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Archéologie.

MONUMENT ASSYRIEN DE BEYROUTH.

Les journaux ont parlé, il y a quelque tems, d'un bas relief en plâtre, qui avait été déposé à la salle du zodiaque de la bibliothèque royale, et ont assuré que c'était la figure du roi David, trouvée sculptée sur un rocher près de Jérusalem; il n'en est rien. Nous avons examiné cette figure, et nous allons en donner la description suivante, que nous empruntons à un journal scientifique; mais nous la compléterons, et relèverons quelques erreurs dans les notes que nous y ajouterons.

a L'objet exposé est une empreinte en plâtre, d'un bas-relief sculpté sur un rocher, près de la ville de Beirouth, en Phénicie, l'ancienne Berytus, au pied du mont Liban, et dans un défilé qui est le chemin de la Phénicie à la Syrie.

Ce bas-relief, peu épais, représente un homme à peu près de grandeur naturelle, portant une longue barbe carrée, divisée en plu- sieurs tresses, coiffé d'une tiare à la manière des Syriens et des Arméniens, et vêtu d'une longue robe, par-dessus laquelle il a une espèce de petit manteau, ou plutôt de larges bandelettes, dont l'une se croise sur la poitrine et l'autre tombe derrière son dos; de la main gauche, il tient une sorte de sceptre ou canne. Sur tout le bas-relief, sur le bonnet, et même sur le corps de la figure sont des caractères babyloniens cunéiformes.

Ces caractères sont absolument semblables à ceux que l'on voit sur la pierre babylonienne, rapportée de Perse en 1786, par M. Michaux, et cédée au cabinet des médailles en vendémiaire ( en 1800 ). Les mêmes caractères se voient encore sur les briques que l'on trouve dans les ruines de Babylone'.

' Ceci nous paraît renfermer plusieurs erreurs. L'écriture cunéiforme, comme la plupart des écritures antiques, se composait de deux sortes d'é

La pierre étant rare dans ce pays, la brique y suppléait; le temple de Bélus, les murs des jardins de Sémiramis étaient de briques, au rapport d'Hérodote.

Quant aux caractères que l'on y remarque, ainsi que dans les inscriptions de Persépolis, on y distingue trois systèmes différens d'écri ture en forme de clous.

Le personnage représenté sur notre bas-relief est sans doute un roi ou un prêtre phénicien. Il tient de la main droite quelques objets qui ont l'air d'épis. Il paraît faire une offrande à un astre qui est au-dessus de lui, et qui est semblable à celui que l'on voit sur la pierre de M. Michaux 2.

On sait que les Phéniciens rendaient un culte au Soleil. Du reste, ils furent assujettis par les Assyriens et les Chaldéens, puis soumis aux Perses; il n'est donc pas étonnant de voir ici le costume, la religion et les caractères de la Chaldée et de la Syrie.

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critures, l'hieroglyphique et l'alphabétique. L'écriture des briques babyloniennes paraît avoir été en hieroglyphes, comme on peut s'en convaincre dans le fac-simile que nous en avons donné dans la planche de notre dernier N, ci-dessus, page 374. L'écriture alphabétique est celle que l'on voit sur les monumens de Persépolis, dont nous avons donné un fac-simile accompagné d'un alphabet, au moyen duquel on a commencé à la lire, dans notre N. 64, t. x, p. 640. L'écriture de la pierre Michaux paraît être intermédiaire entre l'écriture hieroglyphique et l'écriture alphabétique; elle se rapproche de l'écriture médique et assyrienne, dont nous avons douné un fucsimile dans le N. 64, t. x, p. 457. (N. du D.).

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S'il est vrai que ce soit un Epi que ce personnage tient dans sa main, cela donnerait lieu à une remarque importante. Le nom de Ta-tsin donné par l'inscription de Si-gan-fou (Voir le N. 20, t. iv, p. 126 et le texte que nous avons donné de ce monument dans notre tom. xi, p. 147 et 185), à l'ancienne Assyrie, pays où elle fait naître Jésus-Christ, est formé du caractère TA, Grand, et TSIN, offrant l'idée de deux mains tenant des épis. On sait. d'ailleurs que les médailles de la Judée portent, soit une grappe de raisin, soit des épis de ble. On peut encore lire à ce sujet le mémoire que M. Dureau de Lamalle a inséré dans les Annales des Sciences naturelles, et dans lequel il établit que la Syrie et la Judée sont le pays primitif des céréales. (Voir l'article sur le nom hieroglyphique de la Judée inséré au tome xir, p. 245, où se trouve la plus grande partie du mémoire de M. Dureau de Lamalle ).

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2 Voir la description de cette pierre et de cet astre dans le n. 65 cidessus, p. 367.

注い

Nous devons la connaissance de ce curieux monument à un voyageur anglais, qui en a pris un moule, dont le cabinet des médailles s'est procuré l'empreinte, maintenant exposée dans la salle du zodiaque de Denderah.

On ne peut préciser l'époque à laquelle appartient ce monument; cependant il est constant qu'il est d'une antiquité trèsreculée.

Nous apprenons des historiens anciens, que l'on écrivit d'abord sur les pierres, les pilliers, les murailles, qui furent les premiers livres du monde : alors la plume était probablement un clou, ou un autre instrument analogue. De là, peut-être la forme du clou, donnée à ces caractères, les plus anciens de la Chaldée, et qui furent les premières esquisses de tous les caractères alphabétiques.

