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à l'autre, il n'en est pas moins vrai qu'elle donne dans la plupart des cas une approximation acceptable..

Quelques données d'économie forestière. En examinant comment décroît le nombre des tiges, et s'accroît leur volume pendant le développement d'un massif, nous avons pu nous rendre compte de l'action marquée de l'éclaircie danoise sur la végétation des arbres, souvent et largement dégagés au cours d'une existence relativement courte.

Dans le peuplement de hêtre que nous avons pris comme exemple, l'accroissement courant annuel en matière est de 13m3 1 à 30 ans, 15m3 1 à 50 ans, 15m3 4 à 70 ans, 14 mètres cubes à 90 ans, 11m38 à 110 ans, ce qui correspond à des taux d'accroissement respectifs de 7,94-5,43-3,42-2,4-2 % et à une production annuelle moyenne de 7m3 3-10m3 2—11m3 7— 12m3 4 et 12m3 4. L'accroissement annuel du diamètre est resté constamment voisin de 3 millimètres par an, et a atteint I centimètre en 3 ans de 40 à 100 ans.

Il s'agit là évidemment d'une forêt type, choisie parmi les meilleures; mais, dans la réalité, on arrive aussi à des chiffres qui surpassent de beaucoup, et avec un capital sersiblement moindre, les rendements auxquels nous sommes habitués. Si nous nous référons aux « aperçus d'accroissement » de J. M. Dalgas qui se rapportent à des massifs entiers, dans les conditions les plus variées, nous constatons que, si aucune forêt n'atteint la production de 15 mètres cubes annoncée par Reventlow, lequel, malgré ses théories, a établi une table de production ne prévoyant que des éclaircies assez espacées (six en 80 ans) et enlevant chacune I arbre sur 2, par contre :

8 tableaux font ressortir une production à l'hectare comprise entre 12 et 13 mètres cubes;

10 tableaux font ressortir une production à l'hectare comprise entre II et 12 mètres cubes;

3 tableaux font ressortir une production à l'hectare comprise entre 10 et II mètres cubes;

2 tableaux font ressortir une production à l'hectare comprise entre 9 et 10 mètres cubes;

3 tableaux font ressortir une production à l'hectare comprise entre 8 et 9 mètres cubes;

3 seulement une production moindre.

On considère actuellement qu'un rendement de 8 à 9 mètres cubes par hectare, dont moitié au moins en éclaircies, duit être obtenu dans toute forêt en sol de qualité ordinaire bien traitée.

Dans de telles hêtraies, dont le matériel moyen à l'hectare est de 250 à 300 mètres cubes, le taux d'accroissement part de 10-15%, vers 20 ans, pour descendre graduellement jusque vers 2 % aux environs de 100 ans; à 80 ans, âge préconisé par Reventlow comme terme de la révolution, ce taux est encore voisin de 3 % et le taux de production moyen ressort à 4% au moins, chiffre déjà indiqué par le même auteur comme répondant à une bonne gestion.

Ces brillants résultats sont, à coup sûr, dus principalement à l'éclaircie danoise, mais nous ne devons pas oublier que l'influence de celle-ci est grandement favorisée par l'appropriation complète de l'essence aux conditions du milieu où on la cultive, que permet d'obtenir facilement la pratique des régénérations artificielles. Remarquons en outre que, indépendamment d'une production et d'un taux de production en matière très élevés, la forêt danoise assure à son propriétaire le meilleur revenu en argent dans le minimum de temps; ayant un très rapide accroissement en diamètre, les arbres fournissent en effet du bois d'industrie à un âge auquel, ailleurs, les peuplements ne produisent encore que du bois de chauffage.

Pour le chêne, Reventlow indiquait une production moyenne, à 120 ans, de 10m3 2, dont les deux tiers en éclaircies; ce chiffre a été dépassé dans le massif de Stenderup, dont il a déjà été parlé. La production en matière des forêts de chêne peut être considérée comme étant en moyenne de deux tiers à trois quarts de celle des forêts de hêtre, mais, toujours grâce au souci d'adapter parfaitement l'essence au sol et au climat, les rendements de 7 à 8 mètres cubes ne sont pas des exceptions; le taux d'accroissement, à âge égal, est souvent supérieur à celui du hêtre. Le volume moyen à l'hectare des forêts de chêne danoises est de 200 à 300 mètres cubes.

