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geance de M. Schiaparelli, conservateur du musée égyptien de Turin, je puis en donner une recension nouvelle établie sur photographie. Le martelage du nom d'Amon, dans le proscynème vertical du ceintre, fournit comme terminus ad quem pour la datation de cette stèle le règne d'Aménothès IV. D'autre part, la sobriété de la perruque et du costume du personnage assis devant la table d'offrande, ainsi que la concision archaïque de l'orthographe, font penser aux débuts de la XVIIIe dynastie, ou même à l'époque qui en précéda immédiatement l'avènement (1). Le texte de la stèle se poursuit en quinze lignes horizontales, de droite à gauche :

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des textes de la XII

dynastie. Pourtant l'argument que l'on pourrait tirer

de sa présence dans cette stèle se trouve énervé par l'usage du mot néoégyptien (ligne 3) défense que CHABAS (loc. cit. : Bibl. égypt., XIII, 246, et Dictionnaire manuscrit, p. 1440) a déjà signalé dans les passages Pap. Sallier, II, 2, 1, et Anastasi, I, 5, 5; 9, 1. Béki, il est vrai, sorti des formules ordinaires des textes religieux, ne pouvait que choisir ses expressions dans le vocabulaire populaire qui devait, dès le Moyen Empire, contenir pas mal de mots néo-égyptiens".

(2) Le signe est en réalité écrit

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(1) Le signe

est en réalité écrit

(2) Il reste au dessous de la place d'un C qui n'a

pas

été gravé.

(3) Ce signe hiératique intercalé par le lapicide est reproduit tel qu'il existe sur la stèle, c'est-à-dire dans une écriture de droite à gauche.

(4) Le signe

est écrit en réalité ⇓

Le roi donne offrande. Au double du directeur de grenier, Béki, justifié. Il dit :

Je fus un vrai juste, exempt de péchés, ayant mis Dieu dans son cœur et sage grâce à lui.

Je suis venu à cette ville qui est dans l'Éternité après avoir fait le bien sur la terre je n'ai pas affligé, je n'ai pas fauté, mon nom n'a été prononcé sur aucune action vile d'injustice, quelle qu'elle fût; mais je me suis réjoui de dire la vérité, car je sais qu'elle est utile à qui la fait toujours sur terre jusqu'au trépas et que c'est une défense parfaite pour qui l'a dite, en ce jour où il arrive au Tribunal qui discerne les intentions, juge les dispositions, punit le pécheur et tranche son âme.

De mon existence je ne commis de fautes (1) je n'eus pas d'accusateur. Aucune injustice ne me fut imputée par devant eux; mais je sortis de là justifié et je fus récompensé là parmi les fléaux pas

sés à leur double."

Le directeur de maison, le directeur de grenier, Béki, justifié. Il dit :

Je fus un grand charmeur de cœur du Seigneur des DeuxTerres, un favori de Celui qui l'a fait, un loué du Souverain.

« Ce fut ma vertu parfaite qui fit éminer ma place et qui m'éleva parmi des myriades d'humains; ma justice qui me fit prospérer (2) pour Horus (3) comme directeur de la Porterie de la Demeure Supérieure(?). Son double m'admit à vaquer auprès de lui en joie pour adorer sa beauté tous les jours et à vénérer ses deux uræus (4) à tout

moment."

Le directeur de grenier, Béki, justifié. Il dit :

« Je fus un noble qui se complut à la justice, qui pratiqua les lois

(CHARAS (loc. cit. : Bibl. égypt., XIII, 246) avait déjà noté le jeu de mots par alliteration de la phrase wnn-y nn wn-y.

(2) Cette traduction me semble exigée par la structure générale de la phrase. Le verbe , il est vrai, est très rare au sens transitif : je ne puis citer pour ma part que Livre des Morts, LXIV, 27-28 : FI

Viens derrière moi! Mes sortilèges feront prospérer (partic.) ma chair, mes formules seront les gardiennes de mes membres".

(3) Le signe-oiseau, il est vrai, est de forme imprécise; mais le contexte exige ici la lecture par le faucon. Cette interprétation est assurée par la stèle 20541 du Caire (LANGE et SCHAFER, Grab- und Denksteine, II, 162), du Moyen Empire, qui à la ligne 11 emploie le même parallèle protocolaire entre Horus et son double.

(*) Une traduction sculpturale de cette expression se trouve, par exemple, dans la statue de la reine Isis, mère de Thoutmosis III (Caire 42,072, LEGRAIN, Statues et statuettes, I, pl. XLII), qui porte au front deux uræus jumelles couronnées.

de la Cour de la Double justice. J'eus pour but de parvenir au Kher-Neter sans qu'il y eût de vilenie à propos de laquelle fût prononcé mon nom.

Je n'ai pas fait de mal contre les humains : la décision (1) de leurs dieux a été que mon existence fût une vie de vent favorable(2), si bien que j'atteignis cette belle féauté et que j'eus les faveurs du Roi. Je fus aimé par ses courtisans, le Palais entier et ce qui est en lui: aucun mal ne me fut fait au milieu d'eux. Les humains de la Porterie, eux aussi, se réjouissaient de ma vertu parfaite. Mon nom était prononcé dans le palais comme celui d'un seigneur de perfection, faisant ce qui est juste.

