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nesti. Le catalogue de la première a été publié sous le titre de Syllabus editionum Q. Horatii, interpretationum, versionum. Leipzig, 1775, in-8. (Dans le catalogue de la bibliothèque Walckenaër. Paris, 1857, dont nous reparlerons, 114 articles (n° 1091 à 1205) concernaient Horace.)

Le duc de Wurtemberg, mort au commencement de ce siècle, avait voulu rassembler toutes les éditions de la Bible en quelque langue que ce fût (52), et il était parvenu à placer dans son château plusieurs milliers de volumes. Le catalogue en a été publié par l'orientaliste Adler (Altona, 1787,in-4).

Quelques littérateurs, sans s'astreindre à des bibliothèques où ne peuvent être admis que des ouvrages d'un genre spécial, ont tenté de réunir toutes les éditions d'un auteur qui a été de leur part l'objet de travaux considérables, et tous les ouvrages relatifs à cet auteur. C'est ainsi que le catalogue de l'importante bibliothèque de M. Walckenaer offre une réunion fort importante d'éditions d'Horace, de la Bruyère et de la Fontaine.

Un médecin établi à Paris, M. le docteur Payen, a formé une bibliothèque spéciale très-curieuse au sujet de Montaigne, la personne et les écrits de l'auteur des Essais ayant été le but de ses études les plus persévérantes.

Dans le genre de collections qui nous ocrupe, il faut mentionner la bibliothèque militaire formée par le duc de Gênes (frère du roi actuel de Sardaigne). Ce prince, mort en 1855, avait voulu réunir tous les ouvrages importants relatifs à l'art de la guerre; sa bibliothèque ne compte pas moins de 11,000 volumes; elle est aujourd'hui la propriété du fils du duc, le prince Thomas, encore en basâge. La veuve du duc est la fille du roi de Saxe, Jean, littérateur distingué et bibliophile fervent. Elle a le projet de rendre publique cette collection; en attendant elle en a confié la garde et la direction à un militaire instruit, Mariano d'Ayala, officier napolitain qui fut en 1848 ministre de la guerre en Toscane, et qui s'est fait connaître par divers ouvrages estimés (Napoli militare, 1847; Bibliografia militare Italiana antica e moderna, 1854).

Entre autres ouvrages antérieurs à l'an 1500, on remarque, dans la bibliothèque du duc de Gênes: Josephus, De bello judaico, 1480, une Lettre de l'évêque Rodrigo di Sangio au cardinal Bessarion sur la conquête de Négrepont (sans date, mais probablement de 1471), l'ouvrage de Lorenzo da Spirito, Altro Marte, De la vita e gesti de lo capitano Nicoli Picinino. Vicenza, 1470. Mentionnons aussi la Sfortiade en latin, 1470 et sa traduction italienne, 1490; un Quinte-Curce, publié à Venise en 1494; une relation latine du siége de Rhodes, avec des figures en bois, imprimée à Ulm, chez Jean Reger: le Poëme de Cornazano, De arte militari in terza rima, Venise, 1493 deux ouvrages du P. Monti,

(52) Une duchesse de Brunswick avait conçu un projet semblable, et le catalogue en allemand de

imprimés à Milan en lettres gothiques par Scinozeler, méritent aussi d'être cités parmi les vieilles raretés typographiques, Exercis tiorum et artis militaris collectanea, et De singulari certamine.

Les ouvrages publiés depuis 1500 sont classés méthodiquement dans les divisions suivantes stratégie et tactique; artillerie; génie; marine; législation; administration; équitation et art vétérinaire; médecine militaire; bibliographie militaire; dictionnaires; histoire militaire.

Les livres relatifs aux guerres de la Révolution et de l'Empire sont en grand nombre ainsi que ceux qui concernent les guerres dont, à diverses reprises, l'Italie a été le théâtre. Toutes les langues, tous les pays ont fourni leur contingent.

On compte vingt et une éditions latines des Commentaires de César, neuf traductions italiennes et quatorze traductions françaises y compris celle de Robert Gaguin, 1485.

