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254, on trouve l'indication d'ana américains. Dans le Serapeum, Leipzig, 1846, p. 251

DICTIONNAIRE le sujet le plus mince. Un des ana les plus rares et les plus niais (ce n'est pas peu dire) est le Destiniana, opuscule de 24 pages imprimé à Bruxelles en 1812, et dont l'auteur est un nommé Le Turcq, qui, prisonnier en Angleterre durant les guerres de l'Empire, voulut rattacher à ce fait toute l'histoire contemporaine. Ce livret ridicule et ennuyeux semble avoir été écrit dans un accès de fièvre.

Quelques erreurs et omissions de M. Namur sont indiquées dans une lettre qui a été adressée à cet auteur par un bibliophile très-instruit, M. Van de Weyer, ministre de Belgique à Londres; cet opuscule curieux n'a d'ailleurs été imprimé qu'à un petit nombre d'exemplaires.

On peut consulter aussi à l'égard des ana les Mémoires de Trévoux, Paris, 1712, et octobre 1769; les Nouveaux Mémoires d'histoire et de littérature, par d'Artigny (1749, 7 vol. t. I, p. 287-318, t. VI, p.1-11.); les Mélanges historiques et philologiques de Michault de Dijon (Discours préliminaire); Anagrapheana, sive Bibliographia specialis librorum ana a J. C. Phitaker (J. E. Hécart). Valenciennes, 1821 in-12. N'oublions pas le Livret des Ana, Essai et catalogue manuel par E, H. L. (Ludewig) bibliophile; ce livret, imprimé à Dresde,en 1837, in-8 (IV fts et 40 pag.), n'a été tiré qu'à 50 exemplaires, et il n'y a eu que 35 exemplaires du Supplément, Dresde, 1839, in-8,

pages.

Quelques recherches que, de notre coté, nous avions entreprises sur ce coin de la science des livres, nous ont procuré la connaissance d'un assez grand nombre d'ana publiés en Angleterre. Nous nous bornerons å en signaler quelques-uns :

Benthamiana, or Select Extraits from the works of Jeremy Bentham. Edinburg, 1823, in-8.

Johnsoniana, or Anecdotes of doctor Johnson, 1836, in-8.

Joineriana, or the Book of scraps, 1772, 2 vol. in-12.

Porsoniana. Cette collection des mots d'un helléniste célèbre est à la suite des Propos de table (Table talk) du poëte Rogers, 1856, in-8.

Blackguardiana, or a dictionnary of rogues, in-8, sans date. (Ce titre pourrait se traduire par Coquiniana).

Vagabondiana, by J.-F. Smith. London, 1817,

in-8.

Gomerackiana, or fugitive pieces in Manchester, 1833, in-8.

Piozziana, or Anecdotes and memoirs of Mrs Piozzi, in-8, 1833.

Parriana, by Barker, 1829. 2 vol. in-8. Johnsoniana, supplément to Boswell, 1857, in-8. Londiniana, by E.-W. Brayley, or Reminiscences of the british metropolis. Londres, 1829, 4 vol. in-12.

Brookiana, 1804,2 vol. in-12.

Anonymiana, by S. Pegge, or ten centuries of observations on various authors and subjects. London, 1809, in 8.

Paddiana, or Scraps and sketches of irish life, 1851, in-12.

(5) Le contenu de cette collection et de la plupart de celles qui suivent est indiqué en détail dans le Lexicon bibliographicum d'Hoffmann, Lip

Anacrosticana. New-York, 1845 (et Londres, 1844. Apolloniana. 1826. -Benthamiana, 1844 diana, 1835-38.-Huggeniana, 1807; 2 ed. 1808. (et Edinburg, 1843.) — Goffiana, 1846. — HavarJohnsoniana, 1843 (et Londres, 1837). Macklipodiana, 1844. — Pindariana, 1794. — Punchiana, niana.- Magasiniana.-Morganeana, 1828.- Olla1845.-Comic Punchiana, 1844. -Quizziana, 1842. -Randolphiana. Rufiana, 1826.Serapiana, s. d. (1846).-Zigzagiana, 1838.- Washingtoniana, 1800, et souvent réimprimé.

