Voltaire et Mme. du Chatelet: révélations d'un serviteur attaché à leurs personnes; manuscrit et pièces inédites avec commentaires et notes historiques

Voorkant
E. Dentu, 1863 - 250 pagina's
 

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Pagina 216 - Qui, facile en tes vers, et gai dans tes discours, Chantas les doux loisirs, les vins, et les amours, Et qui connus si bien cette sagesse aimable Que n'eut point de Quinault le rival intraitable. Je suis un peu fâché pour Virgile et pour toi, Que tous deux nés Romains vous flattiez tant un roi.
Pagina 217 - Frédéric exigeait des soins moins complaisants : Nous soupions avec lui sans lui donner d'encens; De son goût délicat la finesse agréable Faisait, sans nous gêner, les honneurs de sa table : Nul roi ne fut jamais plus fertile en bons mots Contre les préjugés, les fripons, et les sots. Maupertuis gâta tout : l'orgueil philosophique Aigrit de nos beaux jours la douceur pacifique. Le Plaisir s'envola; je partis avec lui.
Pagina 227 - J'ai vécu plus que toi ; mes vers dureront moins ; Mais au bord du tombeau je mettrai tous mes soins A suivre les leçons de ta philosophie, A mépriser la mort en savourant la vie, A lire tes écrits pleins de grâce et de sens, Comme on boit d'un vin vieux qui rajeunit les sens. Avec toi l'on apprend à souffrir l'indigence, A jouir sagement d'une honnête opulence, A vivre avec soi-même, à servir ses amis, A se moquer un peu de ses sots ennemis, A sortir d'une vie ou triste ou fortunée En...
Pagina 222 - C'est là le sort heureux des vrais fils d'Apollon : Tes vers en tout pays sont cités d'âge en âge. Hélas ! je n'aurai point un pareil avantage. Notre langue un peu sèche, et sans inversions, Peut-elle subjuguer les autres nations ? Nous avons la clarté, l'agrément, la justesse. Mais égalerons-nous l'Italie et la Grèce ? Est-ce assez en effet d'une heureuse clarté, Et ne péchons-nous pas par l'uniformité ? Sur vingt tons...
Pagina 172 - On le craignait jadis; et les cœurs de nos mères Ne goûtaient qu'en tremblant le bonheur de sentir. De ce siècle poli les lois sont moins sévères; L'amour à ses côtés n'a plus le repentir. Nous rions aujourd'hui de ces prudes sublimes, Qu'effarouche un amant qui gêne leurs désirs; Et ces plaisirs si doux dont tu te fais des crimes, Dès qu'on les a goûtés ne sont que des plaisirs.
Pagina 170 - Chloé, ce badinage tendre, Ces légères faveurs amusent mes désirs : Ce sont des fleurs que l'amour sait répandre Sur le chemin qui nous mène aux plaisirs. Mais puis-je à les cueillir borner mon espérance ? Ici, loin des témoins, dans l'ombre et le silence, Donnons au vrai bonheur ce reste d'un beau jour. De ces riens enchanteurs n'occupons plus l'amour, Chloé, tirons ce dieu des jeux de son enfance. Rappelle-toi ce soir, où, sensible à mes vœux, Tu daignas par un mot dissiper mes alarmes...
Pagina 218 - Je crois Ferney plus beau. Les regards étonnés, Sur cent vallons fleuris doucement promenés, De la mer de Genève admirent l'étendue; Et les Alpes de loin, s'élevant dans la nue, D'un long amphithéâtre enferment ces coteaux Où le pampre en festons rit parmi les ormeaux.
Pagina 220 - Enfin cette Comté, franche aujourd'hui de nom, Qu'avec l'or de Louis conquit le grand Bourbon : Et du bord de mon lac à tes rives du Tibre, Je te dis, mais tout bas : « Heureux un peuple libre ! » Je le suis en secret dans mon obscurité; Ma retraite et mon âge ont fait ma sûreté.
Pagina 203 - Gai par complexion, sérieux par régime, ouvert sans franchise, politique sans finesse, sociable sans amis, il sait le monde et l'oublie. Le matin Aristippe et Diogène le soir, il aime la grandeur et méprise les grands, est aisé avec eux, contraint avec ses égaux.
Pagina 219 - Le Plaisir s'envola; je partis avec lui. Je cherchai la retraite. On disait que l'Ennui De ce repos trompeur est l'insipide frère ; Oui, la retraite pèse à qui ne sait rien faire; Mais l'esprit qui s'occupe y goûte un vrai bonheur.

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