Enfin, pour l'épicéa, les peuplements ont un volume moyen de 250 à 300, rarement 350 mètres cubes; dans les îles, une production de 10 à 12 mètres cubes est normale et une de 15 mètres cubes n'est pas chose rare (on va jusqu'à 20 mètres cubes) avec des taux d'accroissement de 9 à 3 %. Dans les landes, le rendement est beaucoup plus faible et ne dépasse guère jusqu'ici 3 mètres cubes.

En ce qui concerne les autres essences, on arrive également à des chiffres très élevés : le pin de montagne donne 5 à 7 mètres cubes par hectare et par an; le sapin produit un peu plus que l'épicéa (17 mètres cubes à Bornholm); le Douglas varie entre 10 et 33 mètres cubes; on cite aussi une place d'essai d'épicéa de Sitka qui, entre 22 et 25 ans, serait passée, avec 1.700 tiges à l'hectare, de 183 à 275 mètres cubes, soit une augmentation de près de 31 mètres cubes par an!

Pour avoir des données plus précises, nous pouvons nous reporter aux brochures publiées en 1917 et 1922 par la direction des forêts domaniales, et qui donnent le rendement annuel matière et argent de tous les districts de l'État depuis 1911 (1).

La dernière année budgétaire d'avant-guerre (avril 1913fin mars 1914) avait produit, pour treize districts considérés comme étant en état normal de production, avec un matériel de 250 à 280 mètres cubes, un rendement moyen par hectare boisé de 7m3 9 (en réalité 4m3 7 à 11m3 5) et un revenu net, tous frais déduits, de 30 couronnes 80 (2) (22 c. 90 à 45 c. 90).

D'après l'estimation fonds et superficie établie en vue de l'assiette des impôts, l'hectare de forêt valait alors, dans ces districts, de 500 à 1.000 couronnes; le revenu net en argent représentait ainsi un taux de placement de 3,22 à 5,85 % (moyenne 4,82).

En 1920-1921, les mêmes districts, ménagés, à la suite des fortes exploitations faites pendant la guerre, n'ont plus rendu

(1) « Oversigt over de Danske Statsskoves Udbytte af Ved og Penge i Finanssaarene 1911-1916 og 1917-1921 » (Aperçu sur le rendement des forêts domaniales en matière et en argent pour les années budgétaires 1911-1916 et 1917-1921).

(2) La couronne danoise vaut, au pair, 1'39; au change actuel, environ 21 60.

par hectare que 7m3 1, valant net plus de 69 couronnes, ce qui représente un taux de placement moyen de 6,6 % par rapport à la valeur estimative actuelle des forêts.

Le revenu net des massifs danois, exploités en régie, est de 30 à 50 % de revenu brut.

CHAPITRE V

LÉGISLATION

ADMINISTRATION DES FORÊTS

Législation (r). -La législation forestière danoise est actuellement fixée par l'Ordonnance du 27 septembre 1805.

Au début du siècle dernier, la plupart des bois appartenaient encore à de grands seigneurs, souvent à titre de fiefs ou de fidéicommis, ou bien à des collectivités, en une indivision assez confuse; certains avaient droit aux arbres, d'autres au sousbois, d'autres au pâturage, etc..., et la conséquence de cet état de choses était un état lamentable des massifs, et une diminution progressive de la surface boisée. Il fallait remédier héroïquement à cette situation, et l'Ordonnance de 1805 y pourvut, avec une énergie telle qu'on peut dire que non seulement elle a sauvé les forêts danoises, mais encore elle est une des causes déterminantes de leur prospérité (2).

Le titre I de cette Ordonnance fixa aux intéressés un délai de cinq ans pour réaliser le partage des forêts, de manière à supprimer toute indivision et tout droit d'usage; les propriétaires devaient en principe céder aux usagers, en échange de leurs droits, des terrains non boisés.

Le titre II établit les règles relatives à la protection et à la conservation des forêts, avec l'intention de mettre un terme aux défrichements et abus de jouissance de toute nature.

Dans ce but fut créée une catégorie de forêts dites « Fredskove » (3) dont la jouissance est soumise à un certain nombre de restrictions.

(1) D'après H. GRAM, « Det Danske Landboret » (Droit rural danois).

(2) On est néanmoins en train d'étudier une refonte de l'Ordonnance de 1805, qui ne répond plus entièrement à la situation forestière actuelle.

(3) La traduction de forêt en défens, souvent donnée pour le mot Fredskov, est insuffisante, puisque la mise en défens est la plus bénigne des obligations spéciales dont sont grevées les Fredskove : c'est pourquoi nous avons adopté le terme de forêt protégée.

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