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les recettes, plutôt que par une compression des dépenses et du personnel, qui n'a lieu trop souvent qu'au détriment du rendement des massifs, et partant du revenu net. On est, en Danemark, si persuadé de l'importance d'un bon traitement des forêts que mainte propriété de 500 hectares a son Skovrider, et que les trois quarts de la surface boisée sont confiés à des techniciens (1). L'annuaire publié en 1911, et qui se rapportait à 468 domaines forestiers, d'une surface de 252.000 hectares, faisait mention de près de 200 Skovridere ou assistants, plus de 600 Skovfogeder et de 900 Skovlöbere.

Pour donner une idée exacte de la situation matérielle des forestiers danois qui jouissent d'une haute situation mòrale nous résumerons ci-dessous les détails de l'organisation du service domanial, en ajoutant que les furestiers privés, à égalité de district, sont généralement mieux rétribués que leurs collègues de l'État.

Le service forestier royal, réorganisé par la loi du 13 mai 1911 et l'Ordonnance du II mars 1913 comprend, pour 68.000 hectares :

Un directeur, relevant du ministre de l'Agriculture, dans les bureaux duquel travaillent 2 Skovridere et I aménagiste (Skovtaksator), aidés de plusieurs assistants;

Trente Skovridere (y compris les 5 récemment installés en Sönderjylland), relevant immédiatement du directeur;

Une dizaine d'assistants, et une centaine de Skovfogeder. Les traitements, fixés par la loi du 12 septembre 1919, sont: Pour le directeur, de 11.400 couronnes;

Pour les Skovridere, de 6.000 à 7.200 couronnes;

Pour l'aménagiste, de 5.700 couronnes;

Pour les assistants, de 3.120 à 4.200 couronnes;
Pour les Skovfogeder, de 3.000 à 3.200 couronnes.

A ces traitements s'ajoutent des indemnités de fonctions, de résidence, de vie chère (celle-ci revisable périodiquement d'après les indices des prix) et de « circonstances »; et enfin, il y a lieu de tenir compte des avantages en nature logement, ter

(1) De récentes dispositions réglementaires encouragent les petites propriétaires à grouper leurs forêts en districts confiés à un « Forstkonsulent » dont l'État paie moitié du traitement.

ANN. FOREST.

rain, chauffage (40 stères quartier et rondin hêtre pour le Skovrider), en compensation desquels il est fait sur le traitement une légère retenue.

Enfin, si la chasse des forêts domaniales appartient au roi, le Skovrider a le droit de tirer dans son district le gibier à poil surabondant, sur la valeur duquel il lui est fait une ristourne de 15 %; il peut chasser à son gré le gibier à plume ainsi que les animaux nuisibles et en disposer librement (1).

L'âge de la retraite est de soixante-dix ans, avec possibilité de départ à soixante-cinq ans, et plus tôt dans des cas particuliers. La retenue pour la pension est de 2,5 % du traitement, et la pension elle-même est d'au moins les deux tiers de ce traitement, avec un maximum de 8.000 couronnes.

Les forestiers danois ont un uniforme gris-vert clair, avec col et parements vert foncé, ne différant d'une extrémité à l'autre de la hiérarchie que par les insignes de grade, indiqués par des pattes d'épaules. Celles-ci portent la couronne royale et, pour le Skovfoged, un petit cor de chasse, pour l'assistant, une étoile, pour le Skovrider, deux étoiles, et, pour le directeur, trois étoiles. La casquette, de drap vert foncé, porte, au-dessus de la cocarde nationale rouge et blanche, la couronne royale, sans autre ornement pour le Skovfoged, et avec 1, 2, 3 branches de chêne de chaque côté pour l'assistant, le Skovrider, le directeur. Ceux-ci ont en outre (l'ancien costume des chasses du roi ayant été supprimé) une tenue d'apparat, entièrement vert foncé, avec pantalon à bande d'argent, redingote à plastron, à col et parements brodés, sur laquelle une cordelière de soie soutient un petit couteau de chasse, et chapeau à plumes blanches.

Nous n'avons pas parlé des Skovlöbere, qui ne sont pas fonctionnaires; ils portent simplement à leur coiffure une plaque métallique avec l'inscription « Employé des forêts et de la chasse ».

Mentionnons enfin que malgré l'incommodité fréquente d'une résidence éloignée d'un grand centre et même du chemin de fer,

(1) Les forêts danoises sont en général assez giboyeuses; le chevreuil est abondant, le sanglier extrêmement rare.

les forestiers danois changent rarement de poste et font souvent toute leur carrière au même endroit; le district de Maarum, dans le nord du Seeland, par exemple, n'en est qu'à son quinzième Skovrider depuis 1661.

