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En tout cas, la plante est très nettement différenciée dès la IVe dynastie, dans les mastabas de Guizeh, de la plante sou (r-sou, rs) servant à écrire le mot «sud” qui a été identifiée avec le souchet par M. Loret et avec le jonc (die Binse") par M. Sethe (). Aussi la phrase suivante, écrite en 1916 par M. Blackman, « Nysw-t, as Sethe points out, means belonging to the sw-t plant, the sw-t being the badge of Upper Egypt (2), ne me paraît-elle pas absolument satisfaisante, car elle laisse supposer une confusion entre les deux plantes et (3).

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*

La plante avait été lue d'abord - qmá par Brugsch; mais à cette lecture paraît bien devoir être préférée celle de ➡chma, qui est clairement donnée dans un tombeau de Deir el Gebrâwi (4) (—~), et qui a été admise par M. Erman (5) et M. Erman (5) et par la majeure partie des égyptologues). De nombreuses variantes orthogra

"Zeitschrift für äg. Spr., XLIX, p. 18-19. (2) Rec. de trav., XXXVIII, p. 69.

(3) M. H. E. Winlock (Bas-reliefs from the temple of Rameses 1 at Abydos, New York, 1921, p. 34) pense que la plante, qui caractérise le sud de l'Égypte en opposition avec la plante (le papyrus des marais du Nord), était le lis. Y aurait-il donc quelque relation entre les deux plantes et, dont la forme de la fleur, sinon celle des tiges, paraît être assez analogue; le signe représenterait-il, à une certaine étape de son développement, une tige unique de lis, et le signe serait-il un bouquet de trois tiges de lis? C'est une hypothèse de plus à ajouter aux autres; mais, d'une part, elle vient à l'encontre de l'idée de Spiegelberg suivant laquelle la plante serait une plante textile, et, d'autre part, nous ne savons pas si le lys vivait en Egypte à l'époque des Pharaons.

(4) DAVIES, Rock Tombs of Deir el Gebrawi, Part II, pl. VII. Voir aussi, sous la XVIII dynastie, au tombeau d'un certain au Gebel Silsileb,

(CHAMPOLLION, Not. descr., I, p. 649). N'est-il pas piquant de constater, dans ce travail écrit spécialement à l'intention du centenaire de Champollion, que le grand créateur de l'égyptologie avait déjà fourni la preuve, trop longtemps méconnue de ses successeurs, de la véritable lecture qu'il convenait d'attribuer au signe qui nous occupe?

(5) Cf. Aegypt. Glossar, 1904, p. 129, et Aegypt. Grammatik, 3° édit., 1911, p. 301, n° 26. Cf. aussi ERMAN-GRAPOW, Aegypt. Handwörterbuch, 1921, p. 1 182.

(6) Voir, par exemple, SETHE, Zeitschrift, XLIV, 1907, p. 9, qui fait, au sujet de la lecture première possible du signe, la réserve suivante: «Es

phiques, empruntées à des textes de toutes les époques à partir du Moyen Empire, montrent d'autre part, que le mot qui servait à désigner la Haute-Égypte admettait un

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ou final, smw (Sethe), Chmdou: voir, par exemple, le titre de dans son tombeau de Silsileh, déjà mentionné,, et ce membre de phrase du corridor X du temple de Séthosis Ier à Abydos, En ce qui, d'une part, concerne la désinence féminine, ajoutée à partir du Nouvel Empire, et principalement dans les manuscrits hiératiques des XIXe et XXe dynasties, donnant naissance aux formes,,, etc., Chmâ-t, et, d'autre part, l'emploi de la plante à la place de la plante (par analogie avec la plante de la Basse-Egypte et seulement dans les cas où l'on parle à la fois de la Haute et de la Basse-Égypte, IY ou ), je ne puis mieux faire que de renvoyer aux judicieuses observations de

M. Sethe (2).

Le signe Haute-Égypte entre dans la composition d'un très grand nombre de titres, dont le plus élevé dans la hiérarchie administrative paraît avoir été celui de imi-ra Chma (Chmdou, puis Chmd-t). Je me bornerai ici à l'étude de ce titre, espérant avoir bientôt l'occasion de traiter ailleurs des autres.

