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Nous ne croyons pas être trop indiscrets en ajoutant encore que ces prêtres studieux se sont rencontrés avec M. le marquis de Fortia dans la pensée de réhabiliter l'authenticité des écrits de saint Denys l'aréopagite. On donnera un traduction des livres aréopagites, à laquelle seraient jointes de nombreuses notes, ayant pour but d'éclaircir tous les textes et de faire concorder, ou de comparer, la science avec la théologie des églises orientale et occidentale, et aussi avec la théologie mystique, et avec les écoles et les idées philosophiques de ces premiers siècles. Nous n'avons pas besoin d'insister pour prouver combien ccs travaux sont importans'.

Puisque nous avons commencé à commettre des indiscrétions, nous nous laissons aller à en commettre encore quelques-unes, en parlant des travaux de M. le comte de Montalembert. Ce religieux écrivain se propose de faire une Histoire de la Poésie, dans la double forme de littérature et d'art, pendant les siècles catholiques du moyen-âge, alors que le cœur et l'imagination des peuples étaient excluclusivement dominés par la foi chrétienne. Il y examinera surtout la légende, comme source et dépôt de la plus pure poésie, les grandes épopées religieuses, l'architecture du moyen-âge dans son symbolisme, et essaiera d'arriver par cette voie à l'examen et à la reconstruction de la poésie sociale, de la vie intérieure et domestique des peuples chrétiens, pendant qu'ils étaient entièrement soumis à l'autorité de l'Église.

Nous ajouterons encore que M. de Montalembert prépare en outre plusieurs Monographies, ou Histoire spéciale de plusieurs personnages éminens par leurs talens et leur influence religieuse. Il en fera l'histoire de telle manière qu'autour d'eux viendront se grouper les principaux événemens de leur siècle, dont ils seront en quelque sorte le résumé et le symbole. Ainsi il mettra prochainement sous presse une Histoire de sainte Elisabeth de Hongrie, pour laquelle il a fait de longues recherches en Allemagne, et dont le sujet offre un des épisodes les plus touchans et les plus expressifs de la magnifique époque

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Ce travail n'a pas encore paru en 1846.

"L'Histoire de sainte Elisabeth a paru en 1836, et nous en avons rendu compte dans nos tomes xiii, p. 360, et xiv p. 157. L'Histoire de saint Bernard s'imprime en ce moment 1846.

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du 13° siècle. Puis il publiera successivement l'Histoire de saint Bernard, comme principal personnage du 12° siècle, et celle de sainte Catherine de Sienne, pour le 14° siècle.

Nous rendrons un compte détaillé de toutes ces productions.

M. de Lamartine est aussi sur le point de publier un Poëme qui est en ce moment l'attente de ses amis et de ses ennemis. Pour nous qui, quoique nous ayons dit de son Voyage en Orient, sommes toujours de ses amis, nous l'attendons avec un vif intérêt. Le titre même de l'ouvrage est encore un mystère, nous pouvons dire cependant qu'un Curé catholique y remplit le principal rôle. Quelques personnes, qui ont été admises à en entendre quelques fragmens, en parlent comme de l'ouvrage le plus parfait de cet écrivain. Nous voudrions pouvoir ajouter que le poète s'y montre sans restriction et sans détour chretien catholique; et cependant quelques confidences qui nous ont été faites nous empêchent de donner cette assurance à nos lecteurs. Mais nous avons l'espérance qu'il se sera rendu aux sages conseils qui lui ont été donnés tout récemment. Nous examinerons encore cette œuvre dès qu'elle aura paru' A. B.

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L'ouvrage a paru en 1836, et porte pour titre Jocelyn; voir la critique que nous en avons faite dans notre tome x1, p. 195.

Nouvelles et Mélanges.