Pour clore ce chapitre, nous devons encore citer l'organisation réalisée par la Société des Landes. Celle-ci, qui compte environ 10.000 membres payant chacun une cotisation de 5 couronnes, et à laquelle sont affiliées toutes les sociétés forestières locales, a un budget de dépenses qui a atteint en 1923 2.776.455 couronnes (1) (dont 2.440.680 fournies par l'État); elle exerce son contrôle en Jutland sur 84.000 hectares de forêts dont 8.000 lui appartiennent en propre. Avec un effectif d'une dizaine de Skovridere et d'une quinzaine d'assistants, sous la haute direction de MM. Christian Dalgas, fondé de pouvoirs du Conseil d'administration, et Morville, continuateurs de l'œuvre de leurs pères, la Société gère ses propres forêts, et moyennant un forfait ou 8 % du bénéfice net, les forêts particulières qu'on lui confie. Elle étudie tous projets de reboisement et surveille leur exécution à titre gratuit; lorsque les propriétaires font inscrire ces << plantages » comme forêts protégées, la Société acquitte, sur la subvention de l'État 33 % des frais de plantation. De plus elle entretient des pépinières qui livrent des plants à bas prix, et rembourse 50 % de leur valeur aux cultivateurs qui font de petits reboisements ou établissent des rideaux d'abri; elle a ainsi fourni en 1921, à 9.800 amateurs, 1.800.000 feuillus et 7.160.000 résineux, d'une valeur de 386.000 couronnes

En tenant compte des sommes payées par les propriétaires, on peut évaluer à 5 millions de couronnes la valeur annuelle des travaux de tout ordre (agricole et forestier) effectués ou inspirés par la Société des Landes, qui constitue un saisissant exemple de la puissance d'action d'un groupement particulier bien dirigé et soutenu par les pouvoirs publics.

(1) Dans ce total, 1.897.610 couronnes correspondent à l'action agricole de la Société en particulier 1.400.000 couronnes sont destinées à des subventions pour faciliter le transport de la marne et de la chaux indispensables à l'agriculture, transports sur les frais desquels la Société fait aux intéressés une ristourne de 70 %.

CHAPITRE VI

EXPLOITATIONS

COMMERCE ET INDUSTRIES DU BOIS

Ainsi que nous l'avons déjà dit, la vente des bois sur pied est une exception; la quasi-totalité des produits sont vendus après façonnage en régie, par les soins du chef du district.

L'exploitation n'a rien de bien particulier, sinon qu'il est de pratique générale de répandre les ramiers sur le parterre des coupes sans les brûler, même lorsqu'il s'agit de résineux (1). Les ramilles ne sont incinérées, et les grumes et perches ne sont écorcées que dans les endroits où l'on redoute les incendies ou les insectes. Afin d'éviter les dégâts du Stereum purpureum aux grumes de hêtre, on badigeonne parfois leurs sections avec un lait de chaux. Le Skovrider fait façonner les bois à son gré, sous réserve, dans les forêts de l'État, de les faire rentrer dans une des catégories prévues par un règlement. Le Skovfoged dirige le travail, procède au classement des bois, les cube, et établit les « catalogues de vente ». En pratique, on arrête à om 15 la découpe des grumes feuillues, à om 20 celle des grumes résineuses. Dans les forêts de hêtre, on fait une catégorie spéciale de « bois à beurre, avec les pièces de om 15 au moins de diamètre non susceptibles d'être laissées en grumes, mais aptes à l'industrie; on les tronçonne en bûches de om 61 de longueur, fendues ou non, qui sont très recherchées par la tonnellerie pour la confection des « Drittler », destinés à loger le beurre d'exportation; on met souvent aussi en stères des résineux de petite dimension et de médiocre qualité pour la fabrication de la laine de bois, ou des caissettes d'emballage à poissons.

Les ventes ont lieu par adjudication publique, ou de gré à

(1) Remarquons en passant qu'on évite ainsi la perte d'azote qu'entraîne la destruction des ramilles par le feu, si couramment pratiquée chez nous.

gré. Les Skovridere d'État, eux-mêmes, sont auturisés de façon permarente à faire des cessions amiables jusqu'à concurrence de 500 couronnes par acheteur, sous réserve de respecter les prix limites fixés par le directeur; il est même admis qu'ils reçoivent le prix de ces bois à charge par eux de le faire parvenir à la caisse forestière du district, en utilisant un carnet à souche triple dont le premier volant sert de quittance, le second de bon de livraison pour le Skovlöber, le talon comportant un résumé des deux volants.

La production ligneuse du Danemark étant très inférieure à la consommation, la plupart des produits sont utilisés dans un faible rayon autour de la forêt qui les a fournis et, même de très petite dimension, trouvent facilement preneur à des prix élevés; aussi le grand commerce des bois est-il assez peu développé.

Les industries du bois, sans avoir non plus une grande importance, sont remarquables par leur art de tirer le meilleur parti de la matière première dont elles peuvent disposer. Le hêtre notamment, est employé aux usages les plus variés; si la fourniture des traverses de chemins de fer n'en absorbe qu'un cube assez faible (on préfère recourir au chêne, ou au pin de Suède), par contre la saboterie réclame. un approvisionnement en bois considérable, I mètre cube de grumes ne donnant en moyenne que soixante paires de sabots d'homme ou cent dix paires de galoches. La tonnellerie utilise plus de 60.000 mètres cubes par an pour la seule confection des « Drittler »; un tonnelet, contenant 51 kilos de beurre, répond à om3 04 de bois en grume. Les caisses à margarine, les tonneaux qui renferment le lard et les conserves de porc dont il se fait, surtout avec l'Angleterre, un commerce fort actif, sont également en hêtre. On fabriqué aussi avec cette espèce des parquets d'un joli effet et excellents dans les maisons sèches, des meubles, des jantes de voitures; la construction navale y recourt sans inconvénient, pour les parties des bateaux constamment immergées; et, à Copenhague, les pilotis en hêtre du château royal de Christiansborg, construit en 1735, sont encore en bon état. Le chêne sert à tous les emplois que nous lui connaissons; sa rareté relative lui donne une grande valeur principalement lorsqu'il

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