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La

sont multipliés." e quantité de blé est petite, le boisseau est grand. La proposition intermédiaire a été traduite par Gardiner : Lacking is any rich in his produce (?). » Il préfère avec raison la lecture de la tablette du Caire mais il me semble qu'il manque un substantif pour faire ressortir le parallélisme. En suppléant, après ws, - on aurait un parallélisme parfait : «L'homme est soumis aux privations, mais ses impôts sont grands. »

Gjentofte près Copenhague, Mars 1922.

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LA

GRAMMAIRE DE CHAMPOLLION,

PAR

M. ÉDOUARD NAVILLE.

Le 10 mai 1831, ouvrant son cours dans la chaire qu'une ordonnance royale venait de créer pour lui, Champollion en annonçait le sujet par les paroles suivantes : Ce sera par l'exposé approfondi des principes de la Grammaire égyptienne et des signes qui leur sont propres, que nous commencerons des leçons d'où leur sujet même bannit tout ornement. >>

Sa santé très ébranlée ne permit au maître de donner son enseignement que pendant quelques mois. C'est à la Grammaire qu'il consacra ce qui lui restait de vie, et quand, sentant la mort approcher, il en mit une dernière fois les feuilles en ordre, après s'être assuré que rien n'y manquait : «Serrez-la soigneusement, dit-il à ses amis, j'espère qu'elle me servira de carte de visite à la postérité. "

Le 5 mai 1832 s'éteignait ce beau génie, moins de dix ans après que, dans la lettre à M. Dacier, il avait posé sûrement et définitivement les fondements de l'égyptologie. I considérait, et avec raison, que sa Grammaire était le couronnement de son œuvre. C'est là, en effet, que nous pouvons le mieux reconnaître son intuition extraordinaire du sens d'un texte égyptien. Comme le disait le rénovateur des études égyptiennes en France, celui qu'on peut à juste titre appeler le père de l'égyptologie française d'aujourd'hui, E. de Rougé, quand il prenait possession de la même chaire : « Après avoir épuisé ses efforts pen

dant vingt années pour ajouter quelques pages à la grammaire de Champollion, quand l'esprit se recueille un instant et se retourne vers l'œuvre du maître, c'est alors qu'il apprécie dignement le génie des premières conquêtes, que l'admiration éclate, et salue le créateur de la science. "

La découverte capitale de Champollion étant celle du caractère phonétique de l'écriture égyptienne, il est naturel qu'il s'étende assez longuement sur l'écriture. Il explique ce que sont les hiéroglyphes sculptés et peints, et il distingue seize classes d'objets qu'ils figurent. Les hiéroglyphes qui formaient l'écriture primitive égyptienne, et qui étaient destinés en premier lieu à être gravés sur des monuments, subirent plusieurs simplifications; ce furent d'abord des hiéroglyphes linéaires; les caractères étaient réduits à un plus petit nombre de traits, tout en conservant le type et la forme de l'image. C'est l'écriture des papyrus, celle des livres.

Une seconde modification fut l'écriture hiératique, qui devrait proprement s'appeler tachygraphie hiéroglyphique. Champollion distingue dans la forme matérielle des signes hiératiques quatre séries selon leur degré d'éloignement de l'hiéroglyphe linéaire. Mais, comme le dit E. de Rougé qui, écrivant sa Grammaire, prend pour point de départ celle de Champollion, on peut suivre avec certitude la marche des écrivains des divers temps, et reconnaître ainsi la modification graduelle de l'écriture, sans admettre avec Champollion que certains signes hiératiques n'aient avec les hiéroglyphes que des rapports arbitraires. Une troisième simplification est l'écriture démotique. Champollion la mentionne sans cependant s'y arrêter.

Analysant les différents genres de caractères, Champollion signale d'abord les caractères mimiques ou figuratifs, qui présentent à l'œil une image plus ou moins fidèle et détaillée. Puis ceux qu'il appelle tropiques ou symboliques, au moyen desquels on peignait les id es par des images d'objets physiques ayant des rapports

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prochains ou éloignés, vrais ou supposés avec les objets des idées qu'il s'agissait de rendre graphiquement". Ces caractères seraient formés par quatre méthodes différentes. E. de Rougé ne voit pas grande utilité pratique à cette classification. Du reste le nombre de ces caractères est moins grand que Champollion ne le croyait, ainsi la plante n'est pas à proprement parler le symbole de l'Égypte du Nord. Ce signe se lit meh ou mehi, qui veut dire le Nord.

La troisième classe de caractères, et la plus importante, ce sont les caractères phonétiques qui représentent en réalité, non des idées, mais des sons. La méthode phonétique procédait par la notation des voix et des articulations exprimées isolément au moyen de caractères particuliers, et non par la notation des syllabes. La série des signes phonétiques constitue un véritable alphabet et non un syllabaire. Ces caractères sont produits par l'imitation d'un objet physique dont le nom en langue égyptienne parlée avait pour initiale la voix ou l'articulation qu'il s'agit de noter; ainsi serait la lettre initiale du mot AKE hampe de roseau, ou OKЄ, et serait la voyelle vague a ou o. Parmi ces caractères, on le voit par cet exemple, y a des voyelles qui n'ont pas plus de fixité que dans les alphabets phénicien, hébreu et arabe, et qui sont souvent omises, quand elles sont médiales, mais qui n'en sont pas moins des voyelles. Toutes ces lettres seraient donc nées par le principe de l'acrophonie.

il

Ici se manifeste la première divergence entre Champollion et ses successeurs. E. de Rougé (1) dit que le principe de l'acrophonie, probable en lui-même, ne peut pas être démontré pour nous aujourd'hui, pour une grande partie de l'alphabet. Il admet l'existence de signes syllabiques. Champollion aurait reconnu à plusieurs signes une valeur phonétique syllabique, mais il les nomme signes initiaux.

En résumé, un texte hiéroglyphique pourrait être lu

Chrestomathie égyptienne, I. p. 16-17.

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