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AME, AMULE, vases destinés au vin de l'Offertoire; c'étaient aussi de petites fioles, dans lesquelles le peuple mettait le vin qu'il voulait présenter à l'offrande. Celle dont nous donnons la figure dans notre planche, n. 2, est une de celles dont on se servait dans les premiers siècles : elle a été trouvée dans les catacombes, et elle est conservée dans le Museum christianum du Vatican. La figure que l'on y voit est celle de saint Pierre.

ANNULUS, voy. Sigillum.

APELLARIA, APALLAREA, espèce de Baldaquins, que l'on mettait sur les siéges des évêques. On donnait aussi ce nom aux cloches. AQUÆ MANILES, vases pour laver les mains de l'officiant.

ARCA DEI, nom donné quelquefois aux châsses'.

ARCUS, ornement en forme d'arc, autour duquel on plaçait, dans les anciennes églises, des luminaires. Avant 1789, il en existait encore un dans l'ancien sanctuaire de St-Etienne à Lyon. qui date du 9e siècle.

ARTOPHORIUM, espèce de ciboire d'une forme toute particulière, et qui ressemblait à une grande lasse; il en existait un en ivoire dans le trésor de l'église de St-Ambroise à Milan; et c'est le seul objet de ce genre qui ait été conservé; il date des premiers siècles, et est orné de sculptures en ivoire trèscurieuses".

BAPTISTERIUM, baptistaire, piscine, fonds baptismaux.

C'est le premier des objets consacrés, c'est celui qui sert comme d'introduction au Christianisme; aussi, dès les premiers siècles, les princes et les pontifes prirent à tâche de rendre les baptistaires riches et imposans. On peut les distinguer en grands et petits : les grands sont à proprement parler les baptistaires; les petits ne sont que des piscines, des fonts-de-baptême, qui ne furent renfermés dans l'intérieur des églises que vers le 10 ou 11° siècle; plus anciennement, ils en étaient toujours séparés et placés à quelque distance de l'église. On en trouve le motif dans tous les livres de liturgie. — L'on peut regarder comme le plus ancien baptistaire le bassin d'eau vive, qui existe encore dans une portion de la catacombe St-Pontien, à Rome, près la porte Portèse. On ne peut élever de doute sur la destination de cette piscine, pendant les tems de persécution. Une peinture à fresque, assez bien conservée, et

⚫ Cette expression Arca Dei se trouve employée dans un canon du concile de Prague en 675. Quelques auteurs ecclésiastiques ont cru qu'elle signifiait un oslensoir; mais Thiers, dans son Traité de l'exposition du St-Sacrement, prouve qu'elle ne peut signifier que la châsse. Voir les raisons qu'il en donne, t. 1, p. 15.

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Voyez la pl, xi, no 2 de l'hist. de l'art par les Monumens, et Gori, Thesaurus diplycorum, t. 1, p. 74.

placée sur la muraille de cette piscine, représente le baptême de Jésus-Christ'. Le premier monument payen converti en baptistaire est un ancien temple de Jupiter, à Spalatro. Le baptistaire, dit de Constantin, bâti près de St-Jeande-Latran, à Rome, est le premier monument chrétien construit exprès pour cet usage. Celui de Pise est célèbre entre tous les autres. Celui de Florence date du 6 siècle. Celui de Parme, celui de Ravenne sont également remarquables3. Quant aux petits baptistair es, plus communément connus sous le nom de fonts baptismaux, quoique moins importans sous le point de vue de la grandeur, ils ne sont pas moins intéressans sous le point de vue de l'art. Voici l'indication de quelques-uns. Celui qui est conservé dans l'église de St-Prisca, à Rome, doit être très-ancien ; il est creusé dans le tailloir d'un chapiteau antique; l'inscription gravée autour atteste cette singulière métamorphose. A St-Jean-de-Latran, on montre une cuve de marbre antique, qui a servi au même usage. L'Angleterre en a de très-anciens; tel est celui du prieuré de Kirkburn (Yorkshire) sculpté dans le goût des premiers Normands, vers le 10° siècle, ainsi que celui de l'église de Chiavana, au pays des Grisons". Voir dans notre pl., no 18, un baptistaire des 1ers siècles.

BAUCA, bocal, vase de verre qui se trouvait toujours dans les trésors des anciennes églises, mais dont l'usage, non plus que la forme, ne sont pas bien déterminés par les commentateurs 6.

BUTRO, ou BUTTO, vase en forme de coupe, pris, tantôt pour le plateau des lampes nommées corona, tantôt pour une coupe même. Le vase que nous donnons sous le n°3 a été trouvé en 1632, dans un jardin près l'église St⚫ Silvestre: il est en argent. Il porte pour inscription, d'abord le monogramme du Christ, puis SANCTO SILvestro ancilla sua soLVIT. On le croit donné par sainte Projecta, qui avait fait bâtir cette église sur les ruines de son palais 7.

