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LE DANEMARK FORESTIER

CHAPITRE I

LES FACTEURS DE LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE EN DANEMARK

Le Climat

Le Danemark, qui couvre environ 44.500 kilomètres carrés, est formé, pour plus des deux tiers de sa surface, par la longue et étroite presqu'île du Jutland, et pour le reste, par un certain nombre d'îles d'étendue très variable dont les principales sont Seeland (7.000 kilomètres carrés), Fionie (3.000 kilomètres carrés), Lolland, Falster, Bornholm, etc...

Compris, en longitude, entre les méridiens de 8° 4' et 12° 40' est de Greenwich (1), en latitude, entre les parallèles 54° 14′ et 57° 44′ nord, le pays qui nous occupe appartient, comme la partie septentrionale de la Grande-Bretagne, à la zone des climats froids à été tempéré. En raison de sa configuration insulaire et de la faiblesse de son relief, qui permettent à l'influence marine de s'exercer, de façon plus ou moins marquée, sur tous les points de son territoire, il se rattache au facies océanique de ces climats; les facteurs auxquels il est soumis de chef sont donc assez différents des nôtres pour mériter une étude rapide.

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La lumière. Toutes choses égales d'ailleurs, un point situé par 55o de latitude nord ne reçoit au cours de l'année

(1) Toutefois Bornholm est isolé du reste du Danemark par plus de 15o de longitude

est.

que les quatre cinquièmes de la quantité de lumière arrivant en un autre point situé par 45°; mais la différence d'insolation entre les deux stations est loin d'être constante; dans la proportion de 1 à 2 au solstice d'hiver, elle est à peu près nulle le 21 juin; et comme, en été, le soleil reste au-dessus de l'horizon d'autant plus longtemps que la latitude est plus élevée, il en résulte que dans les pays du nord, les plantes bénéficient, au eonrs d'une saison de végétation plus corute, sinon d'une plus forte quantité absolue de lumière, du moins d'une durée d'éclairement plus grande que dans nos régions. Il convient toutefois de faire état de la pésence des nuages, particulièrement abondants dans les régions froides à climat marin, qui interceptent une part notable de la lumière solaire; la proportion du ciel couverte par les nuages ne descend guère à Copenhague au-dessous de 60 % que pendant les mois de mai et juin, et sa moyenne pour l'année entière est de 68 % (1); cette nébulosité relativement élevée, et qui n'est d'ailleurs pas supérieure à celle de nos côtes de la Manche, ne doit · pas être considérée comme une circonstance défavorable à la végétation, puisqu'il est démontré que l'assimilation chlorophyllienne se fait aussi bien à la lumière diffuse qu'en plein soleil; bien plus, elle permet aux forestiers d'élever à découvert des essences d'ombre caractérisées comme le hêtre et le sapin pour autant que celles-ci n'ont pas besoin d'un abri contre les gelées.

La température. Aucun point n'étant à plus de 60 kilomètres de la mer, celle-ci fait sentir à peu près partout son action régulatrice, mais de façon moins marquée que sur nos côtes, en raison de l'éloignement du Gulf-Stream et vraisemblablement aussi parce que la Baltique, lac marin peu profond et peu salé, doit exercer sur la température une influence modératrice inférieure à celle de la mer libre. Si le centre du Jutland, et (dans une bien moindre mesure) celui des grandes îles, ont un climat relativement dur, le reste du pays ne connaît ni froids rigoureux ni fortes chaleurs; l'amplitude des varia

(1) Contre 55 à Paris, 67 à Nancy, 44 sur les côtes méditerranéennes.

tions saisonnières n'est pas très considérable, et les moyennes ne présentent entre elles, d'un point à l'autre, que de faibles différences les isothermes d'hiver sont de 0° et 1°; celles de printemps, de 5o et 6o; celles d'été, de 15o et 16o, et celles d'automne de 7o à 9o; la moyenne générale de l'année varie de 6o6 (centre du Jutland) à 7o9 (île de Lolland) (1); la température moyenne de la période avril-juin, si importante pour la végétation, est de 11o à 12o; les extrêmes des températures d'hiver et d'été sont de 11o et 280 dans les îles et sur les côtes ouest du Jutland, 150 et 30° au centre de la presqu'île. D'après ces chiffres, le Danemark aurait donc une température assez analogue à celle des premiers contreforts des Vosges; mais les données de détail et les autres facteurs climatiques présentent trop de différences entre les deux régions pour qu'il y ait intérêt à poursuivre cette comparaison.

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Les variations de température, si elles ne sont pas très importantes, sont fréquentes et assez brusques, aussi bien en un point donné qu'entre deux points parfois très rapprochés. Une des caractéristiques des saisons de transition est la fréquence des gelées nocturnes qui ont lieu, au printemps, jusqu'en mai, et reprennent à l'automne dès le mois d'octobre. Le thermomètre descend au-dessous de 0° 85 jours par an dans les petites îles, 100 sur les côtes de Fionie, 120 au centre du Jutland et du Seeland; il ne s'écoule en général que 150 à 200 jours entre la dernière gelée tardive et la première gelée précoce; et à certaines années, on a vu, au centre du Jutland, 10o en mai, et encore oo en juillet. Ces gelées nocturnes, au cours desquelles la nappe d'air froid atteint parfois une épaisseur telle qu'elle couvre les plus grands arbres, sont très préjudiciables à la végétation au printemps, elles s'attaquent aux bourgeons à peine entr'ouverts; à l'automne, elles nécrosent les pousses insuffisamment lignifiées des espèces à végétation prolongée, obligeant ainsi presque partout le forestier aux plus grandes pré. cautions dans la conduite des repeuplements.

(1) Températures moyennes de la région parisienne : hiver 3o, printemps 9o, été 17o, automne 10o. Moyenne de l'année 9o.

Températures moyennes de Dunkerque : hiver 4o, printemps 8o, été 16o, automne 11o. Moyenne de l'année 9o 9.

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