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Bour ficit

Lith de C.de Zasterpie der "par R L. Bregeaut rdu Bac, N:58.

Publie parenden-Dupre e fus, Imp. Lib. r.S Louisau Marais et r. de Richelieu, N. 67.

(Décembre 1823.)

JOURNAL ASIATIQUE.

DE L'ÉDUCATION CHEZ LES CHINOIS,

Par M. FULGENCE FRESNEL.

(II Article.)

SECONDE PARTIE.

1. La base de nos études, dit l'auteur chinois, est la résolution d'apprendre, et cette résolution ne vaut qu'autant qu'elle est ferme et persévérante. Lorsqu'elle est telle, on devient nécessairement savant. Si cette résolution est fortifiée par l'espoir d'égaler les sages de l'antiquité, elle n'en est que meilleure. L'auteur appuie son opinion de trois traits d'histoire qui font voir la puissance d'un ferme propos, et termine par une maxime qui revient à celle-ci : « Une volonté arrêtée commande aux choses. >>

2. Ce qu'il appelle Le véritable secret pour apprendre, consiste à tenir un journal d'étude que l'on repasse tous les dix jours ou tous les vingt jours. C'est par ce moyen, dit Tseu-hia dans le Lun-yu, qu'on acquiert journellement des connaissances nouvelles, et qu'on prévient chaque mois l'oubli de ce qu'on a précédemment appris. De toutes les bonnes Tome III.

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manières d'étudier, il n'y en a point de meilleure que celle-là.

3. Que l'étudiant qui ne fait pas tout son possible pour s'instruire, se demande comment il remplira sa tâche lorsqu'il sera enfermé dans la salle des examens. Qu'il songe combien amère sera sa douleur, dans quel embarras cruel il se trouvera, quand un sujet lui sera proposé dont il n'entendra pas le sens. Que l'étudiant paresseux réfléchisse encore au rôle qu'il joue dans la compagnie de ses amis ; tandis que ceux-ci conversent dans un style élégant, le sicn est grossier et vulgaire, il dey et si fois on dit un bon mot devant lui, par meure étranger et n'en comprend ni le sens ni le sel.

6. Notre auteur recommande aux étudians de ne point passer d'une section à une autre dans la lecture d'un livre, avant d'avoir approfondi la première. En se conformant à ce précepte, dit-il, ils auront le tems de distiller la pure essence du savoir. Que si on ¡it à l'aventure, sans laisser au cerveau le tems nécessaire pour opérer la décoction de ce chapitre-ci, ou la distillation de celui-là, la lecture reste sans fruit. Que l'étudiant ait un étui bien fermé pour les livres qu'il ne doit pas encore lire; qu'il ne laisse qu'un volume à la fois sous ses yeux, et qu'il attende pour en prendre un autre que la décoction du premier soit opérée dans son esprit.

En distillant ainsi par ordre les principes de la science, il atteindra par le cours naturel des choses le but de ses études. Car' dans toutes les affaires du siècle,

il n'y a rien de plus funeste que le mélange et la confusion. Si l'on ne se tient pas en garde là-contre, on aura toutes les peines du monde à venir à bout d'un ouvrage quelconque, et quand même on en viendrait à bout, il n'aurait pas ce fini qui constitue l'excellence.

7. Quand vous lisez une section d'un livre, donnez-y toute votre attention, et ne vous permettez point de songer à une autre. Une chaudière d'eau, après avoir été long-tems exposée au feu, finit par bouillir. Mais si avant que le liquide ne soit entré en ébullition, vous l'ôtez pour en mettre d'autre à la place, quelque soit la quantité d'eau que vous fassiez chauffer ainsi, vous n'en ferez jamais bouillir une goutte. C'est ainsi que les hommes qui aspirent à des connaissances universelles, font une grande dépense de chaleur, mais ne mûrissent rien.

8. J'ai toujours remarqué que l'homme qui veut tout embrasser, compte trop sur la vivacité et la pénétration de son esprit. Les chapitres et les volumes lui passent sous les yeux, et coulent de sa bouche comme l'eau d'un torrent; mais applique-t-il jamais son esprit à extraire l'essence d'un sujet? et s'il ne le fait pas, que lui sert d'avoir beaucoup lu? Un peu d'une qualité supérieure vaut mieux que beaucoup d'une qualité grossière. L'ancien réglement militaire portait que la force des armées consiste dans la discipline, non dans le nombre. Je crois cette maxime applicable à l'étude.

9.

La première chose à faire quand on veut étudier

avec fruit, est de chasser les pensées étrangères à ce qu'on étudie. Alors seulement on peut comprendre un sujet à fond et s'en souvenir long-temps. Supposez l'estomac d'un homme rempli d'herbes et de légumes de toute espèce ; quand on lui présenterait les mets les plus exquis, il ne pourrait pas les absorber; il faut auparavant qu'il digère et rejette en partie les mets grossiers dont il s'est chargé le ventre. Il en est ainsi des pensées étrangères à l'étude, et ces pensées ne nous viennent pas seulement de la poussière du monde, mais aussi des livres où il y a tant de choses inutiles.

10. Pour faire des progrès dans l'étude, une faculté importante est requise, et c'est celle en vertu de laquelle nous appliquons nos connaissances. Cette faculté dépend de l'aptitude à voir toutes les faces et à saisir tous les rapports des diverses parties d'un sujet, de telle sorte qu'en entendant ceci, on en conclut cela. Pour arriver à ce point, il faut classer les choses que l'on apprend d'après leur nature, et trouver les rapports des classes collatérales. Cette condition remplie, lorsqu'on possédera une section on en saura dix, et lorsqu'on en saura dix on en possédera cent ou mille. Mais il y a des gens qui, après avoir lu un grand nombre de livres, s'en tiennent stupidement aux mots et aux phrases. Ceux-là sont incapables de profiter des trésors qu'ils amassent, et de les employer à propos dans une circonstance donnée. Aussi valent-ils moins que ceux qui, sans avoir lu áutant

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