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rier et de cyprès sont jetées le long de la pyramide qui forme l'arrière-plan, près du sommet de laquelle est sculpté un médaillon du défunt (1).

Le tombeau (transept du nord) de Sir Peter Warren qui mourut en 1752, date de l'année suivante. D'un côté, Hercule place sur un piedestal le buste de J'Amiral pendant que de l'autre côté, une femme qui représente la Navigation, porte dans ses mains une couronne de lauriers. Le drapeau de l'Angleterre, une corne d'abondance et des trophées militaires servent de fond à l'ensemble.

Les trois tombeaux se rapprochent, non pas seulement au point de vue chronologique, mais aussi au point de vue de la conception générale qui est à peu près la même. Ils se composent chacun de deux figures allégoriques qui s'intéressent à une action commune. De plus, l'élément iconographique en est très insignifiant. Dans celui du maréchal Wade, il est tout à fait disparu, pendant que dans les deux autres il joue un rôle subordonné.

Pour le quatrième de la série, celui du lieutenant général Hargrave, mort en 1750, qui fut érigé en 1757, Roubillac choisit un sujet curieusement compliqué ou plutôt double : « La défaite de la Mort par le Temps et la Résurection du juste au jour « du Jugement >> Un groupe de trois figures de marbre blanc rangées pyramidalement, un sarcophage, un étendard et un ange sonnant de la trompette du Jugement dernier,

1. Gravé par A. Walker.

F. Ingersoll-Smouse

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tandis que des nuages semblent passer lentement sur les ruines énormes d'une pyramide brisée, forment l'ensemble.

A gauche, la Mort vaincue, sa couronne tombant à ses pieds, est représentée par un squelette armé de griffes crochues, tenant son dard meurtrier que le Temps brise en deux sur ses genoux. Le crâne et les os de la Mort sont voilés par une légère draperie.

Au centre, est la statue du défunt enveloppée dans ses vêtements sépulcraux, qui se lève de sa tombe au moment du Jugement dernier. Sa position est inclinée et sa main droite s'étend au-dessus de son corps dont il rejette la couverture inutile supportée par le bras gauche qui s'appuie sur le bord du cercueil.

A gauche, la ligne du sarcophage est brisée par un étendard militaire qui est en partie déployé et sert à attirer le regard vers les nues.

On ne peut pas nier que la composition soit divisée en deux groupes dont chacun se compose de deux figures, l'un, de la Mort et du Temps, l'autre, du défunt et de l'ange qui sonne de la trompette. C'est le résultat fâcheux de la complexité du sujet. Mais laissant de côté ce point, l'ensemble est assurément frappant de mouvement et intéressant par la recherche de l'expression. La figure d'Hargrave exprime une joie qui déborde jusqu'à l'extase, élément dû probablement à l'influence des ouvrages du Bernin comme, par exemple, la statue de la Bienheureuse Louise Albertoni, car le monument de Har

grave fut érigé après le voyage de Roubillac en Italie. Cet élément d'extase se trouve assez rarement dans les tombeaux français où le mort est représenté dans son cercueil. Le Brun a tenté de rendre cette expression dans le mausolée de sa mère, mais la figure du maréchal d'Harcourt, par Pigalle, n'est que celle d'un triste vieillard mourant.

Le petit monument de Handel, qui se trouve au transept sud de Westminster, date d'environ 1759, année de la mort du musicien. Encadré d'une niche, il se compose de la statue debout du défunt, vêtu du costume de son temps. La plume à la main, il écrit le Messie. A droite, on voit des instruments musicaux. Un bas-relief, qui représente des orgues et un ange jouant de la harpe, sert de fond.

En 1761 fut érigé le dernier tombeau et en même temps le chef-d'œuvre de notre sculpteur. C'est le fameux mausolée de Lord et Lady Nightingale qui se trouve, lui aussi, à Westminster Abbey. Voici en quelques mots comment est conçu cet ouvrage étrange l'ensemble est encadré d'une arcade en plein cintre en pierre à grand appareil, qui renferme dans la partie supérieure l'inscription. Le premier étage ou la partie inférieure du monument luimême se compose d'un petit édifice de pierre rustique et de marbre, aux deux coins duquel sont des consoles d'une forme baroque. Le centre de cet édifice est coupé par une porte de bronze à deux battants d'où sort la Mort en squelette de marbre blanc, enveloppée d'une draperie. De la main droite

elle lance son dard à Lady Nightingale mourante, assise sur l'espèce de banc qui couronne la partie supérieure. A sa droite, se dresse son mari qui essaie de la protéger contre la mort.

Nous avons ici affaire à un ouvrage qui tient certairement une place très importante dans la série des tombeaux les plus remarquables que le xvII° siècle ait produits. Le mélange des personnages allégoriques et des personnages humains, traités avec un réalisme assez saisissant, tend à donner une action dramatique même théâtrale. Le tombeau de Lady Nightingale est un effort extraordinaire dans la tradition éclatante de l'art des Jésuites.

Le sujet, il est vrai,n'a pas la grandeur de celui du mausolée des cardinaux d'Auvergne par Slodtz qui l'a obtenue par des moyens beaucoup plus simples, grandeur peut-on dire unique dans l'histoire entière de la sculpture funéraire. Cependant les moyens employés par Roubillac ne sont pas méprisables. Il a choisi un épisode mélangé d'allégorie et de réalisme, mais qui a, en même temps, sa source dans la vie de la défunte. Ce n'est pas une allégorie banale en l'honneur des vertus plus ou moins douteuses des morts; c'est une lutte théâtrale, il est vrai, mais humaine. Chose bien curieuse à noter en passant, c'est que Roubillac, pour accentuer le mouvement des vêtements de Lord Nightingale, l'a vêtu de draperies flottantes.

L'étonnement qui frappe le spectateur en regardant le monument, est dû en grande partie à l'édi

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