Comme ouvrages peu communs, on peut citer le livre de Math. Eskinger: De leone Belgico. Cologne, 1585, et la somptueuse édition des OEuvres de Montecuccoli, publiée à Milan en 1807, par Ugo Fascolo, 3 vol. in-folio, dont il n'a été tiré que 170 exemplaires.

Une nombreuse collection de cartes fait partie de cette bibliothèque; on y distingue la grande carte d'Angleterre en plus de cent feuilles.

D'ailleurs les collections militaires spéciales ne sont point rares en Italie; la ville de Naples seule en possède six; celle du corps des ingénieurs, celle de la marine, riche de 14,000 volumes; celle de l'hospice militaire, celle de l'Ecole militaire, et enfin celle de l'Institut topographique militaire qui ne compte pas moins de 20,000 volumes.

En Angleterre il a été formé diverses bibliothèques spéciales relatives surtout à l'histoire particulière de telle ou telle contrée, de telle ou telle ville. La Bibliotheca Hibernica, Dublin, 1823 (in-8 tiré à 40 exempl. seulement), offre une importante réunion d'ouvrages sur l'Irlande recueillis par Robert Peel. En fait de ces collections topographiques, le catalogue de la bibliothèque lyonnaise de M. Coste est, nous le croyons, ce qu'il y a de plus complet; nous en reparlerons à l'article CATALOGUE.

BIBLIOTHÈQUES AYANT APPARTENU a des PERSONNAGES CÉLÈBRES, ET DONT IL N'EXISTE POINT DE CATALOGUE. Le goût de plus en plus vif pour les livres que recommande. quelque particularité intéressante, pour ceux qui ont fait partie d'une collection illustre, fait qu'on s'est attaché depuis quelques années avec un soin tout particulier à rechercher, à découvrir, à décrire les volumes qui ont appartenu à des souverains, à des écrivains de premier ordre, dont les collections ont été dispersées sans qu'il en subsistât un inventaire. Des investigations patientes permettraient de faire un relevé assez étendu

la collection qu'elle avait formée remplit un in-4 de 188 pages imprimé à Brunswick en 1752.

vent à y joindre les notes que lui suggérait l'étude des écrivains de l'antiquité. On cou prend quel prix s'attache aujourd'hui à de pareils volumes.

d'ouvrages ayant appartenu à François I", à Henri II, à Henri III, à Anne d'Autriche, et à d'autres rois ou reines; il s'en présente parfois dans de riches catalogues: mais sans aborder ici ce sujet sur lequel nous pourrons revenir, nous nous contenterons de recomposer, de notre mieux, les bibliothèques de trois des plus grands écrivains dont s'enorgueillit la littérature française.

Parlons d'abord de Michel de Montaigne. L'auteur des Essais a pris la peine de décrire (livre I, ch. 3) sa « Librairie où tous ses livres estoient rengez sur des pulpitres à cinq degrez et où il passoit la pluspart des iours de sa vie et la pluspart des heures du iour. » L'habitude qu'il avait prise de mettre sa signature sur le frontispice de ses volumes fait reconnaître les ouvrages qui lui ont appartenu et qu'il serait autrement impossible de distinguer.

Un bibliophile zélé que nous avons déjà nommé et qui a fait de la personne et des écrits de l'auteur des Essais le but d'études aussi persévérantes que fructueuses, M. le docteur Payen, s'est attaché à signaler (et, lorsque la chose était possible, à acquérir) tous les volumes ayant la signature de Montaigne. (Voir Documents inédits ou peu connus sur Montaigne, 1847, p. 33-40, et les Nouveaux documents, Paris, 1850, p. 51.)

