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Je m'arrêterai là, ne pouvant suivre dans tous ses intéressants développements la savante et patriotique conférence de M. Leger.

2° Un officier de l'armée d'Égypte, Théviôtte, et son œuvre géographique, par M. Henri DEHÉRAIN. - Notre collègue M. Dehérain expose dans cette Note la vie et les travaux d'un officier du génie nommé THÉVIOTTE, qui combattit en Égypte lors de l'expédition de Bonaparte et, après son retour, composa des notices géographiques intéressantes.

Enrôlé en 1791,

ayant fait plusieurs campagnes où il s'est signalé, - il reçut l'ordre, le 9 avril 1798, de se rendre à Toulon pour s'embarquer sur le Franklin, l'un des navires de la flotte qui, emmenant Bonaparte et Desaix, allait conquérir Malte, puis s'emparer d'Alexandrie. Il ne participa ni à l'expédition de Bonaparte en Syrie, ni à celle de Desaix en Haute-Égypte; pendant l'an vii et l'an VIII, il resta dans le Delta, chargé de travaux de reconnaissance et de défense; en l'an 1x, il alla à Suez pour y diriger les travaux de défense, et il quitta l'Égypte après la capitulation du général Belliard, qui eut lieu le 9 messidor an Ix (28 juin 1801).

Sous le Consulat et l'Empire, Théviôtte rédigea les relations des batailles, au nombre d'une trentaine, qui ont été livrées en Égypte par l'armée française, ainsi que des notices géographiques descriptives sur ce pays, auxquelles sont joints des renseignements techniques très circonstanciés sur les ouvrages défensifs et des descriptions pittoresques et intéressantes dont M. Déhérain cite de nombreux passages.

en

Comment ces notices, qui ont de la valeur et présentent de l'intérêt, ont-elles été composées, Théviôtte? qui était en somme un officier obscur, y a certainement sa part personnelle, mais n'ayant vu qu'une partie du pays, il a recueilli des renseignements oraux auprès de ses camarades du corps expéditionnaire et des membres de la Commission des Sciences et Arts, et, outre, il a consulté les documents recueillis par les ingénieurs géographes militaires et par les officiers du génie. M. Dehérain montre que, vraisemblablement, elles ont été composées sous l'inspiration et avec l'appui du général du génie Sanson, dont Théviôtte était aide de camp, et qui, ayant conçu le projet de former un atlas, accompagné d'un texte, qui donnerait les plans des principales villes d'Égypte ainsi que des champs de bataille, a

mis à sa disposition tous les documents propres à faciliter ce travail.

M. DE MARGERIE fait un compte rendu verbal du Bulletin de la Société languedocienne de géographie, 1er trimestre de 1915.

M. Henri CORDIER présente, au nom de l'auteur, M. J. MATHOREZ, des Notes sur les Bohémiens en France. La Section décide l'impression de ce mémoire pour le Bulletin.

La séance est levée à 5 heures.

Le Secrétaire,

Henri CORDIer.

SÉANCE DU SAMEDI 6 NOVEMBRE 1915.

PRÉSIDENCE DE M. VIDAL DE LA BLACHE, MEMBRE DE L'INSTITUT.

La séance est ouverte à 4 heures.

M. Henri CORDIER, indisposé, s'excuse de ne pouvoir assister à la séance; M. Henri DEHÉRAIN remplit les fonctions de secrétaire. M. Lucien POINCARÉ, Directeur de l'Enseignement supérieur, est présent.

Il est fait hommage à la Section de la Carte du théâtre des opérations (front oriental), publiée par le Service géographique de l'armée, qui est remise à un rapporteur.

M. AYMONIER rend compte de trois fascicules de la Revue des questions coloniales et maritimes: « Ce périodique ne parait actuellement que tous les deux ou trois mois. Les numéros 357, 358, 359 vont donc de janvier à juillet 1915. Et plus encore qu'avant la guerre, cette Revue s'occupe de questions d'un caractère politique ou économique; il n'y a guère à glaner au point de vue scientifique. On y insiste derechef, par exemple, sur l'importance de Paris port de mer, sur l'utilité du port de Bizerte, ou encore sur les avantages de la prise de possession du territoire de Cheik Saïd par la France.

Un article bien documenté de M. Camille FIDEL sur les colonies allemandes et leur développement économique, dans le numéro de janvier-février 1915, est la reproduction partielle d'une étude parue dans le Correspondant du 25 janvier 1915.

Dans le numéro 358 (mars-avril-mai 1915), M. DE Godlewski revendique pour la France la Syrie tout entière, lors du futur partage de l'Empire ottoman. M. Camille Fidel combat certaines prétentions de la presse espagnole sur Tanger.