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De tous les anciens ana français, le plus recherché est le Menagiana, dont il existe plusieurs éditions publiées de 1693 à 1729. Les dernières renferment beaucoup d'anecdotes suspectes. Le Manuel du libraire, t. III, p. 351, donne des détails étendus sur les questions bibliographiques qui se rattachent à cet ouvrage. Consulter aussi deux articles de Barbier dans le Magasin encyclopédique, 1805, t. IV et V, et un de Beuchot, dans le Mercure, 1811, t. XLVII, p. 261-262.

sions, remplit trois volumes dans une collecLe Menagiana, réimprimé avec des suppresdont il n'a été mis au jour que 10 tomes. tion d'ana entreprise à Paris en 1789, mais Elle a été publiée par les soins de M. Garnier, mais elle s'arrêta en 1791. Elle renferme, Menagiana, vol. V et VI; Vigneul-Marvilliana, vol. I, Furetieriana, Poggiana, vol. I, III etIV; niana, t. VIII; Huetiana, t.IX; Chevraueana, vol. VII, Carpinteriana, Naudeiana et Patit. X; Sevigniana, Beloeana. Les neuf premiers volumes reparurent en 1799, sous un titre rafraîchi. Il en existe un abrégé anglais : Selections from the french Ana, London, 1797. 2 vol. in-12.

ANECDOTES. On donne ce nom ou plutôt celui d'Anecdota (car il s'emploie dans un tout autre sens dans le langage vulgaire) à des recueils de pièces inédites, presque tous formés d'écrits d'auteurs grecs. Ces recueils, tingués, sont d'un prix véritable. Nous allons publiés en général par des érudits fort dismentionner ce qu'il y a de plus important en

ce genre:

Anecdota græca. E codd. mss. Bibl. Regiæ Parisiensis descripsit L. Bachmannus. Lipsia, 1828-29, 2 vol. in-8 (5).-Edidit Imm. Bekker. Berol., 1814-21, 3 vol. in-8.-E codd. regiis descripsit, annot., illustr. J. F. Boissonade, Paris et Argent. 1829-33, 5 vol. in-8. On y joint les Anecdota nova descripsit et annot. J.-F. Boissonade, Paris, 1844, in-8.

Dans un grand nombre d'exempl. des cinq premiers volumes, on trouve quantité de feuilles jaunies.

E codd. mss. Bibl. Regiæ Parisiensis, ed. J. A. Cramer, Oxonii, 1840-41, 4 vol. in-8. E mss. Bibl. Vaticana, Angelica, Barberina, Medicea, Vindobonensi, deprompta est. P. Matranga, Roma, 1859, 2 part. in-8. Ex Ambros. bibl. eruit L. A. Muratorius, Mediolani, 1697, 4 tomes in-4, et Patavii, 1709, in-4.

siæ, 1842, 3 vol. in-8, important répertoire bibliographique de la littérature grecque.

ville, Philip Francis et divers autres, et le fait est qu'on ne sait rien de certain (6).

Anecdota græca, edidit F. OEhler. Hala, 1857,in-8. Le seul volume qui ait encore paru, à ce que nous croyons, renferme une édition plus complète que celles jusqu'ici connues et accompagnée d'une version latine de l'ouvrage de saint Maxime le Confesseur De variis difficilibus locis SS. PP. Dionysii et Gregorii. Anecdota præstantissimis italicarum bibliothecarum codd. descr. cura J. Siebenkees. Norimbergæ, 1798, in-8.

Volume peu estimé, rempli de fautes d'impression.

E Regia Paris. et e Veneta S. Marci bibliothecis deprompta, ed. d'Ansse de Villoison, Venetiis, 1781, 2 vol. in-4.- Sacra et profana ex codd. in lucem ed. vers. lat. don. et not. illustr. a J. C. Worf, Hamburgi, 1722-24, 4 vol. in-8.

