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dans ce contrat de l'an IV, le cinquième Ptolémée porte déjà le surnom d'Euchariste, et que ce n'est que dans l'inscription de Rosette, en l'an IX, qu'on le voit pour la première fois avec les deux surnoms Épiphane - Euchariste, il est tout naturel de penser que les deux articles précités du décret de Rosette, sont très - expressément relatifs au nouveau surnom d'Épiphane donné à Ptolémée-Euchariste ; que ce second surnom d'Épiphane tui a été conféré à l'époque de son intronisation à Memphis, la veille même de la date de ce décret, et par les prêtres qui en sont les auteurs : ces mêmes prêtres ordonnent donc, dans le premier des deux articles en question, que les prétres de Ptolémée, désigné jusque-là par Euchariste, et qui le sera à l'avenir par Épiphane-Euchariste, porteront le titre de prétres du dieu Ptolémée- Épiphane-Euchariste, avec les autres titres qu'ils tirent des noms des autres dieux (Alexandre et les Ptolémées ses successeurs), au service desquels ils sont consacrés ; et par second article, que ces mêmes prêtres mentionneront, dans les actes et déclarations émanés de leur autorité, ce nouveau titre de pretres de Ptolémée-Epiphane-Euchariste. Ce sera donc relativement au surnom d'Épiphane, ajouté à celui d'Euchariste, que ces deux articles du décret de Rosette devront être entendus, et dans ce sens que leurs lacunes (lignes quarante-neuf à cinquante-deux ), devront être remplies. Nous ne pouvons mieux faire à cet égard, dans l'intérêt de la science, que d'attendre le travail déjà préparé sur ce sujet, par l'habile critique dont nous venons de parler. Il ne nous reste qu'à expliquer la date, d'ailleurs

le

sans difficulté, des deux contrats dont l'examen vient de fournir aux recherches historiques quelques bonnes données de plus, et que leur application à d'autres monumens analogues pourra confirmer et même étendre. Leur époque toutefois n'apprendra rien de plus sur les dates du règne d'Épiphane; ce prince, quoiqu'il soit mort par le poison à l'âge de ving-neuf ans, n'eût à subir aucune de ces intrigues de cour qui jetèrent tant de confusion sur les époques diverses des règnés de ses successeurs. Le premier contrat, de l'an IV, répond à l'année 200 avant l'ère chrétienne, et celui de l'an VIII vers 196, et nous fixerons plus précisément cette concordance, lorsqu'un autre travail, sur le corps même du contrat, aura donné l'indication certaine du mois et du jour des deux dates égyptiennes, ainsi que le lieu et l'objet du contrat. La date la plus récente n'est antérieure que de quelques mois à l'inscription de Rosette; ce que nous venons d'en dire suffit d'ailleurs à notre but. L'étroite relation de noms, de forme et d'époque des deux contrats avec le célèbre monument de Rosette, devait naturellement exciter notre intérêt; car c'est la comparaison des monumens qui doit fonder la véritable science archéologique, comme la comparaison des faits peut seule fonder toute science qui veut s'accréditer, et mériter réellement ce nom (1).

(1) Nous devons indiquer ici deux corrections nécessaires à la première partie de ce Mémoire, insérée au précédent cahier : p. 36, dernière ligne, ait, lisez sait; page 50, première ligne, la première Arsinoé, fille de la seconde, lisez la premiere Arsinoé, peut-être fille de la seconde.

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EXTRAIT

D'une Lettre de M. Schmidt, de St.-Pétersbourg, adressée à M. Klaproth, en réponse à l'Examen des Extraits d'une Histoire des Khans mongols (1).

MONSIEUR,

Saint-Pétersbourg, le 22 Mai 1823.

