Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[ocr errors]

tirés du même texte en dialecte fayoumique, à quels contresens on peut aboutir quand l'attention se relâche de ce côté :

H. MUNIER, Un passage nouveau du martyre de saint Philothée (Annales du Service, XVI, p. 247-252):

ΑΝΤΑ ΕΝ ΕΑΥ

ΕΤΒΕΠΟΥΜ MNICO ΜΕΤ

MN2WB N191 N21@TIKon enixi mMAY.

M. Munier traduit: «Nous trouvâmes auprès d'eux en abondance à manger et à boire et toutes les choses bonnes consacrées (iɛpatixóv) qu'on leur donnait. »

J'ose espérer que le lecteur compétent donnera la préférence à un rendu comme celui-ci : « Nous nous sommes attachés à eux, seulement à cause du boire et du manger et de toutes les affaires particulières, que nous faisons. » Les prêtres des faux dieux prétendent ne les avoir servis que par intérêt personnel.

L'adjectif iwτinov, formé sur ita, avec un sens voisin de « minime, menu", rappellerait les termes du fameux passage de saint Matthieu, v, 18. Mais il a le tort de n'être pas attesté, à ma connaissance du moins. Par contre, id>wrxóv présenterait une mutilation explicable matériellement, ce qui n'est pas le cas pour ἱερατικόν.

Un peu plus loin, on lit: aqtitaatu et¶nopph АЧПЄГС : хүш АЧ ШПІ ЄЧ†єс єгоүн гмПЧГА

MMIN MMAY.

Traduction de l'éditeur: «Il prit la forme (open) d'un cadavre et il parut comme s'il avait reçu un soufflet sur sa propre figure. "

Il s'en faut de plus d'un iota que cette version cadre avec la suivante: «Il porta la main à sa fibule, l'arracha et se mit à se l'enfoncer dans le visage. "

Si M. Munier s'est remémoré quelque histoire de fantôme giflé, le mot woρný, ou plutôt son presque synonyme περόνη, fait penser à des aventures bien plus classiques, comme celles d'OEdipe aveugle (OEdipe roi, 1269), d'Aphrodite blessée (Iliade, v, 425) ou de l'unique « res

capé du combat des Athéniens contre les Éginètes (HÉRODOTE, V, 87).

On voit par là combien sont utiles les index de mots grecs annexés aux publications coptes ou encore les monographies comme celles de Rahlfs (Acad. Berlin, 1913), de Wessely et de Hopfner (Acad. Vienne, 1910 et 1918).

=

(16) AGNT est une forme éclectique, avec le o du boh. et le T du sah.

:

=

(17) Pour la restitution, cf. CRUM, Coptic Ostraca, no 353 : Tapetetnp2wb nai. La séquence aЄiep2WB ne s'élucide pas du premier coup. La phrase est forcément circonstancielle. Bien que la forme de l'auxiliaire soit normalement ei- en sahidique et eeı- en akhmimique, je puis citer un exemple de ae- dans ce dernier dialecte C. SCHMIDT, Gespräche Jesu mit seinen Jüngern, v, 7 : АЄІРПАРАГє піпнүє transiens coelos. Une autre solution consisterait à voir dans λe l'adverbe aɛi; mais il ne paraît pas attesté en copte, si ce n'est en composition. Dans ce cas, il faudrait que ep2w8 fût pour Єip2wB, comme à la ligne précédente, ewwne pour EIMONE. Le passage deviendrait : «Je m'en trouve à tout instant dépourvue. Mais je crois la première version préférable. Pour la forme de cipe, on aurait ainsi deux ep- douteux (1. 10 et 17), contre un P certain (1. 5).