Citons aussi :

Anecdota medica græca, e codd. mss. exprompsit J. C. Eymerius Lugd., Bat., 1840, in-8. (Voir la Revue de bibliographie analytique, 1841, p. 606.)

Anecdota Parisina rhetorica, ed. F. A Bikstein, Halis, 1852, in-4.

Anecdota Delphica, ed. E. Curtius. 'Berolini, 1843, in-4.

Anecdota quæ processum civilem spectant, ed. A. Wunderlich. Gothæ, 1844, in-8.

Anecdota sucra, seu collectio omnis generis opuscul. veterum sanct. Patrum, cum annot. E. de Levis. Aug. Taurin., 1789, in-4.

Anecdota sacra et profana ex Oriente et Occidente allata, ed. A. Fr. C. Tischendorf. Lipsiæ, 1855, in-4.

ANONYMES.

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Les ouvrages anonymes,

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c'est-à-dire ceux dont les auteurs n'ont pas jugé à propos de se faire connaître, sont très-nombreux, et ils occupent dans l'histoire des livres une place considérable. Les véritables écrivains d'une très-grande quantité de livres publiés sans nom d'auteur ont été découverts grâce aux recherches des bibliographes; mais il existe encore bien des ouvrages qu'on ne sait à qui attribuer. Le plus célèbre en ce genre, c'est la correspondance de Junius, publiée en Angleterre en 1771, au moment où une lutte violente était engagée entre le parti libéral et le ministere soutenu par la cour. Des lettres signées Junius, adressées au roi Georges III et à divers hommes d'Etat, discutèrent avec autant de talent que d'énergie les questions pour lesquelles toute la Grande-Bretagne se passionnait alors. Ces débats n'ont plus aujourd'hui qu'un intérêt historique et affaibli; mais le talent dont Junius fit preuve a conservé à son œuvre de polémique passagère une vie durable. Depuis près d'un siècle, on discute pour savoir quel a été le personnage caché sous le masque de Junius. On a mis en avant lord Chatham, lord Sark

(6) Les livres relatifs à Junius forment eux. mêmes en Angleterre une collection assez nombreuse. Nous nous bornerons à citer les écrits de Jacques History of Junius and his works and a review of the controversy respecting his identity, 1843; de J. Britton, The authorship of the letters of Junius elucidated, 1848; de J. Wade'; Junius and his letters, 1854; de F. Griffin; Junius discovered, 1854. On peut consulter aussi des articles insérés dans le Quaterly Review, n° 131, dans le Westminster Review, juillet 1857, dans le North-American Review,

Une autre production bien plus célèbre encore dans les fastes de l'anonyme, c'est le plus admirable de tous les livres après l'Evangile, c'est l'Imitation de Jésus-Christ. Nous lui consacrerons un article spécial.

Passons aux divers ouvrages qui ont eu pour but d'éclaircir les mystères de la littérature anonyme.

Le Dictionnaire des anonymes d'A.-A. Barbier, le plus connu de tous, fut publié en 1806-1808; une seconde édition, revue et augmentée de près de moitié, a paru en 182227, 4 vol. in-8. Le Manuel du libraire le qualifie d'ouvrage très-curieux, fruit de trente années de recherches d'un bibliographe non moins laborieux qu'habile, et à qui un grand nombre de personnes ont communiqué des renseignements peu connus. La première édition n'est cependant pas devenue inutile, parce qu'elle contient plusieurs articles qui n'ont pas été admis dans la seconde.

Diverses publications ont consacré des notices étendues à ce Dictionnaire. Nous citerons l'article de Chardon de la Rochette dans les Mélanges de littérature et de critique, t: 111, p. 166; les divers articles insérés dans la Revue encyclopédique, t. XVI, XIX et XXV, ceux de Raynouard dans le Journal des Savants, décembre 1825 et juillet 1829.

