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CHAPITRE IV

Évêché

Une bulle d'Innocent IV datée de Gênes le 14 des Calendes d'août (19 juillet) 1243, ordonna la translation de l'Evêché d'Antibes à Grasse, propter insalubritatem aeris et incursus piratorum. Ce n'était peut-être là qu'un prétexte et. comme plus d'un l'a pensé, la conduite des Antibois vis à vis de leur Evêque, Pons de Grasse-Cabris, était le véritable motif(1). Le siège de cet Evêché s'est maintenu dans notre ville jusqu'au décret du 22 novembre 1790 portant suppression des Evêchés de Toulon, de Grasse et de Vence. Le 12 avril 1791, l'Assemblée électorale réunie à Toulon élut l'abbé Rigouard, curé de la Farlède, évêque constitutionnel du département du Var, et, le 21 juin suivant, Mgr de Prunières, notre dernier évêque, émigra à Nice. Lors du rétablissement du culte, l'ancien diocèse de Grasse fut compris dans l'Archevêché d'Aix; il fut ensuite rattaché à l'Evêché de Fréjus reconstitué en 1823 et enfin il a passé au diocèse de Nice, en 1886.

Avant la Révolution, il relevait de l'Archevêché d'Em

(1) D'après la légende, Pontius II avait abandonné ses ouailles, lors d'une invasion de Sarrazins; à la suite de cette désertion, les Antibois le renièrent (negaverunt Episcopum). Mais, à la faveur de la consonnance avec le Provençal nega, on les avait outrageusement surnommés lei négu'Evesque (les noyeurs d'Evêque), cruelle injure — inventée probablement par les Grassois qui pendant des siècles, n'a pas peu contribué à envenimer la jalousie des deux villes rivales. Antibes ne pardonnait pas à Grasse sa prédominance comme siège épiscopal et chef-lieu de viguerie. La Révolution, qui a emporté l'Evêque et le Viguier. a réconcilié les deux vieilles ennemies et l'ignominieux négu'Evesque du tempsjadis est oublié à Grasse comme à Antibes.

brun; il comprenait la Viguerie de Grasse plus la Garde et le Loubet, qui appartenaient à la Viguerie de SaintPaul, moins Vence qui était elle-même une ville épiscopale, et quelques petites communes attribuées aux diocèses voisins. Ainsi, la Napoule, Escragnoles, « Sérénon » avec la vallée de Valderoure, étaient du diocèse de Fréjus : Saint-Auban, de celui de Senez; « Andaon » et Caille, de celui de Vence. « Admirat, Briançonnet » et Gars appartenaient au diocèse de Glandevès. Celui de Grasse comptait en tout vingt-deux Paroisses, dénommées comme il suit, dans le Nobiliaire de Provence de 1693 : Grasse cathédrale, Antibes autrefois cathédrale, Auribel, le Bar, Cabrios, Canaux, Canes, Causols, Cipières, Châteauneuf, Clermont, la Garde, Gourdon, Loubet, Moans, Pégomas, la Roquette, Saint-Cézaire, Saint- Valier, Sartoux, Valaurio, Upio. Selon leur titre d'institution, les desservants de ces paroisses étaient Curés-Vicaires perpétuels ou simplement Vicaires; mais, comme dans le reste de la Provence, les diocésains de Grasse leur donnaient à tous, le nom de Vicaires et appelaient leurs sous-ordres, Secondaires. Ils étaient presque tous à la congrue qui, fixée à 300 livres par l'édit de 1678, fut élevé à 500 par celui de mai 1768.

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L'évêque de Grasse avait juridiction nominale sur les moines de Lérins, qui, après s'être détachés du diocèse de Fréjus, s'étaient annexés à celui d'Antibes, dans le cours du XIIe siècle. « Les Evêques de Fréjus, écrit le « Curé Girardin, ne s'y sont jamais opposez, trop contents «de ne plus répondre devant Dieu, de ces moines indisciplinez, si différens dans ces derniers siècles de ceux qui << vivaient sous les Honorat, les Maxime et les Césaire. » La mense épiscopale avait été créée par le partage effectué, le 1er septembre 1242, entre l'Evêque et le Prévôt du Chapitre, de toutes les prébendes existant dans l'Evêché d'Antibes. On sait que la part obvenue à l'Evêque se composait comme il suit l'Eglise de Grasse, exceptis domibus, celles d'Antibes, du Bar, du Rouret, de Magagnosc, de Clermont, de Châteauneuf, d'Opio, du

Brusc, de Sartoux, de Roquefort, de la Garde, du Loubet, de Valbonne et de Biot, plus la cité (civitatem) d'Antibes, excepté la maison des prêtres, et les habitations (castra) de Biot, Opio et Gourdon, avec certaines censes et pensions à Grasse. L'abbaye de Lérins possédait le prieuré de Gourdon, sous le titre de Saint-Ambroise, avec le droit de présentation à la Vicairie du lieu (voir le chapitre suivant).

Cette mense fut augmentée, au xive siècle, par l'empereur Guillaume ainsi que par le pape Urbain IV et convenablement dotée. Malheureusement, elle subit une atteinte que, malgré tous leurs efforts, nos Evêques ne purent pas réparer. L'Evêque de Grasse était seigneur d'Antibes, soumis à ce titre à l'hommage envers le Comte de Provence, ainsi que pour Opio et la troisième partie de Biot. La Seigneurie d'Antibes, comme on le pense bien, tenait un bon rang dans la mense; en 1392, le pape d'Avignon, Clément VII, la vendit aux Grimaldi, d'abord pour se procurer de l'argent (9000 florins), dont il avait grand besoin et ensuite pour punir l'Evêque, Jacques Grailieri, partisan, comme son prédécesseur Thomassin de Jarente, du pape de Rome, Urbain VI. Au siècle suivant, sous le pape Eugène IV, (1431-1447), les Grimaldi furent soumis à la faible redevance de 50 écus, envers l'Evêque. En même temps, un vicaire apostolique nullius diœcesis fut créé à Antibes, avec une collégiale indépendante de l'Evêque de Grasse, ainsi dépouillé de la juridiction spirituelle qu'il avait conservée sur cette ville.

Pendant près de trois siècles, la grande affaire de nos Evêques fut de ressaisir cette magnifique prébende, mais ils ne purent y parvenir. Pour en finir avec leurs revendications incessantes, les Grimaldi la vendirent au roi Henri IV, en 1609, moyennant la somme de 250.000 livres. Dès ce moment, nos Prélats ne purent plus élever aucune prétention sur Antibes, quant au temporel, et tous leurs efforts aboutirent piteusement à la transaction du 20 juin 1664, qui consacra la Vicairie apostolique de la ville rivale. Heureusement pour les Evêques diocésains,

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