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productions que la nature fait naître en abondance sur son sol.

A quatre heures du soir nous mouillâmes dans la baie de Matavaï, sans avoir un seul malade à bord, malgré la pénible traversée que nous avions à supporter.

Lorsqu'ils atteignirent cette île, Wallis, Bougainville, Cook et Vancouver avoient été abordés par une grande quantité de pirogues; nous fumes donc très-surpris de n'en voir aucune se diriger vers nous, nous en sûmes bientôt le motif: c'étoit l'instant où tout le monde étoit au sermon; mais le lendemain matin, des insulaires en grand nombre nous apportèrent des provisions de tous genres.

Les missionnaires couvoquent tous les ans, dans l'église de Papahoa, la population entière, qui se compose de 7000 âmes la convocation de cette année a lieu en ce moment; l'on y discute les articles d'un code de lois proposé par la mission, et les chefs tahitiens montent à la tribune et parlent pendant des heures entières avec beaucoup de véhémence.

L'île de Tahiti s'est déclarée indépendante, il y a environ deux mois. Le pavillon anglois, qui, depuis le voyage de Wallis, y flottoit, est remplacé par un pavillon rouge, sur lequel on remarque une étoile blanche placée dans l'angle supérieur.

Les missionnaires, pour lesquels les naturels gardent une grande vénération, ont cependant conservé leur influence; nous en avons été parfaitement accueillis, et les habitans nous ont fourni des vivres en abondance, et donné beoucoup d'objets curieux en échange de quelques bagatelles.

L'île de Tahiti est aujourd'hui bien différente de ce. qu'elle étoit du temps de Cook: les missionnaires de la

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société royale de Londres ont totalement changé les mœurs et les coutumes de ses habitans: l'idolâtrie n'existe plus parmi eux, et ils professent généralement la religion chrétienne les femmes ne viennent plus à bord des bâtimens, elles sont même d'une réserve extrême lorsqu'on les rencontre à terre. Les mariages se font comme en Europe, et le roi lui-même s'est assujetti à n'avoir qu'une épouse; les femmes sont admises à la table de leurs maris.

La société infâme des Aroys n'existe plus; les guerres sanglantes que ces peuples se livroient et les sacrifices humains n'ont plus lieu depuis 1816.

Tous les naturels savent lire et écrire; ils ont entre les mains des livres de religion traduits dans leur langue, et imprimés soit à Tahiti, Uliétéa ou à Eiméo. De belles églises ont été construites; et tout le peuple s'y rend deux.fois par semaine, avee une grande dévotion, pour entendre le prédicateur. On voit souvent plusieurs individus prendre note des passages les plus intéressans du discours.

Rivière enflammée.

Un journal de Baltimore (Maryland) contient les détails suivans d'un phénomène très-remarquable; ils sont datés de Sparta, 10 janvier : « Nous avons été témoins, samedi dernier, d'un spectacle bien intéressant près des salines de M. Denton, sur le bord de la rivière de CalfĶiller, à 3 milles de ce village. Le bruit s'étant répandu que la rivière étoit en feu, nous nous rendîmes en hâte sur les lieux pour observer cette merveille. Nous étions encore à 2 milles des salines, lorsque l'horizon nous parut étincelant de lumière. En approchant de la rivière, nous

vîmes une colonne de feu de près de 40 pieds de hauteur, s'élevant au-dessus des eaux dans une largeur de 50 toises 、environ, et éclairant tous les objets dans un rayon de plus de 200 toises. M. Denton nous expliqua qu'en creusant le jour précédent pour obtenir de l'eau salée, on avoit frappé une veine de gaz sulfureux qui s'étoit aussitôt échappée par cette issue, en montant au travers des eaux qu'il faisoit bouillir avec violence. Une torche, ayant été approchée de la surface, avoit enflammé le gaz; et la flamme, qui sembloit venir du fond de la rivière, s'élevoit et s'étendoit comme nous venons de le décrire. La fumée offroit un mélange admirable de couleurs, et répandoit sur les objents environnans de vives nuances de vert, de rouge, de jaune et de bleu.»

Accroissement de la population en Prusse.

La Gazette d'Etat de Berlin publie les données suivantes sur le mouvement de la population dans les états prussiens.

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Les émigrations et les immigrations, très-variables d'année en année, et qu'on n'a pas moyen de déterminer en chiffres d'une manière positive, sont cause que la popula tion réellement existante au bout de chaque année, et vérifiée par les recensemens officiels, se trouve tantôt un peu au-dessous, tantôt un peu au-dessus de la somme donnée par l'addition du total d'une année avec l'excédant des naissances.

Voici quelques données sur les proportions des mortalités d'après les divers rapports.

Morts dans la première année, y compris les morts-nés.

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Ainsi le nombre des enfans morts avant la fin de la première année forme un cinqiuème de la totalité des décès. Jadis il en formoit un quart. C'est aux soins de l'Etat pour l'instruction des sages-femmes et pour les secours admi

nistrés aux femmes enceintes, c'est à l'accroissement de l'aisance et de bonnes mœurs parmi les classes inférieures qne ce résultat avantageux est dû.

Le nombre des enfans illégitimes ne s'est que peu accru. En voici les détails :

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D'après le recensement officiel il y avoit, à la fin de

l'an 1822.

...

..11,663,177 vivans.

Enfans au-dessous de quatorze ans.. 4,208,370
Personnes adultes des deux sexes... 7,454,807
Personnes mariées.....

4,153,725

Il y avoit une naissance sur vingt-trois vivans ou sur quatre couples mariés, et un décès sur trente-sept vivans.

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