La préface mise en tête de la première édition (LXXIV pages) renferme des renseiLa première édition contient 12403 articles, gnements curieux pour l'histoire littéraire. il y en a 23647 dans la seconde.

Dans la notice de Chardon de la Rochette sur le Dictionnaire des Anonymes, que nous venons de signaler, il est dit que l'abbé Bonardy, bibliothécaire de la Sorbonne, préparait un grand travail du même genre; mais il est mort en 1756, sans avoir rien publié. Son manuscrit, déposé au séminaire Saint-Irénée à Lyon, paraît perdu.

En parlant de la traduction de l'Imitation due à l'abbé de Choisy, et qu'une anecdote apocryphe relative à madame de Maintenon a douée d'une petite renommée bibliographique, Chardon de la Rochette mentionne un livret dédié à madame de Maintenon et orné de deux estampes, que rend assez remarquable le choix ridicule de l'inscription mise au bas. Il s'agit du Cours du jour d'un chrétien, en vers, Paris, 1714, petit in-8. La première des figures en question représente le Sauveur mourant sur la croix; au-dessous ce vers de Tibulle:

Te teneam moriens deficiente manu ( Eleg., 1, 74).

n° 65, dans la Revue encyclopédique, t. XXI, dans le Southern Review (Charleston, t. VII, p. 486-517), qui rend compte très en détail d'un ouvrage de B. Waterhouse Junius and his letters, Boston, 1831, in-8. Voir également une lettre insérée dans le Moniteur, 1er octobre 1816, l'History of England, de lord Mahon (ch. 47 et les notes), l'ouvrage de M. de Rémusat, l'Angleterre au dix-huitième siècle. Voir aussi Quérard, Supercheries littéraires, t. II, p. 520.

La seconde estampe montre la sainte Vierge à mi-corps, enveloppée dans un voile et on lit au bas Statio fidissima mentis, expression visiblement empruntée à Virgile (Georgiques, IV, 421):

Deprensis olim statio tutissima nautis.

Les observations, les rectifications, les additions que suggère à Chardon de la Rochette la lecture du Dictionnaire des anonymes, sont intéressantes au point de vue de la science des livres, mais elles ne sauraient trouver place ici; nous relèverons une erreur dans laquelle il semble être tombé. En parlant d'un écrit satirique de Daniel de Larroque contre l'abbé de la Trappe, imprimé en 1685, il dit que ce livret est sorti des presses de Pierre Marteau consacrées dans le xvir siècle aux libelles de toute espèce. C'est donner à entendre que Pierre Marteau était un imprimeur réel, tandis que de fait c'était un masque dont se couvraient des typographes des Pays-Bas qui spéculaient sur un peu de scandale.

Le champ que Barbier avait entrepris d'explorer a été l'objet, après lui, des travaux de quelques explorateurs.

Le Nouveau Recueil d'ouvrages anonymes et pseudonymes, par M. Demannc, Paris, 1834, in-8, contenant 2131 articles, a été donné comme un supplément au Dictionnaire de Barbier; mais le Manuel du libraire observe que ce livre, au-dessous du médiocre, n'a eu aucun succès. »

Une publication restée inachevée, la Revue bibliographique, 1839, renferme un supplément fort étendu au Dictionnaire de Barbier; il n'est d'ailleurs relatif qu'à la lettre A. Il avait été entrepris par M. Quérard. M. Paul Lacroix (le bibliophile Jacob) s'est aussi occupé de recherches de ce genre, mais leur résultat n'a pas été livré à la publicité.

En revanche, M. Quérard a entrepris sur les Ouvrages anonymes et polyonymes des travaux étendus dont nous parlerons dans l'article consacré à ce laborieux et savant bibliographe.

Le Dictionnaire de Barbier fait connaître, indépendamment des anonymes français, un certain nombre d'ouvrages latins dans le même genre. Les ouvrages de Vincent Placcius, Theatrum anonymorum et pseudonymorum, Hambourg, 1708, 2 tomes in-folio, et celui de Mylius, qui lui fait suite et qui a été publié en 1740, sont surannés et n'offrent plus d'intérêt.

