes et des vierges®. Au nombre de ces choses saintes, une opinion assez généralement répandue, met le palladium, statue de Pallas, regardée comme le gage du salut de l'empire, et aussi les dieux particulers du peuple Ro

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main'. Mais on en est réduit à des conjectures, attendu que ces objets sont déposés dans l'endroit le plus secret du temple, où aucun homme, pas même le grand pontife, qui est supérieur des vestales, ne peut pénétrer sans commettre un sacrilége. On a porté si loin le respect pour Vesta, que sa demeure n'a point été consacrée par les augures, afin que le sénat ne pût pas s'y réunir. Ce n'est même point un temple, templum, mais simplement une maison, ædes, et on ne lui donne jamais d'autre nom. Le peuple n'est admis, et seulement jusqu'à la nuit, que dans la partie où les prêtresses entretiennent le feu éternel 4.

Ce feu que les Romains regardent comme un flambeau tutélaire, toujours allumé pour le salut de l'État, est renouvelé une fois par an, aux kalendes de mars. Si, par la coupable négligence d'une vestale, il vient à s'éteindre, on le rallume aux rayons du soleil, au moyen d'un vase métallique concave, de forme conique rectangle. On se servait autrefois pour cela d'une planche de bois que l'on frappait à coups redoublés, ou que l'on perçait jusqu'à ce que, par un frottement violent et continu, la matière prît feu

Le collége des vestales se compose de six vierges 9. Elle n'étaient originairement que quatre: mais le roi Servius, ou Tarquin-l'Ancien, on ne sait pas bien lequel, en porta le nombre à six ". Les lois sacrées ordonnent de les prendre dès l'âge le plus tendre, de six ans à dix ans, ni au-dessous, ni au-dessus. Il faut qu'elles aient leurs père et mère; qu'elles-mêmes, ou leurs pères, n'aient point été émancipés, quand même, du vivant de leur père, elles auraient été au pouvoir de leur aïeul; que les auteurs de leurs jours, ou seulement l'un des deux, ne soient ni esclaves, ni affranchis, ou n'aient exercé aucune profes

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sion ayant le gain pour but; qu'elles aient la parole et l'ou ̈e parfaitement saines, et ne soient affligées d'aucune difformité physique. On prétend que celle qui a une sœur vestale, que la fille d'un pontife, d'un augure, d'un quindécemvir, d'un septemvir-épulon, ou d'un salien, ne peuvent être vestales, non plus que celle dont le père n'est point domicilié en Italie, ou bien se trouve chef d'une famille de trois enfans.

Une loi, nommée la loi Papia, confie au grand pontife le choix des vestales, autrefois fait par les rois. Il prend arbitrairement vingt filles parmi la jeunesse romaine; on assemble ensuite les comices, et, en leur présence, le sort désigne l'une d'entre elles, dont il s'empare, et qu'il consacre à Vesta. Il s'en empare d'autorité, en mettant la main sur elle, et l'arrachant à ses parens. Il se sert de la formule suivante pour effectuer cet enlèvement: Amala, je le prends pour être Vestale, pour avoir soin des choses sacrées, et, en ta qualité et ton droit de vestale, veiller pour le peuple Romain et les Quirites : que cela s'accomplisse suivant les lois divines, et que tout soit dans la prospérité 3.

Le pontife, en saisissant la jeune fille, l'appelle Amala, parce que l'on assure que celle qui fut ainsi enlevée la première à sa famille portait ce nom 4.

Aucun père ne peut refuser sa fille, quand on la lui prend pour être vestale. Cependant les conditions rigoureuses imposées à ce sacerdoce inspirent de l'éloignement à beaucoup de familles. En effet, toute vestale est consacrée à Vesta pour trente ans; elle commence par faire dix années de noviciat ; puis elle exerce pendant dix ans ; et ses dix dernières années sont employées à l'instruction des novices. Elle habite un bâtiment auprès de la demeure de Vesta, et n'en peut sortir qu'en cas de maladie, et avec l'autorisation des pontifes, qui la confient à quelque femme respectable 5. Au bout de trente ans, elle redevient libre, peut abandonner ses fonctions sacrées, et se marier o.

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