CALICES, Calices. Dès les premiers siècles, il y en eut en or et en argent,

'Histoire de l'Art, sect. Architect,, pl. LXIII, n. 3; peintures, pl. x, n. 8. 'Les portes de ce baptistaire, ouvrage de Lorenzo Ghiberti, sont si belles, que Michel-Ange, en état de les apprécier, disait qu'elles étaient dignes d'être les portes du paradis.

3 On peut voir les plus beaux de ces baptistaires, réduits sur une même échelle, Hist. de l'Art, pl. LXIII, déjà citée.

▲ Antiquiles d'Angleterre, par Sthotard et Strut.

5 Ces fonts baptismaux, d'une forme toute particulière, ont été gravés dans l'Histoire de l'Art. Sculpture, pl. xxi, n. 11. Ils sont entourés de sculptures du 11 siècle.

Isidore, dans ses Origines ecclésiastiques, et Cassien, Institutions monasliques, citent ces vases.

7 Voir d'Agincourt, t. 11, p. 38, section sculpture,

dans les églises principales, mais dans les églises pauvres ou des campagnes, ils étaient de verre, de bois, de corne, d'étain, de cuivre, etc. Les calices de verre furent prohibés par un concile de Rheims, cité par Surius; ceux de bois par le concile de Tribur, en 895, et ceux de corne par le concile de Calchut en Angleterre, de l'an 787. Ceux que nous citons ici datent des premiers siècles, et sont l'un en verre blanc, no 4, et l'autre en verre bleu, no 5. Le pied de celui-ci est lié à sa coupe par un bouton et une rosette en cuivre 1. Comme objet d'art chrétien, nous citerons le beau calice de l'abbaye de Win. garten en Souabe, chef-d'œuvre de l'orfévrerie allemande, au 14° siècle 2.

CALIX PENDENTILIS, espèce de ciboire ou calice suspendu par des chaînes. Voy. Columbæ.

CANISTRA, lampes en forme de corbeilles, ou plateaux placés au dessous des lampes.

CANTHARA CEROSTATA, chandeliers3 ou candelabres, pour recevoir des cierges en cire: ils étaient désignés par d'autres noms, tels que Paschalia, lorsqu'ils servaient aux fêtes de Pasque, etc. Voir un de ces chandeliers tres-richement orné, planche no 7. Celui no 6 est en fer, et a été trouvé dans les catacombes; ce dernier pourrait aussi être une lampe, dans le genre de celles dont les anciens Romains se servaient dans leurs cérémonies funèbres.

CATHEDRA ; ce mot est pris, sous différentes acceptions, par les écrivains liturgiques. Nous ne l'employons ici, qu'autant qu'il sert à désigner les sièges, stalles, chaires disposées soit dans le chœur, soit dans toute autre partie d'une grande église; on en voit encore qui ont échappé aux Vandales de toutes les époques, et qui sont l'objet de l'admiration des artistes et des hommes de goût. La chaire que nous donnons, no 8 de notre planche, porte au dossier le motxos, poisson. L'on sait que les chrétiens se servaient de ce mot ou de

Voir l'histoire de l'arl, Peintures, pl. xi, n° 28 et 29.

• Voir idem, Sculpture, pl. xxix, no 28.

3 C'est au pape saint Melchiade, vers 311, que l'on doit l'usage des chandeliers sur les autels.

4 Quelques églises offrent encore de beaux modèles en ce genre de monumens chrétiens, telles que l'église St-Denis, au fond du chœur, l'église de St-Saturnin de Toulouse, le chœur de l'église St-Claude en Franche-Comté; le chœur de Notre-Dame de Paris. Voir les dessins de la belle collection des monumens français, publiés par Willemin, t. It, comme modèles de chaires en bois sculpté ou en pierre. La cathédrale de Strasbourg en possède une des plus curieuses. Celle de St-Janvier à Naples est monumentale. En Angleterre, celle de l'église de Sephton, est un morceau de sculpture gothique trèsprécieux,

la figure d'un poisson pour se reconnaître dans les tems de persécution. Ce mot est gravé sur une foule de voûtes ou de monumens chrétiens.

CEROSTATI BATTUTILES ANAGLIPHI, chandeliers richement ornés de bas-reliefs en lames d'or ou d'argent battues au marteau et ciselées. Les plus anciens objets de ce genre avaient quelquefois la forme d'un arbre, d'autres imitaient le chandelier à sept branches des Juifs'. Les deux plus beaux connus avaient été exécutés en or massif par ordre des papes Jules II et Léon X, d'après les dessins de Michel Ange et de Raphaël, par le sculpteur Benvenuto Cellini, et placés à Saint-Pierre de Rome, où ils ont existé jusqu'à leur destruction par les Vandales de 93 2.

CERVI, figures de cerfs, en or, argent, cuivre, servant à verser l'eau dans un baptistaire, comme on en voyait dans les basiliques, du tems de Constantin.

