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droite les balances, de la main gauche un sceptre ; celle de gauche, la Religion avec le bâton de chantre dans la main droite et un calice surmonté d'une hostie rayonnante dans la main gauche. >>

<< Le monument repose sur un cul-de-lampe orné d'une draperie fixée au milieu, derrière une tête de chérubin, et retenue à chaque bout par la volute qui forme l'extrémité du boudin mouluré. »

Entre la tête de chérubin et le fleuron ou culot qui termine l'ensemble on trouve l'inscription du chanoine Nicolas Houlon.

« Les deux inscriptions, du reste,existent encore à la cathédrale dans la chapelle de Notre-Dame-dela-Paix. >>

On peut voir par cette description, très détaillée, que, au point de vue de la composition, le monument des chanoines Houlon n'a pas grand intérêt pour la sculpture funéraire; il n'est, en effet, qu'une inscription décorée de femmes allégoriques. La manière de placer une femme de chaque côté de l'épitaphe rappelle le monument du général Barberini à l'église de l'Ara Cœli à Rome, qui fut exécuté par Le Bernin en 1630. Cependant, ce rapprochement est probablement un effet du hasard, car Cressent ne fit jamais un voyage à Rome,et de plus comme l'ouvrage de Bernin ne fut pas bien important, il n'est pas probable que notre sculpteur en ait vu un dessin.

Entre 1705 et 1710, Cressent fit le tombeau de Marguerite Boistel et de Martin Galand qui se compose d'un fronton circulaire au-dessus de l'épitaphe,

et qui renferme la petite statue de pierre blanche connue sous le nom de l'Enfant aux bulles de savon, << figures des biens, des honneurs et des plaisirs de cette vie, qui n'ont pas plus de solidité et de durée que ces bulles remplies d'air qui se forment par le vent et se dissipent en un moment»(1). D'après M.Guerlin, c'est en 1835 qu'on a fait servir cet ouvrage à la décoration de l'épitaphe de Gabriel Briet, dans le bas-côté gauche de l'église collégiale de Saint-Vulfran à Abbeville, où il se trouve aujourd'hui.

Vers la même année 1705, il exécuta le piédestal décoré de deux exquises têtes d'anges pour le monument de François Vitry, par Blasset, dans la cathédrale d'Amiens.

Le monument de la famille Boistel, autrefois dans l'église collégiale Saint-Firmin-le-Confesseur à Amiens, date de 1711.Ce mausolée, dont nous n'avons que la description de Pagès, est composé d'une épitaphe qui surmontait le médaillon en buste d'Antoine Boistel accompagné de deux petits génies, « dont l'un tient un flambeau éteint et renversé, symbole véritable de la Mort, et l'autre tournant la tête au côté opposé au médaillon dudit Boistel, témoigne par ses pleurs la douleur qu'il ressent de la mort de ce défunt. Sous cette épitaphe, est l'écu de ses armes en bas-relief » (2).

Stanislas Lami (3) attribue à Cressent, je ne sais

1. Pagès, cité par M. Guerlin, p. 289-290.

2. Cité par M. Guerlin, p. 307-308.

3. Dict. sculpt., t. II, p. 138.

d'après quelle autorité, le monument funéraire de Jean Palyart, autrefois au cimetière Saint-Denis, d'Amiens.

Pierre II Le Gros. Pierre II Le Gros, qui, avec Monnot,joua un rôle considérable dans la sculpture italienne vers le commencement du XVIe siècle, se rendit à Rome comme pensionnaire du roi en 1690 et ne retourna en France qu'en 1713, où il resta deux ans.Son œuvre funéraire comprend quatre tombeaux, dont trois furent exécutés pour des prélats italiens.