[ocr errors]

On connait depuis longtemps, grâce aux travaux d'Amélineau et de Revillout, la personnalité de saint Pésunthios (568-631 ou 632), devenu évêque de Coptos vers 598. La bibliographie de ses écrits et de ceux qui le concernent (biographies, lettres, sermon) a été dressée par W. E. Crum, d'abord dans ses Coptic Ostraca (1902), p. 8, puis dans la Revue de l'Orient chrétien, XX 916), p. 1 et suiv. Tout récemment encore, le même auteur publiait (Short Coptic Texts, nos 174-176) trois lettres appartenant à la Philipps Library (de Cheltenham) qui. possède concurremment avec le Louvre et le musée de

New-York, la majorité des pièces retrouvées de la correspondance de saint Pésunthios.

Le présent document a appartenu successivement à plusieurs personnes et il a été impossible de déterminer sa provenance. La plaque de verre sur laquelle est collé le papyrus porte l'étiquette: «Fragment de lettre d'Apol

lonius à Ptolémée. »

On sait que l'évêque de Coptos avait une culture assez étendue. Non seulement il possédait les sciences ecclésiastiques, mais il aurait eu la curiosité d'apprendre le démotique(1) (Amélineau, p. 17, 18, 29, 44, 47, et 144; Budge, p. XLVIII). Avant de mourir, il eut soin de léguer ses livres à son disciple favori, Moïse. qıпpooy¶ ÑnaxapTHC KAXOC xe wakрxpia îмOOY: 910pшoyw NNAXWM XE Xnaepxpeia mmwoy (Budge, p. 123; Amélineau, p. 157). Dans quelques lettres adressées, soit à lui-même, soit à quelqu'un de son entourage, il est question d'envois de livres et de travaux de copie (Revue égypt., IX, p. 158-159 et XIV, p. 28-30). Nastasia, qui avait une assez belle main, sinon une orthographe impeccable, a dû être employée par l'évêque à reproduire des ouvrages de bibliothèque.

Notre document présente, par comparaison, presque un intérêt d'actualité, puisqu'il témoigne d'une sorte de crise du papier". Depuis longtemps alors, le papyrus était une denrée chère et qu'on se gardait de gaspiller (2). De nombreux ostraca commencent ou se terminent formule d'excuse KO NAI EBOX XEMMI6nxaPthC

par

la

(1) Cela n'est pas démontré. On se base sur ce que Pésunthios lit un parchemin contenant une liste de noms de morts momifiés. Tout ce que l'on en connaît, c'est que l'un d'eux avait pour parents Agricolaos et Eustathia (p. 147). On ne tient donc pas la preuve irréfragable que la clef de ces écritures n'était pas si bien perdue dès le second siècle de notre ère qu'on a bien voulu le dire sur la foi de Clément d'Alexandrie».

(2) Cf. W. SCHUBART, Einführung in die Papyruskunde, p. 39 et les différentes références données par H. LECLERCQ, ap. Dictionnaire d'archéologie chrétienne, I, col. 1806.

[ocr errors]

(cf. CRUM, Coptic Ostraca, au no 97). On peut la mettre en parallèle avec le mot d'Apulée (cf. P. MARESTAING, Les écritures égyptiennes, p. 57 et suiv.): «si papyrum aegyptiam ... non spreveris inspicere qui comporte, d'après Lombroso (Aegyptus, I, p. 267), une excuse de n'avoir point écrit sur parchemin. Par contre, cette matière était, au temps de Martial, la moins appréciée (cf. I. BELL, J.E.A., VII, p. 99). Deux autres articles tout récents traitent de la question du papyrus au début de l'époque arabe (cf. ibid., p. 102). T. W. Allen soutient que l'adoption de la minuscule est une conséquence de la raréfaction du papier après la conquête. A. Grohmann revient sur la question du monopole et croit que l'insertion du protocole avait pour objet d'intensifier la vente au profit de l'État.

Pour le protocole des actes coptes et ses rapports avec la fabrication et la vente du papyrus, cf. maintenant A. STEINWENTER, op. cit., p. 26 et suiv.

VII

MAGIE ET RELIGION

« VorigeDoorgaan »