M. Payen avait d'abord fait connaître dixhuit ouvrages avant appartenu à Montaigne; l'un d'eux (l'Histoire de Pologne par Fulstin, dont il est propriétaire), a été payé 211 fr. été payé 211 fr. 50 c. avec les frais, en 1847, à la vente Aimé Martin. En ajoutant les trois ouvrages que Montaigne dit avoir annotés, mais qu'on n'a pas retrouvés; en comptant sept volumes à la bibliothèque de la ville de Bordeaux, en inscrivant cinq volumes disséminés de côté et d'autre, M. Payen arrivait en 1850 à un chiffre de trente-deux volumes signés et annotés par Montaigne. Cette liste peut s'étendre aujourd'hui; trois autres volumes existent à la bibliothèque de la ville de Bordeaux (ce qui en porte le nombre à onze, et peut-être ce chiffre n'est-il pas définitif); deux volumes se trouvent dans des collections particulières de cette même ville; un autre est dans la bibliothèque du grand séminaire, et tout récem ment le catalogue de la vente L. R. D. (publié par M. Potier) a indiqué, n° 542, un Ausonius (Lyon, 1558), avec la signature du célèbre philosophe. On peut ainsi porter à une quarantaine le nombre des volumes signés ou annotés par Montaigne dont l'existence est bien constatée.

Racine avait, tout comme Montaigne, l'habitude de mettre sa signature sur les livres qui lui appartenaient, et il se plaisait sou

(55) Nous laissons de côté divers livres indiqués Comme signés ou annotés par Racine et que nous avons rencontrés sur les catalogues de MM Potier, Techener et autres libraires. Il existe à la bibliothèque Impériale un carton de Racine où se trouvent divers livres annotés. Ils avaient été donnés par Racine le fils, et ils ont fourni les matériaux du volume publié en 1855, par M. le marquis de Rochefoucauld-Liancourt: Etudes littéraires et

La bibliothèque Impériale possède l'Euripide et l'Aristophane de ce grand poëte. M. Renouard avait un Sophocle et un Aristophane (n° 1034 et 1048 de la vente en 1853): ils ont été vendus 185 et 425 fr. ; ce dernier avait été acheté en 1791 3 livres 12 sous comme livre avarié (voir le Catalogue d'un amateur, t. II, p. 213), et ce même amateur avait possédé une autre édition d'Aristophane, (Paris, Wechel 1540), une édition d'Esther 1689, et les Excerpta e tragœdiis reddita ab H. Grotio, 1626. Ces trois ouvrages figurent au catalogue de 1818. Il avait aussi un Hésiode, Leyde, qui fut payé 4 liv. st. 12 sh. à une vente faite à Londres.

Un Regnier, 1642, fut adjugé à 320 fr. vente Aimé Martin en 1847, et à la même vente un Démosthènes fut payé 230 fr.

Divers autres catalogues offrent aussi des volumes indiqués comme annotés par Racine, mais nous ne savons si ces désignations sont parfaitement authentiques; nous nous bornerons ainsi à renvoyer aux catalogues Cramayel, n° 581; Sensier, n° 613; Lefebvre d'Alleranges, 516; Seguier de Saint-Brisson, 706; Pont-la-Ville, n° 12; Guillaume, no 274 et 1609; Van Hulthem, n° 992; Parison, n°495; G. Duplessis, n° 1341, etc. (53). Charies Nodier possédait un Eschyle, 1552,et un Psautier, 1546. Le catalogue J. L. D. (Merlin, 1844 ) offre plusieurs volumes intéressants sous ce rapport, et un exemplaire des Vies de Plutarque, 1517, in-fol., après avoir été proposé à 400 fr. sur un catalogue de MM. De Bure, s'est payé 300 fr. chez Aimé Martin.

La bibliothèque de Montesquieu est conservée au château de la Brède; un petit nombre de volumes en sont sortis, on ne sait à quelle époque, et sont venus passer dans les mains d'amateurs bordelais; quelques-uns se sont dirigés vers Paris. Nous avons eu occasion de parcourir un inventaire dressé peu de temps après la mort de l'auteur de l'Esprit des lois, et nous en avons rendu compte dans un journal qui n'est plus et que nous aurons occasion de citer encore (le Bulletin de l'Alliance des Arts, 1845, t. IV, p. 33-36). Ces détails peuvent être regardés comme inédits, nous croyons avoir le droit de les reproduire ici en les abrégeant.

