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ou la profession ou le caractère du défunt. Les efforts des sculpteurs funéraires précédents vers la grande composition pyramidale et le choix d'un sujet ou des attributs en accord avec le caractère (vrai ou supposé), ou les goûts du défunt sont complètement perdus.

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Pajou, 1730-1809. Des huit tombeaux ou projets de tombeaux exécutés par Pajou, il ne reste presque rien. Le tombeau du général russe. Betski (1) qui fut exposé au Salon de 1767, se trouve probablement à Saint-Pétersbourg. Mais où? J'ai cherché vainement des renseignements à son sujet. Nous avons déjà étudié, à propos de l'œuvre de Vassé, l'esquisse du salon de 1769 pour le mausolée de Stanislas de Pologne. On n'y voit que la répétition d'idées, alors très usées. La vente Drouard de 1779 fait mention d'un projet de (2) tombeau en terre cuite par Pajou, pour le marquis de Mary. Mais on n'en connaît point la composition. Il en est de même du tombeau de Marie-Gabriel le Subtil de Boisement (3), exécuté en 1782, qui se trouvait autrefois à l'église de Saint-Gervais. D'après Stanislas Lami, le médaillon de la défunte est actuellement aux magasins du Louvre. Pajou avait également représenté le défunt en médaillon dans le tombeau de Jacques Vau

t. Voir Dussieux, Les Artistes français à l'étranger. Paris 1876, in-8', p. 558.

2. Voir Dict. sculpt. fr., t. IV, p. 216. 3. Voir Dict. sculpt. fr., t. IV, p. 217.

canson (1), qu'il érigea vers 1786 dans l'église de Sainte-Marguerite. Nous ne savons pas si le projet de tombeau à la mémoire du père et de la mère du comte de Cheremetaf a été exécuté. Il fut exposé au salon de 1789. On ne sait pas même les dates du mausolée du capitaine Cook (2), et du projet de tombeau à Bayard (3). Voilà tout ce qu'on sait sur Pajou comme sculpteur funéraire. C'est assurément fort peu. Mais si on le juge d'après ces renseignements, il semble probable que son génie ne brillait pas en ce genre.

Gois. Gois (1731-1823) érigea en 1771 à l'église de Saint-Eustache un petit monument à Jean-Fr.Robert Secousse (4), curé de Saint-Eustache. Cette œuvre dont l'épitaphe est disparue, ne se compose plus que d'un médaillon ovale représentant le curé en costume ecclésiastique. Une draperie cache le côté droit supérieur. En bas, on voit un livre ouvert.

Le tombeau de Vassal, secrétaire du roi (5), également par Gois, est un exemple plus ambitieux du type médaillon. Il porte en effet un médaillon sur la face extérieure d'un sarcophage. Deux petits génies

1. Envoyé à Saint-Nicolas-du-Chardonnet en 1818. Voir Arch. mus. mon. fr., t. III, p. 208 et 307.

2. Autrefois à Méréville, route d'Orléans, Dict. sculpt. fr., t. IV, p. 218.

3. Dessin à la plume à la bibliothèque de Grenoble.

4. Voir Invent. Rich Art. fr. mon. rel. Paris, t. III, p. 365. 5. Autrefois au couvent des Angustins-Déchaussés. Aujourd'hui à la chapelle de Saint-Joseph (au-dessus de la porte) de l'église

t. I, p. 237.

Notre-Dame-des-Victoires. Voir Raunié, Épit.,

pleurent sur la tombe. Celui de gauche, assis, regarde le médaillon et tient dans la main droite un flambeau renversé, pendant que l'autre génie est debout et s'appuye contre la pyramide de marbre noir qui sert de fond; il porte à la main gauche un linceul qu'il laisse tomber et qui couvre une partie du médaillon. A côté, sont deux urnes fumantes.

Pierre Julien (1731-1804). - Le projet de tombeau (1) fait par Pierre Julien pour le maréchal Jourda de Vaux ne fut jamais exécuté en marbre, contrairement au désir exprimé par le maréchal dans son testament daté du 26 juillet 1588. Et le modèle en plâtre qui se trouvait dans l'atelier de Julien après son décès, est disparu.