Un bibliographe allemand, Emil Weller, a publié à Leipsig, en 1856, sous le titre d'Index pseudonymorum, Warterbuch der Pseudonymen, un catalogue raisonné de près de 20,000 pseudonymes de tous pays. Un supplément à ce travail a paru en 1857.

En fait de livres spéciaux à l'Allemagne, nous citerons les ouvrages de Fr. Rusmann: Kurzgefasstes Lexicon deutscher pseudonymen Schriftsteller, Leipsig, 1830, în-8°; et de Schmidt Galerie deutscher Pseudonymen, Grimma, 1840, in-8°, vin et 252 p.

Nous ne connaissons pas d'ouvrage spécial sur les anonymes anglais, qui sont toutefois nombreux.

En italien, l'ouvrage de Lancetti, Pseudonimia ovvero tavole alfabetiche de' nomi finti o supposti degli scrittori con la contrappozisione de' veri, Venise, 1836, in-8°, a été vivement critiqué; on lui a reproché une multitude de fautes d'impression et autres.

Les Italiens possédaient déjà l'ouvrage de G.-G. Villani, la Viziera alzata. Hecatoste di scrittori che vaghi di andare in maschera fuor del tempo di carnavale, Parma, 1689, in-12. Dans cet ouvrage intéressant et peu commun, dévoilés; l'impression est d'ailleurs fort corune centaine d'auteurs pseudonymes sont

recte.

Ces deux ouvrages sont maintenant complétement effacés par le Dizionario di opere di G.-M. Milano, tom. I, 1848, in-8°; t. II, anonime e pseudonime di scrittori italiani, 1852; t. III, 1859.

Ce travail fort considérable et très-bien fait est dû à un bibliographe qui avait déjà publié un excellent livre sur les romanzi e poemi romanzeschi d'Italia (1838, in-8°). Le Dizionario, dont le dernier volume n'a été mis au jour qu'après la mort de l'auteur, renferme une multitude de renseignements très - curieux pour l'histoire des livres. Quelques renseignements relatifs à des ouvrages français se trouvent épars au milieu d'une masse d'informations qui concernent des écrivains italiens, et comme ce Dizionario n'aura jamais sans croyons pouvoir en extraire divers articles. doute beaucoup de lecteurs en France, nous

Devoirs (Les), Milan, au monastère impérial de Saint-Ambroise, 1780, in-8°. Cet ouvrage de Victor Riquetti, marquis de Mirabeau, fut publié par le marquis Alfonso Longo. Une lettre qu'il écrivit à Alexandre Verri constate que l'éditeur mit en tête du livre une très-courte introduction, qu'il fit quelques légers changements dans le texte, et qu'il ajouta un petit nombre de notes demandées par la censure, notamment celle à la page 127, qui concerne la noblesse.

A l'article Melanzio, M. Melzi indique une traduction italienne des Mémoires de la duchesse de Mazarin, traduction dont on connaît deux éditions, Colonia (Hollande) 1671, et Francfort sur l'Oder, 1681; elles paraissent ignorées des bibliographes. Mentionnons aussi une version italienne des Mémoires du duc de Guise, Colonia, Pietro della Piazza, 1675.

Le Partage de la Pologne, en sept dialogues, l'an 1775, que Barbier attribue à Mirabeau, est, selon des autorités dignes de foi, l'œuvre de G.-L. Bianconi, Bolonais.

l'original italien, publié en deux parties sous Au mot Spartimento, nous rencontrons d'un ouvrage composé par l'abbé Francesco la rubrique de Colonia, 1700 et 1701, in-4°, Tucci de Lucques, conseiller aulique. Ce livre produisit alors quelque sensation et fut traduit en allemand et en français. Cette

dernière version a pour titre : le Partage du lion de la fable vérifié par le Roi Très-Chrestien. Dirigé contre les prétentions de Louis XIV sur la succession du roi d'Espagne, cet écrit est devenu très-rare: il en est parlé dans le Manuel du libraire, dans le Bulletin du bibliophile, 1 série, n° 7, dans une note du catalogue Leber, n° 4598, mais nous croyons que les bibliographes français n'ont pas signalé l'origine italienne de ce pamphlet.