Dans le numéro 359 (juin-juillet 1915), M. Nahum SLOUSCH

apporte une intéressante contribution à notre connaissance des actuels et admirables progrès de ce Maroc qui est notre plus récente acquisition coloniale. Sous la haute direction de l'éminent général Lyautey, le Maroc est même devenu une pépinière de bonnes troupes expédiées à la défense du sol de la France."

M. DENIKER rend compte du fascicule n° 4-6 de 1915 du Bulletin de la Société de géographie commerciale de Paris. Il débute par une nécrologie, due à M. Aspe-Fleurimont, du regretté M. Ponty, gouverneur général de l'Afrique Occidentale française; on y trouve aussi, par M. PALIER, cet Atlas statistique de l'Indo-Chine qui nous a été si bien présenté dans une des dernières séances par notre collègue M. Raveneau. Viennent ensuite deux articles originaux. Le premier, du capitaine LAPICQUE traite de la guerre européenne et le commerce japonais en Extrême-Orient; il fait ressortir tout l'avantage que le Japon a su tirer de la situation actuelle en élargissant ses entreprises commerciales dans l'océan Pacifique, en Indo-Chine et même dans l'Inde. Toutefois il faut admettre, d'après les données de l'auteur lui-même, que le développement des importations japonaises en Indo-Chine suit une courbe ascendante rapide déjà depuis cinq ou six ans, malgré les tarifs douaniers très élevés, et que la guerre n'a pas beaucoup influencé l'aspect de cette courbe.

Le second article, de M. Georges BIENAIME, traite la question de la Pologne économique. Après avoir fourni des données abondantes et des statistiques fort intéressantes sur chacune des trois parties, autrichienne, prussienne et russe, du bloc polonais qui, s'il venait à se reconstituer, formerait un État dont la superficie égalerait celle de la moitié de la France, avec une population de 23 millions, l'auteur arrive à des conclusions suivantes :

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Deux sortes de difficultés entravent le développement de l'économie nationale polonaise, qui cependant s'affirme de plus en plus. Les unes viennent des gouvernements étrangers qui se partagent le <bloc», les autres viennent des rivalités des races qui peuplent les territoires polonais. En Autriche, où l'action politique et administrative contre les Polonais est faible, on constate sur le terrain économique plusieurs entraves imposées à ces derniers; tel, par exemple, l'emploi d'une bonne partie des impôts galiciens pour les travaux publics des autres provinces de la monarchie qui ont moins besoin d'améliorer leurs voies de com

munication. En Prusse, où tout est hostile aux Polonais, les agissements de la Commission de colonisation et d'expropriation de certains domaines devaient ruiner, dans la pensée des Allemands, les propriétaires polonais; toutefois ceux-ci ont résisté et ont su, empruntant certaines méthodes d'organisation à leurs bourreaux, améliorer leur situation économique. En Russie ce sont surtout les tarifs des transports qui empêchent le développement plus rapide de l'activité économique des Polonais. En effet, ces tarifs sont arrangés de telle façon qu'il est, par exemple, deux ou trois fois plus coûteux d'envoyer une marchandise de Varsovie à Moscou, que de Moscou à Varsovie. Ensuite le système des impôts, qui fait payer à un Polonais deux ou trois fois plus qu'à un Russe, compte aussi pour quelque chose dans les difficultés économiques. Quant aux rivalités des races, elles viennent en partie des juifs, mais surtout des Ruthènes en Galicie, où le gouvernement autrichien, fidèle à sa politique, a toujours attisé comme ailleurs les haines ethniques. En Prusse, ce sont les Allemands qui font une concurrence effroyable aux Polonais. Quant à la Pologne russe elle souffre de la rivalité de ces trois éléments réunis et surtout des Allemands, colons nombreux et remuants, auxquels malheureusement on avait donné beaucoup plus de droits qu'aux Polonais.

Malgré les grands progrès faits par l'industrie du pétrole en Galicie, par l'industrie minière, métallurgique et textile en Pologne russe, la véritable caractéristique de la Pologne, c'est aujourd'hui encore l'amour de la terre. La terre, de plus en plus recherchée, de plus en plus cultivée, prend de plus en plus de valeur. Même les habitants des régions mal partagés sous le rapport de la fertilité du sol n'émigrent en Poméranie, en Westphalie ou même en Amérique, qu'avec la ferme décision de revenir au pays une fois leur pécule ramassé, « pour acheter et cultiver dans des meilleures conditions une parcelle de la terre polonaise."

M. Alfred GRANDIDIER a la parole:

La Roumanie et son rôle dans l'Europe orientale, par M. Emm. de Martonne (Bulletin de la Société de géographie de Paris, juillet 1915). -M. Emmanuel DE MARTONNE, qui a fait depuis quinze ans de nombreux voyages dans la région des Balkans, dont il connaît parfaitement l'état physique et ethnographique, expose, dans la communication qu'il a adressée à la Société de géographie de

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