Théologie 291 ouvrages (neuf éditions de la Bible, entre autres la Biblia maxima, éd. de La Haye, 19 vol. in-folio; onze éditions du Nouveau Testament en diverses langues; une suite assez considérable de commentateurs et de Pères; un manuscrit de la Cité de

morales de Racine. (Voir sur cet ouvrage l'Athenæum francais, n° du 17 novembre 1855.) La bibliothèque de Toulouse, riche sous ce rapport, possède une trentaine de volumes de ce genre; des notes sur les tragiques grecs ont été publiées dans la Nouvelle Revue encyclopédique (octobre 1816, pag. 274 et suiv.), et l'on peut consulter sur un Pline conservé dans le même dépôt, le Bulletin du bibliophile, 1856, pag. 957.

The

Dieu de saint Augustin, in-folio sur vélin avec miniatures.

Jurisprudence, 374 ouvrages.

Sciences et arts, 318. Le Platon de Henri Estienne; deux éditions des Essais de Montaigne, 1602 et 1659. Les ouvrages relatifs à la médecine et aux sciences exactes sont assez nombreux. Six éditions d'Euclide; trois en grec, trois en latin; le Diophante de Fermat; deux éditions des Coniques d'Apollonius, cinq éditions de Vitruve, deux éditions de Pline (dont celle imprimée par les Elzeviers en 1635), la Fauconnerie de Franchières, une certaine quantité de volumes sur la perspective et l'optique, et même quelques livres sur les sciences occultes, entre autres un Enchiridion Leonis Papæ, réunion d'inepties attribuées à ce pontife par un faussaire impudent et où se trouve une prière que récitait Charlemagne afin d'être à l'abri des balles, des boulets et des éclats de bombes.

Belles-Lettres, 267 ouvrages. Le Glossaire de Du Cange, les Lexiques grecs de Pollux, d'Hesychius, de Suidas; deux éditions complètes de Cicéron, le Démosthènes de 1504 (seul volume imprimé par les Alde qui se trouvât à La Brède), l'Homère de Bâle, 1583, deux éditions du ténébreux Lycophron, quatre Virgile, quatre Horace, cinq juvénal, tous dans les petites éditions données à Bâle ou à Lyon dans la seconde moitié du xvi siècle, qui n'ont aucune valeur.

La littérature française, assez peu riche, offre un volume très-précieux, le Doctrinal de Cour par Pierre Michault imprimé à Bruges, chez Colard Mansion (le Manuel n'en signale aucune adjudication); Ronsard, deux volumes in-fol., les Tragiques de d'Aubigné. Les grands écrivains du xvii siecle ne sont représentés que par des impressionstrès-communes, si ce n'est Corneille dont nous trouvons l'édition de 1664 en 2 vol. in-fol. qui mérite, sous le rapport du texte, l'attention des bibliophiles et des littérateurs. La part de la littérature italienne est faible; Pétrarque et l'Arioste sont des réimpressions récentes, mais la Jérusalem délivrée remonte à 1580.

Histoire, 306 ouvrages. La classe des voyages présente une assez grande réunion de volumes entre autres le Recueil de Ramusio; Marco Polo, en italien, édition de 1559, Mendez Pinto en espagnol, les Relations de la Mottraye, Wheler, Chardin, etc. L'histoire des peuples anciens peut revendiquer deux éditions de Pausanias, deux Hérodote, deux Thucydide, quatre Quinte-Curce, quatre Tite-Live (et une traduction française), quatre Florus, trois Salluste, quatre César, quatre Suétone, etc. Dans l'histoire de France, Grégoire de Tours (deux éditions), Monstrelet, Ville-Hardouin, de Thou, d'Aubigné, Commines (trois éditions), les Historia Francorum Scriptores de Du Chesne,