Terminons en disant qu'on trouvera dans le Manuel de bibliographie universelle (Paris, Roret, 1857, 3 vol. in-18) l'indication de divers ouvrages latins relatifs aux anonymes et qu'il nous a paru inutile de mentionner ici. ANTHOLOGIE. Ce nom, qui désigne un recueil de poésies fugitives, s'applique surtout à la littérature grecque. Méléagre, qui vivait, à ce qu'on a lieu de supposer, un siècle avant l'ère chrétienne, et auquel la Biographie

universelle a consacré un fort intéressant article de M. Malte-Brun, est le premier qui se soit avisé de rassembler des petites pièces de vers qui s'en allaient dispersées de tout côté. Il puisa dans quarante-six auteurs différents, et il donna à son recueil le titre à la fois simple et élégant de éçavoç, la Guirlande. Il compare chaque poëte à une fleur ou à un fruit, et c'est avec goût qu'il choisit dans le riche parterre où il pouvait cueillir. Les Grecs aimaient à écrire de petites élégies, de petites idylles, des sentences, de petits poëmes historiques; tout cela reçut le nom général d'épigramme, dont le sens, spécial chez nous, était très-vague parmi les Hellenes. Les vers d'occasion et de société vinrent grossir la masse de ces poésies fugitives; les Anthologies, qui servaient de dépôt à ces productions légères, durent se renouveler comme le parterre d'un jardin. Après Méléagre, Straton, Philippe de Thessalonique et bien d'autres formèrent des Anthologies. Sous le règne de Justinien, Agathias réunit les vers assez médiocres de ses contemporains. Tous ces recueils sont perdus aujourd'hui, et il n'en reste qu'un extrait rédigé dans le x siècle par Constantin Céphalas; un manuscrit en a été retrouvé dans la bibliothèque d'Heidelberg. Planude, connu comme le biographe d'Esope, avait, au XIV siècle, abrégé sans goût et maladroitement la collection de Céphalas, et pendant assez longtemps son travail a été le seul qui fût connu.

La première édition de l'Anthologie grecque, publiée à Florence en 1484, in-4°, en let tres capitales, est un volume d'une grande rareté et d'une haute valeur. De beaux exemplaires ont été adjugés 285 fr. vente Libri en 1847; 415 fr. Giraud; 230 fr. Bearzi. On trouve une longue description de ce volume dans la Bibliotheca Spenseriana, t. III, no524. L'exempl. sur peau vélin acheté en 1856 '000 fr. à la vente Bearzi, est entré dans la Bibliotheca Grenvilliana.

Nous renvoyons au Manuel du libraire et aux Melanges de philologie de Chardon de la Rochette (t. II, p. 223-309), au sujet de nombreuses éditions de l'Anthologie. Nous n'a

vons point à nous en occuper ici. Nous signalerons seulement comme une singularité la fidélité servile avec laquelle une édition de Francfort, 1600, en a copié une antérieure, de 1566; les erreurs de transpositions de pages n'ont pas été corrigées.

Des éditions plus récentes et importantes sont dues à Brunek (Analecta, 1772-76, 3 vol. in-8°, texte corrigé avec une arbitraire témérité), à Jacobs (Leipsig, 1794-95, 5 vol.; les 4 premiers contiennent le texte corrigé avec le plus grand soin; le 5 renferme sept tables). Il faut y joindre un commentaire publié de 1798 à 1814, 3 tom. en 8 vol. in-8°; c'est un chef-d'œuvre d'érudition et de saine critique. Cette édition a reparu en 1813-17. 3 vol. in-8°.