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FRANCE, PARIS. — Objets d'art el antiquité's rapportés d'Islande. — Une réunion nombreuse de savans a examiné, en présence de MM. Gaymard et Robert, naturalistes de l'expédition envoyée à la recherche de la Lilloise et de M. de Blosseville son commandant, les objets de science et de curiosité que la Recherche vient de rapporter de l'Islande. Deux salles particulières du Jardin des Plantes en sont remplies; il y a jusqu'à des débris d'arbres que la mer a roulés de l'Amérique. La collection des roches est plus variée que riche; il en est de même des coquilles : l'entomologie et l'ornithologie ont une bonne part. L'herbier est également curieux, et les graines indiquent bien l'influence d'un âpre climat qui ne laisse à la végétation que quelques mois pour croître et pour mûrir ses fruits.

Des renards blancs, des chiens, des aigles, des chevaux vont augmenter encore le nombre des animaux de la ménagerie; enfin, toutes les parties de l'histoire naturelle recueillent des produits ou nouveaux ou remarquables dus à ce voyage, qui a déjà profité aux musées de Boulogne, Caen et Cherbourg. Comme curiosités industrielles, l'exhibition Islandaise offre principalement des étoffes, un tapis, des vêtemens de femme d'un fort bon tissu. Les chaussures ne sont rien moins qu'élégantes, mais des broderies en argent et des agrafes prouvent que ni le luxe ni les arts, partant la coquetterie, ne sont ignorés sous le 66° degré de latitude nord. Quant aux instrumens de musique, ils sont assez informes, quoique les sagas communes à l'Islande et à la Norwège, et que Snorre Starleton a arrangées en histoire, soient des chants les plus anciens.

Parmi les manuscrits et les livres, il y a, dit-on, une Gazette. Une bible in folio atteste surtout que l'imprimerie ne tarda point à être importée dans l'île. Les dessins des principales localités représentent de grandes barraques, bien closes et solides, au toit pointu, fort peu ayant un étage. On pouvait espérer que des ruines fourniraient quelques indices pour la grande question qui divise les archéologues sur l'origine du style ogival et de l'architecture anglo-normande; mais nous n'avons rien vu qui y ait rapport.

-Découverte des poésies de Quin-Clan. — M. de la Villemarqué, attaché à l'école des chartes et fils du député du même nom, vient de retrouver dans une église des montagnes noires près de Morlaix, les poésies de l'ancien barde Quin-Clan, inutilement cherchées par les amateurs de nos vieux monumens littéraires, et dont quelques fragmens à peine avaient échappé au tems. Ces poésies, écrites en bas breton, sont du 5 ou 6e siècles. Quin - Clan était le Merlin des Bretons, si ce n'est même le véritable Merlin des Chroniques chevaleresques.

Ces poésies ont été réclamées par M. le ministre de l'intérieur, et se trouvent en ce moment à Paris, où l'on s'occupe à les traduire.

PORTUGAL, OPPORTU. — Découverte de l'histoire phenicienne de Philon. On écrit d'Opporto:

« On vient de faire dans notre pays une découverte de la plus haute importance pour l'histoire de l'antiquité. On a trouvé dans le couvent de SantaMaria de Merinhao, dans la province de Entre-Duero-y-Minho, les neuf livres de l'Histoire phénicienne, par Philon de Byblos. Cet ouvrage, dont on ne connaissait que quelques passages extraits par Eusèbe du ive livre, et conservés dans sa Préparation évangélique, viendrait donner de curieux documens sur l'histoire primitive de l'Orient. Car l'on sait que Philon n'était que le traducteur de l'auteur phénicien Sanchoniathon, que quelques personnes ont fait contemporain de Sémiramis, mais qui remonte au moins au siège de Troie. On croit même qu'il a eu des communications avec Gédéon, un des chefs des Juifs. Nous formons des vœux pour que cette découverte se confirme, et que le monde savant jouisse des nouvelles lumières qu'elle doit nous fournir '.

