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principales, on divise ensuite cette durée en périodes, dont il convient qu'elles soient des portions aliquotes de la durée de la révolution et égales entre elles. La durée des périodes sera, par exemple, de 20 ou de 10 ans (1). Cela fait, on assigne à chaque période les parcelles destinées à être réalisées pendant sa durée. En principe, ces dotations ou affectations périodiques doivent être d'égale contenance, à moins qu'il n'existe des différences notables dans les facteurs permanents de la production (sol, climat local) des différentes parcelles, auquel cas on attribue à chaque parcelle un coefficient de productivité par lequel on multiplie la contenance géométrique, et ce sont les contenances ainsi modifiées que l'on égalise pour la dotation des périodes. Le tableau par lequel est indiquée cette division de la révolution en périodes et de la série en affectations correspondantes s'appelle le plan général (aujourd'hui nous disons le règlement général) d'exploitation.

Pour fixer la possibilité par volume des coupes principales ou de réalisation, on détermine le volume des bois se trouvant sur les parcelles affectées à la première période et on y ajoute l'accroissement de ces bois comme s'ils devaient être abattus en une fois au milieu de la période. On divise alors ce total par le nombre des années de la durée de la période, ce qui donne le volume de la coupe annuelle en produits principaux (2).

On renonce à indiquer le lieu où se feront, année par année, les coupes principales dans l'intérieur de l'affectation en tour d'être réalisée; on laisse ainsi aux agents d'exécution la faculté de les asseoir et de les étendre à leur gré suivant les exigences, impossibles à prévoir d'avance, de la régénération naturelle.

(1) 4o édition du Cours de culture, 1860 (la dernière revue par Parade), p. 197, 238, 239 6e édition (1883), p. 191 et 230.

(2) Si l'on appelle V le volume des bois affectés à la première période et l'accrois sement annuel de l'unité de ce volume, l'accroissement à déterminer de ces bois pendant le temps de leur réalisation progressive sera donc égal à Vɩ ?.

2

On arrive au même résultat en raisonnant de la manière suivante : le volume des bois à réaliser progressivement est V au début et nul à la fin de la période. On peut admettre V qu'il est approximativement égal à en moyenne, de sorte que la quantité à déter

V

2

miner serait égale à

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2

Dans le surplus de la forêt (en dehors de l'affectation de la première période), il sera pratiqué des coupes d'amélioration. Là où les bois ont l'âge voulu (par exemple 25 à 30 ans au moins), on fera des éclaircies dont l'assiette annuelle sera seule indiquée de manière à revenir sur les mêmes points à des intervalles convenables. Aucune indication de quotité ne sera donnée pour ces coupes; ceux qui les exécuteront se laisseront guider uniquement par les convenances culturales résultant de l'aspect des peuplements.

Dans l'exposé de sa méthode, en 1860, Parade ne fait aucune allusion à la convenance, ni à plus forte raison à la nécessité de considérer le règlement général d'exploitation comme quelque chose de permanent, d'intangible, d'irrévocable; de voir dans les affectations des coupures faites, une fois pour toutes, dans la série, auxquelles il ne sera jamais rien changé et qu'il convient, par conséquent, de former d'un bloc, d'un seul tenant, naturellement délimité, etc. Cette idée du règlement général immuable, du passage successif de la première à la deuxième, de la deuxième à la troisième périodes, etc., au cours de la révolution, est entiè rement étrangère au Cours de culture (1) jusques et y compris la sixième et dernière édition. (2)

Parade avait appelé sa méthode « la méthode du réensemencement naturel et des éclaircies » (3). Cette dénomination est tout à fait mal choisie. La régénération naturelle par la semence et l'exécution de coupes d'amélioration sont des opérations d'ordre cultural qui n'ont aucun rapport avec la méthode d'aménagement et ne se prêtent pas à caractériser, à dénommer celle-ci. De plus, la régénération naturelle par semis se rencontre dans toutes les futaies, y compris celles sur taillis, et aussi (ou plutôt surtout) les futaies jardinées; les éclaircies se pratiquent dans toutes les forêts, quel qu'en soit le type, dès que l'âge d'exploitation dépasse une trentaine d'années.

(1) Il n'en est pas non plus question dans les écrits de Cotta.

(2) Les premiers aménagements de futaie suivant la méthode de Parade se firent vers 1830. L application s'en généralisa rapidement après la publication du Cours de Culture (1837) et la création des premières commissions d'aménagement (1838).

(3) En choisissant la régénération naturelle et les éclaircies pour caractériser sa méthode, Parade tenait, sans doute, à la différencier des méthodes allemandes, dans l'application desquelles la régénération est artificielle et les éclaircies sont omises.

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NANQUETTE (P.-H.-F.), 1815-1899.

Directeur de l'École forestière de 1864 à 1880.

(D'après un portrait conservé à l'École nationale des Eaux et Forêts.)

La meilleure manière de classer les méthodes d'aménagement est celle qui se base sur la partie la plus importante et la plus caractéristique de tout aménagement, c'est-à-dire sur le procédé de taxation adopté, ou, si l'on préfère parler autrement, sur le mode de possibilité adopté pour les produits principaux.

C'est ainsi qu'on appelle méthodes par contenance celles qui ne font intervenir que la seule possibilité par contenance pour fixer la quotité des coupes, comme c'est le cas pour les taillis ou lors des aménagements des forêts de pin maritime.

Les méthodes par volume sont celles où la possibilité en mètres cubes est seule indiquée, comme par exemple la méthode de Mélard pour l'aménagement des sapinières, ou bien celle employée souvent dans les forêts jardinées lorsqu'on n'indique pas la surface à parcourir chaque année.

Les méthodes mixtes ou combinées font intervenir à la fois deux modes de possibilité. Telle est la méthode de Parade, où la possibilité par contenance est utilisée pour régler, par l'étendue, la quotité de la coupe périodique, tandis que la possibilité par volume est employée pour fixer, en mètres cubes, la quotité de la coupe annuelle. La méthode de Parade est une méthode combinée avec règlement général; telle est sa dénomination

correcte.

Du vivant même de Parade, sa méthode subit des transformations dans l'enseignement oral de l'École de Nancy, qui ne tardèrent pas à se manifester dans les premières publications des professeurs qui lui succédèrent.

Dès la première édition du Cours d'aménagement de Nanquette (1) (1859) on voit apparaître notre doctrine actuelle sur

(1) NANQUETTE (P.-F.-H.) né à Revin (Ardennes) le 11 août 1815, élève de la 13o promotion de l'École forestière. Garde général en 1838, collabora en 1843 à l'aménagement de la forêt de Haguenau; inspecteur des études à l'École forestière en 1845, sous-directeur et professeur d'économie forestière en 1860. Directeur de l'École en 1864, admis à la retraite en 1880, Mort à Revin en 1899. Nanquette avait déjà été chargé du cours d'aménagement en 1857 alors qu'il était inspecteur des études, et il continua son enseignement jusqu'en 1864. En outre de son Cours d'aménagement. Nanquette publia en 1856 un cours autographié sur l'Exploitation des bois, où il est surtout question des bois de marine, et, en 1859, un livre intitulé Exploitation, débit et estimation des bois, dont une seconde édition parut en 1868 avec le même titre (1 vol. in-8o de XIV-368 p., avec des tables et 13 gravures hors texte).

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