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allégories, qui se trouvent dans la sculpture funéraire. On trouve dans tous les deux le même esprit. Seulement dans le tombeau, l'imagination de l'artiste fut naturellement très modérée, par la difficulté de travailler les matériaux durs: la pierre et le marbre.

La série des tombeaux, dans lesquels la Mort en squelette joue un rôle capital, n'est pas nombreuse. Mais elle comprend des œuvres des sculpteurs les plus représentatifs de leur temps. Dans cette série, on peut distinguer trois idées plus ou moins distinctes en premier lieu, la lutte entre la mort et l'époux ou l'épouse qui essaie de protéger la victime. Dans le tombeau de Lady Nightingale, la mort lance son dard contre la femme pendant que Lord Nightingale essaie de protéger la mourante. Clodion emploie la même idée dans le monument de la comtesse d'Orsay, exécuté plus tard (1772), où la com

M. le Noir de Cindie, intendant, etc., inventée et exécutée par les sieurs Slodtz, gravure par Cochin;

11° De Marie-Thérèse d'Espagne, Dauphine de France, à l'église de Notre-Dame de Paris, novembre 1746, inventée et exécutée par M. Slodtz, gravure par Cochin ;

12o De Marie-Thérèse d'Espagne, Dauphine de France,à l'église de l'abbaye royale de Saint-Denis, septembre 1746. Inventée et exécutée par les frères Slodtz, gravure par Cochin;

13° De Catherine Opalinska, reine de Pologne, à l'église de Notre-Dame de Paris, mai 1747. Inventée par de Bonneval. Exécutée par Slodtz, gravure par Cochin;

14 De Marie-Françoise, princesse de Bourbon, à l'église des pères Barnabites du collège de Montargis, le 30 mars 1749. Voir le Mercure de France, septembre 1749, p. 117;

15° Du roi et de la reine d'Espagne,à l'église de Notre-Dame de Paris,le 15 janvier 1760. Inventée par Michel-Ange Slodtz, gravure par F.-N. Martinet. On y voit le commencement de la réaction vers l'antiquité.

tesse sur le point d'expirer, montrait à son mari, qui tâchait de repousser la Mort, le fils qu'elle lui laissait. Ce même thème d'époux luttant contre la Mort se trouvait dans le dessin de Berruer (1771) pour le tombeau du comte d'Harcourt, et, ce qui est plus important, dans le tombeau lui-même, tel qu'il fut exécuté par Pigalle.

Dans le second genre d'allégorie, la Mort lutte contre l'Immortalité et est vaincue par elle, résultat tout à fait contraire à celui du thème de l'époux. Il se trouve dans le célèbre tombeau de l'abbé Languet de Gerzy (mort en 1750) et dans le mausolée de William Hargrave par Roubillac.

En troisième lieu, une idée, où l'élément de lutte n'apparaît pas, se trouve dans deux tombeaux de Pigalle, où la Mort appelle le guerrier dont l'heure a sonné.

Le modèle pour le tombeau de la duchesse de Saxe-Gotha, qui fut exécuté en 1775 par Houdon, n'est qu'une interprétation violente de cette dernière conception. Car ici, la Mort se saisit avec précipitation de la duchesse.

Puis, il y a une foule d'allégories auxquelles manquent l'étrangeté et aussi la puissance qu'on trouve dans la série des monuments, où la Mort joue un rôle capital. Le but de toutes, presque sans exception, c'est la louange des vertus du défunt. On y voit le Temps ou la Renommée soulever un voile qui découvre le médaillon ou le buste, idée employée déjà depuis longtemps par Cotton dans le monument de Lully.

Ou encore, c'est le Temps qui lutte contre l'Immortalité et qui est vaincu par elle, comme on le voit dans le tombeau de Wade par Roubillac. Souvent une figure allégorique place le buste sur le piédestal, pendant qu'une autre attend tout près pour le couronner; idée banale, qui fut l'origine de beaucoup de monuments funèbres d'aujourd'hui.Quelquefois encore, un ange montre au défunt l'Immortalité qui l'attend au ciel, par exemple, dans les tombeaux de Catherine Opalinska et de Languet de Gerzy.

La statue du défunt. - Au milieu de toutes les figures allégoriques, la statue du défunt joue encore le rôle capital. Les tombeaux des types de buste el de médaillon sont nombreux; mais dans tous les grands ensembles, on voit toujours la statue entière du mort qui, naturellement, ne reste pas une simple figure agenouillée ou demi-couchée, mais prend les attitudes nouvelles que les allégories dramatiques demandent. D'autre part, les deux types continuent pendant les années de 1720 à 1760: surtout celui agenouillé,dont la présence dans le tombeau du cardinal de Fleury offre l'exemple le plus éclatant.

A côté de la série de tombeaux monumentaux conçus d'après la manière allégorique et exécutés dans un style dramatique et mouvementé, il y avait un tout petit nombre de tombeaux purement décoratifs, dans le style rococo. Heureusement, pour la plupart, les efforts en ce genre ne consistaient qu'en dessins de tombeaux qui ne furent pas exécutés et

qui, en effet, furent presque toujours impossibles à exécuter.

Les sculpteurs. - Maintenant nous arrivons aux tombeaux eux-mêmes. La liste des sculpteurs qui les ont exécutés entre 1720 et 1760, se compose de deux artistes de la génération de transition :

Jean-Louis Lemoyne..

Guillaume Coustou Ier

1665-1755

1677-1746

et elle comprend en second lieu les sculpteurs du

règne de Louis XV, proprement dit :

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Jean-Louis Lemoyne,1665-1755. — En 1724, Jean Louis Lemoyne exécuta le buste en marbre de Fénélon (1), qui se trouve au musée de la ville de Cam

1. Voir : 1o Arch, mus, mon. fr. (Invent. Rich. Art. Fr.) t. I, p. 336;

2o Recherches sur l'église métropolitaine de Cambrai, par M. A. Leglay, 1825.

brai. Il faisait partie du monument élevé au prélat dans l'église métropolitaine de Cambrai.

Guillaume Coustou ler, 1677-1746. Guillaume Coustou I (1) exécuta entre 1720 et sa mort, survenue en 1746, deux tombeaux qui ne se composaient que des statues des défunts agenouillés (2). Celui du cardinal Dubois (mort en 1723), qui se trouvait autrefois à l'église Saint-Honoré, date d'environ 1725. Le prélat s'agenouillait devant un prie-dieu supportant un livre de messe ouvert. Le fond se composait d'une pyramide. Sa statue seule se trouve aujourd'hui à l'église de Saint-Roch.

A propos du tombeau du cardinal Fortin-Janson, qui existe (3) encore à la cathédrale de Beauvais, Le Mercure de France du 24 novembre 1738 (page 2449) contient les passages suivants : « Nous croirions manquer à ce que nous devons aux Beaux-Arts et au public si nous négligions de célébrer un grand ouvrage de sculpture de marbre blanc destiné à la cathédrale de Beauvais.

» C'est le mausolée du cardinal de Janson, commencé par feu M. Coustou l'aîné, chancelier et rec

1. Sur le monument du cœur de Louis XIV, voir l'introduction. 2. Voir d'autres exemples du même type:

a) Tombeau du cardinal Louis-Antoine de Noailles, 1729, à la cathédrale de Notre-Dame de Paris, par Geoffroy Dechaume;

b) Mausolée de l'évêque de Camus, par Gaspard Reynier (16651737) à la cathédrale de Grenoble. Voir Dict. sculp. fr., t. II, p. 438.

3. Il fut restauré en 1804.

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