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śmnh hpw; cf. A. MORET, L'ap

tenir ces lois (
pel au roi, 143, 148 et suiv.).

Ce serait sortir de notre sujet que d'entrer dans les détails. Toutefois il nous faut signaler que depuis la XII dynastie les Pharaons permettent au peuple de recourir directement à la justice divine et royale. Sur de nombreuses stèles de ce temps, dont les propriétaires sont de la basse classe, nous voyons les dieux figurés et nous lisons de timides adorations à Osiris, à Hor-Min, à Ra, où la piété individuelle balbutie, en termes encore impersonnels et figés par le rituel, ses premières effusions et ses revendications. Le peuple a mainteuant le droit de parler aux dieux. Aussi peut-il adresser au dieu sur terre, à Pharaon, des pétitions écrites pour tout déni de justice. On a retrouvé de ces pétitions datées du début de la XVIIIe dynastie (Appel, 147; REVILLOUT, Précis, 66); sous la XII dynastie des allusions à ces appels se retrouvent dans les biographies de magistrats; surtout, le Conte du Paysan montre comment un fellah savait parler au Roi. Instruit, comme il l'est, de l'existence d'un Juge divin qui pèsera un jour roi et peuple, le fellah n'a plus peur d'adjurer le roi d'être juste comme le Soleil et le Nil... Réprime le vol, protège les 10alhereux, ne repousse pas qui se plaint à toi, mais prends garde que l'Eternité approche et qu'il est dit : « La Vie, c'est de faire la Justice» (Contes, 58).

Voilà le ton que prend un paysan, depuis qu'il a conscience que (comme le riche) le plébéien atteint la

condition de la divine Ennéade ».

Nous sommes si habitués à l'identification (après l'Ancien Empire) de tout Égyptien mort avec le roi et les dieux, que nous avons un peu perdu la faculté de nous en étonner. A la réflexion, il apparaît cependant que

(") Caire, 20086, 20089, 20094, etc. Nombreux exemples dans les musées de Paris, Londres, Leide, Berlin. La stèle du Caire 20517, qui est celle d'un roi, porte un hymne du même type que les stèles des gens les plus humbles.

c'était là, de la part du Pharaon, une concession extraordinaire; elle ne s'explique que si l'on admet un complet triomphe de la plèbe au cours des révolutions décrites par les pamphlets littéraires. Au surplus, les secrets de la religion, de la magie, de l'administration royale, de la personne même des Pharaons ayant été divulgués, il devenait impossible de restaurer l'antique royauté, dotée d'armes magiques autant que matérielles, et de fonder son autorité sur des mystères, qui n'étaient plus mystérieux. Les Pharaons se résignèrent à renoncer à leur monopole; ils acceptèrent la divulgation des rites à toute la population, avec les conséquences politiques et sociales qui en découlaient. La société égyptienne entra ainsi, après la mort, toute entière dans la famille royale: mais pour mériter cet honneur divin, elle dut s'en rendre digne pendant la vie, par son dévouement aux intérêts de l'État et de la dynastie. Toutes les classes sociales étant nivelées devant le trône, l'autorité royale redevint, pour quelques siècles, aussi respectée que sous l'Ancien Empire. C'est que le principe même de cette autorité avait évolué vers une conception sociale plus humaine. Au lieu de s'isoler au-dessus de son peuple dans son inaccessible dignité divine, le Pharaon acceptait de faire monter jusqu'à lui les hommes de bonne volonté; il était moins le maître que le père et le guide des Égyptiens; on ne l'appelle plus le Grand Dieu neter a'a', mais le Bon Dieu nir nefer.

Concluons ce n'est pas seulement un progrès dans les conceptions religieuses que révèle la démocratisation des rites funéraires : c'est une révolution sociale et politique, réalisée avant l'an 2000, non sans violences populaires. En Égypte, comme en Grèce et à Rome, avec des modalités appropriées aux mœurs orientales, la plèbe a pris conscience à la fois de ses droits religieux et politiques; elle a obtenu simultanément une part des mystères, des choses sacrées, des honneurs publics Teλetwv καὶ ἱερῶν καὶ τιμῶν. Cette formule de Démosthène

(in Nearam, 113) résume l'éternelle revendication de la plèbe dans les sociétés antiques; ne la retrouvons-nous pas, terme pour terme, dans ce vou si souvent écrit sur les stèles, à dater du Moyen Empire, où l'Égyptien nourrit la triple aspiration d'être : « Esprit au ciel, Puissant sur terre, Justifié dans la divine région inférieure >> =\] (ia’hw m pt, wśr m ta', ma'a'

brw m hrt-ntr)?

UN ACHAT DE TERRAINS

AU TEMPS

DU ROI SI-AMON,

PAR

M. HENRI MUNIER.

La stèle en calcaire qui fait l'objet de cet article, fut trouvée dans les décombres de Fostat qui recèlent tant d'objets provenant de Memphis. Elle appartient actuellement à la petite collection du collège Saint-Joseph des Frères des Écoles chrétiennes au Caire. Elle mesure en hauteur 30 centimètres et 20 centimètres en largeur.

Dans le cintre, à la droite du lecteur, la silhouette d'un personnage qui ne peut être que le roi, vêtu de la sento et portant la queue de taureau, fait l'offrande du vin. Devant lui on lit cette inscription presque entièrement effacée (→):

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et, au-dessous, la phrase usitée pour un pareil geste rituel (-) :

Face au roi, le dieu Ptah momiforme, tenant le long

sceptre 1, reçoit dans son naos les hommages du Pharaon. A la hauteur de sa figure (-):

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Derrière lui, son épouse, la déesse Sakhmet, à corps de femme et tête de lionne, coiffée du disque solaire et de l'uræus; comme son parèdre, elle serre d'une main le sceptre et de l'autre, le signe f. Devant elle s'étalent ses titres (-):

(sic)

Le champ de la stèle est ensuite couvert par le texte du contrat. Chaque ligne est séparée par un trait horizontal. Les hiéroglyphes ont la régularité qu'on observe sur les meilleurs monuments de cette époque. Aucune marge; la ligne de l'inscription part et aboutit au rebord même de la pierre. Les quelques éraflures qu'on observe sur la surface n'ont pas altéré le contour des signes qui restent suffisamment lisibles.

Le texte est ainsi rédigé (→):

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