Monot. Monot, (1733-1803) sculpteur tout à fait secondaire,exécuta le monument de Félicité Brulard, duchesse d'Estrée, aujourd'hui disparu, sur lequel les archives du musée des Petits-Augustins (2) donnent des renseignements: « Des dames de SainteMarie, un petit mausolée en marbre exécuté par le citoyen Monot, représentant une femme que l'on croit être Mme de Sillery, ayant l'air de porter à l'Immortalité un portrait qui est celui d'AdélaïdeFélicité Boulard, duchesse d'Estrée » (note; remise à Mme de Sillery de Senlis). C'est un exemple des plus intéressants du thème de l'Amitié qui plut tant à

1. Voir Pierre Julien sculpteur, sa vie et son œuvre, par André Pascal, Paris, 1904, p. 115.

2. Arch. mus, mon. fr., t. II, p. 69 (année 1793).

l'époque. Monot avait exposé au salon de 1775 une esquisse de tombeau pour le marquis de Sourdis.

Le tombeau

Poncet de Lyon (vers 1735-1788?). de Louis de Boullenois et de sa femme, qui fut érigé en 1784 (1) aux Carmes de la place Maubert, fut exécuté à Rome par Poncet de Lyon. L'œuvre, assurément une des plus banales, se composait d'une énorme pyramide en marbre terre d'Espagne qui renfermait un sarcophage de marbre portor supporté par deux socles, l'un de marbre blanc, l'autre de marbre vert. Sur le sarcophage,se trouvait l'urne cinéraire. Une femme, symbolisant la Justice, est debout, près de l'urne. D'après la mauvaise gravure reproduite dans Millin, elle ressemble fort à la Niobé.

En 1774, Étienne d'Antoine (1737-1809) érigea le tombeau (2) de Mgr D. Inguimbert, qui se trouve à la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Carpentras. Il se compose d'un sarcophage qui supporte le haut piédestal du buste du défunt. Aux deux côtés, assises dans les angles du piédestal, sont la Science et la Charité.

Au premier abord, il semble mal à propos de faire rentrer dans une étude de la sculpture funéraire le nom de Clodion. Cependant il fit, vers 1773 (3), le

1. Voir Millin, Ant. nat., t IV, no XLVI, pl. 4. Stanislas Lami donne la date de 1786 (Dict. sculp. fr., t. IV, p. 269).

2. Voir Les Monuments funéraires de la chapelle de l'HôtelDieu à Carpentras, par Pierre Parrocel (Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements, 1900, p. 187-193).

3. Détruit à la Révolution, payé 22.000 livres par marché en date du 9 nov. 1772. Le modèle fut exposé au salon de 1773, voir Dict. sculpt. fr., t. IV, p. 145.

tombeau de la comtesse d'Orsay, qui se trouvait autrefois dans l'ancienne chapelle funéraire des comtes d'Orsay,adossée à l'église d'Orsay, D'après le livret du salon de cette année, il se composait d'un bas-relief représentant une femme (la comtesse) sur le point d'expirer. Elle montre à son époux qui tâche de repousser la mort, le fils qu'elle lui laisse. Deux autres figures complètent le groupe : un ange qui s'élève dans les airs et un génie qui éteint la torche de l'hyménée. Le thème, c'est encore celui des tombeaux de lady Nightingale et du comte d'Harcourt, c'est-à-dire l'époux qui cherche à protéger sa femme contre la mort. Mais, conformément à l'esprit du temps, Clodion (1) a ajouté un autre élément l'enfant (2). Comme l'oeuvre de Pigalle, ce petit bas-relief est un exemple très curieux du tombeau dramatique conçu d'après la sentimentalité de l'époque.

1. Il fit aussi un projet de monument à l'acteur Larive qui se compose d'un cippe sur lequel une femme écrit l'épitaphe. A ses pieds se trouve un petit génie (voir les Arts Sept., 1903).

2. Un passage des archives du Musée des Petits-Augustins nous montre une autre aspect de cette sentimentalité: l'Amour filial. «< Du Calvaire du Mont-Valérien: un petit bas-relief en marbre représentant une allégorie dont il est intéressant de conserver la composition: c'est une rose penchée vers un bouton de la même tige qui, tombé sur la terre, en a été détaché. Le programme de cette allégorie est une mère affligée de la perte d'une fille quelle chérissait. Cette mère lui a fait ériger ce monument avec cette simple inscription: A Charlotte. Ce monument d'un genre peu commun chez nous a paru au citoyen Lenoir digne de la simplicité des Grecs et mériter d'être recueilli » (t. II, p. 317, année 1796).

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