Les orthographes sous lesquelles se présente ce titre sont très nombreuses :

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besteht übrigens die Möglichkeit, dass dass, hier, wie sooft, ein →→ h vertrete. M. Jéquier, pourtant, reste fidèle à l'ancienne lecture qmå (voir Les frises d'objets, 1921, p. 355).

MARIETTE, Abydos, I, pl. 44. On trouve aussi les formes +) =, |—et eto. M. Loret a bien voulu attirer mon attention sur une cypéracée portant le nom arabe sammár ou summár (Schweinfurth), qui pourrait, pense-t-il, être rapprochée de la plante égyptiennechmaou.

(2) Zeitschrift, XLIV, p. 9-10. Le lecteur trouvera, du reste, dans cet excellent mémoire, intitulé Die Namen von Ober- und Unterägypten und die

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avec le signe ours apparaît, dans ce groupe, dès la VIe dynastie);

B. Moyen Empire: 1-2, 1-£J—, 1-2 et 17";

C. Nouvel Empire et après,¬£7, 77,71,728, 70, 78 et ¬7; (2).

En 1890, M. Sethe (Zeitschrift, XXVIII, p. 46–47), à l'exemple des savants antérieurs, traduisait encore ce titre par « Vorsteher des Südens"; il montrait, en outre, qu'il apparaissait dans les textes à la même époque qu'un autre titre de formation analogue,, c'est-à-dire dans la seconde partie de la Ve dynastie. En 1904, M. Erman (Aegypt. Glossar, p. 129) ajoutait à l'acception « Süden » (sud) jusqu'alors attribuée au mot sma une nouvelle acception, Oberägypten (Haute-Égypte), alors Maspero, dès 1895, au tome Ier (p. 423) de son Histoire ancienne des peuples de l'Orient, avait déjà rendu le titre en

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que

Bezeichnungen für Nord und Süd, les renseignements les plus utiles sur une foule de points intéressant le mot

(1) Au Moyen Empire, la Haute-Égypte commence à ne plus être appelée seulement Chmaou (Chma), mais aussi Ta-chma (par analogie avec Ta-meḥ, la Basse-Égypte); cf. par exemple la stèle 140 du British Museum, dont le propriétaire nous apprend qu'il dirigea des travaux dans la Haute-Égypte, Et ce fut cette nouvelle désignation qui devint la plus fréquente à partir du Nouvel Empire, sous les formes

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et.... 70.

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(2) Le mot Chmaou, Chma, est, originairement, du genre masculin, comme le prouvent les expressions

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et

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et

auxquelles viendront, seulement sous le bas Nouvel Empire, se substituer (Montoumhâït) et ! 1) (Pa

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les formes féminines basa). On rencontre toutefois, dès le Moyen Empire, au Quâdi Hammâmat, pour le mot Chidou, des orthographes

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question par gouverneur général de la Haute-Égypte ». Puis, en 1907, dans le travail auquel j'ai déjà fait allusion, M. Sethe établissait nettement et définitivement la distinction fondamentale entre les termes rs « sud et šm Haute-Égypte. Cependant, il est à remarquer que, malgré le caractère indubitable de cette différenciation, le mot Chmdou est encore actuellement presque uniformément traduit par « sud et le titre imi-ra Chmaou par «préfet du sud (Weill), « préfet du midi» (J. Baillet), gouverneur des pays du sud et gouverneur du sud » (Maspero), chef du midi» (Legrain), - <directeur du Sud (Moret et Tresson),

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< governor of the south"

superintendent of the -governatore del Mez

(Breasted, Budge et Davies), south (Blackman et Davies), zodi (Schiaparelli), «Vorsteher des Südens" (Eduard Meyer). En 1919, M. Paul Tresson (2) persistait encore dans l'ancienne confusion entre les mots Haute-Égypte

et « sud».