(54) Il est question des manuscrits laissés par Montesquieu dans l'article que M. Walckenaër a consacré à ce publiciste Biographie universelle, t. XXIX, p. 502-522.1 cite plusieurs cahiers intitulés: Morceaux qui n'ont pu entrer dans l'Esprit des lois; il mentionne trois gros volumes de 600 à

en 5 volumes in-fol. Plusieurs bons ouvrages sur l'histoire des provinces; l'Histoire de Bretagne, par d'Argentré; de Normandie, par du Moulin; du Béarn, par de Marca; de Provence, par Nostradamus. Deux ouvrages manuscrits concernant l'histoire diplomatique du xvII° siècle; Manuscrits du maréchal de Lesdiquières, 2 vol. in-fol. comprenant, le premier, les années 1612-1619, le second les Négociations du ministre du roi en Suède, de 1662 à 1689. Les ouvrages relatifs à l'histoire des pays autres que la France sont assez nombreux mais peù importants. L'archéologie revendique le Thesaurus antiquitatum romanarum de Grævius, 12 vol. in-fol.; la Paléographie grecque de Montfaucon, le Traité des monnaies de Leblanc. L'histoire littéraire, assez pauvre, montre trois éditions différentes de la Bibliothèque de Photius.

En somme, la bibliothèque de Montesquieu offre la réunion de tout ce que l'antiquité a produit de plus important. Satisfait d'avoir les textes, le publiciste ne se préoccupait point du réunir les éditions les plus estimées sous le rapport de la critique et des travaux des commentateurs. Rien n'a été donné au luxe; tous les volumes réunis à la Brède sont des livres de travail, et beaucoup d'entre eux portent les traces du long usage qui en a été fait.

Puisque nous parlons de Montesquieu, ne laissons pas échapper l'occasion de dire qu'un volume des travaux de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Agen, publié en 1834, renferme un travail de M. Labat, alors premier avocat-général à la cour royale de cette ville; il est intitulé: Une visite à la Brède. Nous y lisons que la bibliothèque du château se compose d'environ 4,000 volumes; plusieurs renferment des notes marginales de la main de leur illustre propriétaire. Dans une armoire du salon sont conservés avec soin des papiers. autographes. Des cahiers écrits du temps de la jeunesse de Montesquieu renferment des. extraits d'histoire, des collections de sentences et de maximes de droit, des abrégés de Domat et de Pothier. On rencontre aussi un discours sur Cicéron (« de tous les anciens. c'est celui auquel j'aurais le mieux aimé ressembler »); l'esquisse d'un ouvrage sur la manière d'apprendre ou d'enseigner la jurisprudence, un petit roman inédit, intitulé Métempsycose (un pythagoricien raconte les histoires véritables et les transmigrations de son âme et les divers personnages qu'il a remplis sur la terre), des Pensées (M. Labat en cite quelques-unes) et elles ont été reproduites dans une notice de M. Geffroy (Revue des sociétés savantes des départements, 2 série, t. II (1859), p. 457), mais nous n'avons pas ici à nous en occuper; ce serait, malgré l'intérêt qu'offre ce sujet, sortir de notre cadre (54).

700 pages chacun contenant des fragments d'une grande étendue (entre autres une introduction à l'histoire de Louis XI qui égale ce que Montesquieu a écrit de mieux) et des pensées diverses; M. Waickenaër transcrit celle-ci: Un flatteur est un esclave qui n'est bon pour aucun maître. Voir aussi

mérite fort inégaux dans cette volumineuse
Bibliothèque qui a obtenu, toutefois, un cer-
tain succès et qui le méritait.

BIBLIOTHEQUE (OUVRAGES PORTANT LE TITRE DE).- Un assez grand nombre de collections importantes, de monographies spéciales, ont paru en diverses langues sous le titre de Bibliothèques; nous avons déjà fourni quelques indications à cet égard; il nous reste à les compléter en nous gardant bien d'épuiser un sujet qui serait susceptible de développements dont l'étendue ne serait pas en harmonie avec l'espace dont nous pouvons disposer.