J'ai reçu votre lettre du 15 avril avec l'examen de mes Extraits de l'Histoire mongole, et je vous demande la permission d'y faire les objections suivantes (2) :

1o. Je sais très-bien que la vie de Tchinghiz-khan, telle qu'elle est rapportée dans l'Histoire mongole de Sanan-Sètsen, diffère considérablement du récit des écrivains chinois et mahométans, et qu'il s'y trouve des anachronismes incontestables. Je ne cherche pas à défendre ces erreurs, et si vous lisez les notes que je prépare pour la traduction de cet ouvrage, vous y verrez que je soumets l'auteur mongol à une critique beaucoup plus sévère que vous ne l'avez fait vous même. Je suis par exemple surpris que vous ayez passé sous silence plusieurs de ces erreurs, et entre

(1) Inséré dans le Journal Asiatique, V. II, p. 193 suiv.

(2) Plusieurs de ces objections confirment ce que j'avais dit du degré de confiance que méritait l'Histoire ancienne des Mongols, extraite par M. Schmidt. Pour les autres, j'ai ajouté des remarques qui servent à les affaiblir ou à les détruire entièrement.

KL.

autres, la paix de dix-huit ans, qui, comme nous le savons positivement, n'a jamais existé. Mon auteur compte aussi parmi les khans mongols Gouden ou Godan, frère de Gouiouk, et il diffère en cela des historiens musulmans et chinois. La raison en est que ce prince et sa mère avaient un fort parti dans le peuple, et que les Mongols ont toujours eu la plus grande vénération pour lui et pour Khoubilai, parcequ'ils sont les premiers qui ont introduit le Bouddhisme parmi eux. L'histoire de Sanan-Sètsen ne dit absolument rien des princes mongols qui ont fait des conquêtes ou qui ont régné dans l'Occident de l'Asie, et le nom de Khoulagou même ne se trouve pas dans la liste des fils de Tollai. J'ai commis une faute en prenant Arrik et Boekè pour des noms de deux princes différens; c'est un seul nom Arik-Boekè (Arik-Bouga).

2o. Je ne crois pas que les Solongos soient les Coréens, mais bien les Solons, appelés encore aujourd'hui Solong-Dakhour par les Mongols. L'histoire de la guerre contre eux, paraît aussi indiquer la contrée, située sur le fleuve Amour, ou lạ Daourie.

Remarque, - Ici M. Schmidt se trompe : Solonggos est le nom mongol des Coréens. Le Miroir de la langue Mongole (Vol. V, fol. 3 verso) dit : Tchookhianu-kumæni SOLKHO kèmèmoi; bassa SOLONGGOS kèmèmoi. « Les gens » de Tchao-sian sont appelés SOLKHO; on les nomme en» core SOLONGGOS. » Solkho est aussi en mandchou le nom de la Corée, appelée Tchao-sian par les chinois.

3. Vous avez raison de lire Tayan-khán. Ce nom

se trouve écrit de même dans l'ouvrage de SananSetsen. C'est dans un seul endroit qu'on lit Daïn ou Taïn. Dans le manuscrit que je possède le et le ▲ sont souvent confondus, ce qui occasionne de fréquentes méprises. De cette manière j'ai lu Unkhagan au lieu de Ong ou Oung-khagan.

4°. Mon historien dit seulement que Temoudjin a été élu khaghan par les Aroulood (ou plutôt Aroulad), dont le chef était Bohrdji, le premier et le plus fidèle des compagnons de ce prince. Marco Polo met cet évènement en 1187, ainsi deux ans avant l'époque indiquée par l'histoire mongole.

5°. Vous auriez pu vous épargner la note sur l'impossibilité reconnue par tous les savans qui connaissent le Mongol, que jamais dans cette langue les quatre consonnes ND GL puissent se suivre immédiatement. Le mot mondglokho est une faute d'impression pour monglocho, qui est véritablement mongol. Votre mongak, est vraisemblablement mongkak, qui ne signifie pas fou, mais bien obscur, hébété, barbare. Vous attribuez ces dernières significatious au mot monggoo (1), que je ne connais pas. Mong, signifie hardi, audacieux; de-là le nom Mong-khamar, que les, Kalmuks donnent au plus haut promontoire de la chaîne des collines, qui, sur la frontière du gouvernement de Saratow, commence au Wolga, et se perd insensiblement dans le step. Bergmann se trompe

(1) C'était une faute d'impression. Le mot cité par moi doit être écrit manggoo. KL.

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