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tion sur une pyramide blanche qui sert aussi de fond. Au soubassement, sont assises deux femmes allégo. riques, à droite (pour le spectateur), la Valeur qui regarde le Duc, et à gauche l'Éloquence.

Le premier essai de Roubillac dans le genre tombeau montre un mélange curieux. Les figures de l'Histoire et du Duc forment un groupe admirable. D'autre part, les deux femmes du soubassement rappellent celles des tombeaux de la seconde moitié du xvIIe siècle ou de la période de transition. C'est probablement à cause d'elles que Flaxman dit que (1) Roubillac ne pouvait pas arranger les figures pour qu'elles donnassent au spectateur une idée assez nette de l'action du sujet dramatique du tombeau.

L'ensemble est d'un style mouvementé. La statue du Duc est traitée d'une manière réaliste et libre, très loin des figures demi-couchées traditionnelles. On a souvent critiqué la statue de l'Éloquence en disant qu'elle est trop violente et trop théatrale. Mais, comme Allen Cunningham (2) l'a répondu très ingénieusement, si on ne peut pas représenter l'Éloquence ainsi, par quels moyens représenterait-on le silence, pour les distinguer l'un de l'autre ?

C'est vers la même année 1543 que Roubillac exécuta le tombeau de l'évêque Hough qui se trouve

1. Cité par Allen Cunningham, op. cit., p. 45.

2. Op. cit., p. 46.

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à la cathédrale de Worcester (1). On n'y trouve. dans la conception générale aucune trace des éléments mélangés qui caractérisent le mausolée du duc d'Argyll. Le sculpteur a fait un progrès sensible.

Devant une pyramide, l'évêque est assis sur un sarcophage, les mains jointes en prière. Son coude droit est appuyé sur une pile de livres. Du même côté que lui et debout, une femme allégorique représentant l'Histoire, soulève de sa main gauche une partie de la draperie pour découvrir un bas-relief qui décore le sarcophage et qui représente une scène de la vie ecclésiastique du prélat. Le sarcophage est supporté par un soubassement qui se divise en deux, la partie inférieure beaucoup plus grande, qui porte l'inscription très longue en l'honneur des vertus du défunt et la partie supérieure qui porte à droite un petit génie qui pleure et un médaillon de profil de la femme de l'évêque.

La pose de l'évêque montre une véritable originalité de la part de l'artiste. Le pied droit replié sous la jambe gauche, il est assis sur le sarcophage dans une attitude naturelle mais un peu compliquée, très éloignée du simple priant à genoux. Les mains jointes et l'expression de la figure traduisent une extase

1. Chose curieuse, Dobson (op. cit. p. 92) attribue ainsi à Roubillac le tombeau de l'évêque Hurd qui, d'après lui, se trouve à la même église. Mais comme l'évêque Hurd mourut en 1808 et ne fut né que dix-neuf années après la mort du sculpteur, il n'est pas probable que ce dernier était l'auteur du mausolée.

semblable à celle de l'abbé Languet de Gerzy, par Slodtz. Les vêtements ecclésiastiques, dont les courbes forment un heureux contraste avec les lignes droites de l'architecture de l'ensemble, sont traités avec une souplesse et en même temps avec un réalisme minutieux.

Après le mausolée de l'évêque Hough, Roubillac exécuta en l'honneur de quatre officiers anglais des monuments qui se trouvent à Westminster Abbey.

Dans les trois premiers, il a employé des allégories banales, qui sont en accord parfait avec les hommes médiocres en l'honneur desquels elles étaient conçues. Mais dans le quatrième, il a représenté une conception digne de Pigalle.

Le premier de la série fut celui du maréchal Wade qui mourut en 1748. Il se compose d'une colonne ornée de trophées militaires, qui se dresse au milieu sur un soubassement. D'un côté, le Temps, s'avance pour les détruire pendant que, de l'autre, la Renommée, en le repoussant, protège l'emblème de la grandeur du maréchal.

Le second fut élevé en l'honneur du major-général James Fleming, mort en 1750. A la base, dans le centre, s'élèvent les figures de Minerve et d'Hercule qui sont occupées à attacher à la massue de ce dernier un serpent et un miroir, de manière à former du tout un trophée composé des emblèmes de la Valeur, de la Sagesse, et de la Prudence. Des étendards militaires et des instruments de guerre sont groupés sur les côtés: de grandes branches de lau

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