Commençons par la Bibliothèque classique latine, publiée par M. Lemaire, Paris, 1819 à 1838, 144 vol. in-8. Cette grande collection, qui comprend trente-cinq auteurs latins, fut encouragée par le roi Louis XVIII, grand ami de la littérature de Rome. Les souscriptions ministérielles encouragèrent cette publication, et l'intérêt de l'éditeur fut de multiplier le nombre des volumes. Aussi la grossiton de beaucoup de choses étrangères au sujet; on plaça, par exemple, dans les œuvres d'Ovide, la traduction greeque des Métamorphoses, par Planude, et l'on obtint'ainsi un gros volume de plus. Toutefois, quelques auteurs ont été traités avec plus de soin et de sobriété; si Virgile, Quintilien et Pline ont été accablés sous un fardeau de notes réunies de tout côté sans beaucoup de critique; Salluste, confié aux mains habiles de M. Burnouf, n'a pas dépassé un volume. Publiée à raison de 10 à 15 fr. le volume, la Bibliothèque classique est très-loin d'avoir conservé ce prix. Une collection du même genre, mais conçue d'après un autre système, a été entreprise par M. Panckoucke, sous le nom de Bibliothèque latine-française; il en a paru, de 1826 à 1839, 178 vol. in-8. La première collection ne donne que les textes latins accompagnés de très-amples commentaires au bas des pages; celle-ci joint au texte une traduction française, et ne livre au lecteur que de courtes notes reléguées à la fin des volumes. Les traductions sont, en général, le résultat de la collaboration d'un certain nombre de littérateurs qui se sont partagé les écrivains anciens un peu volumineux. Cicéron, qui remplit 36 tomes in-8, a été l'objet des efforts de quinze traducteurs différents; quatre littérateurs se sont occupés de Virgile (sans parler de M. Fée qui a donné la flore du poëte latin); sept écrivains ont consacré leurs veilles à Ovide, et dix-huit ont travaillé sur Horace. A l'égard de cette dernière traduction en mosaïque, l'auteur du Manuel du Libraire observe que, malgré les éloges qu'en ont faits les journaux, il ne faut pas croire que ce soit

un bon ouvrage.

Les critiques ont reconnu des degrés de

le tome LXXIV, p. 251. Le baron de Montesquieu, petit-fils de l'auteur de l'Esprit des lois, mort en 1824, en Angleterre, offrit au gouvernement de la Restauration de lui céder des manuscrits qu'il possédait, mais les prétentions qu'il éleva furent regardées comme inadmissibles.

(55) M. Renouard (Catalogue d'un amateur, t. III, p. 174) donne quelques détails sur cette impression in-4. Elle eut lieu aux frais d'un seigneur espagnol, le comte de Villa-Hermosa, qui s'était

Une Bibliothèque des classiques latins en polonais, Posen, 1836-50, contient 16 volumes qui renferment les deux Plines, Catulle et Vitruve; une autre Bibliothèque des classiques polonais, 1832-53, est formée de 40 volumes. On y rencontre les œuvres d'auteurs bien peu connus loin des bords de la Vistule et dont les noms sont difficiles à retenir : Szymanowski, Wagierski, Kochanowski, Neruszewicz, Zeniorowicz, etc.

La Bibliothèque elzévirienne, entreprise en 1855, par un éditeur parisien actif et intelligent (M. P. Jannet), à cessé de paraître par suite peut-être d'une extension trop considérable. C'était une heureuse idée que celle de réimprimer avec soin et dans un format portatif des ouvrages anciens et curieux devenus rares, mais il fallait choisir avec discernement, s'arrêter à temps.

La Bibliothèque elzévirienne, sacrifiant trop au goût peu délicat de certains amateurs, a remis au jour un trop grand nombre de facéties grossières et sans esprit; elle eût mieux fait de s'en tenir à des ouvrages sérieux, tels que certains de ceux qu'elle a publiés (l'Internelle consolation, Corneille, etc.); son succès eût été plus durable.