Dacier avait publié dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions, t. XLVII, la traduction de diverses épigrammes de l'Anthologie avec des remarques; et Chardon de la Rochette, que nous avons déjà nommé, s'était beaucoup occupé d'un grand travail sur l'Anthologie, qui est resté inédit, mais qui, ayant passé dans les mains de MM. Debure, libraires à Paris, a été acheté par la bibliothè que Impériale.

Le Supplément à l'Anthologie grecque, par M. Piccolos, Paris, 1853, in-8°, est un travail fort utile pour les hellénistes.

Quelques traductions italiennes ou anglaises de l'Anthologie ne nous arrêteront pas. On estime celle de Bland, publiée à Londres en 1807; ce n'est d'ailleurs qu'un choix. Indiquons en passant: Anthologia-polyglotta, a selection of versions in various langages, by H. Wellesby. Lond. 1849, in-8°, 538 epigrammes dont on donne le texte avec des traductions ou imitations en vers latins, italiens, français, espagnols, allemands et anglais.

En français il existe un Choix d'épigrammes tirées de l'Anthologie grecque, traduites en vers par M. Chenin (Hachette, 1854, in-8°, Paris). L'avant-propos et les notes offrent une grande richesse de rapprochements empruntés aux diverses littératures. Voir une note dans l'Athenæum, 24 février 1854.

Pierre Burmann a publié à Amsterdam, 1759-73, 2 vol. in-4, une Anthologia latina, réimprimée avec des modifications à Leipsig en 1835. L'Anthologia poematum latinorum vi recentioris, publiée par Pauly, Tubingue, 1818, in-8°, offre des extraits de 61 poëtes modernes choisis avec goût. On pourrait d'ailleurs, en fouillant dans les manuscrits des dépôts publics, augmenter considérablement le travail entrepris par Burmann. C'est ce qu'a démontré la Revue de philologie, t. I, p. 403-414.

Indiquons aussi divers ouvrages publiés sous le titre d'Anthologie, el qu'on trouve rarement en France.

Anthologie dansk Poetisk. Copenhagen, 1830-40. Ce recueil important pour la littérature danoise, et publié par M. C. Mobech, n'a point été terminé. Il n'a paru que le premier et le second volume, et la première partie du quatrième.

Anthologie finsk eller Samling. Abo, 1845, in-8. Collection intéressante au point de vue de l'étude de la langue et de l'histoire intellectuelle de la Finlande. Elle a été mise au jour par R. Tengstroem.

Anthologie svensk eller vald Samling. Stockholm, 1840-41. 3 vol. in-8, édités par C.-J. Dudstroem.

L'Anthologie russe, publiée par M. Dupré de Saint-Maure. Paris, 1823, in-4; l'Anthologie arabe, de M. Humbert. Paris, 1819, in-8; celle de M. Grangeret de la Grange. Paris, 1828, in-8; l'Anthologia Hibernica. Dublin, 1793-94, 4 vol. in-8. D'autres encore pourraient aussi être mentionnées.

APOCALYPSE. Les nombreux ouvrages écrits pour expliquer le livre mystérieux et prophétique de saint Jean ne sauraient être indiqués ici; aucun d'eux ne figure parmi les livres précieux et recherchés. Quelques-uns sont indiqués dans le Dictionnaire de bibliographie catholique (Migne, 1858), et notamment au tom. I", p. 358.

Nous croyons cependant devoir signaler ici une explication que fournit une Revue contemporaine d'après des recherches entreprises en Allemagne d'un des points les plus obscurs qu'offrent les Révélations écrites par l'apôtre durant son exil à Patmos.

On connaît un verset célèbre dans le chapitre XII, v. 18:

Que celui qui a de l'intelligence compte le nombre de la béte, car c'est un nombre d'homme, et son nombre est six cent soixante-six.

