leurs ouvrages d'Alderete, qui a aussi composé une Histoire de la Conquéle de la ville d'Afrique, sur la côte de Barbarie. Il a laissé une collection d'ouvrages militaires grecs, latins, français, traduits en espagnol, pour l'usage de ses compatriotes, et une Traduction des Arrets de la Cour d'Amour. Son goût pour les lettres, et la considération dont il jouissait, eurent beaucoup d'influence sur les progrès de la littérature espagnole. C-S-A. ALDERETE (JOSEPH et BERNARD), deux frères, nés à Malaga, suivirent les mêmes études de belles - lettres, d'antiquités et de droit, avec une ardeur égale et une égale distinction. Ils entrèrent tous les deux dans l'état ecclésiastique; leur taille et leur figure étaient si ressemblantes, que le fameux poète Gongora les appelait les burettes; et, pour les distinguer, disait-il, il faut les flairer. Cette mauvaise plaisanterie faisait allusion à l'ha leine forte de l'un d'eux. Joseph obtint un canonicat de Cordoue, qu'il résigna bientôt en faveur de Bernard, pour entrer dans la société des jésuites, et devint, quelque temps après, recteur du college de Grenade. Il a imprimé, étant déjà jésuite, 1 vol. in4°., sur l'Exemption des Ordres réguliers, Séville, 1605, et un autre De religiosa discipliná tuenda, in4., Séville, 1615. Bernard, frère, fut choisi pour grand-vicaire, par l'archevêque de Séville, don Pédro de Castro; mais il obtint la permission de demeurer à Cordoue. Il était un des Espagnols les plus savants de son temps et les plus respectés, à cause de sa probité et de sa modestie. Il était très-profond dans le grec, dans l'hébreu, dans les langues orientales et dans tous les genres d'antiquités. On a de lui deux ouvrages son très - estimés, écrits en espagnol, le premier Origen de la lengua castellana, Rome, 1606, in-4°., 1682, in-fol.; il avone, dans cet ouvrage, que son frère Joseph lui a fourni de grands secours pour sa composition; l'autre est intitulé: Varias antiguedades de Espana Africa y otras provincias, in4°., Anvers, 1614. On a encore de lui une Lettre au pape Urbain FII, sur les reliques de quelques martyrs; Cordoue, 1630, in-fol., et enfin une collection de Lettres sur l'Eucharistie. Il avait composé une Botica illustrata qui est perdue; et les savants espagnols croient, avec raison, que ce serait un trésor pour leurs antiquités. Joseph était né en 1560, et mourut en 1616. Nous ignorons l'année de la mort de Bernard. C-S—A, ALDERETE (BERNARD), né à Zamora, dans le royaume de Leon, sur la fin du règne de Philippe II, entra, très-jeune, dans l'ordre des jesuites, et se fit de bonne heure distinguer par ses grandes connaissances dans la théologie, qui était alors en vogue, et dont il devint premier professeur à Salamanque. Il s'acquit dans cette place une grande réputation, et fut, dit-on, le premier jésuite auquel l'université, jalouse de la puissance de cet ordre, consentit à donner la dignité de docteur. Alderete mourut à Salamanque, en 1657. Les ouvrages l'on a de lui, sont : I. Commentaria et disputationes in tertiam partem Sancti Thomæ, de incarnati verbi mysteriis et perfectionibus, 2 vol. in fol., Lyon, 1652; II. des Traités séparés De visione et scientia Dei, De voluntate Dei, De reprobatione et prædestinatione, imprimés ensemble, Lyon, 1662. C-S-A. cum ALDINI (TOBIE ), médecin et hotaniste italien de Césène, dans le 17". siècle, était médecin du cardin. Odoard Farnese, qui l'établit directeur de son jardin botanique. Aldini en fit imprimer une description, sous ce titre : Descriptio plantarum horti Farnesiani, Romæ, 1625, in-fol., tab. 28, plus connu sous le nom d'Hortus Farnesianus. Aldini a donné d'assez bonnes figures de quelques-unes de ces plantes, et des descriptions exactes; mais surchargées d'érudition. Dans ce nombre, il y a un acacia, ou mimosa, auquel on a conservé le surnom de Farnesiana, qui rappelle la reconnaissance que l'on doit à la mémoire du cardinal Farnèse, protecteur et ami des savants, et qui indique le jardin où cet arbre a été cultive pour la première fois. Il est aujourd'hui naturalisé en Italic et dans les contrées méridionales de la France. L'auteur avait promis de publier beaucoup d'autres figures; mais elles sont restées inédites. Il paraît qu'Aldini