«Ma bonté était dans le cœur de mon père et de ma mère et mon amour dans leur sein jamais sur terre enfant ne se distingua comme je le fis auprès d'eux.

:

« J'ai respecté étant grand qui j'avais imploré étant petit.

Je n'ai pas dénigré plus haut placé que moi.

Mon conseil fut celui de quelqu'un qui dit le bien, et ce ne fut point un avis funeste ce que j'ai dit. Écoutez donc ceci, copie de ce que j'ai dit, ô vous, tous les humains qui existerez :

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Complaisez-vous dans la justice chaque jour, comme en un grain [?](3) dont on ne fait point de mets et pourtant dont Dieu,

(1) Le sens général de cette phrase me semble appartenir au même ordre d'idées que les expressions de la stèle d'Antouf (Louvre, C 26, 19): *

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« . . . pour qui les justes remerciaient Dieu à cause de sa perfection, pour qui tous les humains demandaient la force et la vie. Quant au décision, on le trouve comme parallèle à

mot

au tom

beau de Kha-m-hâ (LORET, Mission, I, 122), dans une phrase où le défunt entend déclarer qu'il n'a eu aucun démêlé avec la justice de son pays:

1은

il fut innocent sur terre',¦ il n'advint pas de sentence sur lui, il n'y eut pas de décision le concernant auprès des Solitaires du Palais, v. s. f.”. (Le mot désigne le vent qui fait voguer la barque (cf. VOGELSANG, Kommentar zu den Klagen des Bauern, p. 66). Une vie de vent est donc une vie à la fois facile et prospère. La même métaphore se retrouve sur la stèle d'Am-n-t'eh, 1. 6-7 (VIREY, Tombeaux thébains, Mission, V, 359):

vois, j'eus le bon vent que l'on désire, ma louange fut dans le Palais, v. s. f. tous les jours".

(3) Je donne cette interprétation sous toutes réserves. Le lapicide, embarrassé sans doute par un signe hiératique qui n'était pas d'usage courant, s'est contenté de le régulariser dans le groupe. CHABAS l'interprétait, mais, outre que le sens «se complaire dans la justice en

seigneur d'Abydos, vit chaque jour. Si vous la faites, cela vous sera utile vous traverserez l'existence en douceur de cœur pour rejoindre le bel Occident et votre âme pourra entrer, sortir et se promener comme les seigneurs éternels qui dureront aussi longtemps que les dieux primordiaux. >»

Le second témoin d'une croyance similaire est un passage du papyrus 1116 A, recto, de l'Ermitage, publié par Golénischeff) et étudié par Gardiner (2). Cet exemplaire, copié sous la co-royauté de Thoumosis III et d'Aménothès II, édite un texte qui eut sa vogue au Nouvel Empire, témoins les diverses recensions qui en sont parvenues les instructions d'un roi héracléopolitain, sans doute un Akhtoès, à son fils Mérikarâ. Gardiner, s'appuyant sur l'exactitude historique des événements qu'elle

Égypte n'offre rien de bien intelligible, que grammaticalement la place de avant ce complément est insolite, que ✪ plus haut n'était pas écrit, on saisit mal comment ce lapicide, qui a fort bien transcrit le signe aux lignes 10 et 11, le méconnaîtrait à cet endroit. Il est possible, peut-être, d'admettre que la minute hiératique portait le mot

<< grain", et le trait vertical qui suit le déterminatif confirme cette interprétation, représentant régularisé. Que ce mot, tout en restant féminin, ait dès le Nouvel Empire perdu son orthographique, ce fait est établi pour l'époque de Ramsès II par l'obélisque de la Concorde qui, au lieu de la formule protocolaire , écrit: 3° (face Sud, 1. 3). La stèle de Béki inviterait à remonter ce phénomène linguistique un peu plus haut: ici, comme à la ligne 3 de son discours, Béki parle la langue populaire. M. Sottas me suggère encore comme possible la lecture «complétement», «sans restriction», qui a le

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mérite de la simplicité, qui pourrait être appuyé par Abbott, II, 13

e

mais qui me semble moins utilisable pour le contexte. En tout cas, quoi qu'il en soit de ce point de détail, ce passage, comme plusieurs autres d'ailleurs depuis fort longtemps étudiés, est à joindre au texte du Livre des Morts, chap. LXVI, 1. 11 (NAVILLE) que Grapow (Zeitschrift A. S., XLIX, 51) déclare si important pour l'intelligence de l'expression vivre de la vérités.

(1) Ce papyrus avait été sommairement étudié par GOLÉNISCHEFF dans la Zeitschrift A. S., XIV (1876), 107 et suiv. La publication en a été faite par le même auteur dans Les papyrus hiératiques nos 1115, 1116 A et 1116 B de l'Ermitage Impérial à Saint-Pétersbourg, 1913 (pl. IX à XIV). (2) New literary works from ancient Egypt (Journal of Egypt. Archaeology, I(1914), p. 20-36, 100-106).

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