Nous ne possédons, touchant l'étendue et les limites sous l'Ancien Empire de la région appelée Chmâou, qu'un seul document, mais il est de premier ordre et fort précis dans ses données. Aux lignes 33-34 de son autobiographie, Ouni s'exprime ainsi le roi Mirniré

1:

le roi Mirniré me fit ha et

gouverneur de la Haute-Égypte, au sud depuis Éléphantine (et) au nord depuis le nome Mâtnou ». A la ligne 15, d'autre part, il nous apprend que le roi Pépi ler avait levé des recrues UI

dans la Haute-Égypte en sa totalité, au sud depuis Éléphantine (et) au nord depuis le nome Mâtnou ». Le pays Chmdou couvrait donc, sous la VIe dynastie, exactement

(cf. COUYAT-MONTET, Inser. Ouddi Hamm., n° 191 et 192), amenées probablement par la présence du signe (nou-it) et par une assimilation erronée avec nouit risit «la ville du Sud (Thèbes)».

Voir, au contraire, J. CAPART (Journ. of Egypt. Archaeol., vol. VI, p. 226), Governor of Upper Egypt.

L'Inscription d'Ouni (Bibl. d'étude de l'Inst. franç. d'archéol. orient., t. VIII), p. 41.

l'ensemble des 22 nomes de la Haute-Égypte, depuis la première cataracte au sud jusqu'à la limite séparant le nome Aphroditopolite du nome Memphite, ce dernier étant le premier nome de la Basse-Égypte, qui s'appelait alors ou simplement .

...

La stèle du musée du Caire, que M. Moret a publiée en 1914 dans les Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (p. 565-573), montre également que le Chmaï vivant sous la VIIIe dynastie avait sous son contrôle les 22 nomes de la Haute-Egypte.

Pour le Moyen et le Nouvel Empire nous n'avons pas de renseignements concernant l'étendue et les limites du pays désigné sous le nom de Chmaou ou Ta-chemâou (1). Mais pour les périodes post-ramesside et saïte, il existe un document de la même importance que l'inscription d'Ouni pour l'Ancien Empire: c'est la célèbre stèle de l'adoption de la fille du roi Psamtik Ier, Nitocris, par la grande prêtresse d'Amon thébain Chapenapit, trouvée à Karnak en 1897 et conservée au musée du Caire (2). Aux lignes 17 et suivantes de cette stèle figure une liste des donations de terrains consenties par Chapenapit en faveur de sa fille adoptive IT!! dans les villes et les nomes de la Haute et de la Basse-Égypte. Les donations concernant la Haute-Égypte y sont réparties dans sept nomes -↓ « ce que sa Majesté lui donna en Haute-Egypte, [à savoir dans] sept nomes»), et ces sept nomes sont le IVe (Karnak-Louqsor, -Diospolis), le VII (Hou, -Diospolis Parva), le Xe (Kôm Ichgaou, -Aphroditopolis), le XVe (Achmounein, -Hermopolis), le XVIIIe (Hipponon), le XIX (Bahnasa, -Oxyrhynchos), et le XX (Ehnassieh, -Héracléopolis). Donc à cette

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(Tout au plus nous est-il permis de penser, avec Erman (Zeitschrift, XXIX, p. 119-120), que dès la VI dynastie et sous le Moyen Empire, Chmaou proprement dit ne s'étendait pas au delà d'Abydos vers le sud, et que la région méridionale, entre Abydos et Éléphantine, avait reçu le nom spécial de Tep Chmaou la tête de la Haute-Égypte.

(2) Publiée par Legrain (Zeitschrift, XXXV, p. 16-19), traduite et commentée par Erman (ibid., p. 24-29).

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