ne fut que le prête-nom de cet ouvrage, et qu'il était réellement de Pierre Castelli, médecin de Rome, qui dit expressément dans la préface, qu'il a tout écrit: Omnia scripsi. D-P-s. ALDOBRANDINI (SYLVESTRE), Florentin, professa quelque temps le droit à Pise, où il s'était formé à la jurisprudence à l'école de Philippe Decio et d'autres habiles maîtres. Il se trouva, par la suite, enveloppé dans les discordes civiles qui s'élevèrent à Florence. Ayant toujours été du parti opposé aux Médicis, quand cette famille resta maîtresse de la république, Aldobrandini fut forcé de s'exiler de sa patrie. Dépouillé de tous ses biens, il mena une vie errante, et remplit différents emplois d'auditeur, de gouverneur, de conseiller de plusieurs princes et de plusieurs cardinaux. Paul III l'appela à Rome, et le fit successivement avocat consistorial, avocat du fisc et de la chambre apostolique. Paul IV voulut aussi l'avoir pour un de ses couseils. Aldobrandini mourut à Rome, en 1558, à l'âge de 58 ans. Mazzuchelli, dans ses Scrittori ital., tom. I, part. 2, a donné fort exactement les titres de ses ouvrages de jurisprudence, et rapporté les magnifiques éloges que plusieurs écrivains. ont faits de lui. Il laissa plusieurs enfants, presque tous distingués par leur savoir; entre autres Hypolite Aldobrandini, d'abord cardinal, et ensuite pape, sous le nom de Clément VIII, qui fit élever à son père un magnifique mausolée dans l'église de la Minerve, et Thomas, qui est l'objet de l'article suivant. G-E. ALDOBRANDINI (THOMAS), fils de Sylvestre, et frère du pape Clément VIII. On ignore les circonstances de sa vie; on peut seulement conjecturer, d'après des lettres de quelquesuns de ses contemporains, qu'elle fut assez agitée sous le pontificat de Pie IV; sous celui de Pie V, il fut plus tranquille, et remplit, auprès de ce pape, l'emploi de secrétaire des brefs. Il mourut encore jeune, avant d'avoir pu mettre la dernière main à sa traduction latine des Vies des anciens Philosophes, de Diogène Laërce, avec de savantes notes. Cet ouvrage fut publié, à Rome, en 1594, in-fol., grec et latin, par le cardinal Pierre Aldobrandini, neveu de l'auteur. Plusieurs savants ont fait l'éloge de la traduction et des commentaires, entre autres, Isaac et Méric Gasaubon. On trouve, dans les lettres de Pierre Vettori, des traces d'un autre ouvrage de Thomas Aldobrandini: c'était une paraphraselatine du dernier livre d'Aristote, De physico auditu. Thomas avait envoyé à P. Vettori ce travail, pour lui demander ses conseils, et Vettori lui répond, en date du mois de février 1568, en lui donnant de grands éloges. On compte plusieurs cardinaux du même nom et de la même famille. G-E. ALDOBRANDINO, et, par abréviation, DINO, florentin, vécut aux 13o. et 14. siècles, et mourut à Florence, en 1327. Il avait étudié en médecine, à Bologne, et y professa ensuite, jusqu'à ce que l'envie des autres professeurs, dont on désertait les écoles pour la sienne, le força d'en sortir, et d'aller enseigner à Sienne, d'où il ne voulut plus revenir. Il composa plusieurs ouvrages, particulièrement pour expliquer Avicenne, Galien et le Traité d'llippocrate, De la nature du fœtus. Jean Villani, qui raconte sa mort, au livre X de son Histoire, fait un grand éloge de son savoir et de ses qualités morales. Il cultivait aussi les lettres. On a de lui un Commentaire de la célèbre chanson de Gui Cavalcanti, sur l'amour. Le savant abbé Lami parle de lui dans ses Nouvelles littéraires, 1748. Voy. aussi les Éloges des illustres Toscans, tom. I de l'édition de Lucques, 1771. G-É. ALDRED, prélat anglais du 11. siècle, fut le premier des évêques de son pays qui entreprit le voyage de Jérusalem. Edouard-le-Confesseur lui confia ensuite une ambassade importante près de l'empereur Henri II. Aldred resta un an en Allemagne, et revint dans son pays, où il possédait de riches bénéfices; mais son ambition ne s'en contenta pas. Quatre ans avant son voyage de Jérusalem, il avait obtenu l'évêché de Worcester; il se fit donner encore l'administration de ceux de Wilton et de Hereford, et ensuite obtint l'archevêché d'Yorck, avec la permission de conserver, comme commendataire, l'évêché de Worcester. Guillaume de Malmsbury prétend qu'il ne