Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

indique, dans le Journal de la Société d'Horticulture de Chauny, un moyen simplifié pour leur faire passer l'hiver.

Nous sommes actuellement dans une saison où il est facile de faire essai de ce procédé, c'est pourquoi je le mentionne ici.

« Lorsqu'après la première gelée, les feuilles ont été flétries et ne peuvent plus servir à l'ornementation du jardin, sans couper les tiges, je couvre mon massif tel qu'il se trouve avec des feuilles sèches, de façon à ce que la gelée n'atteigne pas les rhizômes, et je les laisse en cet état jusqu'au 15 mars, époque où j'arrache mes souches pour les plonger dans une couche; un mois plus tard, lorsque les tiges se sont développées, si je ne crains plus la gelée, je divise mes rhizomes et les mets en place. Au 30 avril, j'ai un massif de Canna parfaitement égal en force, de près de un mètre de hauteur, et ils n'ont quitté la terre qu'un mois pour être mis sur une couche de feuilles. Au château de Rocourt, il y a deux ans, j'ai laissé passer l'hiver à mes Canna dans un terrain marécageux, et pas une touffe n'a pourri; j'attribue ce résultat à ce que la végétation ne s'arrête pour ainsi dire pas, les souches restant toujours en terre. >>

M. de Sourdeval, dans le Journal de la Société d'Hor· ticulture de Fontenay-le-Comte (Vendée), publie un article intéressant sur l'origine des noms de plantes d'ornement.

Nous signalerons, entre autres et plus particulièrement, comme étant des plus connues, l'origine des noms des Camellia, Dahlia, Fuchsia et Hortensia.

CAMELLIA.

Cette magnifique théacée, la reine de nos fleurs d'hiver, a été apportée du Japon par le jésuite Camelli, auquel Linné l'a dédiée. Les Japonais, comme les Chinois, ne la connaissent qu'à l'état simple et presque

toujours rouge. C'est dans les jardins de l'impératrice Joséphine, à la Malmaison, qu'elle a pris son essor avec ces fleurs doubles et ces variétés de nuances qui font aujourd'hui du Camellia la principale gloire de nos jardins d'hiver. DAHLIA. Le Dahlia, presque égal au Camellia par ses fleurs, mais bien inférieur par ses feuilles et par ses tiges simplement herbacées, était tout à fait inconnu avant que Humboldt en eût envoyé du Mexique, en 1800, les premiers tubercules à Cavanilles, savant botaniste espagnol, qui avait résidé douze ans en France, comme précepteur des enfants du duc de l'Infantado; il avait mis à profit ce séjour pour étudier toutes les sciences et approfondir la botanique. Il fut fait directeur du jardin royal de Madrid, en 1801, et mourut en 1804. Humboldt, qui l'avait connu à son passage à Madrid, en 1799, alors qu'il allait s'embarquer à Cadix pour son célèbre voyage, voulut lui dédier la nouvelle plante avec le nom de Cavanillesia. Mais le trop modeste savant déclina cet honneur et le reporta au nom peu illustre de Dath, botaniste suédois, connu seulement par de médiocres observations sur quelques-uns des genera de Linné. Il y avait disproportion, comme on l'a observé, entre le mérite de ce patron et celui de la plante, qui, il faut du reste en convenir, arrivée simple de son sol natal, était loin d'étaler la splendeur qu'elle a acquise dans l'horticulture d'Europe. Cavanilles envoya, dès la même année, un tubercule en Angleterre, à la marquise de Bute, qu'il avait connue en France et dont il savait la passion pour les fleurs; la marquise plaça le Dahlia dans sa serre chaude. Quelques années après, lady Holland rapporta de Madrid quelques racines de la même plante, ignorant sans doute qu'elle avait été devancée. C'était toujours le Dahlia superflua de Cavanilles.

