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qu'un jour le laboureur, après avoir sillonné ses champs et donné ses soins à ses animaux dociles, tour à tour sa nourriture et son appui, n'explique, en hébreu ou en grec, à ses enfans les saintes Ecritures, dans ces aimables soirées, où le charme invite au plaisir.

» Les générations futures béniront à juste titre les tems qui leur auront légué cès avantages.» MOURICE.

Nous croyons devoir répéter encore que nous n'avons fait aucun changement à la rédaction de ce Couvreur, élève des Frères et de M. Latouche, et nous continuons notre conversation avec lui : Pourriez-vous expliquer à livre ouvert un passage de la Bible? Peutêtre, monsieur. Et en effet, nous ouvrons une Bible hébraïque, et il lit correctement en suivant les points-voyelles, et il nous donne de plusieurs versets une explication, que l'on appréciera par la traduction suivante qui est de lui :

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dans (la) main de lui faisant-prospérer (1) Être faisant

1 Caractère qui s'emploie très-souvent au commencement des mots tantôt pour expliquer une relation, tantôt pour modifier les tems des verbes.

Jeu de voyelles excellentes, pour exprimer la vie.

Le nom de l'Etre par excellence, du principe de toute vie, de l'Éternel enfin, ne pouvait être mieux formé que par une plus grande affluence de ces expressions de l'existence.

♫ Mot qui indique un rapport de tendance, les ad, vers, itum, aller, des latins.

Geng, ch. xxxik, vu2 et 3..

Augmentation; de tsaba, se gonfler; des sab, sam, réunion. 'N Homme; de iesh, esse, et de esh, feu. est en général le signe du déchirement.

, et ne servent qu'à modifier le verbe, et indiquent ici le participe et la troisième forme active. Tsala, aller bien, réussir; de alac aller (n), et outs, saillie, tsel, saillie sur, ombre, faveur.

NT Voir; de or lumière, brillance, source, rutilation, bonheur. C'est peut-être la plus belle et la plus féconde de toutes les racines; sous ses nombreuses ramifications, on voit pulluler un sixième peutêtre des mots de la langue hébraïque.

18, adon: de iad, main, par laquelle se manifeste la force.` est euphonique et de 817 lui, de aia, être.

Gutturale bien propre à indiquer le creusement, la pénétration, la recherche, l'éclaircissement.

כל

Tout, gol, col, rond; cala, entourer; c'est envelopper une espèce, la renfermer dans un cercle.

Pronom relatif; iesh être; ar, haut, droit, ferme.

My Faire ; des as, az, haz, iad, main, instrument du travail. ♫ Dans; de bin, min, marque de séparation; c'est la force appliquée à la disjonction.

Main; racine féconde, etc.

Nous terminons l'histoire du jeune homme offert ici comme modèle d'amour de l'étude et de progrès dans la langue hébraïque, en disant que, natif de la ville d'Avranche, il est à Paris depuis cinq ans, travaillant pendant le jour de son état, et le soir, consacrapt son tems à suivre les cours de l'école des Frères de la rue Saint-Martin. Sa prédilection particulière est pour l'étude des mathématiques et des sciences naturelles. Il n'y a que deux mois qu'il a cessé ses travaux manuels; il vit en ce moment du fruit de ses modestes économies, et donne des leçons de mathématiques aux classes des Frères, gratuitement, puisque je les ai reçues moi-même gratuitement, nous a-t-il dit; il suit pendant le jour le cours d'histoire naturelle et de physique de la Sorbonne, et le soir, il étudie les langues chez M. Latouche.

Maintenant, si l'on veut avoir notre avis sur toute cette mé

P,

thode hébraïque, nous n'oserons pas dire qu'elle mettra toute personne en état de comprendre l'hébreu dans un mois, mais nous croyons qu'elle aidera beaucoup ceux qui étudient cette langue, ou qui en savent déjà quelque chose. Par tout ce que nous avons dit, on peut comprendre que ce qu'il y a de neuf dans cette méthode, c'est que, au lieu d'arriver à la compréhension des mots par l'étude des déclinaisons, des conjugaisons, de la syntaxe, elle les aborde tout de suite, à priori pour ainsi dire, par l'étude de leur racine et de leur composition intrinsèque; et même cette étude de la racine, elle est facilitée, non pas tant par la vue des lettres ou de l'élément matériel de l'idée, que par la considération ou l'appréciation de l'idée elle-même: ainsi M. Latouche dira que les lettres B, M, PH, F, V, W, sont des lettres homophones, c'est-à-dire qu'elles se changent les unes par les autres, qu'elles ont la même valeur, et qu'elles forment les élémens, c'est-à-dire qu'elles entrent dans la composition de tous les mots qui expriment élévation, puissance, force, plénitude, multitude, amas, etc. C'est là ce qu'il appelle une classe, une famille; et il en fait l'application dans ses Dictionnaires hébreu-français et grec-hebreu. Nous n'hésitons pas à dire que cette méthode est bonne, et présente de grands avantages, en ouvrant une bien large voie à l'étude des langues. M. Latouche, sans que peut-être il s'en doute, se trouve s'accorder avec plusieurs savans, M. de Paravey entre autres et le docteur Lemb, qui pensent que les lettres hébraïques étaient primitivement des hiéroglyphes figurant l'idée qu'elles exprimaient, et que ces lettres se sont transformées mais non perdues, et peuvent par conséquent se reconnaître dans toutes les langues qui en sont dérivées. Il est inême d'accord avec tous les philologues qui tous dans ces derniers tems, ont assigné une si grande importance à l'étude des lettres radicales, et des changemens qu'elles subissent. Mais tout en annonçant les avantages réels et incontestables de cette méthode, nous devons dire aussi ce qui nous y paraît être encore imparfait ou même impossible à réaliser.