dut cette faveur qu'à la subornation. Le pape, informé de cette simonie montra beaucoup de répugnance à confirmer la nomination du roi. La conduite politique de l'archevêque Aldred ne fut pas plus exempte de reproches, et la versatilité de ses principes parut clairement lors des révolutions qui eurent lieu pendant la dernière partie de sa vie. A peine Edouard fut-il mort, qu'Aldred appuya les prétentions que Harold formait sur la couronne. Après la victoire remportée sur ce prince, par Guillaume de Normandie, à la fameuse journée d'Hastings, Stigand, archevêque de Cantorbéry,ayant refusé de couronner le vainqueur, Aldred se chargea de cette céré monie. Lorsque les habitants d'Yorck et des comtés du Nord, appuyés d'un corps de danois, se déclarèrent en faveur d'Edouard Atheling, Aldred, soit par chagrin, soit par crainte, tomba malade, et mourut, l'an 1069. On trouve, dans un panégyriste d'Aldred, que ce prélat, qui avait lui-même consacré les prétentions de Guillaume, eut ensuite le courage de lui adresser en face de violents reproches, lorsque ce prince abusa de son pouvoir; mais cette anecdote n'est rapportée par aucun des bons historiens de l'Angleterre, et elle est dementie d'ailleurs par le caractère connu de Guillaume. D-T. ALDRETE. Voy. ALDERETE. ALDRIC (S.), fils d'un gentilhomme saxon et de Gerilde de Bavière, tous deux issus du sang royal, mais sujets de l'empire français, naquit vers l'an 800, et passa ses premières années à la cour de Charlemagne. Sa vocation pour l'état ecclésiastique le fit renoncer aux charges importantes que voulut lui conférer Louis-le-Débonnaire. Il quitta la cour d'Aix-la-Chapelle, se rendit à Metz, où il entra dans le clergé ; mais l'empereur l'appela à la cour, et le nomma son chapelain et son confesseur. En 832, il passa à l'évêché du Mans, où il resta paisiblement jusqu'à la mort de Louis-le-Debonnaire. Lothaire l'en chassa; il ne fut rétabli que par Charles 11, après la défaite de Lothaire, en 841. Aldric employa le repos dont il jouit depuis, à rétablir la discipline du clergé de son diocèse; il le gouverna avec beaucoup de sagesse, l'édifia par ses vertus; il assista à plusieurs conciles, et mourut de paralysie, le 7 janvier 856, après 25 ans d'épiscopat. Il avait fait un Recueil de Canons, tirés des Conciles et des Décrétales des papes, pour servir de règle au clergé. On regrette la perte de ce précieux monument, connu sous le nom de Capitulaires d'Aldric; le 9. siècle n'avait rien produit d'aussi savant ni d'aussi judicieux dans ce genre. Il ne nous reste de ce saint évêque que trois Testaments, et quelques Réglements de discipline, publiés par Baluze. Sa vie a été écrite par Bollandus. T-D. ALDRICH (ROBERT), savant évêque anglais, né à Burnham, dans le comté de Buckingham, vers la fin du 15. siècle. Il occupa le siége épiscopal de Carlisle, sous les regnes de Henri VIII, d'Edouard VI et de la reine Marie, circonstance qui suffit pour faire connaître son caractère, en démontrant la flexibilité de ses opinions, selon le temps et les intérêts. Il est auteur de divers écrits, parmi lesquels on distingue les suivants : I. Epistola ad Gulielmum Hormannum; II. Epigrammata varia; III. Décisions diverses sur les Sacrements; IV. Réponses à quelques plainles concernant les abus de la Messe. mourut en 1555. X-N. ALDRICH (HENRI), savant théologien anglais, né à Westminster, en 1647, consacra une grande partie de sa vie à l'instruction de la jeunesse, pour laquelle il a publié plusieurs ouvrages utiles. Il réunissait, à ses connaissances théologiques et littéraires, des talents peu communs comme architecte et comme musicien. C'est sur ses dessins qu'ont été bâties la chapelle du college de la Trinité et la place de Peckwater, à Oxford, ainsi que l'église de Tous-les-Saints. Il a laissé, pour le service de l'église, différents ouvrages en musique estimés de ses compatriotes. Ses principales productions littéraires sont : I. Artis logicæ conpendium; II. des Eléments d'Architecture (en latin); III. deux Traités sur l'Adoration de J.