Nous laissons de côté un certain nombre de Bibliothèques appartenant au théâtre ou au roman. Cette dernière qui a commencé à paraître en 1775 et qui a été jusqu'en 1789, qui a recommencé en 1798 et est morte une seconde fois en 1805, remplit 168 volumes de ses analyses et de ses extraits, la plupart du temps défectueux. On n'en fait aucun cas, mais quelques amateurs recherchent encore des exemplaires in-4, en grand papier, imprimés chez Didot, en 1782, et qui contiennent une faible partie de cette publication (55).

Il existe en allemand une Bibliothek der Romane, Riga, 1782-1794, 21 vol. in-8. On y joint une Bibliothek der romantisch Wunderbaren (Bibliothèque du merveilleux romantique), publiée par Vulpius, Leipzig, 1805, 2 vol. in-8, mais cette publication est fort difficile à

rencontrer.

N'oublions pas la Bibliothèque bleue. On
sait que ce nom désigne le recueil de ces
ouvrages populaires imprimés sur très-mau-
vais papier, enveloppés d'une couverture
bleue, et que les presses de Troyes, de Rouen,
d'Epinal, de Montbéliard, ont longtemps
produit à l'usage des ouvriers et des paysans.
(On trouve de très-amples détails sur ces
livrets dans la curieuse Histoire des livres

passionné pour cette Bibliothèque, et qui voulait en
donner une édition de luxe tirée à 50 exemplaires.
L'entreprise fut arrêtée par la mort du Mécène
arrivée pendant l'impression du IIIe volume, dont
20 feuilles seulement étaient tirées et dont il n'a été
conservé, à ce qu'on assure, que trois exemplaires
(un d'eux est indiqué comme étant chez M. Didot,
un autre chez le prince Cimitile; le troisième a
paru dans la vente Hanrott à Londres).

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choix. (L'Imitation, traduite par Michel de Marillac, 1853; l'Introduction à la vie dévole du bienheureux François de Sales, 1855, 2 vol.; Lettres spirituelles de Fénelon, 1856, 3 volumes, etc.)

populaires en France, par M. Nisard, 1854, 2 vol. in-8.) Des libraires eurent l'idée de recueillir ces récits et de leur donner un aspect plus digne de fixer les regards des amateurs. L'éditeur Costmel mit au jour à Paris en 1775-76, 2 vol. in-8, une Bibliothèque bleue contenant, entre autres ouvrages, Robert le diable, Jean de Calais, les Quatre fils Aymon, etc. Cette collection fut réimprimée à Liége en 1787, 3 vol. in-12; une édition de Troyes, sans date, 3 vol. in-8, est plus complète.

En 1842, on entreprit à Paris une Nouvelle bibliothèque bleue, ou Légendes populaires de la France (in-12 de 426 p.).Ce volume contenait Robert le diable, Jean de Paris, Geneviève de Brabant, Grisélidis, etc. Il était précédé d'une introduction littéraire et historique, par M. Le Roux de Lincy, et d'un avant-propos de M. Nodier. L'ingénieux académicien expose que « tout peuple a sa poésie; tous les enfants ont besoin de contes qui les amusent, les étonnent en les effrayant; tous les hommes, sans en excepter les plus éclairés des vieilles civilisations, ont besoin d'histoires plus ou moins exagérées qui relè vent la grandeur de leur origine par quelque fable épique. La bibliothèque qui se compose de ces merveilleuses traditions écrites est la véritable bibliothèque du peuple. C'est là qu'il faut chercher tout ce qu'il y a eu de naïveté et de grandeur dans ses sentiments, de grâce et d'énergie dans ses inventions, de souplesse et d'originalité dans son langage. C'est là qu'est empreint d'une manière ineffaçable le sceau de son caractère et de son esprit. >>

A la fin de son Introduction, M. Le Roux de Lincy a réimprimé le Catalogue de la Bibliothèque bleue, telle qu'elle se vendait à Paris chez la veuve de Nicolas Oudot, à l'époque de la régence du duc d'Orléans. Cette liste comprend 95 ouvrages différents romans de chevalerie, contes de fées, facéties, chansons, almanachs.