Les interprètes se sont donné pleine carrière pour résoudre le problème ainsi posé. De là une suite interminable de commentaires et d'hypothèses.Il n'y avait rien d'extraordinaire à ce qu'un nom d'homme fût exprimé par des chiffres; les langues hébraïque, grecque et latine remplaçaient les signes particuliers que les modernes emploient pour exprimer les nombres par des

de l'alphabet auxquelles on donnait une valeur conventionnelle. Il s'agissait de trouver un nom qui, par l'addition de la valeur numérique des lettres, reproduisit le nombre apocalyptique; mais il faut observer qu'une combinaison très-variée de chiffres peut donner la même somme; on peut retrouver le nombre 666 dans une multitude de noms. L'Apocalypse étant écrite en grec, on voulut demander à l'alphabet grec la solution du problème, et de plus les révélations de l'apôtre ayant un caractère éminemment prophétique, bien des interprètes, au lieu de se borner à l'époque où écrivait saint Jean, promenèrent leurs hypothèses de siècle en siècle.

Sous Dioclétien, l'évêque Victorin traduisait le nombre 666 par Genséric. Julien l'Apostat fut désigné plus tard. Bossuet, en n'additionnant que certaines lettres, avait trouvé Dioclétien (Diocles Augustus). On sait qu'après la chute du premier empire, plusieurs prétendirent expliquer le nombre mystérieux par le nom de Napoléon: en revanche, un Hollandais, Bylderdyk, avança sérieusement que saint Jean avait eu en vue Louis XVIII, et il crut le démontrer en reconnaissant dans

le xo apocalyptique les trois initiales des trois prénoms de ce monarque Xodoains Eaoonpéos Etaviaλãos (Louis-Stanislas-Xavier).

On sait que de nombreux écrivains protestants se sont efforcés de rattacher le nom de la bête à celui d'un pape. Mahomet a également été mis en avant, ainsi que bien d'autres ennemis de l'Eglise. Une critique sérieuse ne saurait voir dans tous ces tâtonnements contradictoires que les efforts du caprice individuel guidé parfois par des illusions grossières, parfois par une subtilité plus ou moins ingénieuse. Tout indique que la bête à sept têtes est l'image de l'empire romain, et, circonstance remarquable qui n'a été observée que depuis peu de temps, l'alphabet hébreu fournit par la juxtaposition d'un certain nombre de lettres, le nombre 666 comme la traduction très-régulière et très-exacte de Néron César.

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ce qui fait NeRON KeSaR. Les voyelles qui, dans l'hébreu, ne sont point exprimées par des lettres, sont absentes, excepté l'O, placé ici pour remplacer la voyelle qui l'accompagne en hébreu et qu'on ne prononce pa-.

Ces détails, peu connus et que nous exposons en nous servant d'une Revue qui récapitule les recherches récentes de quelques érudits d'outre Rhin sur l'Apocalyse, paraitront sans doute dignes d'attention.

Nous n'affirmerons cependant point qu'on ait découvert le véritable sens d'une expres

sion mystérieuse, destinée peut-être à ne jamais être pénétrée; mais il y a une idée heureuse à avoir écarté l'alphabet grec qu'on avait vainement torturé depuis des siècles, et à s'être adressé à l'alphabet hébreu. Personne n'ignore combien chez les Juifs étaient fréquentes les combinaisons de lettres numériques pour arriver à des résultats mystérieux. Les rabbins ont rempli leurs écrits de semblables formules et la ghematria (géométrie ou arithmétique des lettres) a formé une véritable science.

Il existe un certain nombre d'Apocalypses apocryphes. Ces productions, restées inédites et renfermées dans les grands dépôts publics, sont à peine connues. Fabricius en a à peine dit quelques mots dans son Codex apocryphus du Vieux et du Nouveau Testament. Un érudit allemand, qui a beaucoup fait pour l'étude des textes grecs de l'Ecriture sainte et qui a mis au jour à Leipzig, en 1851, une très-honne édition des Evangiles apocryphes, M. Tischendorf, a entrepris la publication d un recueil qui contiendra ces prétendues apocalypses.

Quelques livres anciens d'un très-grand prix renferment des estampes dont les sujets ont été empruntés à l'Apocalypse.

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