-C. dans l'Eucharistie; IV. deux Poëmes latins estimés, qu'on imprima dans les Musa Anglicanæ, l'un sur l'avènement de Guillaume III au trône d'Angleterre ; l'autre, sur la mort du duc de Glocester. On doit aussi à Aldrich des éditions de différents auteurs grecs, avec la version latine, composées pour l'usage de ses élèves. Il fut chargé, avec l'évêque Sprat, de la révision et de la publication de l'Histoire de Clarendon. On voit, par quelques pièces de lui, qui se sont conservées, que sa muse s'égayait quelquefois sur des sujets peu conformes à la sévérité théologique, et l'on peut citer pour exemple l'épigramme suivante : Si bene quid memini, cause sunt quinque bibendi, Hospitis adventus, præsens sitis, atque futura, Aut vini bonitas, aut quælibet altera causa. Henri Aldrich mourut en 1710, à Oxford, âgé de 63 ans. Il avait demandé à être enterré, sans aucune pompe, ni monument, dans la cathédrale de cette ville. X-N. ALDRIGHETTI, médecin de Padoue, enseigna pendant 34 ans avec célébrité dans l'université de cette ville. Il abandonna les travaux du professorat pour se livrer exclusivement à la pratique, que réclamait la peste qui infestait son pays. Il en fut atteint lui-même, et mourut en 1631, âgé de 58 ans. Il a fait imprimer un Traité des Maux vénériens, d'après les instructions du professeur Hercule Saxonia, sous ce titre Luis venerea perfectissimus tractatus, ex ore Herculis Saxoniæ, Patavini medici clarissimi, in academiá Pataviná, ordinario loco professoris, exceptus, Patavii, 1597, in-4°. C. et A-N. ALDRINGER (JEAN), feld-maré chal sous le règne de l'empereur Ferdinand II, était d'une famille pauvre et obscure du Luxembourg. Après avoir été quelque temps domestique à Pa ris, il alla en Italie, et devint secrétaire du comte Jean Gaudentius de Madruz, qui commandait un régiment à Milan: il entra, peu de temps après, dans la maison de Charles de Madruz, évêque de Trente. Forcé d'en sortir, il se rendit à Inspruck, décidé à se faire soldat. Des recruteurs l'enrôlèrent, et sa bravoure, ses talents, le firent monter, de grade en grade, jusqu'à celui de colonel. L'empereur lui confia alors plusieurs emplois importants; en 1625, il fut fait seigneur de Roschitz, et commissaire-général auprès de l'armée de Wallenstein, dans la basse Saxe; en 1629, il fut envoyé, avec le titre d'ambassadeur, aux négociations de Lubeck. Il passa en Italie pour faire la guerre au duc de Mantoue, et s'enrichit par le butin qu'il fit, en 1630, à la prise de cette ville. De retour en Allemagne, il servit dans l'armée de Tilly et dans celle de Wallenstein, se sépara bientôt de ce dernier, et fit une irruption en Bavière, où il emporta d'assaut Landsberg et Guntzbourg. Après la mort de Wallenstein, Ferdinand s'étant renda lui-même à l'armée, Aldringer voulut défendre, contre les Suédois, le passage de l'Iser, près de Landshut : il n'y réussit pas; Landshut fut emporté, l'armée impériale prit la fuite, et Aldringer se noya dans l'Iser. On ignore si sa mort fut volontaire, ou s'il fut tué et jeté du haut du pont par les ennemis. G-T. ALDROVANDE (ULYSSE ALDROVANDI), professeur à Bologne, né es 1527, d'une famille noble de cette ville qui subsiste encore, et mort le 4 mai 1605, à l'âge de 78 ans, fut fun des plus laborieux et des plus zélés naturalistes du 16. siècle ; il employa presque toute sa longue vie, et consuma sa fortune entière à recueillir les matériaux de sa grande Histoire naturelle, voyageant en différents pays de l'Europe, et entretenant à ses irais plusieurs peintres et graveurs. On croit assez généralement qu'il mourut aveugle dans l'hôpital de Bologne ; mais on a contesté, depuis peu, cette dernière circonstance. En effet, il n'est pas probable que le sénat de Bologne, à qui il légua son cabinet et ses manuscrits, et qui consacra des sommes considérables pour terminer, après sa mort, la publication de son ouvrage, l'ait laissé, de son vivant, tout-à-fait sans secours; sa veuve témoigne même expressément, dans la dédicace d'un de ses volumes, qu'il fut honoré et soutenu par les magistrats. On conserve encore au cabinet de l'institut, à Bologne, plusieurs des morceaux qui composaient le sien, et l'on y voit, dans la biblio thèque publique, les manuscrits qu'il a laissés, et dont le nombre est immense; mais le Recueil des peintures qui ont servi d'originaux aux graveres de son ouvrage, a été transporté, pendant la révolution, au Muséum |