L'édition de 1842 a reproduit avec raison le texte primitif de l'ancienne Bibliothèque bleue qui dans les réimpressions du xvme siècle avait été rajeuni et modifié, en faisant disparaitre la simplicité naïve du récit, en effaçant ce qui rappelait l'ancienneté de ces contes, et ce qui en faisait la valeur.

Quant à la Bibliotheca Patrum, et autres collections d'ouvrages des Pères, nous renvoyons à l'article PÈRES DE L'EGLISE, dans la suite de ce Dictionnaire.

La Bibliothèque des dames chrétiennes, Paris, 1820-25, 20 vol. gr. in-32, est exécutéé avec soin; on y trouve entre autres écrits, Imitation, les Confessions de saint Augustin, des Lettres choisies et des Opuscules des Pères avec des traductions nouvelles, le Guide spirituel, par le bienheureux Louis de Blois, le Discours de saint Bernard sur la manière de vivre saintement, etc.

La Bibliothèque spirituelle, dirigée par M. de Sacy et publiée depuis 1853 à la librairie Techener, offre des éditions très-soignées, et dans un format portatif d'ouvrages de

Arrivons à quelques ouvrages publiés à l'étranger et qui font partie de la classe qui nous occupe.

Nous signalerons :

La Biblioteca agraria (Milan, 1826-1843), 23 vol. in-12, contenant les ouvrages d'Astolfi, de Genè, de Lomeni, de Moretti, etc. relatifs à des questions agricoles:

La Biblioteca classica italiana, disposta da L. Carrer, Venise, 1839, 26 vol. in-12. La Biblioteca ecclesiastica di scienza e letteratura, Milano, s. d. in-8. 32 vol.

La Biblioteca eucaristica in cui dopo riferiti i passi del Nuovo Testamento..... Venise, 1744, 2 vol. in-4. Une seconde édition, publiée à Venise en 1752, sous le titre : Predicatore Eucaristico, porte le nom de l'auteur, le dominicain F. Cuniliuti.

Biblioteca nazionale, Florence, in-12. Les meilleurs auteurs anciens et modernes de l'Italie se trouvent dans cette collection, éditée par le libraire Le Monnier on y rencontre Dante, Beccaria, Manzoni, Pétrarque, etc.; on y a placé sous le nom de Jean Gerson La Imitazione volgarizzamento tratto da rarissima edizione antica.

La Biblioteca storica (Milan, 1821-31, 112 vol. in-8), recueil consacré à l'histoire de tous les pays et de tous les temps; on y rencontre Florus, Appien, Tite-Live et Tacite, aussi bien que Robertson; l'Histoire des croisades, de Michaud, et celle de Cromwell, par M. Villemain.

N'oublions pas une publication remarquable la Biblioteca de autores espanoles, desde la formacion del lenguage ordinada, è ilustrada per Aribant, Hartzenbusch, Duran, Ochua, etc. Madrid, 1846 et suiv., in-8. Cette collection, publiée avec soin, comprend les écrits des meilleurs écrivains espagnols, tels que Lope de Vega (4 vol.), Calderon (4 vol.), Cervantes (1 vol.). On distinguera le Romancero general, publié par A. Duran (1851-55, 2 vol.), et un volume de Libros de Caballerias, publié en 1857, et contenant les livres 1 à Iv d'Amadis des Gaules et las Sergas de Esplandian, le tout précédé d'un discours préliminaire et d'un catalogue raisonné des ouvrages de ce genre. Ce travail, dû à la plume érudite d'un savant très-versé dans l'étude de l'histoire littéraire de l'Espagne, don Pascual de Goyangos, est justement estimé.

Deux des publications faisant partie de cette Biblioteca peuvent se ranger dans une collection ecclésiastique: las Obras de Luis de Granada (1849-50, 3 vol.) et le Romancero y cancionero sagrados, 1 vol.

Une Biblioteca española avait été entreprise en Allemagne, il y a assez longtemps. Il en avait paru neuf (volumes in-8 (Gotha, 1809), contenant las Guerras civiles de Granada, le poëme d'Ercilla (l'Araucana), les Nouvelles de Cervantes, etc.; mais cette col

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