Mais l'ouvrage le plus important de Le Gros pour la sculpture funéraire en France, c'est le grand mausolée (1) de Frédéric-Maurice de Bouillon que son fils, le cardinal de Bouillon, fit exécuter à Rome d'après le dessin de Gilles-Marie Oppenord (2) (1672-1742), élève de l'Académie de France à Rome où il avait conquis l'amitié du cardinal. « Par un billet d'un autre architecte, Denis Martin, en date de Cluny au 12 août 1698 on sait que le monument était à cette date une chose commandée et même entreprise (3). » Il fut

1. Voir: 1 le Mausolée du duc de Bouillon à Cluny,par MM. Lex et Martin, 1890. Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements, p. 476 et suiv. ;

2o Le Sculpteur Pierre Le Gros deuxième du nom, et le mausolée de la maison de Bouillon à Cluny. Réunion des Sociétés, etc., 1891, p. 370-386.

:

2. Oppenord fut le dessinateur de 1o le tombeau d'Anne des Essart exécuté par Van Clève, 1706; 2o le tombeau de Marguerite de Laigue, veuve du comte de Relingue, exécuté par Robert le Lorrain. Autrefois à l'église des Jacobins.

3. Voir la note de la page 147 du tome I des Archives du musé des monuments français (Inventaire des rich. d'Art, etc.) par J. Guiffrey.

considéré comme très magnifique d'après les témoignages des contemporains.

En effet, cette magnificence fut si grande que le Parlement de Paris rendit,le 2 janvier 1511,un arrêt interdisant l'érection des différentes parties, qui avaient été envoyées de Rome, sous le prétexte que le mausolée risquait de consacrer des prétentions généalogiques injustifiables. Les fragments restèrent cachés sous les scellés du Parlement jusqu'en 1776, date où ils furent si complètement oubliés qu'on ouvrit leur caisse pour voir si elle contenait des parties du tombeau de Turenne. Les bronzes dorés, qui auraient dû décorer la tour, furent détruits sous la Révolution mais les marbres furent répartis entre la chapelle de l'Hôpital et le musée lapidaire de Cluny (Saône-et-Loire), où ils se trouvent encore aujourd'hui (1). Maintenant, examinons ce que devait être le monument d'après le dessin d'Oppenord (2). D'abord, on est frappé par les dimensions énormes de l'ensemble. Le fond architectural consiste en un portique qui est composé de quatre colonnes et de deux pilastres composites qui supportent une architrave

1. La chapelle de l'Hôpital contient les statues du duc, de la duchesse, avec le petit génie, de l'ange qui devait porter le cœur du cardinal de Bouillon,le bas-relief du sarcophage, et le sarcophage lui-même.

Le musée lapidaire renferme : a) le sommet de la tour; b) quatre chapitaux corinthiens provenant du couronnement des pilastres ; c) vingt et un fragments de moulures des entablements et des piédestaux.

2. Gravure par Benoit Audran, 1708, dans l'histoire généalo gique de la maison d'Auvergne, de Baluze.

qui, à son tour, supporte une espèce de fronton dont le centre est décoré des armoiries de Bouillon. Au sommet se tient debout le Temps portant une couronne et une faux.

Sur les côtés du fronton, qui sont courbés pour les mieux porter, sont assises Pallas et la Foi près de deux vases fumants. De chaque côté, au premier étage, pour ainsi dire, est debout un homme, peutêtre un apôtre. Au centre du portique, on voit naturellement le groupe central. Le sarcophage sur un soubassement qui est décoré d'un bas-relief représentant un combat de cavalerie, porte les figures de Frédérick de Bouillon et de sa femme. Le maréchal est demicouché en habit de guerre de costume romain. Il a la tête découverte. Son bras droit est allongé sur son casque qui est à son côté, et il tient dans la main son bâton de commandement. Sa main gauche est placée sur sa poitrine. De l'autre côté, ÉléonoreCatherine de Berghe, sa femme, qui est à genoux, montre avec sa main droite le livre qu'un petit génie supporte. Derrière eux, s'élève une tour crénelée,symbole de la Tour d'Auvergne, d'après Lenoir (1), qui devait être décorée par les bronzes dorés détruits à la Révolution. Au-dessus de la tour, un ange, qui est enveloppé d'un nuage, vole au ciel portant dans la main droite le cœur du duc de Bouillon. Aux coins de la niche, deux petites renommées en bas-relief

1. Le Musée des monuments français (Invent. rich. Art. Fr.), t. I, p. 146-149, le 15 septembre 1799.

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