CIBORIA, pris tantôt pour le saint ciboire même (voir alors ce qui est dit au mot ostensorium), tantôt pour un baldaquin ou couronnement, qui couvrait le saint ciboire ou l'ostensoire, les reliques ou l'autel. Les ciboires, comme vases, avaient diverses formes, tantôt celles d'un coffel, d'une lour*, d'une colombe 5, comme celle qui se voyait au-dessus de l'autel de l'abbaye St-Denis, au tems du roi Gontran; tantôt celle d'un agneau, etc., et alors ils étaient déposés dans les baptistaires, lorsqu'ils étaient encore séparés des basiliques. On en voyait ainsi dans l'église du monastère de Cluny, dans celle de Rodez, à St-Maur-les-Fossés près Paris, à Chartres, etc. 6. Dans notre planche, no 17, nous donnons la figure du ciboire en forme de tour.

CIMELIA, cymilia ou même cimiliarcha, signifiaient des meubles préeieux, et particulièrement des vases destinés à contenir des liquides, tels que l'eau bénite, l'huile consacrée, etc.; voir notre planche n° 10, et son explication ci-dessous note 7.

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'Histoire de l'Art. Peinture, LIV; Sculp, VII, no 8.

Quelques écrivains contestent le fait de l'exécution de ces candélabres par le Cellini.

3 Thiers, Exposition du St-Sacrement, t. 1, p. 29.

4 lb. ch. v.

5 Histoire de St-Denis, par dom Félibien, t. 1, p. 6.

6 Ciampini, Vetera monimenta; voyez Agni, et arlophorium, dans cette notice.

'Il existe dans le trésor de l'église du Dôme (la basilique Ambroisienne ) à Milan, un vase d'ivoire qui est un objet d'antiquité et d'art très-curieux du 10° siècle. Il est orné de sculptures qui représentent, dans des niches à plein cintre (ce qui prouve son antiquité), et soutenues par des colonnes, avec chapiteaux à figures, la Vierge, les quatre évangélistes avec leurs attributs. Ce

CLAMACTERII ARGENTEI, sonnettes d'argent suspendues à une
lampe '.

COLATORIUM, sorte d'enlonnoir ou couloire, pour verser goutte à
goutte le vin du calice dans un autre vase, pour communier le peuple.

COLUMBÆ, figures de colombes, d'or, d'argent, de cuivre émaillé, etc.,
servant à conserver l'hostie: c'est ce que l'on nommait custode ou reserve.
Voir aussi ce que nous disons aux mots agni, ciboria, turris, etc., et dans le
Traile de Thiers, tous les détails curieux dans lesquels il est entré sur les
usages consacrés par les plus anciennes liturgies 3.

COMMUNICALES, vases servant à distribuer la communion aux fidèles,
lorsqu'ils communiaient encore sous les deux espèces.

CONCHA AUR CHALCA, autre vase en forme de conque marine, qui
servait, dans quelques baptistaires, à verser l'eau sur la tête des baptisés.

CONFESSIONES, endroit réservé sous les autels, pour renfermer des
reliques. Ce nom est aussi donné à l'autel même, en mémoire des catacombes
et des tombeaux des martyrs, qui témoignent de leur confession généreuse.
Enfin, on a donné ce nom à une décoration plus ou moins riche, élevée au-

vase a servi à présenter de l'eau bénite à l'empereur Othon, lorsqu'il fut reçu
par l'archevêque de Milan, Gothfredus, ce qui est constaté par l'inscription
qui se lit au bord du vase:

Vates Ambrosii, Gothfredus, dat tibi, sancle,

Vas venienti, sacram spargendam, Cæsare, lympham.....

L'archevêque Gothfredus, ayant occupé le siége de Milan sous les deux
Othon, savoir: Othon-le-Grand et Othon II, depuis 373 jusqu'à 378, il serait
intéressant de connaître auquel des deux se rapporte ce qui est dit ici. Ce-
pendant l'épithète sancte, qui se lit dans le disque, ne pouvant raisonnable-
ment s'appliquer à Othon II, surnommé le Sanguinaire par les historiens, il
est à croire que celui dont il s'agit ici est Othon Ier, renommé pour sa piété
et ses grandes qualités. Voir notre pl. no 10.

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Ughellus, dans son Italia sacra, écrit Cremasleri, ce qui signifie alors de
petites bulles, bullæ aut alii ornatus pendentes, etc.

2 Voir le synode de Constantinople, art. 11, et celui de Nicée, art. 11, § 5,
à ce sujet.

5 Thiers, Exposition du St.-Saerement, t. 1or, p. 54 et suiv. Saint Grégoire
de Tours, de gloriâ martyrum, cap, 72, raconte qu'un soldat de Sigebert, roi
de Soissons, dont le camp était voisin de l'abbaye de St-Denis, ayant voulu
s'emparer de la colombe d'or, placée au-dessus du tombeau de St-Denis, au
6 siècle, et ne pouvant l'atteindre, monta sur le tombeau même ; mais au
moment où il portait la main sur le vase sacré, il glissa, se perça de sa lance
qu'il avait appuyée contre terre, et mourut sur la place.

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