Les Babyloniens écrivirent des ouvrages sur des colonnes de briques. Clément d'Alexandrie rapporte, que Démocrite avait tiré des traités de morale d'une pareille colonne babylonienne 1.

Il est malheureux que, malgré toutes les recherches des savans, la clef de cette écriture soit entièrement perdue. On aurait quelques idées de ces sciences, qui ont été cultivées dès la plus haute antiquité par les Chaldéens, dont les Perses tirèrent leurs connaissances; car les Babyloniens étaient parvenus, longtems avant ceux-ci, à un haut degré de culture, et ils ont enseigné l'astronomie aux autres nations.

Sémiramis, qui vivait plus de 2,000 ans avant notre ère, avait fait

Nous croyons devoir donner ici ce texte de Clément d'Alexandrie, dont nous avons déjà parlé dans les Annales : Δημόκριτος γὰρ τοὺς βαβυλωνίους λόγους ηθικοὺς πηποίηται λέγεται· γὰρ τὴν Ακικάρου στήλην ἑρμηνευθεῖσαν, τοῖς ἰδίοις συντάξαι συνγράμμασι. - « Car on assure que Democrite composa un livre » des préceptes moraux babyloniens, et qu'il fit entrer dans ce traité la traduction de la stèle d'Akikarus,» Stromales, liv. 1, p. 356. Oxonii, 1715. On n'est pas d'accord pour savoir quel est cet Akikarus.

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On voit par ce que nous avons dit, que l'auteur de cette notice ne con→ naît pas les travaux faits sur l'écriture cuneiforme persepolitaine, travaux continués en ce moment par M. Eugène Burnouf. Quant à l'écriture babylonienne, M. de Paravey pense que ce ne sera que par l'étude de l'ancien chinois que l'on pourra parvenir à la déchiffrer. L'ancien chinois présente en effet plusieurs signes cunciformes.

graver une inscription en caractères syriaques sur une montagne de Médie, appelée le Bagistan. Diodore de Sicile le dit expressément; selon Hérodote, cette reine avait aussi ordonné de placer sur sa tombe une inscription qui existait du tems de Darius'.

L'inscription de notre monument est de ce genre, puisqu'elle est placée sur un rocher. Il est à remarquer que non loin de là se trouve une autre inscription, monument des conquêtes de Sésostris, qui vivait 1500 ans avant notre ère, et qui, selon les récits d'Hérodote, faisait élever une colonne, et placer sa statue aux endroits où il avait remporté une victoire sur des peuples dont la défense lui avait donné quelque peine à les conquérir. Or, Sésostris soumit la Syrie et la Phénicie, qui en était une province.

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Pour revenir au monument qui excite aujourd'hui la curiosité publique, nous devons nous borner à restituer les faits du lieu de la découverte, et à constater matériellement ce qu'il offre aux regards, en avouant notre ignorance sur tout le reste.

• Voir sur cette inscription le N. 63 des Annales, ci-dessus, p. 211.

• Nous pouvons ajouter que M. le comte Joseph d'Estourmel, qui vient de faire le voyage de Syrie et d'Egypte, rapporte qu'outre ce monument et celui de Sésostris, il existe encore dans ces montagnes de la Phénicie quelques au tres bas-reliefs royaux, dont il a pris des esquisses qu'il conserve dans son cabinet, et qu'il publiera sans doute un jour.

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Compte-Rendu.

A NOS ABONNÉS.

Encouragemens et témoignages accordés par les membres du Clergé et quelques autres lecteurs des Annales.

Dans les derniers comptes-rendus que nous avons offerts à nos abonnés, nous avons négligé de parler des honorables encouragemens et des preuves de sympathie que nous trouvons dans le haut clergé, et parmi un grand nombre de jeunes gens. Ce n'est pas que nous n'estimions ces preuves de faveur comme elles le méritent, mais nous craignions de paraître trop céder à une satisfaction toute personnelle. Cependant, comme ces manifestations montrent surtout le progrès de nos doctrines, et sont en même tems une approbation des efforts que nous faisons, on nous permettra de faire connaître quelques-uns des plus honorables témoignages que nous avons reçus.

En première ligne nous devons placer la bienveillance avec laquelle Mgr l'archevêque d'Aix nous a parlé de vive voix de nos efforts et de nos travaux, et une lettre que nous avons reçue de Mgr l'évêque du Mans, sous la date du 1er novembre dernier, dans laquelle, entre autres choses obligeantes, on nous dit :

« Je recommande toujours les Annales, et je voudrais qu'elles » fussent lues par tout mon clergé... Vos efforts sont véritablement » dignes d'encouragement, et je vous prie bien de les continuer........ » Ces deux pasteurs suprêmes lisent nos Annales depuis leur commencement; ils ont pu par conséquent bien juger de l'esprit qui nous a toujours dirigés. Nous devons en même tems des remercimens à Mgr Donnet, évêque coadjuteur de Nancy, qui, dans une conférence de la retraite pastorale, donnée dans sa ville épiscopale en novembre dernier, a bien voulu recommander à son clergé nos Annales,d'une manière toute

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