Des graines de Dahlia furent envoyées du Mexique en

France par Humboldt, mais les plantes qui résultèrent du semis restèrent plus petites et moins colorées que celles issues des tubercules. C'était cependant le semis qui devait plus tard développer le Dahlia dans sa richesse, mais cet essai ne commença que vingt ans plus tard. Cependant Willdenow, le savant directeur du Jardin botanique de Berlin, ne voulut pas accepter le nom de Dahlia, qui, selon lui, ressemblait trop à celui de Dalea, espèce de légumineuse que Thunberg avait rapportée du Japon, et il appela la nouvelle plante Georgina, du nom de Georgi, botaniste allemand, qui, depuis plusieurs années, résidait à Pétersbourg; mais de Candolle a depuis insisté pour que le nom de Dahlia fut maintenu. En Allemagne, toutefois, le nom de Georgina a été conservé au Dahlia.

FUCHSIA. Charles Plumier, religieux minime et botaniste célèbre, qui vécut de 1646 à 1706, a fait, par ordre du roi Louis XIV, trois voyages scientifiques dans l'Amérique méridionale. On lui doit trois magnifiques ouvrages, fruits de ses explorations. Il a rapporté les premiers Fuchsia et les a dédiés au savant botaniste Léonard Fuchs, né en Bavière, en 1501, professeur à Ingolstadt et à Tubingen, mort en 1566, l'un des restaurateurs de la science botanique au moment de la Renaissance. Les premiers Fuchsia, y compris ceux apportés par Humboldt et Kunth, parmi lesquels on distinguait le Fuchsia Coccinea, de Willdenow, furent exclusivement des plantes de serre. Ce ne fut qu'en 1823 que fut importé le Fuchsia gracilis, qui a réussi en pleine terre.

HORTENSIA.

[ocr errors]

En l'année 1790, les premiers Hortensias furent rapportés de Chine; d'une part, en Angleterre, par sir Joseph Banks, le célèbre compagnon de Cook, au nom duquel a été consacré le rosier Banksia; de l'autre, en France, par un capitaine de navire dont la femme se nom

[ocr errors][merged small]

mait Hortense. Les Anglais ont tout simplement rangé ce magnifique arbuste dans les hydrangées, auxquelles il appartenait; les Français et les Allemands lui ont conservé le nom d'Hortensia. Cette flenr, si souvent reproduite dans les dessins chinois, a été la favorite de la belle reine de Prusse et de Gœthe. Elle a acquis dans toute l'Europe une grande popularité.

D'après une note de M. Renou, un savant météréologiste, l'hiver de 1868-69 est le plus remarquable que l'on connaisse par l'élévation de sa température moyenne; elle fut de 6o,65. Or, les trois hivers les plus chauds du siècle, étaient ceux de 1822, 1828 et 1834, dont les températures moyennes, furent 6°,6 et 6o,27. Plus anciennement on ne trouve que l'hiver de 1769 qui approche, par sa température, de celui de 1869. La basse température survenue en janvier est une analogie de plus entre cet hiver et l'hiver dernier.

Cet abaissement ne s'était pas produit durant les autres hivers chauds, mentionnés ci-dessus.

M. Renou fait remarquer que depuis la grande perturbation de 1859-60, les années sont plus chaudes et plus sèches. la pression barométrique plus élevée que d'habitude. Selon lui, ces anomalies ne peuvent manquer de trouver prochainement une compensation; l'avant-dernier hiver correspond bien à celui de 1827, le dernier, à celui de 1828; tout annonee donc que nous devons avoir vers 1871 un grand hiver analogue à celui de 1829-1830.

Espérons que les faits viendront démentir ce triste pronostic dont l'effet serait malheureusement de détruire la plupart des végétaux qui font l'ornement de nos jardins.

TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS LE JOURNAL DE 1869

PREMIÈRE PARTIE

EXTRAITS DES COMPTES-RENDUS DES SÉANCES

PAR M. HARDY, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL.

Pages

Extrait du compte-rendu de la séance du 7 janvier 1869.

[merged small][ocr errors][ocr errors]
[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

1er juillet 1869.

[merged small][ocr errors]
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
« VorigeDoorgaan »