ALLEMAGNE, MUNICH. — Progrès des études. — Il vient d'être nommé, par le ministre de l'intérieur à Munich, une commission spéciale pour examiner les livres sous le rapport de l'orthodoxie catholique, et pour exercer une surveillance active sur les professeurs. Les lycées prennent de plus en plus d'importance; ces établissemens, presque exclusivement dirigés par lés jésuites, leur servent d'universités avec deux facultés, savoir : une pour les études philosophiques, et l'autre pour la théologie. Les évêques ont manifesté le désir de voir les candidats de théologie sortir de ces lycées pour les diriger dans le sens ultramontain. On attache même beaucoup d'importance à ne nommer que des professeurs catholiques pour les sciences profanes dans le lycée de Freysing. Sehexern, l'ancien château des Wittelsbach, qui avait servi d'abord de couvent, mais qui, depuis la sécularisation des couvens sous Maximilien, avait été transformé en château et récemment racheté par l'état, sera, dit-on, rendu à sa première destination.

(Gazette de Hanovre.)

› L'authenticité de cette découverte ne s'est point confirmée; voir le compte que nous en avons rendu dans notre tome xiv, p. 397.

Bibliographie.

M. Francisque Michel, envoyé en Angleterre par le ministère de l'instruction publique, pour faire dans les bibliothèques des recherches relatives à l'histoire de France, est de retour de ce voyage. Il en rapporte une foule de transcriptions, de traductions, etc., de divers manuscrits précieux qu'il se propose de livrer à l'impression. Nous aurons soin de les mentionner dans notre Bibliographie au fur et à mesure que ces ouvrages paraîtront. Les ouvrages déjà publiés depuis quelque tems, sont: le ROMAN DE LA VIOLETTE, un TRAVAIL SUR HUGUES DE LINCOLN, le ROMAN D'EUSTACHE LE MOINE, et une partie du CORPUS CHRISTI COLLEGE, qui renferme la relation du voyage en Orient du moine Guillaume de RUBRIQUIS, envoyé par LOUIS IX en ambassade au khan des Tartares en 1253. ETUDES NUMISMATIQUES SUR QUELQUES TYPES RELATIFS AU CULTE D'HECATE; par H. D. de LUYNES. In-4° de 13 feuilles. Paris, F. Didot.

NUMISMATIQUE DU-MOYEN AGE, considérée sous le rapport du type, accompagnée d'un atlas de 24 pl., par- Joachim Lelewel, ouvrage publié par J. Stras:cwie: 2 vol. in-8o de 46 feuilles. Prix : 40 fr. Paris, rue du Colombier, no 3.

TRAITÉ DES INSTRUMENS ASTRONOMIQUES DES ARABES, composé au XIIe siècle par Aboul Hhassan All. de Maroc, intitulé: COLLECTION DES COMMENCEMENS ET DES FINS. (Trad. de l'Arabe sur le manuscrit 1147 de la bibliot. roy., par J.-J. Sedillol. ) in-4° Toм. II, 33 feuilles et 38 pl. Paris, Imprimerie royale. BENARES ILLUSTRATED (Benarès pittoresque, ou représentation de cette ville dans une série de dessins litthographiés en Angleterre), par J. Prinsep. In-folio grand format. Calcutta, 1231-1833, 3 cahiers. Les 13 planches représentent des vues, des monumens, des intérieurs, des costumes, des cérémonies de la religion indoue. Leur principal mérite est de reproduire des objets jusqu'ici peu ou point connus.

RECHERCHES SUR LA TOPOGRAPHIE DE CARTHAGE, par M. Dureau de Lamalle, avec des notes par M. Dusgate. In-8° de 19 feuilles. Prix : 5 fr. 50. Paris, chez F. Didot.

MONUMENS DE L'EGYPTE ET DE LA NUBIE, d'après les dessins exécutés sur les lieux sous la direction de Champollion le jeune, et les descriptions autographes qu'il en a rédigées; publiées sous les auspices de MM. Guizot et Thiers, par une commission spéciale. TOME 1er, 1re livraison, in-fol. d'une feuille, plus 10 pl. Paris, F. Didol.

L'ouvrage formera 4 vol. grand in-folio, renfermant 400 pl., la plupart coloriées, et 2 vol. in-4° de texte. Il y aura 40 liv. de 10 pl. Prix de chaque 12 fr. 50. Le texte sera livré en 6 ou 8 portions. L'ouvrage entier, texte compris, coûtera 500 fr,

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