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Bunning
Nijhoff

3·7-29
17610

LA PROVINCE DU MAINE

La Guerre n'a pas fait que des ruines matérielles, elle a eu aussi un contre-coup désastreux sur les productions intellectuelles. De son fait, un grand nombre de publications philosophiques, scientifiques ou historiques, qui florissaient avant 1914, ont été gravement atteintes. Quelques-unes ont disparu purement et simplement. D'autres cherchent à reprendre vie malgré les complications de l'heure actuelle où les ressources pécuniaires ont diminué pendant que le prix du papier et de la main-d'œuvre ont suivi une ascension continuelle qui touche peut-être à son

terme.

La Société des Archives historiques du Maine qui avait pour organe une Revue intitulée La Province du Maine, fondée en 1893 (1), a dû suspendre ses travaux au moment de la déclaration des hostilités; ses directeurs ont donné depuis un fascicule (septembre-décembre) qui clôt l'année 1914. Une Table générale des matières est venue enfin couronner une existence de plus de quatre lustres.

Nous avons l'intention de reprendre l'œuvre d'antan en y joignant un Mémorial des poignantes années au cours desquelles la France a glorieusement lutté pour garder son intégrité et son indépendance, Mémorial qui fera suite au Bulletin périodique du Souvenir Sarthois de la Grande guerre que plus de trois cent-cinquante abonnés ont soutenu de 1918 à 1920.

A ceux qui voudraient s'étonner de ce mariage entre l'histoire ancienne de notre pays et l'histoire militaire que nous venons de vivre, il faut répondre qu'il ne saurait y avoir solution de continuité entre le passé et le présent. C'est une chaine dont les derniers anneaux sont engendrés par les premiers qu'ils expliquent.

« Dans les grands conflits, pouvant décider du sort d'un peuple, écrit Gustave Le Bon, l'invisible armée des morts

(1) Par les abbés E.-L. Dubois (actuellement cardinal-archevêque de Paris, A. Ledru et H. Bruneau.

:

guide les gestes des combattants. La bataille de la Marne fut gagnée par des morts. Ils étaient là plus nombreux que les vivants, ceux de Tolbiac, de Bouvines, de Marengo et de toutes les gloires passées pour empêcher la France de sombrer dans l'abime où semblait la pousser son destin (1) ». Notre périodique, paraissant tous les deux mois, aura pour titre La Province du Maine et le Souvenir manceau de la Grande guerre. Il servira d'organe à la Société des Archives historiques du Cogner, qui prend la place de la Société des Archives historiques du Maine, longtemps dirigée avec zèle par feu M. le comte Bertrand de Broussillon, décédé pendant la guerre, peu de temps avant la disparition de son fils Xavier de Broussillon, lieutenant au 42o régiment d'artillerie, tué par un éclat d'obus, à Reims, le 21 février

1915.

Les membres de notre Société se divisent en trois catégories: les fondateurs, les titulaires et les associés.

Les fondateurs devront payer 50 francs par an; les titulaires 20 francs, et les associés 10 francs.

La cotisation des anciens membres du Souvenir sarthois de la Grande guerre restera la même pour cette année 1921. La Revue périodique sera servie à tous les membres, fondateurs, titulaires et associés.

Les volumes des Archives historiques du Cogner, publiés sous les auspices de M. Julien Chappée, seront distribués au fur et à mesure de leur apparition, au prix qui sera indiqué, mais à ceux-là seuls qui en feront la demande.

Le premier volume, sous presse, est une curieuse enquête de 1245 relative au droit d'excommunication possédé par le Chapitre cathédral de Saint-Julien du Mans.

A. BELIN; H. BRUNEAU; P. CALENDINI; A. CATTOIS;
J. CHAPPÉE; L. DENIS; G. DURAND; Vte D'ELBENNE;
colonel GASSELIN; A. LEDRU A. LEROUX; Ve DE
MONHOUDOU; H. ROQUET; G. SINGHER; E. VALLÉE ;
J. VAVASSEUR.

(1) Hier et demain.

SAINT ALDRIC

ET LE DOMAINE D'ISAAC AU MANS

SI.

ISAAC, FRÈRE DE L'ÉVÊQUE SAINT ALDRIC, ET ROGER, SON FILS.

On lit dans les Gesta Aldrici (1) que dès la première année de son pontificat, en 833, l'évêque du Mans saint Aldric fit. amener par un aqueduc de l'eau dans sa ville épiscopale. Jusqu'alors, disent les mêmes Gesta, il était difficile de s'en procurer et, pour en avoir, on était obligé, en l'absence de puits, d'en faire prendre dans la Sarthe ou à quelque fontaine, moyennant un denier pour deux seaux.

L'aqueduc établi, ou plutôt rétabli, par saint Aldric n'était vraisemblablement qu'un des anciens conduits gallo-romains abandonnés après les invasions barbares, vers le iv ou le ve siècle. Il avait son point de départ à l'Est de la ville, à une demi-lieue environ de la cathédrale, auprès du bordage moderne des Fontaines, à la tête d'un vallon formé par l'affaissement de la couche de grès vert et de terrain coquillier qui règne des hauteurs de Gazonfier (2) à celles de Sargé. Là se réunissent les eaux d'un plateau plus élevé d'une quinzaine de mètres que la colline du vieux Mans, qui formaient et forment encore un ruisseau coulant à travers la vallée dite de

(1) Edition L. Froger, p. 11.

(2) On écrit maintenant Gazonfière.

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