Ainsi, il doit arriver que son élève aura bien la connaissance de l'idée générale du inot, il reconnaîtra la famille, ou la classe; mais il sera encore embarrassé pour déterminer la signification précise et TOME XI.- N. 66. 1835. 2 edition. 1846.

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particulière du mot, c'est-à-dire l'espèce ou l'individu. C'est ce que nous avons remarqué dans l'examen que nous avons fait subir à son élève. Il lui manque encore la connaissance exacte et précise des modifications apportées aux mots par les cas, les tems, les personnes, et par tout ce qui forme la syntaxe. Cependant, avouons que ceci est bien moins difficile, bien moins long à apprendre que les mots eux-mêmes. Nous pouvons ajouter encore que, pour être complet, le travail de M. Latouche aurait dû comprendre l'étude de l'origine sanscrite des mots grecs.

Autre observation. Dans sa grammaire et dans son dictionnaire, M. Latouche n'écrit en lettres hébraïques que les mots principaux, il se contente de traduire les autres en lettres majuscules. Nous aurions préféré les lire tous en caractères hébraïques. Il faut bien que ceux qui font des dictionnaires se souviennent qu'il existe deux classes de lecteurs pour l'hébreu, ceux qui lisent avec les pointsvoyelles, et ceux qui les lisent sans points. Comme M. Latouche donne la prononciation d'après les points-voyelles, ceux qui ne les ont pas étudiés auront quelque peine à connaître à quelle racine ces mots appartiennent. Il est vrai que la lecture avec les points-voyelles est bien facilitée dans sa grammaire.

Malgré toutes ces observations, nous devons en finissant reconnaître les services que M. Latouche s'efforce de rendre et rend, en effet, à l'étude de la langue sainte. C'est bien honorable à un prêtre d'employer ainsi ses loisirs. Honneur aussi à ces respectables frères des Écoles Chrétiennes, qui forment des élèves comme le jeune Mourice..... Et vous, jeune homme, dont nous nous sommes fait un plaisir de signaler les nobles efforts et de louer les bonnes dispositions, courage et persévérance: quand on est arrivé par soimême là où vous en êtes, on est destiné à aller plus loin; le plus difficile est passé pour vous, et quelqu'un viendra, sans aucun doute, au secours de votre persévérance et de votre courage.

A. BONNETTY,'

De la Société asiatique de Paris.

Archéologie Américaine.

DESCRIPTION

DE TOUTES LES ANTIQUITÉS MEXICAINES

DEUXIÈME EXPÉDITION DU CAPITAINE DUPAIX.

Deuxième Article.

Nous continuons d'offrir à nos lecteurs, d'après le bel ouvrage publié par MM. Lenoir, Warden, Farcy, Baradère et St-Priest', l'analyse entière de tous les monumens qui nous sont restés de cette antique civilisation, qui a passé sur la terre d'Amérique, et qui nous prouve sans réplique que la civilisation a précédé partout la Barbarie. Nous savons bien que la forme que nous avons adoptée est un peu sèche, mais elle nous offre l'avantage de pouvoir faire entrer dans notre cadre la notice de tous ces monumens, en sorte que les Annales seront comme un musée descriptif de ces antiquités, qui y seront toutes indiquées.

Dans notre premier article, nous avons fait connaître les découvertes qui furent le résultat du premier voyage du capitaine Dupaix ; aujourd'hui, nous allons offrir l'analyse d'une partie de la 2o expédition.

Les préparatifs du voyage furent les mêmes que pour le premier, c'est-à-dire que le capitaine Dupaix se fit accompagner d'un dessinateur, Castanéda, d'un écrivain et de trente dragons destinés à proté

40 fr. la livraison; 10 livraisons sont en vente voir le titre détaillé de cet ouvrage dans le premier article du n. 64 ci-dessus, p. 276.

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